Et si on repartait en voyage? Suite à l’article sur mes photos du Tadjikistan en argentique, voici une sélection de photos du Kirghizstan. Je n’en suis pas entièrement satisfaite, en partie pour les mêmes raisons qu’invoquées dans l’article sur le Tadjikistan. C’est-à-dire : le rond noir causé par mon objectif non-adapté omniprésent, les poussières sur les scans, les couleurs du développement effectué à New-Dehli en Inde… (dans un laboratoire pourtant sensé être reconnu et très pro). Mais je vous les présente quand même, ce pays est tellement sublime, je pense que cela vaut quand même le petit coup d’oeil !
Les sommets blancs, les lacs, les chevaux, l’espace.
Je ne sais plus où c’est !
Au bord du lac Issy Kul
Le lac aux eaux translucides de Sary Chelek
Le village Arkit au pied du lac Sary Chelek
Des cavaliers sur la route du lacLe lac apparait !
Baignade rafraîchissante
L’article sur le lac Sary Chelek et ses eaux cristallines… ici !
Nuit dans une turbaza quasi abandonnée
Randonnée à cheval jusqu’au lac d’altitude Kol Ukok
Et voilà c’est déjà fini pour les photos. Il y en a peut-être encore quelques unes non scannées chez mon ami Polonais, mais nous verrons cela le jour où je reviens en Europe… En attendant j’espère que cette petite sélection vous aura plu !
Après un mois passé au Kirghizistan, ce superbe pays montagneux qui présente une culture peu connue de nous autres : on ne nous parle à aucun moment de l’existence de ce pays à l’école. Par exemple, on sait vaguement juste que les pays en « stans », c’est l’ex-URSS. Le pays n’a pas son Lonely Planet mais un chapitre du guide Asie Centrale et le routard ne propose pas d’édition. Nous franco-français, nous voici avec bien peu de choix ! Voici des petites infos pratiques que je vous ai distillées… ainsi qu’une idée de notre budget.
Budget
Un peu moins cher que le Tadjikistan, notre budget journalier était d’environ 15€/personne (contre 18€ au Tadjikistan).
Les « Stans » étaient nos vacances, pour le reste du voyage nous cherchons plus à faire des économies et à travailler en volontariat. Cela faisait plus d’un an que je n’étais pas partie (depuis l’Inde) donc je me suis permise deux randos à cheval : incontournables dans ce pays même pour les non cavaliers alors imaginez moi fanna de randos à cheval !! Nous avons croisé pas mal de personnes qui faisaient du trek « sérieusement » et qui avaient leur réchaud, leur tente et qui donc devaient avoir des frais encore plus minimes… mais aussi quelques groupes de voyages organisés qui devaient coûter bonbon : chacun sa façon de voyager. Le pays est encore bien éloigné du tourisme de masse et axe son développement sur l’éco-tourisme je vous rassure !
Activités :
une randonnée à cheval de deux jours (enfin plutôt un jour et demi) au lac Kol Ukok avec l’agence Jailoo incluant :
la location des deux chevaux, le cheval du guide, le guide et ses repas+ sa nuit en yourte, une nuit en yourte pour deux, le diner, le drop en taxi aller-retour depuis Kochkor = 8 000 KGS soit 103€ (51,5€ par personne pour deux jours).
Note : prix pouvant être réduit si vous trouvez d’autres personnes avec qui partir !
une randonnée à cheval d’une journée à Kyzyl Oi où nous avons juste loué les chevaux sans guide à la journée (ils ont accepté car je sais monter). Prix du CBT : 600 KGS par cheval pour une journée soit 8,50€.
Pour le logement, les moins chers ont été nos nuits chez l’habitant : Erjan près du lac Song Kol et au jailoo de Suusamyr où nous avons été hébergés. Pour les logements « conventionnels »
le moins cher : 300 KGS (4€) par personne en pension complète dans un homestay
le plus cher : 600 KGS (10€) par personne dans une chambre double dans la capitale
en moyenne sur une mois : 12€ par nuit pour deux personnes, incluant parfois le diner, parfois juste le petit déjeuner.
En ce qui concerne les transports :
billet d’avion Paris-Istanbul-Bishkek (aller simple) : 250€ chacun avec la compagnie Pegasus, très fiable. Personne que nous n’avons rencontré ne s’en est plaint. Par contre elle est axée low cost donc il faut payer pour l’eau / la nourriture pendant le vol.
Jeep collective Osh->Murghab au Tadjikistan (partagée entre 5 personnes) : on en a eu pour 35€ chacun (mais après il faut dénicher les bons plans, le trajet étant plus cher dans ce sens là que dans l’autre. Les Kirghizes n’ayant que peu d’intérêt à aller au Tadjikistan où tout est plus onéreux).
En mashroutka (mini bus) j’avoue que je n’ai pas tenu les comptes, mais ce n’est pas cher du tout : de l’ordre de 0,50€ à 4€ selon la longueur du trajet.
Et sinon on a fait du stop ! J’en parle plus bas dans l’article 😉
En espérant que cela puisse vous être utile, passons à la suite :
Nourriture
Pour moi qui suis dans une démarche de passage à une alimentation et un mode de vie végétarien/végane, le Kirghizistan est peut-être le pire pays pour cela avec un menu majoritairement composé de viande et produits laitiers. En tant que voyageur, vous dépendez des autres pour vous nourrir (restaurant, homestay, guesthouse) à moins de faire le marché tout les jours et se balader avec son stock de féculents et légumes ET avoir un réchaud.
Et lorsque vous vous retrouvez à boire le chai chez l’habitant / sous la yourte, on vous servira forcément des produits laitiers : que cela soit du beurre maison, du beurre rance, de la smetana (crème fraiche) ou encore du koumys (lait de jument fermenté). Le tout fait maison. Déjà que c’est compliqué de refuser du koumys et son gout si particulier, je ne vous raconte pas pour le reste. La barrière de la langue n’aidant pas non plus. Et je dois reconnaître que j’ai gouté certains beurres et smetana purement délicieux. Mais cela me dérange moins dans le sens où il ne s’agit pas d’élevage extensif mais plutôt de familles possédant leurs propres troupeaux. Il y a des veaux quand il y a des veaux, les vaches ne sont pas inséminées pour produire du lait en flux tendu*, elles se baladent en alpage l’été et rentrent toutes seules à l’étable lorsque l’hiver arrive, où elle trouveront du bon foin. (Véridique).
*Oui pas de veau, pas de lait. Et si le veau est un mâle en général c’est casserole si c’est une femelle elle subira le même sort que sa mère : la production de lait, jusqu’à qu’elle ne le soit plus assez rentable et finisse en steak haché. Les bovidés sont des êtres sensibles, curieux, friendly et pouvant vivre normalement une vingtaine d’années. Une vache laitière vit rarement plus de 4 ans.
De la smetana et du beurre rance (et de la confiture)
Après évidemment, les kirghizes sont foncièrement carnivores, leur alimentation étant principalement basée sur des bouillons de viande de mouton avec plein de gras dedans, des beignets et raviolis vapeurs à la viande, des brochettes, du plov (riz pilaf aux légumes)… avec des bouts de bœuf ou mouton. Et ils élèvent énormément de moutons, dont ils utilisent également la laine pour faire du feutre. Les chevaux sont élevés pour le Koumys (lorsque les juments ont des poulains ils peuvent les traire), la monte et la viande. C’est magnifique de les voir évoluer un peu partout en totale liberté, en troupeaux structurés mais bon, il y a le revers « économique » qui en mène un bon nombre dans l’assiette (le Kirghizistan est le 5ème pays producteur de viande de cheval avec 25 000 tonnes par an / 7 500 tonnes en France).
Sinon les Kirghizes adorent les bonbons on en trouve partout, même dans les petits magasins de villages, où parfois il n’y a que quelques gâteaux périmés depuis la fin de la guerre froide, des nouilles chinoises déshydratées et… des bonbons! Moi qui ne suis pas très sucre je suis devenue accro au chocolat Alpen Gold de chez Mondelez (coucou Marie) qui me permettait une petite pause « culinaire ». Pas très local, je vous l’accorde.
Oui c’est du chocolat AU LAIT. Ce pays rend fou. #blackchocolateimissyou #dairyproduct 🙁
Et sinon bien sur on y boit du thé à toute heure, tout le temps et quand la tasse est vide ils se dépêchent de la remplir à nouveau. Ce chai est invariablement accompagné de confiture qui est TOUJOURS délicieuse.
Le graal de la confiture de framboise
Après manger il faut faire « l’amin » : c’est comme si on se lavait le visage avec les mains. C’est un signe de remerciement qui vient de la religion musulmane.
« T’es malade ? Moi aussi ! »
Nous n’avons pas rencontré un seul voyageur qui n’ait pas été malade au Kirghizistan. Faute à la nourriture apparemment, les conditions sanitaires du stockage de la viande ce n’est pas vraiment ça. Notre petite astuce après quelque temps dans le pays sera d’aller au marché et de nous faire des pique-nique… comme ça, pas de viande ou de gras de mouton qui traine ! Et j’ai également trouvé des « manti » les raviolis vapeurs à la viande normale qui soient uniquement aux patates-oignons à Osh.
Il y a ceux qui ont souffert du mal d’altitude (moi j’ai eu quelques belles migraines au Tadjikistan… mais d’un côté on manquait tout le temps d’eau et il faut boire énormément en altitude !).
Transports
Si tu as le budget ou que tu voyages en groupe, n’hésites pas à prendre des taxis même pour de longues distances, cela reste abordable.
Si tu n’as pas de trop longues jambes et que tu aimes bien la pop russophone, les mashroutkas (mini-bus) peuvent être une expérience intéressante. Néanmoins elles sont très pratiques, et pas chères.
Le train il faut oublier il n’y a genre qu’une seule ligne qui va de Bichkek à Balykshy au bord du lac Issy Kul et apparemment ça met juste dix mille ans ou alors seulement pour aller en Ouzbékistan.
Si les difficultés de communication sont parfois un peu frustrantes, avec quelques mots, des mimes et de la bonne volonté on s’en sort et on arrive quand même à bien se marrer. Pour arrêter une voiture, on tend le pouce, ou le bras. On précise bien « Avtostop, nyet dengui » (autostop, pas de sous) au conducteur. Ce à quoi on vous dira soit OK soit on vous laissera sur le bord de route. Je trouve que lorsque l’on fait du stop et que l’on le précise bien au début, il faut s’y tenir jusqu’au bout et ne pas donner d’argent, car cela « tue » la pratique en quelque sorte, le principe même de l’autostop est un « drop » désintéressé, permettant un échange culturel par exemple. Et je trouve cela plutôt écolo : de toutes façons le conducteur se rend d’un point A à un point B, donc s’il a de la place dans sa voiture et qu’il est de bonne humeur pourquoi ne pas en faire profiter des voyageurs ? (les locaux font pas mal de stop aussi, pour palier au manque de transports). Le fameux « Atkuda ? » demande où tu vas/d’où tu viens/quelle est ta nationalité, les trois réponses fonctionnent. Les camionneurs sont souvent très sympa et lorsque vous êtes en rade au bord de la route, ce sont souvent eux votre planche de salut ! Mais bon on n’a pas été en rade plus de 30 minutes, en général une fois sorti d’une agglomération il faut moins de 5 minutes pour que quelqu’un s’arrête !
Best autostop avec le chouette Talent 🙂
Hygiène
J’ai été un peu déçue j’ai du me laver plus souvent que je ne le pensais !
Plus sérieusement les saunas kirghizes sont trop top (en tous cas en été) : ils font chauffer de l’eau dans une sorte de poêle à bois spécial, et dans la petite pièce du poêle vous pouvez mettre l’eau chaude dans un seau, mélanger avec un seau d’eau froide et faire votre petite affaire. Sinon on avait des douches chaudes à Bichkek, Osh et Kochkor (mention spéciale à la super douche de chez Jailoo). On trouve du dentifrice des mêmes marques que chez nous sauf que c’est écrit en russe. Par contre ne faites pas comme moi n’oubliez pas votre pince à épiler, on a mis un mois avant d’en trouver une ! (Si jamais, on dit « pincette »). Et une barbe on dit « Sacal », ça a en général beaucoup de succès.
Applications pour smartphones
Mes petites sauveuses. Pour info j’ai un Samsung Galaxy S3 sauvé deux fois de la mort par sa garantie et qui rame beaucoup.
Soviet Military Maps: on nous l’a beaucoup conseillé pour le trekking mais en fait la version gratuite ne permet pas d’avoir les cartes offline. Du coup je faisais plein de captures d’écran mais en fait beaucoup moins utile que :
o
MAPS ME: juste le must ! Gratuit, sur Android ET iphone, vous pouvez télécharger les cartes par pays offline, vous géolocaliser grâce au GPS intégré du téléphone (sans utiliser le réseau) et en plaçant des épingles sur votre carte vous pouvez voir à combien de kilomètres se situe le lieu de vous. Il est possible de télécharger chaque carte avec ou sans la possibilité d’itinéraire, moi je prends sans cela prend moins d’espace. Il y avait des villages qui n’avaient pas de noms (les fameux « Fix me ») mais par contre beaucoup de routes, de sentiers ainsi que parfois les guesthouses, stations essences, restos etc. c’est vraiment complet et pratique. Les fonds de cartes proviennent d’Open Street Maps donc vous pouvez vous même les enrichir sur internet.
EN-KY Dictionnary: (uniquement sur android apparemment). Dictionnaire offline anglais-kirghize. M’a été d’une grande utilité !! Même si peu complet (il manque pleins de mots essentiels genre « travail » – on dit « Ish » pour info), cela nous a tellement servi à maintes reprises. Les résultats sont écrits en cyrilliques mais vous allez vous y faire, ou si votre prononciation est trop piteuse montrez simplement le mot écrit à votre interlocuteur.
UB Reader: application pour les e-book et PDF, indispensable pour nous car nous n’avons pris que des versions numériques des guides classiques. On avait les chapitres Kirghizistan & Tadjikistan du Lonely Planet Asie Centrale (et un vieux guide papier indépendant aussi). C’est super pratique pour lire un peu partout de façon discrète, ça ne consomme pas de batterie et le fait de pouvoir placer des signets, utiliser les liens pour naviguer entre les pages et avoir la recherche de mots c’est juste trop bien. Le point négatif ce sont les cartes, mais pour y accéder plus facilement j’en ai fait des captures d’écran comme ça je pouvais également zoomer.
Xe Currency: le convertisseur de sous, pour avoir les équivalences en euros et dollars. Juste indispensable, surtout quand on est des génies des maths comme nous deux. Ne pas oublier d’actualiser les devises lorsque vous avez une connexion.
Remarques générales (et idiotes)
– Les voitures ont parfois le volant à gauche, parfois à droite… mais on roule à droite. Disons qu’il y en a qui doublent un peu à l’aveugle en toute impunité mais ils ont toujours l’air de s’en sortir. Beaucoup de voitures coréennes récentes et moins récentes allemandes (Mercedes, BMW). Et des ladas bien sur, mais moins de Lada Niva qu’au Tadjikistan (amour absolu pour ces voitures).
Une pub pour la sécurité routière. No comment.
– Les gens ont TOUS leurs pare-brises fissurés, une certaine marque de boucheur de trous dans les pares brises qui nous casse les oreilles aurait du boulot ici. Souvent les compteurs de vitesse ne fonctionnent pas aussi.
– Tout le monde boit et aime le Koumys, même les gosses (c’est peu alcoolisé, environ 3% je crois).
Kumys, étape 1 : la traite
– La vodka est moins chère que la bière. Il y en a des bonnes pour genre 3-4€ la bouteille, nous avons aimé les marques « Kirghizistan », bouteille en verre sablé-étiquette rouge, la « Winter » et la « Zero ». Nous en avons aussi acheté une avec un magnifique léopard des neiges dessiné sur la bouteille mais à boire c’était juste du pur éthanol. Les mirages du packaging.
– on n’achète pas de CD mais des clés USB avec de la musique déjà dessus pour brancher sur l’autoradio.
– pour faire avancer un cheval on ne claque pas la langue comme en France sinon il s’arrête mais on dit « Tcho Tcho ! » avec conviction.
– le cheval kirghize passe vraiment partout, faites lui confiance et ne tirez pas sur sa petite bouche délicate. Ma théorie est qu’ils ont subi un croisement génétique avec des chèvres à un moment.
– point mode : les chaussettes dans les claquettes. TOUT LE MONDE le fait. D’un côté on comprend vite le côté pratique : il faut se déchausser en entrant, et ça caille. La solution est toute trouvée !
Comme vous avez été sage et avez bien lu mes petits carnets de routes, voici votre récompense, un peu plus divertissante : notre vidéo du Kirghizistan !
Après un mois passé à explorer le pays en stop, voici les images (animées) de nos aventures dans ce pays surprenant… mais tout bonnement magnifique. Je suis loin d’être une pro de la prise de vue et du montage mais j’aime bien cela donc je me lance ! La musique que j’ai choisi (non sans peine) n’est pas vraiment kirghize mais nous l’entendions souvent dans les mashroutkas, ces mini-bus qui parcourent les villes et villages du pays.
Pour voir d’autres de mes vidéos, vous pouvez aller voir ma chaine Youtube ou consulter mon nouvel onglet « Vidéos« sur le blog. Bon visionnage, n’hésitez pas à me dire ce que vous en pensez !
Nous poursuivons notre route après le trek jusqu’au lac Song Kol et décidons de traverser tranquillement en stop la vallée de Suusamyr réputée très belle. Notre objectif est de rejoindre la route principale reliant les deux grandes villes du pays : Osh au sud à Bishkek au nord. Nous avons une semaine avant que notre avion décolle, et nous souhaitons passer quelques jours au village de Kyzyl Oi qui signifie « cuvette rouge », un nom plutôt évocateur!
Kyzyl Oi
Samedi 5 septembre : De Kyzart à Kyzyl Oi
Au revoir Kyzart !
Après un lavage de cheveux en règles au seau dans le jardin entre les patates et le poulailler, nous prenons le petit déjeuner avec Erjan et son fils avant de faire nos aux revoir à la petite famille et de reprendre la route. Un monsieur nous dépose du village à la route principale pour faire du stop. C’est un camion de charbon qui nous emmènera jusqu’au village de Bashkaingdy (pardon?).
Alors que nous marchons vers le centre du village, désert, nous entendons les plaintes d’un chien dans les arbres à côté de nous. Le Barbu passe en premier, de peur de tomber sur un animal à moitié charcuté… mais en fait c’est un chiot qui assit sur la souche d’un arbre, a la corde au cou. S’il saute du tronc pour essayer de s’échapper, il se pend. SYMPA. Il a l’air d’être sevré, nous coupons sa corde et lui donnons nos restes de fromage et de pain, sur lesquels il se jette goulument. Puis nous reprenons notre chemin, en espérant qu’il s’en sortira. C’est inadmissible de traiter un animal de la sorte. Quelques mètres plus loin nous sommes saisis par la vision d’un âne qui n’a plus d’oreille qui arrive au galop en poussant des grognements (oui oui des grognements) avant de se jeter sur une pauvre ânesse attachée à un arbre. La bougresse essaye de s’échapper en tournant en rond, mais elle finit juste par se ligoter. Finalement, découragé par les coups de pieds, l’animal fou fini par s’en aller. Au centre du village nous voyons une mashroutka arriver. Etant donné le peu de véhicule circulant sur cette route et la probabilité qu’ils ne nous prennent pas en stop nous décidons de la prendre jusqu’à Chaek, la prochaine petite ville. De là nous comptons faire à nouveau du stop jusqu’à Kyzyl Oi.
Un cimetière musulman à l’entrée de BashhkaingdyDrôle de statue !Notre petit rescapé
Mais dans la ville il y a beaucoup de taxis et personne ne veut nous prendre en stop, on marche, on marche, cela n’en finit pas. Je commence à me décourager et me dire qu’on aurait peut-être du rester dans la mashroutka finalement… quand un petit pick-up rouge s’arrête et nous embarque dans la remorque : il va à Kyzyl Oi ! On ne pouvait rêver meilleur poste d’observation pour le paysage incroyable de cette route.
OK ça commence à devenir sérieux les paysages là !
Le coup de la panne !
Une fois arrivés au village dont les alentours sont magnifiques, nous cherchons la guesthouse d’Elvira, qui parle anglais et dont nous avons entendu parler. Une fois négocié avec elle nous nous installons dans une chambre avec un immense lit. Nous prendrons juste un petit snack en guise de diner (moins cher) qui s’avère en fait être une délicieuse salade de chou et des mantis.
Dimanche 6 septembre : Repos & Pêche
Journée repos et montage vidéo pour moi pendant que le Barbu est parti pêcher à la rivière. Je vais également rencontrer le coordinateur du CBT pour louer deux chevaux sans guide pour la journée du lendemain (600 KGS/cheval pour la journée, 200 KGS/heure, le choix est vite fait !). Le soir nous reprenons un snack et discutons avec Elvira en anglais. Quel bonheur de pouvoir communiquer plus facilement avec ses hôtes, même si grâce à Erjan et notre nuit à Song-Kol nous avons fait de grands progrès en Kirghize !
Lundi 7 septembre : à la recherche de la cascade
Ce matin nous allons chercher nos chevaux pour notre journée de randonnée. Il y en a un grand bai et un plus petit alezan dont on ne retiendra évidement pas les noms kirghizes. Je laisse l’alezan (que nous surnommerons Chesnut) à mon Barbu, car s’il commence à être bien à l’aise et apprécier le cheval, il ne faut pas qu’ils soient trop grands non plus ! Je demande au coordinateur de me dessiner un plan pour se rendre à la cascade et nous enfourchons nos montures.
Quelle allure !
La première étape est de traverser le pont de singe à pied avec sa monture derrière, mais avec le pas chaloupé des chevaux, ça tangue ! Une fois remontés en selle, nous nous trompons de chemin mais découvrons une magnifique vue. Une fois de retour sur le bon sentier, nous profitons du paysage à base de montagnes rouges, du torrent qui coule au milieu bordé de petits arbres et herbes colorées. Si la monture du Barbu avance d’un bon pas, la mienne trainasse. J’ai cru un moment que mon cheval boitait mais après une quinzaine de minutes son pas s’est amélioré et il ne rechignait pas à grimper dans les cailloux c’est donc que ça devait aller.
Après avoir joué à la cow girl pour bouger le troupeau de vache de notre sentier dans le pierrier et chevauché une heure dans le cagnard nous apercevons la seconde rivière. La cascade doit être au bout logiquement. Le coordinateur nous a dit qu’à un moment il fallait attacher les chevaux et continuer à pied. Nous allons donc attacher nos montures sous arbre à l’ombre dans la petite forêt qui borde le ruisseau. Le Barbu profite de la pause pour se rafraîchir dans l’eau glaciale et nous pique-niquons de chips avant de se lancer à la recherche de la cascade.
Imaginez moi derrière ces vaches en train de faire du bruit et m’agiter avec ma brindille de bois sur mon cheval.
Siesta time.Impossible d’avancer plus loin
Et c’est le cas de le dire car nous avons difficilement progressé dans la végétation dense le long du cours d’eau, devant le traverser à plusieurs reprise, parfois sur des troncs d’arbres et pour finir les pieds directement dans la flotte tant pis. Après une heure d’ascension nous voyons que nous touchons presque au but, mais impossible d’aller plus loin : des falaises rouges se dressent de chaque côté de la rivière. Nous rebroussons donc chemin car il commence à se faire tard et retrouvons nos chevaux qui faisaient tranquillement la sieste en nous attendant. Après avoir essoré les chaussettes nous échangeons de monture pour que je puisse profiter un peu d’un cheval qui a du jus au moins une fois avant de quitter le Kirghizistan ! Je profite de quelques replats pour me faire des petits galops, et il en a sous le capot, le Chesnut !
Ca descend sec ! Le barbu est fin prêt pour la rando désormais, le tout terrain ça le connait !
Lorsque nous ramenons les chevaux au CBT en fin d’après midi, le propriétaire les récupère et nous explique que l’alezan est son cheval perso (c’est pourquoi c’est un bon cheval punchy) et sur ce, il lui saute sur le dos en short / claquettes et part au triple galop au milieu de la route. Normal. Et le coordinateur nous explique qu’en fait il ne fallait pas suivre la rivière mais passer par le plateau en haut pour trouver la cascade mais que si on avait pris un guide on l’aurait trouvé (enfin, s’il m’avait mieux expliqué on aurait trouvé aussi ceci dit!).
Suite à cette bonne journée de rando, nous retournons chez Elvira récupérer nos affaires car nous voulons partir ce soir en stop pour Kojumkul, le village suivant. Elle nous a préparé la truite que le Barbu a pêché la veille, et nous dit que son mari va justement à Suusamyr emmener un enfant malade à l’hôpital et peut nous déposer à Kojumkul, qui est sur la route ! On est ravis, on a vraiment adoré nos deux nuit chez Elvira qui est une hôte remarquable, nous avons bien rigolé avec ses deux petites filles en faisant du hula hop et maintenant son mari, plein d’humour malgré la barrière de la langue, nous emmène.
Avec Elvira et son mariKyzyl Oi nous dis au revoir de la plus belle des manières qui soit…
Nous atterrissons dans le seul homestay du village, pour 500KG par personne pour la nuit et les repas, c’est parfait car nous arrivons à cours de somonis… et le prochain distributeur est à Bichkek ! La mama de la maison est très sympathique et nous prépare un bon plov.
Vallée de Suusamyr
Mardi 8 septembre : « Karakol, Suusamyr ? » « Da, da ! »
Kojumkul
Le lendemain matin, le Barbu retourne pêcher la truite dans le torrent pendant que je profite de la chaleur du poêle de la cuisine pour prendre un bon petit déjeuner et écrire au chaud, après que la mama m’aie sorti l’album photo de famille, bien sur ! Sa fille a épousé un Tchèque et habite à Prague, et elle même a pas mal voyagé en Europe en allant leur rendre visite. Lorsque le Barbu rentre tout content de sa pêche, il offre sa truite à la mama et nous pouvons reprendre le stop.
Nous avons envie de découvrir le petit village de Karakol, visiblement entre Kojomkul et Suusamyr, lui même le long de la rivière Karakol qui rejoint cellle de la vallée principale. Un jeune homme nous dépose à la jonction des deux rivière, il y a une route. Dans le guide ils disent que c’est environ à 6 km de Suusamyr. Nous marchons, et faisons des arrêts le bord de l’eau pour s’extasier devant les truites.
De la pisciculture à la kirghize. Dans cette rivière transparente on voit des dizaines et dizaines de grosse truite à l’oeil nu !
Coucou jolie vachette !
Nous marchons, marchons, avant de finalement nous faire prendre en stop par une camionnette orange, qui nous dépose et nous dit de grimper dans une autre camionette bleue. Nous nos retrouvons donc dans la remorque avec des bergers. « Karakol ? Suusamyr ? » « Da, Da ! ». Nous avalons les kilomètres à travers la magnifique vallée de Suusamyr mais toujours pas de village, seules des yourtes posées ça et là. Je regarde à nouveau ma carte offline sur le téléphone et nous n’allons nul part. Juste une route perpendiculaire à la route principale qui fonce droit sur les montagnes. Pas moyen d’aller à Suusamyr par cette route, à moins de faire demi tour. On voit des chameaux, des aigles, des centaines de moutons, chevaux dans les alpages. Le camion s’arrête à une yourte et fait le plein de Kumys Puis reprends la piste. Mais toujours pas de village. Karakol ne doit pas être là. La rivière qui coule dans la vallée s’appelle aussi Karakol. Donc nous demandons si nous allons à Suusamyr « da da ! » qu’ils nous disent. Le temps passe. On attend mais je ne me demande bien où nous allons atterir à part au milieu de nul part. En zoomant bien je vois que la piste continue à travers les montagnes jusqu’à Kotchkor, d’où on vient. Mais on continue « on ne sait jamais » et puis de toutes façon on a pas vraiment le choix on ne croise aucun autre véhicule.
Un chameau de Bactriane (!!!)
Cela fait bientôt deux heures que nous avons pris ce camion bleu. Je commence un peu à désespérer. On dépose les bergers à une tente militaire puis continuons, et le camion s’arrête à la tente suivante. Apparement on est arrivés. On leur demande « Karakol ? ». Ils nous disent de marcher, que c’est à 25 km d’ici. WTF. On leur explique que l’on veut aller à Suusamyr, leur faisons comprendre que nous avons un avion à Bishkek samedi. « Suusamyr Erteng ». Ah donc demain ils vont à Suusamyr. Je leur demande, en mimant un toit « Suusamyr huille ? » (maison). Ils me disent qu’ici, c’est Suusamyr Jailoo ! Les pâturages d’été de Suusamyr. Effectivement, on est bien au milieu de nul part. On leur dit que l’on a pas de tente, où va t-on dormir ? (en réalité on en a une, mais avec un seul matelas de sol, et le duvet pourri du Barbu, il risque de mourir de froid dans la nuit). Il nous invite donc gentiment à venir dormir dans la tente avec la famille. Un peu dépités, nous allons à la tente, la femme, Aijan, nous invite à boire le thé et manger la pastèque rapportée par le camion avec les deux petites filles, Adèle et Beutleco (?). On rediscute, et il nous dit de ne pas nous inquiéter, demain on prendra le camion pour aller à Suusamyr, il part vers 10h. En fait, c’est la dernière nuit de cette famille au jailoo, demain c’est fini ils rentrent à Bichkek ! Nous nous rendons compte finalement de la chance que nous avons de pouvoir partager la dernière soirée de cette famille après une saison d’alpage ! Nous nous détendons et discutons avec la famille. Ulan, le père, un jeune aux yeux bleus d’origine russe revient et nous propose d’aller pêcher pour ramener une truite pour le diner. Nous partons avec lui et sa chienne Zlaika qui court comme une dératée pour nous ramener les cailloux qu’on lui lance (pas de bouts de bois à cette altitude). Nous pêchons jusqu’au coucher du soleil, sans succès mais au milieu d’un paysage sauvage incroyable.
De retour à la tente, bien chauffée par le petit poêle à bouse, nous nous voyons offrir du thé… puis de l’Arak, c’est le dernier soir, cela se fête ! Puis à notre grande surprise, c’est Aijan qui grimpe sur le cheval d’Ulan (en claquettes-chaussettes évidement) pour aller chercher le troupeau de moutons et chèvres pour la nuit. Puis après quelques verres nous refaisons le monde grâce à nos progrès en kirghize et mon petit dictionnaire sur le Smartphone. Ils sont amusés par le fait que Aijan signifie « lune » en Kirghize et mon prénom signifie le lever du soleil. Ulan et son oncle qui était avec nous dans le camion et nous a invité à la tente vont demain ramener le troupeau de mouton jusqu’à Bichkek en passant tout droit à travers les montagnes. Ils y vont à cheval et en auront pour trois jours. Quand on leur demande comment il vont faire pour dormir, ils nous montrent de grandes parkas… et de l’Arak ! Forcément quand ils voient mon bon duvet en plume ils sont un peu jaloux, mais pas question de leur vendre, c’est un bien de famille vintage, cadeau de mon père. Nous nous couchons tous en rang d’oignon dans la tente, je me mets au bord pour isoler mon Barbu et son piteux sac de couchage du froid.
La fine équipe
Ulan et le Barbu
Mercredi 9 septembre : ça déménage
Au petit matin, après un petit déjeuner de beignets préparés par Aijan, nous aidons la petite famille à faire un tas avec les affaires de l’autre coté du ruisseau pour les charger dans le camion. L’oncle attrape une jument pour le préparer, mais décidemment celle-ci n’est pas d’accord, j’aide donc Ulan à la rattraper, il a une technique bien à lui a base de « brrrr brrrr » qui fonctionne vraiment bien. On a vraiment l’impression qu’il communique avec la jument. Après quelques essais infructueux, il finit par s’en rapprocher et l’attraper fermement par la crinière pour la ramener. En grimpant sur une colline je peux apercevoir l’autre tente plus bas où ils ont fini de plier et charger le camion bleu, et le voici qui arrive pour déménager la petite famille. Ils chargent tout et enlèvent la toile de tente, ne laissant sur place que la structure en bois. Puis vient le moment de charger des moutons. Une chèvre, puis un, deux trois moutons dans la petite place restante. Dans la cabine, il y a le conducteur, Aijan et les deux filles.
Finalement un camion blanc arrive et on nous dit de grimper dedans, que lui aussi va à Suusamyr. Vers 11h, c’est parti, nous voici sur la route. Après une heure de route, nous nous arrêtons à une yourte. On nous dit de venir manger. Nous somme chez Talent, et il y a toute une bande de bergers rassemblés là. A un moment, on doit enlever nos affaires du camion blanc, qui s’en va, apparemment on fini la route avec le bleu. Nous pénétrons dans la yourte où l’on nous somme gentiment de manger. A peine la coupe de chai vide que l’on nous ressert, et si l’on arrête de manger on nous dit « eat eat ». Nous prenons donc un copieux repas avec Aijain et les deux filles ainsi que Talent et sa femme, puis nous laissons nos places aux bergers pour la deuxième tournée.
Talent fixe nos sacs à dos sur le tas dans le camion, et nous dit de monter avec les moutons. On ne voit pas où l’on va mettre nos pieds entre ces pauvres bête mais l’on fini par trouver des trous. Et c’est parti, me voici avec une tête de chèvre entre les jambes et un gros mouton noir qui n’arrête pas de me marcher sur les pieds. Même si au début c’est rigolo cela en devient vite pénible, d’autant plus que nous savons qu’il reste pas mal de route. Nous nous arrêtons à nouveau à la yourte à Kumys pour qu’ils fassent le plein (même les fillettes en raffolent et pour l’avoir gouté, je peux moi même dire qu’il est bon, rien à voir avec celui de Song Kol et son fameux gout de cendres pourries. Oui, J’AI TROUVÉ DU BON KUMYS !). Ils déchargent la chèvre et nous reprenons la piste. Je n’ose penser au sort de ces pauvres bêtes. Finalement après une seconde heure de route nous voici à l’intersection où l’on avait été déposé la veille et cette fois nous allons vraiment à Suusamyr.
Voici la carte :
On en a fait de la route, à l’arrière de ce camion bleu ! (environ 60 bornes… soit 120 bornes l’aller-retour)
Une fois arrivés au village, ils nous déposent à la guesthouse et continuent leur route jusqu’à Bichkek. Couverts de poussière, nous posons les sacs et partons à la recherche de la rivière pour prendre un bain. Malgré l’eau glaciale j’y parviendrais ! Quelle jolie baignoire. De retour à la guesthouse, la femme m’a préparé un sauna kirghize, donc je retourne me laver, mais à l’eau chaude cette fois (je devais vraiment faire peur !). Je suis épuisée et un peu malade, je me coucherai avec seulement un thé dans l’estomac, maudissant ce chien qui ne cesse d’aboyer à la fenêtre (cette fois je les ai utilisées, les boules kies ;)).
Le lendemain nous marchons jusqu’à la sortie du village (c’est à dire plusieurs kilomètres) pour faire du stop. Après beaucoup de tentatives infructueuses alors que nous ne sommes qu’à 13 kilomètre de la route principale pour Bichkek, ce sont encore des routiers qui viendront à notre rescousse ! Nous voici embarqués avec les sympathiques Ramsès et Sergei l’immense russe pour des heuuuures de route. Nous retrouvons l’asphalte sur la route principale, et le camion commence sa lente ascension sur les lacets menant au col. Une fois arrivé à l’entrée du tunnel, il doivent se mettre sur le côté pour attendre l’ouverture du tunnel aux camion (à double sens ils ne passent pas). Nous tuons le temps avec de délicieuses fèves salées qu’ils nous offrent et attendons plus d’une heure avant d’enfin nous pouvons rouler ! Une fois de l’autre côté, le camion, très chargé, descendra à 30 km. Ce qui fait qu’à midi nous n’avons toujours pas fini de descendre. Nos deux compères font une pause et partagent leur pique nique avec nous (mais quand les gens arrêteront d’être aussi gentils ? <3). Vers 16h, ils nous déposent à une intersection, un peu avant Bichkek : ils tournent ici. Nous les remercions chaleureusement et finirons notre trajet en Mashroutkas jusqu’à l’auberge de jeunesse où nous étions précédemment.
Quelques photos de Bishkek
Nous y ferons la connaissance des sympathiques Bernard et Emeline qui voyagent aussi pour un bout de temps et tiennent le blog du plov au bobun (j’adore le nom !) ainsi que deux de nos compagnons de chambre, un couple de jeunes israéliens, Dani et Noemi qui
Sont trop sympa
cuisinent trop bien (la pâte de sésame avec les aubergines aka « Rastylicious » OMG)
prennent le même avion que nous pour New Delhi.
Nous passerons donc les jours à venir avec eux et ne nous séparerons que le dimanche, après un merveilleux vol au dessus de l’Himalaya et notre premier restaurant indien, tellement content de retrouver de la bonne nourriture (et végétarienne !). Peut-être les croiserons nous à nouveau durant nos périples indiens respectifs.
ENFIIIIINNNNN (#indianfood)
Et pour la suite, c’est désormais en Inde que cela se passe !
Nous étions à Kockor où nous avons fait une randonnée à cheval jusqu’au lac d’altitude Kol Ukok et désormais nous voici à nouveau sur la route pour rejoindre le village de Kyzart dans la vallée de Suusamyr. Le village est au nord du lac Song Kol et permet de rejoindre celui-ci à pied à moindre frais !
Mercredi 2 septembre : une rencontre inattendue
Nous débutons le stop en début d’après-midi. Après s’être fait déposer à la jonction pour la route menant à Kyzart, un camion nous embarque. On a beau être lents et secoués comme des pruniers par la route pleine de trous, nos routiers sont bien sympathiques et on a de la place pour mettre nos gros sacs dans la cabine. Après deux heures de ballottage intensif, nous sommes déposé en bord de route et finissons le kilomètre qui nous sépare de Kyzart à pied.
La « porte d’entrée » du village, mais il faut encore marcher un bon kilomètre pour y accéder
Arrivant au village, ne disposant pas vraiment d’infrastructures touristiques à part un panneau indiquant « hôtel CBT » nous déciderons d’aller jeter un œil à cette rue. Nous sommes abordés par une femme parlant anglais qui nous accompagne chez elle et nous annonce des prix exorbitants. Nous négocions, mais cela reste peu satisfaisant, et pour ce qui est de dormir sous la tente, nous avons oublié le tapis de sol du Barbu dans le camion… Il décide d’aller faire un tour dans le village pour trouver une autre solution d’hébergement et me laisse donc surveiller les gros sacs entourés de bambins envahissants.
Lorsqu’il revient, une éternité plus tard (je suis toujours entourée d’une dizaine de petits garçons qui me tournent autour, me parlent, jouent avec mes bouteilles d’eau), il a l’air plutôt content. « J’ai trouvé une super jolie maison, tu vas adorer » me dit-il.
En explorant le village (très grand) il est tombé sur cette maison qu’il a trouvée jolie. La grille étant ouverte, il est entré dans la cour (aucune gène aha) et a discuté avec le jeune propriétaire et sa petite famille avec lesquels il a négocié un bon prix. Ils sont ravis et curieux de nous accueillir, même s’ils ne parlent pas anglais. En arrivant, je fais connaissance d’Erjan, de sa femme Zlaika, le petit garçon Nourelle, la bambine Gouzelle et le papi Solr Beck qui couvre cette dernière de bisous. A peine posé le sac dans la chambre qu’ils nous glissent la collection complète de leurs albums photos de famille (une pratique très commune dans le pays). Nous découvrons alors des petits fragments de vie de cette famille encore inconnue. S’ensuit une partie d’échecs avec un très beau jeu sculpté ou le Barbu se fait laminer. Le jeune neveu qui vient d’arriver fait la revanche et s’avère un adversaire très coriacé et doué en stratégie (c’est lui qui va gagner mais il faut pas le dire). Erjan offre un kalpak au Barbu, c’est le chapeau traditionnel kirghize, une affaire sérieuse ! Et puis nous allons diner dans la petite maison attenante. On se lave les mains et c’est parti pour un délicieux plat de patates avec un œuf et bien sur des liiiiitres de chai 😉
La traditionnelle séance photos
jeu d’échec
Jeudi 3 septembre : La grimpette jusqu’au lac Song Kol
Levés de bon matin, nous regardons Erjan préparer le petit déjeuner, Zlaika étant partie travailler à l’école. C’est tout un programme il faut couper du bois pour le feu, alimenter le feu, aller chercher de l’eau, déterrer quelques patates dans le jardin… Nous déjeunons d’un ragout de patates et tripes (tralila) avec Erjan et son fils puis il nous dessine un plan trouver le sentier du lac et nous remplissons notre unique bouteille d’eau et truffons nos petits sacs de tous les vêtements chauds que nous avons avant de nous lancer à l’assaut du col à 3 400 m d’altitude.
La cuisineErjan a tenu à nous montrer sa Lada… qui aparement ne fonctionne pas, quelle affaire !La maison des chambresPetit déjeuner à base de… tripes.Notre plan pour nous rendre au lac ! Limpide, non ?
Sinon on avait aussi cela, mais je suis incapable de dessiner l’itinéraire aha (source : Soviet Military Maps)
Nous grimpons à bon rythme la première partie traversant les champs puis évoluons plus doucement dans la première arrête. Nous décidons d’aller faire une pause thé aux deux yourtes de ce versant après deux heures de marche : cela nous fera économiser de l’eau. Nous contournons donc une colline par la gauche pour éviter de grimper tout droit mais décidément les lacets ici non plus ils ne connaissent pas et descendons vers la première yourte. Nous y trouvons une petite mamie qui fait de la couture qui nous accueille pour le chai… et la confiture bien sur ! (50 KGS).
Ca y est ça grimpeLa malicieuse mamie devant sa yourte (et la vue !) Devant la yourteLa fameuse smetana maison (et en jaune foncé, le beurre rance)
Après avoir enfilé les coupe-vent nous reprenons l’ascension, de plus en plus dure, le long d’un ruisseau où nous rencontrons un troupeau de vaches curieuses. Le chemin disparaît et nous nous trouvons face à un mur abrupt. Le genre chèvre friendly. On s’y attaque, en faisant des lacets à flanc de montagne, on peu à peine poser nos pieds, pas intérêt à glisser car bonjour le toboggan ! Le vent souffle de plus en plus fort, ne rendant pas la tâche plus facile, mais à force de persévérance nous finissons par atteindre le haut de ce mur… et on n’est pas arrivés ! Par contre la vue est époustouflante et on a retrouvé le chemin principal. Nous suivons donc celui-ci qui grimpe fort et duquel il vaut mieux ne pas tomber : c’est vertigineux. Arrivés au col nous voyons enfin l’immensité du lac Song Kol comme une récompense et à son bord quelques yourtes. Ouf, le chemin est moins long pour descendre.
Devant ledit murAu dessus dudit mur. ça ne parait pas sur les photos, mais c’est sacrément pentu.
Faut pas tomber On est bien monté, hein ? Nos supportrices pour le passage du col
Nous observons le vol de trois aigles immenses au col et descendons tranquillement vers le lac. Nous arrivons au niveau d’un troupeau de chevaux et je craque littéralement sur un poulain. On se regarde comme deux ronds de flancs et sa mère finit par avancer vers nous, suivie par tout le troupeau. On se retrouve entourés de dizaines de juments et leurs poulains et je dispense une séance de gratouille à ces jeunes mignons. Et c’est reparti pour les yourtes.
Love at first sight!
Mon pote de gratouilles
Bon aller il faut descendre maintenantTiens, un berger
Nous longeons un petit ruisseau entouré d’un champ de bosses verdoyants et arrivons dans le « village ». Nous commençons à prospecter notre toit arrondi pour la nuit. Le premier échange n’étant pas satisfaisant nous faisons affaire avec un groupe d’hommes buvant de la vodka devant une yourte. Ils échangent leur vodka contre un chai avec des tomates à l’ail puis Myrlan, un des hommes nous propose d’aller faire une balade sur le lac avec sa barque. Nous le suivons et le Barbu n’est pas très rassuré lorsqu’il voit la barque et sa coque toute fine sur cette eau glaciale. Peu importe, nous voici à flots, admirant la vallée depuis les eaux bleues foncées ! Myrlan est tout content de faire du bateau, mais le Barbu n’étant toujours pas confiant en notre embarcation écourte notre équipée pour retrouver la terre ferme sans boire la tasse !
Myrlan le navigateur de Song Kol!
Les barques
A notre retour à la yourte, c’est tournées générales d’arak avec Mars et sa femme chez qui nous logeons, Myrlan, Talaebek… et je n’y échappe pas. Après quelques verres bien remplis descendus tout droit dans le gosier, nous accompagnons Eijan la femme de Mars qui va traire les juments pour faire du Koumys. Pendant que Talaebek tient fermement le poulain, Eijan trait la jument à genoux. Il fait glacial lorsque nous apercevons de la brume sur le lac, la vue est magique ! C’est à ce moment là que Mars revient à cheval avec son troupeau de mouton qu’il rentre pour la nuit. Eijan les compte avec un bâton lorsqu’ils rentrent dans l’enclos, et nous allons donner du grain à la brave monture de Mars.
Eijan trait une jument pour le KoumysTalaebek tient le poulain pendant la traiteLa brume sur le lac, spectacle magique… mais glacial!
Lights out, time for the stars.
Puis c’est reparti pour une tournée ! Après quelques verres supplémentaires, on nous sert un plat de patates avec du poisson du lac, nous voici rassurés de pouvoir remplir notre gosier avec autre chose que de l’alcool bon marché. Mais trop tard, le mal est fait, j’ai vraiment le ventre à l’envers. Mais bon on s’est bien marrés! Après avoir mangé et bu un dernier chai, les invités se congédient et Eijan organise la yourte pour la nuit : nous avons le droit aux matelas près du poêle à bouse. Et les étoiles cette nuit là… un des plus beaux ciels étoilé qu’il m’ai été donné de voir.
Si l’on n’a pas eu froid, on a eu extrêmement soif ! En effet, notre unique bouteille d’eau a bien fini par être bue… et l’on ne peut absorber l’eau du ruisseau sans la bouillir ou y mettre une pastille purifiante.
Vendredi 4 septembre : pas de galop au bord du lac Song Kol
Le lendemain nous prenons un petit déjeuner à base de porridge tiède, de thé et de… confiture bien sur ! Et nous mettons en quête de chevaux à louer pour faire une balade le long du lac, un de mes rêves « préconçus » du Kirghizistan était de galoper sur les verts rivages du lac Song Kol (je rêvais aussi de conduire une Lada). Nous faisons le tour des yourtes, et il s’avère que cela n’est pas possible. On peut nous louer un cheval, mais bon un cheval pour deux ce n’est pas l’idéal (on est pas des Kirghizes nous, on ne se balade pas à deux sur le dos d’un cheval :P) donc on fini par laisser tomber, et annoncer à notre famille que finalement nous repartons ce matin. Nous allons tout de même faire une balade et pique niquer le long du lac, où nous verrons une bande de drôles d’oiseaux huppés et des oies sauvages !
Je pose avec Eijan qui a son foulard à pompons rigolo (et le gentil chien)
Puis c’est reparti pour l’ascension, même si ce côté est plus court, on mettra énormément de temps, et nous boirons quasiment l’intégralité de notre bouteille d’eau gout piscine (merci les pastilles) dans cette montée. La rando gueule-de-bois, tout un concept. Une fois au col, le paysage est encore plus incroyable que la veille car le ciel est d’un grand bleu et l’on voit bien les sommets enneigés en face.
Ich bin krank.
La descente sera lassante, en pente très raide. Nous pensons aux chevaux qui descendent cela avec des cavaliers sur le dos… mais quand nous voyons où passent les bergers à cheval et leurs troupeaux, à flan de montagne nous comprenons mieux l’ampleur de la dextérité et de l’endurance des chevaux kirghizes.
Quelle joie lorsque nous arrivons au village et racontons nos aventures à Erjan et Solr Beck, très amusés par le fait que j’ai bu. Oui une femme ça boit aussi de l’alcool ! Mais bon je ne fais pas la fière, j’ai encore mal au ventre. Après de grandes discutions dans la cuisine, nous dinons d’un plov, le plat national (du riz pilaf, des carottes/poivrons et quelques bouts de viande).
Le lendemain nous avons une longue journée de stop qui nous attend pour rejoindre le village de Kyzyl-Oi dans la vallée de Suusamyr, connu pour ses montagnes rouges…
Après notre rendez-vous manqué avec le lac Issy Kul, nous voici à Kochkor où nous allons expérimenter la randonnée à cheval au Kirghizistan jusqu’au lac Kok Ukok et ses eaux d’un bleu turquoise, le tout entouré de hautes montagnes avec un glacier en toile de fond.
Dimanche 30 aout : on s’organise
Après une nuit au jailoo, nous faisons le tour des agences pour organiser une randonnée à cheval soit au lac Song-Kol (le plus connu) soit au plus petit lac Kol Ukok à côté de Kochkor. C’est Jailoo que l’on choisira, elle reste la moins chère et la gérante nous semble sérieuse. Nous avons choisi une randonnée à cheval de deux jours jusqu’au lac Kol Ukok, avec guide, nuit en yourte, diner et taxi aller-retour jusqu’au village de départ (environ 60€ pour deux personnes… contre les environ 200€ pour les trois jours au lac Song-Kol, hors budget pour nous). J’en profite également pour m’acheter un pull au bazar, n’ayant que des T-shirts, une polaire et un K-Way, cela semble un peu léger pour les lacs étant donné les altitudes et ce que d’autres voyageurs nous ont raconté.
Lundi 31 aout : Hue dada, on grimpe au lac Kok Ukok
A peine levés, direction le bazar pour s’acheter des délicieux nans frais ainsi que des provisions en fromage, tomates, chocolat et eau, car nous n’avons pris que le diner pour notre rando et il faudra bien que l’on mange le reste du temps.
A 8h30, notre taxi nous attend pour rejoindre le petit village d’où se fera le départ. La route est plutôt sympa, on traverse des petits villages et fonçons tout droit sur les contreforts montagneux que l’on apercevait depuis la plaine de Kochkor. Une fois arrivée au début de la rando, notre guide arrive avec deux chevaux. Il fixe nos deux sacs à dos un peu n’importe comment sur ma monture. Un des sacs pèsera sur ma jambe en permanence ce qui fera que je ferai les parties qui grimpent moins sans étrier pour soulager mes genoux… Il ne prend pas non plus la peine de régler nos étrier (des bouts de ficelles en guide d’étrivières) si bien que l’on ressemble à des jockeys en goguettes ou des crapauds sur des boites d’allumettes.
Mais c’est parti, notre petite troupe commence l’ascension en coupant à travers champs, les chevaux avancent de bon cœur. Les paysages qui se déroulent devant nous sont de plus en plus beaux au fur et à mesure que l’on monte. On traverse des rivières et les arbres sont rares. A partir d’une certaine altitude, on commence à croiser nos premiers troupeaux : nous devons être arrivés au jailoo (les hauts pâturages d’été). Nous croisons des yourtes et notre guide descend de cheval et commence à papoter avec la tenancière et nous fait signe d’avancer tout droit avec les chevaux (il ne parle pas anglais, baragouine juste quelques rares mots). Nous continuons donc, mais sans sa présence (et sans les cravaches kirghizes que l’on voit partout) nos chevaux avancent à deux à l’heure. Je donne de la jambe et du « tcho tcho » mais cela n’est efficace que quelques minutes avant que ma monture ne ralentisse inexorablement sans son patron derrière. Il finit par nous rattraper et nous arrivons à la seconde yourte après un petit trot sur un replat herbeux. C’est ici que nous dormirons.
Nous déposons nos sacs dans la yourte où nous passerons la nuit et commençons notre pique nique dans l’herbe, mais le propriétaire de la yourte insiste pour que nous venions prendre le chai (et le pain et la confiture qui vont avec!). Nous faisons donc connaissance avec la petite famille qui va nous accueillir pour la soirée.
Après cela, c’est reparti nous nous remettons en selle et continuons l’ascension jusqu’au lac. Un peu au-dessus des yourtes il y a une maisonnette de berger et bien entendu notre guide n’a pas manqué s’y arrêter (pour boire du koumys ?) et nous indiquant vaguement la direction. Nous prenons le chemin à flan de montagne, en poussant nos chevaux tant bien que mal (cela demande beaucoup d’efforts pour juste avancer au pas). Au bout d’un moment, nous sommes vraiment haut et la pente est abrupte et nous voyons un autre sentier en bas, nous nous demandons donc si nous avons bien pris le bon chemin. Nous décidons donc de nous arrêter et d’attendre notre « guide » pour qu’il fasse un peu son boulot. Après une attente broutting, le voici qui arrive, tout sourire. On continue sur ce chemin qui se transforme en tout petit sentier qui descend à flan de montagne, cette fois il passe devant car c’est assez dangereux. Le Barbu n’en revient pas que les chevaux passent là avec des cavaliers sur le dos… et il n’a pas encore vu le mur que nous allons franchir après.
Une fois le mur franchi, nous nous arrêtons en haut de la crête pour admirer la vue… et le lac apparaît enfin, de l’autre côté. Il est d’un bleu turquoise contrastant avec le vert vif de l’herbe et les teintes rougeoyantes des rochers. Mon cheval qui soufflait un peu, va pouvoir se reposer lorsque nous arrivons au lac nous mettons pied-à-terre et le guide desselle et entrave les antérieurs des chevaux afin qu’ils puissent brouter en liberté relative. Il nous dit qu’il va faire un tour voir s’il ne voit pas des animaux sauvages avec ses jumelles et qu’il revient dans une heure. Je lui fais bien répéter une heure pour être sûrs que l’on s’est bien compris. Il acquiesce et part à cheval vers les sommets aux nuages menaçants.
Le Barbu joue un peu avec sa canne à pêche et au bout d’un moment, un geste malheureux et il casse le bout de sa canne sur les rochers. Moi je me balade à droite à gauche. Au bout d’une heure nous commençons à nous ennuyer. Et le temps se gâte : vent, pluie, grêle… la totale. On se réfugie du vent dans un pierrier qui sent bien la charogne. Après avoir escaladé quelques cailloux j’aperçois une dépouille assez fraiche de mouton et un peu plus loin, un chien écrasé. Mais bon ça pèle alors c’est mieux que rien. Au bout de trois heures et demie d’attente, on commence à s’inquiéter : et si il lui était arrivé quelque chose ? Après tout il s’est dirigé tout droit vers le glacier et ses nuages menaçants. Des israéliens qui ont installé leur tente au bord du lac nous prennent en pitié et nous invitent à nous abriter et réchauffer sous leur tente. En discutant on se rend compte que la nuit ne va pas tarder et que si l’on ne veut pas se retrouver coincés au lac ou finir la marche de nuit il faut que l’on déguerpisse maintenant. C’est donc à 19h, quatre heures plus tard donc, que nous repartons à pied du lac.
Une fois passé le col, nous nous retrouvons baignés d’une douce lumière dorée qui sublime la vallée. C’est magnifique, on en oublie presque nos déboires!
On arrive à la yourte après une heure de descente et racontons nos déboires au chef de famille et à un petit groupe d’israéliens qui dort dans la seconde yourte (ils ont abandonné l’idée de la tente, de peur du froid). Notre guide arrive une demi-heure après nous, grand sourire aux lèvres du genre « tout baigne? ». On essaye de lui expliquer comme on peut que l’on s’est inquiétés et qu’il avait dit une heure, mais il ne comprend pas/s’en fout royalement et vient diner avec nous. On profite malgré tout du diner pour discuter avec la famille, sympathique. Nous allons nous coucher dans la yourte qui chauffe grâce au petit poêle à la bouse et sommes rejoints par le guide qui… dort avec nous. Why not.
Mardi 1 septembre : On redescend !
Levés de bon matin, on déjeune de nan et chocolat. Les israéliens nous offrent un petit café et c’est reparti, en selle ! Cette fois c’est le cheval du Barbu qui porte les sacs, ce qui soulage grandement mes jambes. On se refait un trot dans la prairie plate, au milieu des moutons, mais mon cheval ne veut décidément pas galoper. Peu importe, nous profitons de la vue tout en essayant d’oublier nos postérieurs meurtris !
De retour à l’agence, nous racontons nos mésaventures avec notre guide et les chevaux (j’avais précisé à la patronne que j’aurais bien aimé avoir un cheval avec un peu de jus en plus) et notre interlocutrice s’en trouve fort désolée. Elle essaye d’appeler le guide qui ne répond pas et parle avec un de ses contacts au village. En fait le guide qui aurait dû nous accompagner a envoyé son neveu à sa place… elle nous fera un petit geste commercial, mais son désarroi suffira à nous réconforter de nos mésaventures. Voilà pourquoi il bâclait tant son travail : parce qu’il n’était pas guide, en fait.
Nous finissons la journée à nous reposer et le lendemain, après avoir pris des nouvelles de notre plan de volontariat au Kirghizistan dont nous apprenons certaines modalités ne nous convenant pas, nous appelons la compagnie aérienne et avançons les billets d’avion pour l’Inde puis annulons ce volontariat (ce qui ne fait ni chaud ni froid à la personne en charge).
Le lendemain c’est décidé, nous partons en stop jusqu’à Kyzart afin d’aller voir le légendaire lac Song Kol à pied (notre virée équestre ayant bien puisé dans le budget) et de continuer tranquillement notre route en stop en remontant la vallée de Suusamyr jusqu’à Bishkek avec un arrêt à Kyzyl-Oi (« Cuvette rouge »).
Après nos quelques jours à la découverte du lac Sary Chelek, nous restons au sud du Kirghizistan pour visiter le village de montagne d’Arslanbob, connu pour sa forêt de noyers et point de départ de superbes randonnées.
Dimanche 23 aout : arrivée au village d’Arslanbob
Nous nous levons aux aurores pour prendre la mashroutka pour Arslanbob, village de montagne ouzbek conservateur bien vendu dans les guides qui abriterait la plus ancienne forêt de noyer du coin. On a la mémoire courte mais c’est reparti pour les genoux coincés et la musique à fond la caisse à 6h du matin (ciel, mes boules kies). Nous arriverons dans la matinée à la route jonction avec Arslanbob, mais il nous reste encore 60km à parcourir. Nous nous mettons donc en quête d’un véhicule voulant bien nous prendre en stop. Un petit camion nous prend et nous essayons de converser avec lui, mais nos lacunes en langues finissent en rires sur les constatations de ce qui se passe sur la route. Nous finissons par arriver à Arslanbob où nous nous jetons sur la première Tchaikana (maison de thé) que nous trouvons pour y dévorer des samsa (beignets de viande, plus ou moins bons). Nous partons en suite en quête du bureau du CBT : Community Based Tourism, organisation au Kirghizistan qui s’occupe de proposer des hébergements et activités de façon à ce que cela profite aux habitants. Chaque coordinateur travaille un peu comme il l’entend donc c’est plus ou moins réussi et toujours assez cher. Nous avions envoyé un mail pour une demande de volontariat au coordinateur d’Arslanbob, demeuré sans réponse. Lorsque nous lui en parlons, il dit qu’il l’a bien reçu mais qu’il attendait de nous voir. Il nous propose de rester un mois à vivre chez un guide, notre mission serait de parler anglais avec ledit guide tous les jours afin d’améliorer son niveau et d’aider aux tâches de la maison et du village. Il nous propose également un hébergement chez l’habitant. Nous nous retrouvons donc à loger dans la magnifique maison de l’ancien maire, un religieux sérieux dont le regard pétillant de malice contraste avec son apparence austère. Ayant été mis au courant qu’un championnat national de lutte kirghize avait lieu à la Turbaza du village, quelques kilomètres plus haut, nous nous y rendons à pied. C’était intéressant, mais bien trop machiste pour moi : seule femme dans la foule de spectateur, j’étais vraiment regardée de travers. Et bon ça va cinq minutes mais au bout d’un moment cela en devenait pesant. Quelqu’un a aussi jeté une pomme sur le Barbu (le genre d’agression qui ne passe pas, une POMME QUOI.) On est plutôt allés manger des glaces et sommes retournés au calme dans notre homestay à l’autre bout du village. Le soir la fille de notre hôte nos a servi une montagne de délicieux plov (le plat national, sorte de riz pilaf aux carottes plutôt bon et réconfortant en général, change des raviolis à la viande pas spécialement bons, des brochettes des viande –chashliks- et des ragouts de viande/gras de mouton : langhman, shorpo etc.). Et le plus, il y a une salade betterave rouge/chou avec. Une salade ! Rendez-vous compte.
Les montagnes sont partout dans ce pays, même dans l’assiette
Lundi 24 aout : promenade dans la forêt de noyers
Le homestay le matin
Pas réveillée mais quelle lumière
Nous prenons un gargantuesque petit-déjeuner dans le jardin et partons marcher jusqu’à la petite cascade avant de grimper nous promener dans la forêt de noyers. C’est super joli et calme, on voit plein de plantes, insectes et croisons des groupes de chevaux et vaches en liberté sur les chemins.
Lorsque que nous rentrons au village, nous allons au bazar pour trouver quelque chose à se mettre sous la dent lorsque, horreur et damnation, nous apercevons nos traumatisantes teutonnes au loin ! Nous trouvons un camouflage et attendons que l’orage passe. Nous retournons voir Hayat qui nous invite dans son jardin pour un petit apéro. Nous sommes rejoins par un Anglais qui ressemble à Sheldon Cooper et qui est plutôt hilarant, ainsi qu’une sympathique Française. Nous croisons également deux français rigolos, Tic et Tac dans leur T-Shirts décathlon fluos ! Nous les recroiserons par la suite à Bishkek. Puis nous repartons guillerets dans notre homestay avec Alexandre, un Allemand qui voyage en stop au Kirghizistan (et ailleurs) et avec qui on partira le lendemain pour Bishkek.
Mardi 25 aout : journée marathon d’auto-stop
Nous nous levons de bonne heure et nous envoyons un solide petit dej’ pour partir à Bishkek en stop (plus de 600km sur des routes de montagne). A peine sortis de la maison qu’Alex nous a déjà dégoté une voiture pour le centre du village ! Il parle russe, cela simplifie grandement les choses. La seconde voiture nous conduira bien loin du village et s’arrêtera finalement à un stand de pastèque au bord de la route. Les commerçants, curieux, viennent nous parler et nous offrent une de leurs fameuses pastèques géantes ! Nous sommes également pris en stop dans un petit camion soviétique où nous nous entassons à 9 dans le petit habitacle avec une belle bande de gaillard jusqu’à Toktogul où nous faisons une pause déjeuner. La suite s’annonce plus compliquée, nous marchons quelques kilomètres pour sortir de la ville et nous faisons alpaguer par les taxis quand finalement un petit camion s’arrête mais n’a qu’une place. Nous prions Alexandre de le prendre, il a une amie à retrouver le soir même à Bishkek. Alors qu’il monte dans le véhicule, une voiture blanche nous dépasse et s’arrête : le conducteur a une de mes baskets à la main, qui était tombée de mon sac ! Je ne m’en étais même pas rendu compte… Cinq minutes plus tard, une magnifique camionnette Mercedes sprinter bleue nous prend, et nous dépassons finalement Alex dans un joyeux boucan de klaxons. Notre chauffeur s’appelle Talent et super sympa, il rigole bien avec nous, malgré le barrage de la langue.
Nous finissons par apercevoir le lac Toktogul qui est très beau et juste après…. panne sèche !
Le coup de la panne
Talent prend un taxi et va un peu plus loin chercher des bouteilles d’essence pour pouvoir rouler jusqu’à la station service la moins chère. Lorsqu’il revient, il remplit le réservoir. Nous sommes en descente. Il se met en roulette et passe la première, le sprinter ne démarre pas, seconde… toujours pas. Nous commençons à atteindre la fin de la descente lorsqu’il passe la troisième et là c’est parti, le brave Mercedes ronronne et nous pouvons reprendre la route à base de magnifiques vallées puis longues steppes, cols, lacets pour enfin arriver au tunnel qui nous mènera du coté de Bishkek.
Les alpages
Talent, notre joyeux conducteur
Lors d’une pause, au bord de la route
Mais arrivée à l’entrée du tunnel, celui-ci est fermé ! Nous patientons dans la file quand nous apercevons le camion qui a pris Alex en stop. Nous sautons du Sprinter et allons le saluer, hilares et en profitons pour lui donner rendez-vous à Bishkek autour d’une bière. Renseignements pris, il s’agissait d’un troupeau de mouton qui bloquait le tunnel, une fois ceux-ci évacués nous pouvons circuler et descendre la minérale vallée jusqu’à la capitale. Nous y arrivons de nuit et Talent essaye même de nous déposer à notre guesthouse mais un peu difficile à trouver, nous finissons par le libérer en le remerciant mille fois pour prendre un taxi qui finira par trouver l’endroit.
Bishkek
Mercredi 26 aout & Jeudi 27 aout : Repos à la capitale
Nous avons profité de nos quelques jours dans la capitale pour faire un peu de shopping et nous reposer… et le jour où nous avions prévu de partir le Barbu est tombé malade. Il a partagé cette journée de convalescence avec nos amis Français Tic et Tac, eux aussi malades, à se demander si la vodka kirghize pourrait éventuellement soigner leurs maux de ventre.
Issy Kul
Vendredi 28 aout : auto-stop de Bishkek à Kochkor, en fait non, Issy Kul.
Finalement le vendredi c’est parti, nous nous propulsons hors de la ville grâce à une mashroutka. Ce fut une vraie mission de trouver la bonne. Il y en a tellement et comme les destinations sont écrites en cyrillique il faut avoir l’œil. Une fois hors de la ville nous faisons des petits sauts de puce jusqu’à Tokmok où nous nous faisons une pause pique-nique. Après s’être fait enquiquiner par un monsieur qui voulait de la nourriture / nous donner un nan ? (on ne saura jamais) nous trouvons une magnifique Mercedes conduite par deux sympathiques jeunes hommes allant vendre des livres coraniques à Karakol, en haut du lac Issy Kul (l’immense lac faisant office de mer intérieure au pays). A la base il devait nous déposer à Balikchy, juste avant le lac, pour que nous fassions du stop pour Kochkor, une bonne base pour organiser sa visite au lac Song-Kol, mais étant donné les prévisions météo peu favorables nous nous sommes dit que nous pouvions faire un tour au lac Issy Kul plutôt que de faire de la haute montagne. Notre chauffeur étant d’accord, il nous dépose donc au village de Barkshoon, au milieu de la rive sud. La route pour s’y rendre est magnifique mais arrivés sur place la météo n’est toujours pas favorable : les montagnes sont couvertes de menaçants nuages gris sombres et nous prenons pluie et rafales de vent. Comme il n’y a pas de guesthouse « officielle » dans le village, j’appelle un numéro donné par le lonely planet (merci la carte sim Kirghize) et nous nous retrouvons dans la maison d’une dame qui donne des cours d’anglais à domicile. Après un chai-confiture bien réconfortant nous allons nous coucher.
Samedi 29 aout : bon finalement on va quand même à Kochkor !
Le lendemain, après un tour au bord du lac, voyant que la météo n’allait pas en s’améliorant et que tout était compliqué dans ce coin sans véhicule, nous décidons finalement d’aller à Kochkor et de s’organiser un peu cette pour voir le lac Song Kol. Après une demi-heure de stop sous la pluie un véhicule nous emmène directement à Kochkor !
au réveil
‘You shall not pass ! »
Il y aura des pommes cette année…
Quelle temps radieux
J’ai pêché un chti !
Cow Boy des bords de route
Sur la route
Pour ce qui est de la suite, cela se passe ici et il y a du poney, des montagnes et un lac surprenant…
Après quelques jours de repos à Osh, de retour de notre road trip tajik, nous cherchons des choses intéressantes à découvrir dans le sud du pays. Bien entendu nous entendons parler du village d’Arslanbob et de sa fameuse forêt de noyers… mais c’est sur la page wikipédia de la ville de Jalal-Abad que je découvre l’existence du lac Sary Chelek, réputé pour ses eaux transparentes. Le guide en ligne Caravanistan nous donnera les infos pratiques pour nous y rendre.
Mercredi 19 aout : En route pour Sary Chelek
La gérante de notre guesthouse nous avait proposé de nous emmener tôt le matin prendre une mashroutka directe jusqu’au village Arkit, au pied de Sary Chelek, mais l’idée de passer 6h non-stop dans un minibus (et de se lever tôt) nous a un peu découragés. Nous décidons donc d’y aller par nos propres moyens, de mashroutka en mashroutka et en finissant en stop. Nous sommes bien arrivés à destination mais le trajet, bien qu’aux paysages jolis, ne fut pas agréable. Les mashroutkas restant des mashroutkas, bondées, avec leurs sièges ne laissant pas d’espace pour nos grandes pattes (aille les genoux) et aux hauts parleurs hurlant sans cesse les mêmes les hymnes pop kirghizes ou russes à un niveau sonore hors de l’entendement (j’avais oublié que j’avais emmené des boules kies, pas maline la rory).
Arrivés en fin de journée à la petite ville minière de Tash Kumir, nous commençons à faire du stop. Très vite, un monsieur en 4×4 nous prend mais traverse tout doucement la ville, essaye de discuter avec nous en kirghize/russe, appelle un de ses amis qui parle anglais, fait une pause pour donner un truc qu’il a dans le coffre à un riverain, prend un autre mec dans la voiture, rappelle son pote qui parle anglais pour nous le passer. En fait il ne va pas à Arkit mais veut bien faire taxi. « Avtostop/Nyet dengui » on avait dit. Il nous dépose donc à l’arrêt de mashroutka à la sortie de la ville, dans la bonne direction. Nous nous retrouvons là avec un vieux monsieur rieur. On parvient à lui demander quand est la prochaine mashroutka et il nous répond demain matin.
On reprend donc notre autostop. Une voiture s’arrête et nous prend. On discute un peu avec la passagère à l’arrière, elle a été au marché et rentre chez elle pas loin d’Arkit, et est prof de quelque chose, elle a aussi une Turbaza (camp de vacances sovietique). Elle nous apprend de nouveaux mots de kirghize et la façon de mettre les mots au pluriel. On progresse ! On sait désormais qu’une vache c’est « ouille » et que plusieurs vaches c’est « ouille lar ». Arrivant de nuit non loin d’Arkit, ils s’arrêtent et appellent un de leurs amis guides qui parle un peu anglais. Nous attendons qu’il arrive et il s’avère que le mec qui nous a pris en stop n’est rien d’autre qu’un taxi et nous demande combien on veut mettre dans le trajet que l’on vient de faire. La poisse. Epuisés (je m’endors debout) on leur donne bien trop (pour dire qu’en plus on a roulé à 40 km/h tout le long, le mec devait économiser du benzine (carburant) ce n’est pas possible). Et nous allons dormir dans la turbaza déserte de notre voisine de voiture. Heureusement là, ce n’est pas cher du tout ! (200 KGS/personne soit 2,60€). Ses filles nous préparent deux lits propres dans une des cabanes de la Turbaza, isolée dans la forêt à la lueur de leurs téléphones portable car la lumière ne fonctionne pas. Et nous nous glissons dans les draps les plus doux que je n’ai jamais eu.
Jeudi 20 aout : Arkit village
Au réveil, nous découvrons les lieux : ce camps de vacances soviétique défraichi et désert, c’est original !
Après avoir fait un peu de couture et rempli les bouteilles d’eau nous redescendons sur la route principale pour faire du stop jusqu’à Arkit. Au bout de 2 mn, un véhicule arrive et nous prend. C’est une famille Kirghize, le papi barbe et couvre chef musulman conduit à côté de son petit fils, volant à droite. Au Kirghizistan nous avons pris autant de voiture avec le volant à droite qu’à gauche, mais l’on conduit à droite ici. Et après nous allons en Inde où l’on conduit à gauche avec le volant à droite. Je vais m’en sortir ! Nous sommes derrière avec la mamie, et ça sent fort le gras de mouton. Ils nous déposent devant un bâtiment d’allure soviétique d’où une dame finit par sortir après que j’en ai fait 2 fois le tour. Voyant que nous ne parlons pas russe, elle appelle unz villageoise parlant anglais et ayant un homestay : il s’agit de Sabira.
Celle-ci vient nous chercher et nous emmène dans son homestay et nous dit de nous installer. Nous sommes pressés d’aller au lac, et partons vite faire des commissions dans le magasin du village. Evidemment, il n’y a pas grand chose mais nous trouvons du pain, quelques légumes, des gâteaux périmés et un saucisson halal. De retour chez Sabira celle-ci nous dit que l’entrée du parc naturel ferme à 14h. La chaleur est assommante et elle nous prépare du thé avec de la (déliciosa) confiture. Après cet encas nous n’avons plus trop le courage de gravir les 17 kilomètres pour monter au lac. Je faire ma lessive à la rivière au fond du jardin et le soir Sabira tue un poulet pour nous (on a essayé de l’en dissuader sans succès), on dinera et discutera avec elle, qui a appris l’anglais à l’université quand elle était jeune. Qu’il est bon de pouvoir converser avec un habitant, ils sont si peu à parler anglais (et nous ne parlons pas russe !)
Le poulailler : les poules grimpent au prunier via une échelle pour la nuit. pour le moins surprenant !
La vue depuis le jardin
Les arbres sont chargés de kilos de prunes… pas encore mures malheureusement !
Vendredi 21 aout : Sary Chelek
Nous nous levons tôt pour partir à l’assaut de la montagne avec nos provisions, tente et duvets. Finalement, avant même d’attendre l’entrée du park nous serons pris en stop par la camionnette d’un guide de montagne bosniaque allant chercher ses touristes israéliens au lac. Ils prennent encore deux russes de Bishkek sur la route. Nous croisons plein de camions surchargés de foin ce qui rend l’ascension difficile. Nous finissons par arriver au lac de bon matin. Il y a un parking (en terre hein), une maisonnette, un petit bâteau à moteur. Pas très « réserve naurelle » tout ça (en plus des gens qui y font les foins). Un peu déçus par cette découverte, nous nous congédions de nos russophones et partons sur le petit chemin partant à droite du lac, plus calme.
La balade est très sympa et nous trouvons un petit coin de paradis où nous nous baignons et passons la matinée.
Au fur et mesure de la journée, les visiteurs ont afflué au lac et on entend de l’autre bout du lac le brouhaha des baigneurs (apparemment également arrosés de vodka), les aller-retour du bateau à moteur sur le lac… on peut trouver plus calme comme atmosphère. Cela n’enlève en rien à la magnificence du lac, mais nous décidons de ne pas camper ici, et de rentrer à pied dans l’après-midi à Arkit. (En plus le pain acheté la veille a moisi, ce qui n’arrange pas la chose). Nous marchons quelques kilomètres quand un pick-up nous dit de grimper. On essaye de lui expliquer que nous aimerions bien descendre à pied mais vu notre niveau de russe/kirghize on a pas du être convainquant car il insiste, on finit donc par embarquer dans la remorque et manger de la poussière et des bosses ! Le conducteur descend à toute vitesse on arrive donc à Arkit en un temps record. Nous passons donc la fin de l’après-midi à barboter dans la rivière et manger de la confiture.
Et hop, dans le pick up Un des petits lacs autour de Sary Chelek
Les foins (« Tchop » en kirghize)
Samedi 22 aout : tempête sur Arkit
Ce matin nous nous rendons compte que deux tentes ont poussé dans le jardin pendant la nuit ! Il s’agit d’un groupe de tchèques qui compte aussi aller au lac, mais vu la météo menaçante et le fait qu’ils soient tous plus ou moins malades (la cuisine/l’eau/le Koumys -alcool local des bergers à base de lait de jument fermenté- ? Tous les touristes que nous avons croisés au Kirghizistan/Tajikistan ont été malades au moins une fois pendant leur séjour ! Moi ça sera après la viande de yak Tajike et plus tard à cause d’un excès d’Arak). Nous soignons donc cela de bon matin après le petit déjeuner par une dégustation de vodka locale ! Nous ne saurons pas si cela aura été efficace en tous cas nous sommes bien guilleret pour le déjeuner à base de patates du jardin. C’est à ce moment qu’un cycliste britannique vivant en Autriche fait son apparition. Après ce bon repas nous allons tous faire la sieste et lorsque nous émergeons pour nous retrouver sur la table jardin le temps se fait de plus en plus menaçant. Nous voyons des nappes grise obscurcir les montagnes et bientôt un rideau de pluie se déverse sur le jardin. A l’abri sous le toit de tôle, nous entendons des bruits métalliques : cette fois il tombe de gros grêlons bien glacés. Nos comparses tchèques ont décidément bien fait de ne pas partir au lac aujourd’hui. Une fois le calme retrouvé nous partons nous balader dans le joli village. Evidemment, la lumière est magnifique, arc en ciel etc… et bien sur je n’avais pris aucun appareil photo, grosse maligne que je suis.
Le lendemain nous nous lèverons aux aurores pour rejoindre notre prochaine destination : Arslanbob petit village de montagne et sa fameuse forêt de noyers !
À la base nous n’avions pas prévu de visiter le Tadjikistan. J’étais très attirée par le Kirghizistan, en partie suite à mes récentes lectures. Mais alors que je cherchais des infos sur le Kirghizistan et des missions de volontariat, je suis tombée sur le festival At Chabysh, littéralement « festival du cheval » en kirghize. Et sur le site du festival il est mentionné qu’il est possible de participer en tant que bénévole au festival. En grande férue de chevaux que je suis j’ai sauté sur l’occasion et contacté organisatrice, la fameuse Jacqueline Ripart. Elle a commencé à s’intéresser à l’Asie Centrale et au cheval kirghize à partir de 2001 avant de créer en 2004 la fondation Kyrgyz Ate pour préserver la race de ce cheval incroyablement résistant ainsi que les cultures équestres ancestrales de ses cavaliers. Ce festival est l’occasion pour les cavaliers kirghizes de venir se mesurer sur plusieurs épreuves telles qu’une course d’endurance, ou des jeux tels le Kyz Kumaï : un jeune homme poursuit une jeune fille au grand galop et essaye de l’embrasser, puis la demoiselle le poursuit à son tour avec un fouet ! Très populaire également, le Tyien Engmey où il s’agit de ramasser au galop des pièces d’or au sol ou encore la lutte à cheval, Oodarysh. (Plus d’infos).
Après plusieurs échanges par e-mail nous étions acceptés comme volontaires et l’on nous donna des indications pour nous rendre au Tadjikistan : un visa + un permis spécial pour la région autonome du Pamir (Gorno-Badakhshan Autonomous Region). Pour nous rendre sur le lieu du festival dans la ville de Murghab, il nous faudrait organiser un 4×4 avec d’autres personnes car il n’y a pas de transports en commun sur la route du Pamir. Comme nous avions déjà notre billet d’avion pour la capitale kirghize le 5 août (et que nous devions arriver un jour avant le festival soit le 7) nous avons pris un deuxième billet d’avion Bishkek-Osh, la seconde ville du Kirghizistan au sud du pays (vol de 45 mn, environ 25/30€ avec Pegasus Airlines).
Nous voici donc à l’aéroport d’Orly, dans la file d’embarquement lorsque nous apprenons que notre avion va décoller avec une heure de retard, mais apparemment notre changement à Istanbul sera lui aussi retardé (nous avions une heure entre les deux vols à la base). Arrivés à Istanbul nous allons au desk de transit pour obtenir nos deuxième cartes d’embarquement, où un gros monsieur turc retarde tout le monde en faisant un scandale on ne sait pourquoi en tous cas il hurle fort et gesticule beaucoup. Prenant notre mal en patience nous finissons par voir nos « boarding pass » imprimés et pouvons rejoindre la queue pour les contrôles de sécurité. Attente… enfin libres, nous nous dépêchons vers notre avion que nous attrapons sans problème. Nous croisons nos premiers Kirghizes avec leur fameux chapeau en feutre sur la tête !
Le problème étant : notre vol interne kirghize décollant tôt le matin, normalement nous aurions du atterrir en fin de nuit, mais l’heure de retard a rendu le programme trèèèès short : nous aurions à passer l’immigration/attendre les gros bagages/trouver le check in/nous enregistrer et donner les gros bagages/embarquer.
À peine atterri nous nous pressons à l’immigration où… des portes closes et une foule de plus de 200 personnes forme un gros tas dans la salle. Les minutes défilent, finalement plusieurs bureaux s’ouvrent et les gens y défilent un à un. Lorsque nous atteignons les tapis pour les bagages, notre vol n’est pas affiché et il y a des gros tas de sac qui coincent les tapis. On attend. Nous commençons à nous faire une raison et nous dire que tant pis, nous repayerons un vol pour Osh plus tard dans la journée… nos sacs finissent par arriver et nous pressons avec l’énergie de ceux qui se disent « un prodige est possible ! ». Effectivement notre avion décolle dans 20 mn… En arrivant dans le hall nous voyons notre vol affiché et le miraculeux « check in » à côté ! Et notre avion décollera à l’heure. Les passagers embarquent au fur et à mesure ici, et non d’un seul homme lorsque l’embarquement est ouvert, heureusement pour nous !!
Nous arrivons donc de bon matin à Osh, et allons directement trouver une guesthouse et faire un somme. L’après-midi, nous partons à la recherche d’un taxi collectif pour Murghab au Tadjikistan. Il y aurait un endroit en dehors de la ville appelé « Murghab Baza » où des 4×4 chargés de marchandises et passagers partent lorsqu’ils sont pleins. Mais quand nous demandons aux gens à Osh aucun ne semble connaître l’endroit et se demande bien pourquoi on veut aller au Tadjikistan ! Un monsieur nous dit même que « c’est dangereux » (quelle idée !). Finalement on arrive vers un point taxi et on demande à deux jeunes femmes de nous renseigner. Parlant très peu anglais, on se dépatouille avec leur smartphone et google translate, l’une appelle sa soeur qui parle anglais et nous la passe… et elles finissent par nous prendre en voiture pour essayer de trouver avec nous l’endroit. Finalement c’est à 5 km de la ville, il s’agit d’une ferme pas loin du mal bazar (le marché aux animaux), plutôt difficile à trouver. Là les filles nous font office de traductrices, il n’y a pas de 4×4, il y en aura peut-être un ce soir, mais peut-être pas, et le prix est bien de 1 500 KGS (21€, vraiment pas cher pour le trajet). Elles nous ramènent à leur Ghesthouse et nous les remercions bien chaleureusement.
Nos sauveuses !
A la guesthouse nous rencontrons Alain, un prof d’histoire français qui nous propose partager une voiture avec lui pour Murghab, afin d’assurer un départ. Et un peu plus tard, deux Suisses se joignent à nous. Nous sommes désormais suffisamment pour se partager les frais d’une voiture ! Il s’agit du fameux cycliste suisse Claude Marthaler connu notamment pour son tour du monde de 7 ans à vélo et qui venait de traverser le Tadjikistan en vélo. Il allait rempiler pour le documentaire que Alexandre Lachavanne tourne sur lui pour la Radio Télévision Suisse et ils voulaient comme nous assister au festival At Chabysh à Murghab. La patronne de notre guesthouse nous a arrangé un 4×4 qui partira la veille du festival au matin.
Nous profitons du lendemain pour visiter la ville et le bazar plus tranquillement.
Le vendredi, voici notre joyeux équipage parti à la découverte de la route du Pamir, qui nous en mettra plein les yeux ! Et grâce à Alex qui voulait tout le temps s’arrêter pour faire des plans de caméra, j’ai pu prendre plein de photos ! Mais vous verrez le résultat lorsque j’aurais fait développer mes pellicules, en attendant, un aperçu au téléphone portable 😉
Claude en pleine euphorie du passage au dessus des 4 000 m d’altitude !
Photos prises avec mon portable, le vaillant Samsung Galaxy SIII
« La chevauchée des steppes : 3000 kms à cheval à travers l’Asie centrale » de Priscilla TELMON et Sylvain TESSON, ainsi que
« Cavalier des Steppes, à travers les montagnes d’Asie Centrale » de Nicolas DUCRET.
Les deux premiers ont voyagé entre l’été et l’hiver 1999 et le second quasiment dix années plus tard, en 2007. Ils parcourent chacun environ 3 000 km sur leurs chevaux, entres steppes et montagnes d’Asie centrale. J’ai choisi de vous présenter les deux livres avec un résumé (un peu exhaustifs, mais je pense que c’est vraiment important pour saisir l’idée des livres) ainsi qu’une citation de mon choix, puis des photographies, avant de vous donner mon avis. Et pour terminer, je vous présente deux portraits de voyageurs à cheval : en France… et également en Asie Centrale.
Le pitch de La chevauchée des steppes:
Partis du Kazakhstan sur les routes de la soie, avec un étalon et deux hongres, Priscilla Telmon et Sylvain Tesson, à vingt-trois et vingt-sept ans, ont affronté, durant six mois, trois mille kilomètres de steppes, de montagnes et de désert : vallées arides du Tadjikistan, oasis de Samarkand et de Boukhara, Sables rouges d’Ouzbékistan, marais de la Karakalpakie… Une cavalcade qui n’est pas de tout repos. Il faut échapper aux voleurs de chevaux, faire le gros dos quand un orage vous surprend à quatre mille mètres d’altitude, sortir du marais un cheval qui se noie, passer entre les mailles d’une guérilla islamique, dénicher chaque jour l’alpage ou le fourrage goûteux pour leurs compagnons, et négocier aux frontières avec des fonctionnaires bornés tout droit sortis d’un album d’Hergé…
Ils ont de bons guides, heureusement : les récits de grands voyageurs, comme Guillaume de Rubrouck ou Ella Maillart – lesquels à leurs époques ont subi les mêmes avanies -, et par chance tous ces peuples cavaliers, descendants des hordes qui derrière Gengis Khan faisaient trembler la steppe, sont merveilleux d’hospitalité. Même s’ils vous gavent de lait fermenté agrémenté de vodka. Et même si sous toutes les yourtes de laine et dans toutes les maisons de terre on regrette le bon vieux temps de Brejnev… la bolchevita !
C’est au seuil de l’hiver que la caravane atteint la mer d’Aral, pauvre flaque épuisée par les pompages agricoles. Et là que « La petite fleur » et « L’homme que l’on pleure quand il part » lèguent, le cœur serré, Ouroz, Boris et Bucéphale, leurs meilleurs compagnons d’aventures. (source)
Livre de poche d’environ 300 pages.
Une citation (p. 94) :
Au fond du Thalweg affleure une veine de marbre. Parfois la nature dispose aussi des pavements du luxe. […] Le sentier accroché à des versants très raides disparait parfois dans une saignée d’éboulements. Les chevaux passent lentement, au bord de l’équilibre, avec cette sûreté des machines que leur poids rive à la pente. Depuis la selle, la vue est vertigineuse sur le filet d’eau qui s’inscrit sous l’étrier, à des centaines de mètres en contrebas.
Photos de Pricilla TELMON et Sylvain TESSON
Le pitch de Cavalier des steppes :
Cavalier émérite amateur de voltige cosaque, Nicolas Ducret s’est lancé le défi de traverser l’Asie centrale à cheval. Parti seul des contreforts de l’Altaï avec un étalon et un hongre de bât, il chemine sur plus de 3 000 kilomètres, franchissant les monts Célestes et les chaînes du Pamir et de l’Hindu Kush. De l’aridité des steppes kazakhes aux riantes montagnes kirghizes, des plateaux tadjiks balayés par le vent aux vallées afghanes baignées de soleil, il s’aventure sur des terres mythiques marquées par les conquêtes successives, et découvre des peuples à la fois généreux, aguerris et libres
En mai 2007, le printemps s’annonce tardivement. Les grandes transhumances ont repris, entraînant familles et troupeaux dans les alpages. Nicolas Ducret, pas encore trentenaire, s’installe chez un Russe dans un petit village à quelques heures d’Oust-Kamenogorsk, au pied des montagnes de l’Altaï, dans le nord du Kazakhstan. En quelques semaines, il rassemble deux chevaux : Tsigane et Musicien des steppes, puis part sur les pistes en direction de Kaboul avec l’ambition de se lancer dans une longue dérive dans laquelle il côtoiera des hommes, traversera des steppes et des montagnes, et peut-être découvrira-t-il alors le cœur de l’empire des steppes.
Il parcourt d’abord les vastes steppes du Kazakhstan, couvertes de folle avoine aux reflets argent qui ondoie et scintille à l’infini. Ensuite la caravane s’enfonce dans les Tian Shan. À plusieurs reprises, elle est arrêtée et contrainte de prendre des voies parallèles. Au son des joueurs de dumbra et du chant des conteurs, sous les cascades de thé et les litres de vodka, le cavalier des steppes partage la vie de ces peuples et écoute leurs histoires mouvementées.
À la fin de l’été, il arrive sur les hauts plateaux du Pamir tadjik qu’il parcourt dans la solitude la plus complète. Ses chevaux intriguent : certains villageois en voient pour la première fois.
Après trois jours de négociation avec les douaniers, il entre en Afghanistan. Le pays n’est pas sûr. Depuis l’été, il a de nouveau plongé dans le chaos, et les enlèvements d’étrangers se multiplient. Les seigneurs de guerre lui délivrent un laissez-passer et un berger accepte de le guider jusqu’à Kaboul. La caravane s’agrandit et reprend la route à travers les vallées isolées de l’Hindu Kush. Les chevaux peinent sur les sentiers de muletiers. La nourriture est rare. Dans les villages où ils se réfugient la nuit, ils rencontrent des hommes, comme sortis d’une autre époque. Au seuil de l’hiver, après six mois de marche, la caravane descend la vallée du Panjshir et entre dans Kaboul. Dans quelques jours, se tient le premier bouzkachi de la saison. Le cavalier venu du Kazakhstan y participe. Et le hurlement des tchopendoz résonne de nouveau dans la plaine de Chamali, là où Ouroz, le tchopendoz des Cavaliers de Joseph Kessel, disputa le « jeu du Roi ». (source)
Une citation (p.257) :
Je laisse mes chevaux boire un peu d’eau saumâtre puis nous quittons les rives du lac. Le plateau est sec, désolé. Le sol caillouteux se fragmente en poussière. Sable, terre et roc se mêlent. Je contourne pendant des heures une montagne épaisse, ocre, géante, dont la base s’étire sur des kilomètres. N’est-elle pas en mouvement ? À chaque regard que je jette en arrière, l’impression que je n’ai pas bougé me décourage. Marche lente sur le tapis des pierres. Comment des hommes peuvent-ils vivre ici ? Quel chef a pu un jour avoir l’idée de mener son peuple dans un tel territoire ? Dans ce pays de la démesure, les hommes ne sont que poussières offertes aux caprices et à la rudesse du climat. L’humain s’efforce d’y trouver une place qu’il n’a pas, d’y maintenir coûte que coûte sa présence.
Photos de Nicolas DUCRET
Pour voir plus d’images, ce diaporama. Vous pouvez également lire un interview de l’auteur a propos de ce voyage;
Mon avis :
J’ai lu ces deux livres à peu près en même temps, en commençant par celui de Sylvain & Priscilla, pour des raisons chronologiques principalement. Je me disais qu’ainsi je pourrais voir l’évolution des pays traversés par les deux équipées à huit années d’intervalles. Mais je dois avouer que j’ai eu un peu de mal parfois avec le style de Sylvain TESSON, un peu trop « riche » à mon gout. Beaucoup de références historiques, sur des personnages, des œuvres non expliquées clairement et comme je lisais principalement dans le RER je n’avais pas spécialement envie d’ouvrir Wikipédia tous les trois pages. (à moins d’être un pro sur la géopolitique du Turkménistan dans les années 60 ou à l’ère d’Alexandre le Grand). Là où la lecture de la situation géopolitique était expliquée de manière très fluide, sans nuire au récit de voyage chez Nicolas DUCRET.
Cliquez pour voir en plus grand (cartes par mes soins)
On est très vite embarqué dans ses descriptions de paysages, on a peur avec lui lorsque, seul avec ses deux chevaux, au milieu de nul part il se fait parfois alpaguer par des groupes d’hommes louches et alcoolisés, on savoure la solitude d’un désert, s’émerveille de ces chevaux qui bravent tout, malgré quelques coups de déprime, on vit avec lui ces soirées où l’on se moque de ces occidentaux qui « referment les bouteilles pour les finir plus tard ». Par contre les trajets ne sont pas tout à fait les mêmes, et l’on découvre d’autre choses avec Priscilla et Sylvain, comme leurs déceptions de ces villes modernisées, là où ils avaient projeté une image mentale nourrie des descriptions lues dans des livres. Dans leur livre, ils s’effacent beaucoup plus : ils parlent du voyage en soi, des rencontres, des paysages, de leurs chevaux, mais on manque un peu de leur opinion, leur propre ressenti, c’est comme si le narrateur s’était caché. Ce qui peut plaire à certain, mais qui m’a un peu déstabilisée dans ce récit. La partie sur la découverte de la mer d’Aral qui recule inéluctablement, déshydratée par les cultures intensives m’a vraiment bouleversée, aussi bien par leur rencontre avec cet ancien pêcheur que la description de leur avancée qui semble sans fin avant qu’enfin, apparaisse cette eau.
Vous l’aurez compris, j’ai préféré « Cavalier des steppes », que j’ai dévoré à toute vitesse, riant parfois aux situations cocasses, étant effayée avec ce jeune homme voyageant seul qui se retrouve parfois dans des situations un peu craignos, rêvant avec lui, les yeux perdus dans ce paysage que j’entrevois à travers ses mots. Un vrai coup de cœur !
Les voyageurs à cheval
Après lecture de ces deux ouvrages, il m’est venu à l’idée d’écrire un article plus global sur le voyage à cheval et pourquoi pas dresser le portrait de quelques cavaliers au long cours « actuels ».
J’ai réalisé que malgré la profusion de randonnées « all inclusive » partout dans le monde ou en France que l’on réserve sur internet (je n’ai rien contre, mais ça coûte une fortune), il y a également pas mal de gens qui font ça « à leur sauce », qui vont voyager en autonomie et c’est plutôt cela qui m’inspire. En voici quelques exemple de ma connaissance : une liste qui n’a pas pour but d’être exhaustive, mais si ce genre de petit portrait vous plaît je pourrais développer cela de façon plus fournie.
Sur les routes de France
Photos de Irwin Zenatti
A l’image d’Irwin & Mirha, leur chienne Canelle et leurs trois chevaux Olga, Razel & Jeki qui ont fabriqué eux-même leurs selles et leurs bats qui sont partis sur les routes avec le projet d’aller des Pyrénées jusqu’en en Europe de l’Est, dans les Carpates… mais il sont eu une surprise en route. Leur jument Olga était pleine sans qu’ils sans soient rendus compte et a donné naissance à un poulain au bout de deux mois de voyage. Ils ont donc rebroussé chemin et terminé leur équipée en France avec ce nouveau petit voyageur. Ils ont remis ça en 2014 avec un nouveau voyage vers le sud : les Pyrénées avec pour ligne de mire la péninsule Ibérique… et vous pouvez les suivre sur Facebook où ils postent leurs magnifiques photos régulièrement. J’ai beaucoup aimé le fait qu’ils aie fabriqué eux même leur matériel comme les selles et les bâts et aie expliqué cela sur leur site (moi qui suis très sensible au bricollage/bidouillage/Do It Yourself), même si évidemment, on ne s’impose pas bourrelier. Le fameux Emile Brager qui a écrit la Bible du voyageur à cheval propose d’ailleurs des stages sur le bâtage.
Step by Steppe : la chevauchée initiatique d’un père et son fils au Kirghistan
Renaud décide d’emmener son fils Tom, qui « tourne mal » au Kirghizistan pour trois mois de vie nomade en totale autonomie… Le jeune homme aurait gâché son temps à « perturber, provoquer, chercher la bagarre jusque dans le sport où il excellait auparavant, à s’anesthésier au cannabis dans les fêtes de copains, et même le matin, en partant au lycée. Et encore le soir, seul dans sa chambre… » (Article du Monde)
Tous deux, ils commencent en France par se préparer au voyage à cheval chez Pierre Maupas, dans l’Aveyron. Et puis c’est le grand départ. A l’aide d’un contact sur place, ils achètent leurs chevaux au bazar, puis mettent trois semaines à achever leur préparations : confection des sacs, sacoches, selles, intendance… et c’est parti !
Je n’en dis pas plus, et vous laisse rêver avec cette vidéo présentant leur voyage :
Vous pouvez voir les photos et vidéos de l’aventure sur leur page Facebook.
Et vous, avez-vous des idées d’aventures équestres ? Cela vous plairait-il que je vous parle d’autres expéditions du même acabit ici ?
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