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Nager avec les baleines aux Tonga : guide éthique

By 21 décembre 2017 Océanie, Tonga, Végane en voyage
nager avec les baleines tonga ethique

Nager avec les baleines.

C’est un rêve que je portais en moi et pensait irréalisable, de l’ordre de l’imaginaire.

C’est en Australie, seulement quelques jours après avoir atterri en juin 2016 que j’ai vu mes premières baleines à bosses. On pouvait facilement les observer depuis la terre, à Ballina ou Byron Bay où nous vivions à ce moment là. Chacune de leurs apparitions lointaines nous scotchait. On pouvait passer un temps inouï à les observer, leurs souffles, le claquement de leurs nageoires ou leurs sauts spectaculaires hors de l’eau.

Plus tôt dans ma vie j’avais été énormément touchée par le film Maori « the whale rider » (« Paï : l’élue d’un peuple nouveau » en français) une sorte de conte des temps modernes et avais toujours dans un coin de la tête le rêve de côtoyer ce majestueux mammifère marin dans son environnement naturel.

Et puis, j’ai appris qu’il était possible de nager avec les baleines dans ce pays du pacifique qui ne m’évoquait pas grand chose de plus qu’un nom : les Tonga.

Après nos quatre mois en Nouvelle-Zélande et une erreur faite dans la prolongation de nos visas qui nous poussait dehors un peu plus tôt que prévu, c’était décidé : nous allions revoir les baleines… au Royaume de Tonga!

Le roi des Tonga a interdit la pêche à la baleine en 1978, après qu’une pêche intensive mondiale ait fait chuter drastiquement le nombre d’individus (il restait environ 10% du nombre originel de ces grandes cétacées dans les eaux tongiennes).
Les baleines à bosses ont un caractère très curieux et allaient facilement au contact des bateaux ce qui en fait des proies faciles. Le gouvernement tongien délivre des licences d’observation et nage avec les baleines afin de développer l’écotourisme depuis 1993.
J’ai un peu hésité avant de publier cet article car une augmentation du tourisme sur l’activité whale watching est un facteur menaçant les bonnes pratiques. Mais j’ai décidé de faire confiance à mes lecteurs qui, armés de bon sens et de mes conseils sauront faire la part des choses pour rencontrer ces magnifiques créatures dans le respect, en choisissant leurs opérateurs de façon responsable et éclairée.

 

Index

De quelle baleine parle t-on ici?

La baleine présente dans les eaux chaudes des Tonga de juin à mi-octobre est la baleine à bosse.

Baleine à bosse, Megaptera novaeangliae. (https://www.britannica.com/animal/humpback-whale, Encyclopédie Britanica, téléchargé le 1 novembre 2017)

Les baleines à bosse (Megaptera novaeangliae) mesure entre 13 à 14 mètres de long et pèsent dans les 25 tonnes. Que cela soit dans l’hémisphère nord ou sud, elles migrent des eaux froides du nord de la planète ou de l’Antarctique où elles se nourrissent vers les zones tropicales et chaudes où elles s’accouplent ou mettent bas… parcourant jusqu’à plus de 25 000 km par an c’est la recordwoman des baleines ! On reconnait celle de l’hémisphère sur à leur ventre blanc comparé à celle de l’hémisphère nord qui sont toutes noires. Ce sont des animaux très curieux qui vont volontiers voir ce qu’il se passe et rencontrent les bateaux, ce qui a cause leur perte lorsqu’elles sont chassées (malgré les interdictions les japonais continuent de tuer des baleines).

Migrations des baleines à bosse entre leurs zones de nourrissage et leurs zones de reproduction (https://www.britannica.com/animal/humpback-whale, Encyclopédie Britanica, téléchargé le 1 novembre 2017)

Les baleines et les hommes, ce que la science nous dit…

La baleine moderne à très peu de chances de n’être jamais exposée à la présence humaine. Lors de ses migrations entre Antarctique et Tonga ou Australie, ou entre arctique et Mexique, elle va forcément croiser des bateaux, ressent les vibrations des moteurs sous l’eau. De nombreuses études existent sur les perturbations sonores causées par l’homme et leurs impacts sur les mammifères marins, mais peu sur l’impact des rencontres hommes/baleines. Il est évidemment important que ces interaction qui ont lieu dans le cadre d’une activité touristique et non scientifique soient encadrées et surveillées afin de ne pas déranger les individus observés et leurs comportements.
Je cite ce papier (que je traduis de l’anglais) « Les effets de l’interaction humaine pour une gestion réussie d’une zone de reproduction des baleines à bosse (Megaptera novaeangliae) à Turk et Caicos (mer des Caraïbes) » :

« Il est important de mesurer les stratégies d’évitement localement et être capable d’estimer le cout énergétique et la sensibilité des baleines. Les paires mère-baleineau sont le groupe rencontré le plus facilement car ils bougent plus lentement et sont donc plus faciles à trouver. Ils sont clairement les plus vulnérables aux effets des dérangements causés par les humains à cause des énormes besoins énergétiques du baleineau. En 2006, plus de 9 800 whale watchers ont visité les Tonga avec la possibilité de nager avec une baleine à bosse (…)

Ces recherches suggèrent toutes qu’il y a un besoin de mesures de précaution ainsi que de stratégies de gestion pratique pour minimiser les impacts négatifs que pourraient avoir le tourisme basé sur les cétacés tout en faisant la promotion de conservation future des animaux sur leur zone de reproduction. La International Whaling Commission (52eme rendez-vous, juin 2000) a commenté que les programme de nage avec les baleines peuvent être considérés comme hautement envahissants et devraient être surveillés quand à leurs impacts. »

Cette même commission a également émis des guidelines pour les pratiques de nage avec les baleines que je détaillerai plus tard dans mon article.

Une étude sur les interactions baleines à bosses/bateaux au large de l’Australie arrive à cette observation : certains individus vont éviter les bateaux de whales watching mais certains vont au contraire chercher l’interaction et se rapprocher des bateaux et nager autour. (« Behavioral responses of humpback whales (Megaptera novaeangliae) to whale-watching vessels on the southeastern coast of Australia« , Kasey A. Stamation, David B. Croft, Peter D. Shaughnessy, Kelly A. Waples, Sue V. Briggs, 27 august 2009)

Il ne s’agit pas de tirer de conclusions, je n’ai pas lu toutes les études possibles et inimaginables, mais il s’agit de s’informer et de prendre des décisions en bonne âme et conscience. Militant pour les droits des animaux et végane j’essaye d’agir au mieux et d’éviter les paradoxes. Il ne s’agit pas d’être parfait mais au moins d’être informé sur les conséquences de ses actes et agir de la façon la plus éthique possible !

Mes expériences de rencontres avec les baleines

Mon premier contact avec les baleines fut sur la côte est Australienne durant l’été 2016 (l’hiver là-bas, donc). Je les ai observées, chaque jour où j’allais sur la côte : sauter hors de l’eau, claquer les nageoires ou la queue, ou tout simplement apercevoir leur souffle au dessus de la surface de l’eau. Des observations depuis la terre, toujours lointaines mais toujours émouvantes et intenses pour moi.

Un an après (septembre 2017), l’occasion se présente de me rendre aux Tonga durant la saison des baleines et de pouvoir les observer depuis les îles/ferry… mais aussi de nager avec elles. Ce que j’ai fait à deux occasions, dans deux archipels différents.

La première fois était à ‘Eua, la splendide île sauvage occupée seulement par quelques villages, non loin de l’île principale de Tongatapu. Deux opérateurs locaux sont licenciés : Kiko avec le Hideway Resort ainsi que Deep Blue Diving avec le Ovava Tree Lodge. Donc seulement deux bateaux pratiquent cette activité au large d’une île de 87 km2. Et il y a ÉNORMÉMENT de baleines à bosse, mâles, femelles et jeunes qui évoluent dans les eaux profondes entre ‘Eua et Tongatapu.

Nous avons choisi de faire cette session avec Kiko, réputé pour sa connaissance de l’approche des baleines. Il fait ce métier depuis quinze ans. Il était accompagné de Martha, la guide dans l’eau, qui recevait cette semaine là, sa famille du Chili, présente également sur le bateau. C’était l’une de ses dernières sorties après plusieurs saisons passées à travailler comme guide pour nager avec les baleines aux Tonga. Martha nous a donné les consignes sur la sécurité et le comportement à adopter alors que nous enfilons nos combinaisons (wetsuit) sur le bateau, puis nous avons ouvert grand les yeux pour apercevoir des souffles de baleines et ainsi se rapprocher d’elles.

Après plusieurs tentatives manquées, la première moitié de notre équipée glisse à l’eau avec trois baleines puis remonte avec le sourire jusqu’aux oreilles !

Durant toute la matinée nous irons à l’eau un grand nombre de fois, rencontrant beaucoup d’adultes différents.

Ce qui nous a marqué c’est d’abord la taille des baleines, c’est vraiment très intimidant au début. Il suffisait de se mettre à l’eau ce jour là et nous voyons passer des groupes d’adultes sous nous, tu tournes la tête tu en as trois autres qui te passent à côté tout en chantant. Intense, plein de vie!

Un mélange d’excitation, de fascination et d’adrénaline. La vision sous marine avec le masque + l’étrangeté d’être dans le grand bleu où il n’y a aucun repère physique, la perception des distances est très étrange… et les baleines qui bougent de façon très lente se déplacent pourtant à bonne vitesse et on a parfois l’impression qu’elles nous foncent dessus!

Que ce soit dans l’eau ou depuis le bateau où nous avons eu le droit à des spectacle d’exhibition de bidon ou de claquage de nageoires, ou encore des petits sauts comme des dauphins. C’était la saison des amours il n’y avait pas photo 😉

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En tous cas cela nous aura laissé un souvenir impérissable.

OMG! Sorry for the bad filming the beardy cameraman got a bit afraid haha 😂🐳🐋

Une publication partagée par RORY (Travels Anywhere) (@roryofroom) le

La seconde fois, j’y suis allée sans le Barbu. J’ai accompagné quatre de mes compagnons d’aventures avec lesquels nous campions sur l’Île de Uoleva, dans l’archipel d’Ha’apaï. Nous l’avons fait avec la fille de Taïana au resort Taïana’s place, qui a la licence pour opérer une activité de nage avec les baleines et qui a sept ans d’expérience. Nous sommes partis sur un petit bateau tongien et rebelote: wetsuit et instructions très complètes.

Cette fois, l’activité des baleines est moins frénétique, nous faisons des rencontres très calmes, paisibles et longues. Chacune de ces rencontres était avec une mère et son baleineau. La première, avec un baleineau très jeune et joueur. Nous resterons quasiment une heure dans l’eau avant qu’ils ne s’éloignent de nous.

La seconde rencontre nous offrira des interactions extraordinaires. Les deux baleines restent avec nous vraiment longtemps. La mère plonge puis reviens là où nous sommes. Le petit, qui doit respirer plus fréquemment, fait des navettes entre sa mère et nous qui flottons à la surface. Il est très joueur, parfois un peu trop et nous devons faire attention à bien l’éviter. J’ai eu quelques moments avec lui où nous nagions ensemble côte à côte avant qu’il ne se remette à tournoyer et faire des acrobaties sous marines !

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A un certain moment, probablement au bout d’une heure, la mère commence à allaiter mini baleine et nous leur laissons leur intimité. Nous retournons au bateau, qui se maintenait à distance de nous, ne rallumant le moteur que lorsque nous étions éloignés. Certains de mes camarades placé vers l’arrière de la mère avant que nous partions ont vu du lait de baleine, un liquide verdâtre extrêmement gras apparemment !

Après notre pause déjeuner sur le bateau, nos deux compères aquatiques sont toujours juste à côté. Nous retournons donc les rejoindre pour une dernière nage et finissons encore par rester une heure à l’eau avec eux… Cette fois ils sont plus proches de récifs de coraux et l’eau est peu profonde, nous voyons même le fond! Nous prenons alors toute la dimension et la magnificence de ces superbes créatures.

Alors que nous amorçons notre retour vers la côte, le petit nous offre un saut d’au revoir, le corps totalement hors de l’eau… suivi par sa mère ! Quel spectacle ! Mais ils ne s’arrêtent pas là et nous suivent pendant de longues minutes tout en sautant hors de l’eau. L’émotion me submerge et je dois avouer que des larmes de joie coulaient le long de mes joues…

(La vidéo a été prise par Allan, notre comparse australien. Mention spéciale à ses commentaires et nos rires)
Vraiment une expérience de vie que je ne suis pas prête d’oublier.

Et ma vidéo de la nage… à regarder en plein écran!

Mais venons en à vous !

Mes conseils pour nager avec les baleines aux Tonga de façon éthique

Voici ce que je vous recommande, au regard de mes expériences personnelles, que les lectures d’études sur les baleines, la chartes de la International Whaling Commission (IWC qui a depuis 1966 pour objectif de faire de la recherche sur les cétacés dans un but de protection, des menaces sur les habitats aux filets étrangleurs, etc.), la charte du World Cetacean Alliance ainsi que ma rencontre avec Lorenzo Fiori qui étudie les interactions des baleines avec les humains lors des activités de whale watching à Vava’u dans le cadre de sa thèse pendant trois années de suite. (Ce qui s’applique à Vava’u ne s’applique pas forcément aux autres archipel, s’agissant d’un cas particulier où de trop nombreux opérateurs se partagent le marché). Il m’a appris de nouvelles choses sur les baleines à bosse et d’autres fascinantes connaissances sur la vie marine (je ne savais pas qu’il y a des baleines dans la mer méditerranée!). Ce que je publie ici est mon avis et n’engage que moi!

– vous n’êtes pas obligés de nager avec les baleines !

Vous pouvez très bien les observer depuis un bateau (nous en avons vu énormément depuis le ferry lent entre Tongatapu et ‘Eua) et également depuis la terre. A ‘Eua en pleine saison nous voyons des baleines depuis la plage tous les jours régulièrement, parfois très près des terres car après le récif rocheux l’eau est tout de suite profonde.

Mais il est vrai que vous n’aurez pas la même intensité. Rencontrer une baleine, c’est rencontrer une personne, et c’est réciproque pour elle. Croiser le regard de l’un de nos grands cousins aquatiques est une expérience bouleversante et inoubliable.

– préférer le faire depuis des petites îles où il n’y a pas trop d’opérateurs.

Sur l’archipel de Vava’u, il y a plus de 19 opérateurs, chacun d’eux étant autorisés à posséder deux bateaux. J’ai eu des retours de clients m’expliquant que ceux-ci se « relaient » parfois lorsqu’ils trouvent une baleine en se contactant par radio et en faisant passer leurs groupes les uns après les autres. Pas très paisible et respectueux de l’animal !

Depuis Tongatapu, j’ai également eu des retours de sorties en très gros groupes (jusqu’à 15 à 20 personnes).

Sur les petites îles où il y a peu d’opérateurs, vous sortirez en petit groupe (max 5 personnes) et ne serez pas « poussifs » sur les baleines. De toutes façons si elles ne sont pas enclines à voir nos têtes d’humains, elles plongent et donnent deux coups de queue et se tirent ailleurs !

Je vous conseille l’île d’Eua non loin de Tongapatu (l’île de la capitale) où deux opérateurs locaux se partagent le large : Kiko avec Hideaway resort et Deep Blue Dive de Ovava tree lodge. Ils connaissent et respectent les baleines.

De même sur Uoleva dans l’archipel de Ha’Apai où il y a un petit nombre d’opérateurs et où les baleines sont visibles depuis la terre donc moins de temps passé à se déplacer en bâteau.

Il y a également Whales Discoveries qui est situé au sud de Ha’Apai dans un coin encore plus isolé et ils se targuent de faire du responsible whale watching.

– nager avec un opérateur local expérimenté et licencié.

La licence stipule que lorsque le bateau s’approche des baleines il doit aller à faible allure puis couper le moteur. Le bateau ne doit pas venir sur les baleines de face ni essayer de les doubler pour s’en rapprocher mais toujours venir par les côtés. On ne chasse pas les baleines, on ne sépare pas un pod mais  on se rapproche d’elle et les laissons venir… Ou non (des fois elles s’en vont).

On n’approche pas les baleines avec des jet-ski, on ne plonge pas avec des bouteilles (à cause des bulles), ce qui est accepté est la nage avec masque et tuba.

Lorsque le bateau est proche des baleines, le moteur coupé, on attend l’observation du guide et son go. Les baleines doivent être les décisionnaires de la rencontre. Le guide saura interpréter les comportements des mammifères marins et dire si oui ou non on peut les rejoindre à l’eau.

Lorsque vous allez à l’eau, il ne faut pas sauter mais se laisser glisser du bateau les palmes en premier et surtout on ouvre les yeux (et les oreilles !). Il est de mise de nager grouper et toujours proche de son guide, qui aura établi les signaux de communication au préalable. Autre chose : il faut bouger lentement, ne pas paniquer, respirer calmement et ne pas crier! Le guide indiquera lorsqu’il est temps de retourner sur le bateau : on a plus la même sensation du temps lorsque l’on est dans l’eau avec les baleines !

– gardez vos distances

nager avec les baleines tonga ethiqueEntre 5 à 10 mètres… voir plus si vous êtes un peu effrayé, il y a de quoi les premières fois! N’essayez pas de toucher les baleines. Si une baleine vous touche c’est qu’elle l’aura voulu, elles sont en contrôle de leur corps et leur espace. Les baleineaux un peu moins. Méfiez vous tout de même. Si vous embêtez la baleine elle peut donner un coup de queue et cela peut-être très dangereux, il y a déjà eu des accidents à Vava’u. Mais si vous respectez les distances (ce sont des animaux sauvages!) vous pouvez avoir de merveilleuses interactions. Le respect est la clé! Vous n’iriez pas essayer de caresser un buffle dans une réserve en Afrique.

– nager avec une mère et son petit ou pas?

Il n’y a pas de réponse absolue des scientifiques sur ce sujet. Certains recommandent de ne pas nager du tout ni venir déranger des baleines en présence du baleineau. Aux Tonga peu d’opérateurs respectent cette règle. Mais certains sont extrêmement respectueux dans l’interaction. Je n’ai pas trouvé d’étude observant le comportement des baleineaux ayant rencontré des humains à plusieurs reprise dans leur jeunesse.

– à quel prix ?

Le coût d’une sortie en whale watching-swimming était en septembre 2017 d’environ 200 TOP (80€) à ‘Eua, 250 TOP (92€) à Nuku’alofa, entre 250 TOP (92€) et 400 NZ$ (230€) à Ha’apai et 400 TOP (150€) à Vava’u.

 

Je conclus mon article là-dessus, encore une fois, il s’agit d’une expérience incroyable dans une vie, le tout est de savoir prendre le temps et les informations afin qu’elle se fasse dans le respect de l’animal. Il faut rester ouvert d’esprit, lire ce que les scientifiques ont à dire sur la question et se faire sa propre opinion.

Une telle expérience ouvre parfois les yeux à certain sur l’importance du respect des océans, donc pourquoi pas s’engager auprès des associations qui se battent pour sa sauvegarde (Sea Sheperd, Bloom, American Cetacean Society, Whale and Dolphin Conservation, etc…).

 

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Et moi alors, suis-je vraiment une voyageuse écolo?

By 25 février 2017 Daily Life, Végane en voyage, Volontariat, Voyage

Mon article « Le paradoxe du voyageur écolo… mais carniste »  a récemment fait quelques vagues sur un groupe facebook où quelques commentaires agressifs m’ont réveillée de ma torpeur bloguesque… Beaucoup de gens me trouvaient moralisatrice. Ce qui arrive souvent lorsque l’on touche à un sujet aussi émotionnel que celui de l’alimentation, même si le propos était plutôt celui de l’information sur un impact écologique souvent oublié! Mais cette agitation m’a un peu fait bouillonner… puis réfléchir!

Mon meilleur avocat a finalement été ma soeur dont je me permets de recopier le commentaire :

« C’est marrant, dès qu’on parle du rapport à l’alimentation les esprits s’échauffent. Perso de ce que j’ai compris de l’article c’est que l’auteure dénonce l’absence d’information à propos de l’impact écologique de l’industrie animale sur les blogs voyages prônant le respect de l’environnement. Elle blâme l’information non relayée et non le lecteur carniste. Je vois plus une personne affectée personnellement par les questions environnementales au détriment de l’objectivité que quelqu’un de moralisateur et egocentré. Le sujet est source de débat, c’est bien la preuve d’un problème sous jacent.« .

Après deux jours à cogiter, voici que je vous ponds cet article, non pour me justifier de quoi que ce soit (même si c’est un peu ce que je fais au final, non?), mais plutôt dans un soucis de partager mon mode de vie actuel. C’est donc un article qui est plutôt personnel/mode de vie que « carnet de voyage »… même si je vis en voyage!

Pas mal de gens ont dans les commentaires relevé que le voyage était par essence pas « écolo » car, par définition, se déplacer par plaisir et non par nécessité c’était polluant etc… Si au début j’ai trouvé cette réflexion un peu ridicule « à ce moment là, on ne fait plus rien, hein »… cela m’a quand même remué les méninges.

Et j’ai réalisé qu’au cours du voyage, mon approche a évolué.

J’ai toujours aspiré à faire de cette épopée une découverte et un temps nous permettant de réfléchir, de découvrir d’autres cultures, de magnifiques paysages et animaux… et aussi des modes de vie plus respectueux de l’environnement et proches de la terre, notamment via des principes de permaculture appliqués par les familles chez lesquelles nous faisons régulièrement du volontariat.

Notre situation actuelle de voyageurs

Pour faire le point. Cela fait désormais un an et demi que l’on est partis, s’il fallait compter… D’abord du stop en Asie Centrale, puis des transports en commun, de la marche et du volontariat en Inde et au Népal, puis quelques mois en Asie du sud-est dont un road-trip en scooter.

Cela fait huit mois que nous sommes en Australie. Ce grand continent sur lequel on avait pas du tout prévu de passer nous aura enfin fait ralentir. Du « slow travel »? Je ne sais pas trop. En huit mois nous avons passé en gros quatre mois dans la zone de Byron Bay, un mois de « road-trip » jusqu’en Tasmanie et trois mois sur cette ile, dont un mois et demi dans des familles en volontariat. Plus quelques voyages d’environ une semaine chacun dans notre voiture convertible en lit sur l’île tasmane. J’ai d’ailleurs posté une vidéo sur ces road-trip si ça vous intéresse plus que mes élucubrations! 😉

 

Notre woofing dans une vallée reculée de Tasmanie

Au niveau du travail rémunéré en monnaie sonnante et trébuchante (il faut bien gagner sa croute, un peu), j’ai trouvé un peu au pied levé un job dans un verger de cerises sur la magnifique Bruny Island. La saison était catastrophique et on était tous payés au rendement… mais nous rencontrons un super groupe de français, belge, italien et une américaine avec lesquels nous campons dans une « rest area ». On a une routine rigolote, tous les matins : caravane de voitures jusqu’au ferry que l’on prend gratuitement en tant que piétons, puis le bus nous attend sur l’île pour nous emmener à la plantation. Comme à l’usine! Je gagne à peine 700$ en 8 jours, maigre consolation quand le prix de l’essence ne redescend toujours pas (environ 80$ le plein). « On n’est pas cher payés, mais qu’est-ce qu’on se marre ! »

Et depuis, nous sommes en woofing à côté de la capitale Tasmane… et je cherche à nouveau du travail pour financer la suite de nos aventures. Peu de déplacements, donc.

Yep

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Suis-je une voyageuse écolo ?

Pour en revenir aux questionnements posés en début d’article je me suis interrogée sur mes pratiques de voyage qui pouvaient faire de moi une voyageuse plus écologiste et moins « consommatrice ». J’aime bien l’expression « consommateur de paysage », c’est un peu ce que l’on fait lors de road-trips! Je suis certainement un peu des deux, mais je trouve intéressant de prendre un peu de recul et me poser des questions. Même si pour moi, de longue date, les véritables progrès écologiques se feront par des changements de société et de législation et non par les comportements individuels (stigmatisés d’ailleurs). Je dois nuancer et reconnaitre malgré tout que l’un ne va pas sans l’autre…

Quels gestes je fais au quotidien?

J’ai un peu listé mes gestes « quotidiens » liés à mon mode de vie actuel. C’est marrant de faire des listes des fois, allez avouez vous aussi vous aimez bien!

Alimentation

  • Je consomme au maximum local, par exemple les légumes dans des petits magasins/marché et veille à ce que la provenance soit locale et bien sûr de saison. En grande surface je vais acheter des produits venant autant que possible d’Australie (ce pays produit tellement de choses, dont le meilleur beurre de cacahuètes ever), et si possible non transformés.
  • Je ne mange toujours pas de viande ni autres produits animaux, d’abord pour des raisons éthiques (#antispécisme) mais aussi écologiques (cf article)
  • Dès que possible, nous cuisinons au feu de bois lorsque l’on campe (dans les lieux où c’est autorisé, on ne plaisante pas avec les feux de forêt en Tasmanie) et ainsi éviter d’utiliser le « gas stove » et ses bouteilles jetables. A savoir pour les prochains (nous on a découvert ça que récemment #boulets) : en Australie on peut acheter des petites bouteilles de gaz rechargeables pour le camping avec un bruleur, un peu plus lourd mais si vous voyagez en voiture/van c’est quand même mieux que les cartouches qui vont à la poubelle.

Transports

  • J’essaie de limiter un maximum les aller-retour en voiture, et, dès que je le peux, je prends des passagers (même si lorsque notre voiture est installée en mode « nuit », il est très galère de caser des gens). Mais l’Australie reste tout de même un pays de voiture. Je n’ai pas encore sauté le pas de voyager en vélo ou à pieds, un jour peut-être! Mes démarches évoluent.
  • Je fais du « slow travel » : plutôt que de faire trois fois le tour de l’Australie, je m’implante plus durablement dans des coins, en travaillant et/ou faisant du woofing/house sitting.
  • En 2016 j’ai pris un avion pour faire Inde-Thailande car je souhaitais passer la frontière Inde-Myanmar a pied mais celle-ci a fermé pour les étrangers pile une semaine avant ma date de passage prévue. Et il a bien fallu que je m’extracte de l’Inde alors que mon visa expirait! Puis j’ai pris un avion Vietnam-Australie mi-2016.
  • En 2017 nous souhaitons également éviter un maximum l’avion. Nous avons pour projet d’essayer de rejoindre la Nouvelle-Zélande en voilier… mais si nous échouons, ça sera par les voies aériennes que nous nous y rendrons bien sûr (je ne suis pas si bonne nageuse 😉 ). Et pour la suite, pareil : nous tenterons le voilier selon les opportunités et saisons, et sinon nous nous rabattrons sur un avion si nous sommes vraiment coincés par des visas.

Logement

  • Lorsque je dors dans la voiture ou dans la tente : pas de chauffage, mais plein de couvertures!
  • Lorsque nous dormons en woofing : en général les habitations sont des constructions écologiques au possible, et c’est intéressant de voir ce qu’ont fabriqué les gens pour s’intégrer à leur environnement. En Tasmanie (et en Australie d’ailleurs) dans les coins reculés quasiment tout le monde a des panneaux solaires, récolte l’eau de pluie/des ruisseaux pour boire, la vaisselle etc, des toilettes sèches dont le compost sert au jardin ainsi que des douches au chauffage solaire (super efficace!). Les maisons sont souvent « passives » et bien isolées, chauffées en complément au bois l’hiver.

Hygiène (même si pour moi cela a peu d’impact global sur la planète, je le répète)

  • Je me lave peu : une à deux fois par semaine environ, et avec du savon solide, local, éthique et tout le tralala. En road-trip on se trempe dans la mer et les rivières et parfois il y a des douches (chaudes) gratuites (<3 Australie).
    Du coup je n’ai pas besoin de m’hydrater car ma peau est moins agressée et je ne me sens pas « sale » pour autant (malgré le fait que je fasse souvent du travail physique). Je lave mes cheveux aussi au savon à la noix de coco, et ils ne me dérangent pas alors qu’à Paris ils étaient toujours gras au bout de deux jours.
  • J’utilise peu de « produits de beauté« . Après des années j’ai fini par trouver le combo parfait pour ma peau mixte : protection du soleil  (crème solaire, chapeau et manches longues, comme les bébés) et huile de jojoba qui est bien plus efficace que n’importe quelle crème que j’ai pu avoir. J’avais vu un jour une vidéo marrante sur la ressemblance cellulaire de cette huile avec le sébum produit par la peau et le fonctionnement du derme et depuis je ne jure que par cela. Lorsque j’en rachète (tous les 6 mois environ) je privilégie le local et le cruelty free.
    Et du dentifrice, puis c’est tout! J’ai aussi fait l’acquisition d’une brosse à dent en bois hahaha !! (La « environmental toothbrush » australienne, trouvée en magasin bio, lien non sponsorisé, of course).

Habillement

  • Quasiment tous mes vêtements sont « recyclés », c’est à dire de seconde main. En arrivant en Australie en hiver nous avons dû nous équiper, nous nous sommes donc rués sur les « second-hand shops » tels que Vinnies (l’équivalent de notre Emmaus français) et autres. Bravo l’Autralie pour cette culture du second hand (et vive les vide-grenier en France!). Nous avons également trouvé des vêtements laissés par des backpackers dans une auberge de jeunesse à Brisbane, dont mon jean de travail que j’ai bien « rentabilisé ». Le dernier vêtement neuf que j’ai acheté ce sont peut-être des chaussettes en vrac… ou encore une robe d’une créatrice locale en Thailande. Je suis loin de soutenir les grands groupes industriels de mode. Il est bien sur hors de question pour moi d’acheter des vêtements neufs contenant de la laine/ du cuir, mais il peut m’arriver d’acheter des produits « de seconde main » en contenant. Comme par exemple une paire de Vans superbes, modèle vintage avec peut-être un peu de cuir (mais même pas sûr) tout à fait à ma taille dans un « Opportunity shop » au fin fond de la Tasmanie pour… 5$. La non-accro au shopping que je suis n’a pourtant pas pu résister.

Dans cette société de data, quantifions! Mon empreinte écologique.

Par curiosité j’ai aussi eu l’idée de calculer mon empreinte écologique sur plusieurs outils* pour croiser les sources. Les résultat sont quantifiables en nombre de planètes qu’il faudrait pour soutenir mon mode de vie si tout le monde vivait comme moi. J’ai répondu de la façon la plus proche et honnête possible. Je me suis dit que cela pouvait être intéressant pour compléter l’article.

Les résultats sont entre 1.1 à 1.7 planètes*, ce qui est beaucoup moins que  lorsque je vivais en appartement à Paris et avais une alimentation non végéta*ienne .Mon résultat pour mon mode de vie alors était de 2,3 planètes environ, et pourtant je n’avais pas de voiture et recyclais abondamment. La moyenne mondiale est de 1.6. Pas si mal pour une « occidentale ».

Il faut aussi noter que l’alimentation est un facteur présent dans tous les tests.

 

Je ne sais pas si ces questionnements peuvent vous intéresser où vous touchent un peu, mais j’avais envie de les partager et d’avoir votre avis sur la question, mes chers lecteurs (qui que vous soyez 😉 )

 

La bise des buissons connectés en wifi.

 

*Outils utilisés : e-graine (résultat 1.1), le calculateur d’empreinte du WWF (résulat 1.7), celui du Global Footprint Network (résultat 1.7).

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Le Rory’s guide pour manger végétalien en Asie du sud-est

By 25 novembre 2016 Asie, Laos, Myanmar, Thaïlande, Végane en voyage, Vietnam

Comme on m’a posé parfois la question sur la facilité ou difficulté de manger végétalien en Asie du sud-est, je me suis dis que là c’était le moment de l’écrire, cet article. En ce moment j’ai du courant électrique car je fais du house-sitting, une clé 4G avec des gigas australiens qui coûtent une fortune, du temps libre… donc plus d’excuse!

Mise en bouche, attention ça fait saliver car OUI c’est possible de se nourrir de façon végétalienne lors d’un voyage en Asie du sud-est, et en plus on se régale, il y a plein de choses succulentes (même s’il y a des fois où vous mangerez du riz blanc aux légumes).

Dans cet article je traite donc de la Birmanie (en vitesse car je n’y suis restée qu’une semaine dans le sud), la Thailande, le Laos, le Vietnam ainsi que le Cambodge. Je n’écris pas sur la Malaisie étant donné que pour l’instant je n’en ai visité que l’aéroport, ni de l’Indonésie car mon séjour là bas commence à remonter et je mangeait encore tout et n’importe quoi à l’époque.

Manger végétalien au Myanmar (Birmanie)

Keskondit ?

« Thatalo » / « tètèlo » (écrit à la prononciation, hein) ce qui signifie un repas « sans vie », c’est à dire un repas qui a été préparé sans causer la mort d’animaux. La Birmanie est un pays majoritairement Bouddhiste (ils ont même des extrémistes bouddhistes, chacun sa plaie) mais au moins cela a pour avantage que les notions de végétarisme ne sont pas inconnues à la plupart des gens. Même si la plupart, étant pauvre, mange ce qu’il a à se mettre sous la dent, et parfois ce sont des pattes de poules dans du gras.

Keskonmange alors ?

Eh bien n’y étant resté qu’une micro-semaine pour cause de on-a-besoin-de-glander-sur-une-île-après-des-mois-de-coins-paumés-d’Inde-du-nord-est, j’y ai surtout mangé ce que les gens me servaient de « thatalo » dans des étals de rues. Ce n’était pas la meilleure bouffe du monde mais c’était correct !

Mais sinon beaucoup de soupes (au tofu, aux légumes, des bouillons, etc), des salades (au chou, aux algues, aux tomates, aux feuilles de thé fermentées, aux beans…) mais aussi des plats plus basiques tels que des nouilles ou du riz sauté aux légumes (et plein d’ail), du riz avec des légumes épicés, de la nourriture indienne… et bien sur, des fruits exotiques que l’on peut acheter sur place dans les marchés. Moi j’adore les mini bananes perso.

Manger végétalien en Thaïlande

Alors là on y est restés un mois et demi et j’en attendais beaucoup de la nourriture thaï car on entend souvent qu’il s’agit d’une des meilleures gastronomie du monde… et pour ce qui est de manger végétalien, je n’ai pas été déçue ! J’ai enfin pu renouer avec mon amour inconditionnel des champignons gluants, et m’émerveiller des gouts et textures en mangeant pour la première fois de la « mock meat » (fausse viande bluffante fabriquée à base de soja, wheat, et autres).

Keskondit ?

En thaï passé le « Savadeeee kaaaaap ! » (bonjour) c’est vite compliqué. Ils parlent bien anglais donc on peut énumérer les ingrédients indésirables (ou les mimer lorsque l’interlocuteur ne parle pas anglais). Nous, cela nous a suffi mais si vraiment vous voulez vous essayer de parler Thaï :

  • « Jey » serait la transcription (venant du chinois) de végétalien signifiant « nourriture excluant les ingrédients d’origine animale ». Cela orienterait vers les plats avec des champignons, du tofu, de la « fausse viande » et des aliments type seitan. Je n’ai aucune idée de comment cela se prononce mais selon moi ça rejoint un peu le « chay » du Vietnam. Selon des sources en ligne, en général les gens ne comprennent pas.
  • « Mang-sow-ee-rat » ça veut dire sans viande mais ça inclut les œufs et le lait. (bonne chance avec la prononciation)

(Source de ces traductions).

Selon moi une bonne idée serait d’arriver à se faire écrire en alphabet Thaï ces deux mots pour faire une petite aide pour chercher de la street-food ou commander dans un restaurant. Ou des cartes avec les animaux dessinés et barrés, comme le font TATUP!

Mais selon moi dire « vegetarian » (tout le monde connaît) et « no oyster sauce » (très répandue), no egg, no milk, cela suffit en général !

Keskonmange alors ?

Alors là, plein de choses. Des fameux curries verts, rouges, massamam, des légumes à la citronelle et noix de cajou, des salades de papaye verte (sans sauce poisson qui pue comme au Laos #YES), des stir fry de toutes sortes, des rouleaux de printemps, des pad thai, plein de fausses viandes bluffantes, des pousses de bambou, des tas de déclinaisons de noodle soup, du riz gluant à la coco avec de la mangue… il y a du choix !

A Bangkok comme à Chang Mai qui sont deux grandes villes de Thailande, on trouve pléthores de restaurants végéta*iens ou tout simplement des offres vg dans les restaurants plus tradi… et même en dehors des grandes villes, avec l’appli ou la page web de Happy Cow c’est super facile de trouver des resto végétaliens ou avec options végétaliennes.

Et pareil, plein de fruits exotiques ! Je vous conseille de gouter le durian même si ça dégage une forte odeur (eh on aimait bien le vieux camembert à une époque, non ?) franchement ça coute une blinde mais j’adore. A tester aussi, les glaces à la noix de coco, faite au lait de coco et servie dans une noix de coco avec des morceaux râpés dedans. Sur une plage paradisiaque avec un coucher de soleil ou dans une rue animée de Bangkok c’est plutôt pas mal. Le sorbet au durian aussi j’avais adoré (mais il faut aimer le durian). Les brioches fourrées au redbean (haricot rouge) aussi c’est super. On en trouve au SevenEleven (gros choc occidental après l’Inde : des supermarchés !) ainsi que des briques de lait de soja, certaines au chocolat ou au thé macha mais attention certaines marques incluent du lait de vache dans le lait de soja car nos chers industriels essayent de developper le marché du lait en Asie (qui est traditionnellement très peu consommé), donc checkez bien les ingrédients (je sais c’est fou).

Le mieux c’est de laisser parler des photos pour moi.

Mes coups de coeurs intersidéraux

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Spécialité du nord de la Thailande le Khao Soithailande-vegetalien-17-sur-18

Oui ces choses  au bord oranges sont des champignons, et les boulettes aussithailande-vegetalien-16-sur-18

Un plat aux champignons à Chiang Mai (juste le paradis pour moi) et à droite un autre exquis Khao Soi!

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De la « mock meat » de poisson, des petits shitake et des aubergines vertes, des grosses nouilles gluantes sautées aux légumes

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Délices sur notre île

Chez mon amie Gisèle à Pai

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Je ne suis pas très sucré mais…

Même après minuit on trouve de quoi se sustenter à Chiang Mai auprès des vendeurs ambulants dans la rue (et c’est délicieux, bien sur!)

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Manger végétalien au Laos

Pour moi, le Laos rime avec noodle soup. Bon phonétiquement ça ne fonctionne pas vraiment mais gustativement c’est ça. Matin, midi et soir, peu importe, au moins une par jour sinon ça n’allait pas. Le choix dans les cantines des petits bleds n’étant pas exhaustif (et les Laotiens en mangent tout le temps), souvent c’est noodle soup ou nouilles/riz frit avec des légumes. Mais il y a aussi quelques surprises…

Keskondit ?

« Bo Saï Sin » ça veut dire « sans viande ». Après pour les œufs débrouillez vous ! Le Barbu mime très bien la poule qui pond des œufs et le « non » après, je vous laisse imaginer. En général les laotien(ne)s vous trainent dans la cuisine pour vous montrer les ingrédients et vous dites oui ou non, et c’est super. Vous pouvez aussi apprendre le laotien c’est plutôt facile apparement. Il suffirait d’apprendre les mots et de les coller les uns aux autres : notre copain Romano s’y est mis et en quelques semaines et il discutait avec toutes les mamies du coin du coup.

Keskonmange alors ?

Ben des noodles soup. Du « sticky rice » dans leurs petits paniers en bambou ou directement cuit dans un bambou. Et si vous trouvez du vegetable laap jetez vous dessus c’est incroyablement bon. Et des Banh Mi, ces sandwiches baguettes, on peut en demander juste aux légumes des fois ça bon mais rien à voir avec la masteurisation du Banh Mi des vietnamiens.

On a fait une leçon de noodle soup dans notre vidéo « VLOG » au Laos, c’est à 04:40 mn pour être initié à cet art par nos soins…

Manger végétalien au Vietnam

Mon coup de cœur culinaire le plus inattendu : si j’en attendais beaucoup de la Thaïlande en matière culinaire, au Vietnam je pensais qu’ils n’avaient que des plats à base de viande et peut être des Banh Mi. GROSSIERE ERREUR. On n’est pas restés deux mois là-bas juste pour regarder le riz pousser.

Keskondit ?

Le mot magique à retenir ici, c’est « chay » ça veut dire végétarien/vegan en gros… et si vous n’arrivez jamais à le prononcer correctement (du nord au sud les intonations/prononciations varient) vous pouvez toujours écrire le mot et le montrer. Car oui, les vietnamiens utilisent le même alphabet que nous et c’est bien pratique. Du coup dès que je voyais « Chay » écrit quelque part sur un panneau je stoppais le scooter pour aller me goinfrer.

Keskonmange alors ?

Les vietnamiens ont des restaurants végétariens un peu dans toutes les villes (même petites) qui font des plats incroyablement savoureux souvent à base de fausse viande, de pâté végan, de champignons, de bouillons, des nouilles, de brochettes, d’herbes fraiches odorantes… D’ailleurs mon Barbu à qui cela arrivait de manger encore un peu de viande/poisson à l’occasion (en général quand il mange avec d’autres personnes que moi) a reconnu qu’effectivement c’était même meilleur que les plats à base de viande.

Ici aussi, foncez sur Happy Cow pour trouver les meilleures adresses de Chay, souvent les bouy bouy sont bien meilleurs et moins chers que les « vrais » restaurants. Et sinon si vous n’avez pas trop le choix vous pouvez toujours vous rendre dans un restau lambda et en demandant du Chay ils vous serviront toujours des trucs bons (évitez les resto de barbecue quand même).

Une dame fabrique du tofuvietnam-vegetalien-7-sur-30

Une autre le transporteProcessed with VSCO with k2 preset

Quelques uns de mes coups de coeur en restaurants « chay »vietnam-vegetalien-16-sur-30 vietnam-vegetalien-18-sur-30

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Et ici coup de coeur des plus simples dans un restaurant trouvé au hasard dans un bled : la découverte du tofu-tomate, un délice du nord!vietnam-vegetalien-12-sur-30

Il n’y a pas à dire, on se régale! (avec notre pote Nico, expat à HCMC)

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Ceci m’a inspiré quelques essais « maison » lorsqu’on habitait à Ho Chi Minh pendant un mois

Manger végétalien au Cambodge

Le Cambodge niveau Oh-my-god-c’est-délicieux… ça nous a tout les deux déçus : plus cher que les voisins pour une qualité moindre (ils sont du genre à vous servir des nouilles déshydratées en sachets avec 3 bouts de carotte et un truc vert) MAIS il y a eu quelques bonnes surprises.

Keskondit ?

Comme en Thaïlande, dans les coins touristiques « vegetarian, no fish sauce, no egg etc » cela suffit. Pour les coins paumés nous avons appliqué notre technique du mime en cuisine et cela a très bien fonctionné.

Keskonmange alors ?

Sur la route surtout du riz avec des légumes… mais une fois en ville il y avait pas mal d’offres, et au Cambodge beaucoup de nourriture « internationale » aussi.

A Siem Reap on est restés à suer pas mal de temps (saison sèche oblige) et ma cantine c’était le « Little cafe » qui a pleins de plats végétaliens ainsi que le resto du milieu en face. Mention spéciale au mushroom amok avec du riz ainsi qu’aux smoothies. Le amok c’est un plat traditionel Khmer qui est délicieux et que l’on peut parfois trouver en version végétalienne. Perso mon highight bouffe au Cambodge c’était une pizza dans un resto italien à Sianoukhville avec des CAPRES et de L’HUILE D’OLIVE. J’avoue.

Et VeganFoodQuest a aussi listé plein de délices en termes de streetfood végane.

Pour les photos je n’ai que cette image « post vegan burger » à Kampot haha

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Bon voyage, et bon appétit n’hésitez pas à baver/me poser des questions/apporter des compléments d’informations en commentaire !

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Le paradoxe du voyageur écologiste… mais carniste

By 20 juillet 2016 Végane en voyage
voyageur écologiste mais carniste

Voilà un moment que ce sujet me gratouille. Ca m’est d’abord venu en lisant des articles sur le « voyage responsable » ou sur « voyager écolo », puis par la suite en remarquant l’apparition d’un collectif de bloggeurs « éco-green ». L’initiative est louable, je n’ai aucun souci avec cela et j’apprécie d’ailleurs beaucoup les blogs qui se sont engagés dans ce projet.

Mais ce sont les recommandations que je trouve trop, comment dire… légère ? Et surtout ce qui m’a sauté aux yeux, c’est que nul part il n’est évoqué que la consommation de viande est extrêmement polluante et devrait donc à ce titre être évoquée dans ce genre d’articles « conseils pour voyager écolo ».

Ce que je reproche à ces articles, c’est leur écologisme « mou » à la Nicolas Hulot, du type « fermez le robinet quand vous vous brossez les dents », version voyage.

(edit 22/02/2017) AVANT-PROPOS

Je n’écris pas cet article dans le but de démonter ni les articles ni le collectif, que je trouve très bien comme dit plus haut mais plutôt pour ouvrir une réflexion qui m’est relativement récente. Je ne pense pas détenir la réponse ultime, mon article a été parfois reçu comme étant moralisateur et ce n’est pas le propos, je m’en désole. Pour moi le véritable progrès écologique passera d’abord par la législation quand bien même les mesures individuelles sont louables mais pas suffisantes pour avoir un impact réel. L’idée ici c’est apporter d’autres éléments informatifs, pas un guide de vie détenant la vérité ultime.

 

Les conseils que l’on trouve partout pour être un voyageur « écolo » / « responsable » etc. :

  • Les transports.
    Eviter l’avion, pendre les transports en commun, faire du stop.
    Ici il s’agit de réduire ses émissions personnelles de GES (Gaz à effet de serre)
  • Respecter l’environnement.
    Des conseils qui vont de
    – « ne pas jeter ses mégots de cigarette sur la plage » à « ne pas courir sur les dunes »,
    – « éviter les fuites d’huiles si vous faites du bateau »,
    – « ne pas cueillir les fleurs »,
    – ne pas faire sa vaisselle avec du la Rainette pas écolo dans un ruisseau,
    – utiliser des « shampoings sans phosphates » (encore faut il en trouver sur place),
    – ne pas « jouer au golf dans le désert », etc. etc.
  • Respecter la faune et la flore :
    – ne pas toucher les bébés animaux trop trop mignon (par contre tu peux bouffer de l’agneau à pâques no soucy), #DissonanceCognitive
    – ne pas nourrir les poissons (par contre tu peux les bouffer, no soucis on va te pas gâcher tes vacances au bord de la mer quand même),
    – ne pas ramener d’animaux protégés chez toi (par contre je peux ramener ce singe non protégé chez moi ? Ou comment ça se passe ?)
  • Autres :
    – ne pas gaspiller la nourriture,
    – limiter les déchets plastiques (en Asie ça devient vite compliqué !),
    – on utilise des palmes courtes (merci Biba !),
    – on ne donne pas des billets de 100 balles au gamins qui mendient même s’ils vous font les yeux du chat de Shrek,
    – on ne paparazzi pas les gens sous prétexte qu’ils ont un fasciés original par rapport à ce qu’on a l’habitude de voir à la maison,
    – on choisi un tour opérateur certifié (Yes),
    – on découvre sa propre région/pays (Yes)

 

Constat écologique (dégâts causés par les humains)

Comme nous le savons, notre planète ne va pas bien, moi perso j’entends ça depuis que je suis gamine. Et après avoir un peu vu le monde de mes yeux et un nombre incalculable de documentaires sur l’écologie, je suis plus prête à croire les scientifiques que des hurluberlus type Donald Trump qui crient à la théorie du complot concernant le réchauffement climatique.

continent plastiqueSource: meetingurself.com, « la fin des sacs plastiques en Europe« 

à lire également : « le septième continent de plastique : ces tourbillons de déchets dans les océans« , 09/05/2012, lemonde.fr

Il y a un « septième continent » de plastique, les pécheurs continuent de vider les océans à grand coup de filets géants raclant le sol (il y aura bientôt plus de plastique que de poisson dans la mer, classe), la pollution de la terre, la faim dans le monde, les multinationales qui détruisent à grande échelle sans que les états ne bougent le petit doigt, la déforestation, … euh wait.

 

Des causes de la déforestation

Arrêtons nous un instant sur le sujet de la déforestation, tiens. Mais quelles sont les principales causes de la déforestation Jamie ?

Je sais qu’à Bornéo en Indonésie ce sont les plantations de palmiers à palme que j’avais survolées horrifiée lors de ma visite de cette île qui sont majoritairement responsables de la déforestation. Tuerie en masse de la forêt et de ses habitants que les industriels s’enrichissent en fabricant des produits alimentaires transformés et des gâteaux bio à l’huile de palme moins chers et « de meilleure consistance ».deforestation borneo voyageur écologistePhotographies personnelles, vol de Pontianak à Pangkalan Bun sur l’île de Bornéo en 2013

Au Cambodge et autres pays d’Asie du sud-est, j’ai parcouru les routes en Bécane, re-horrifiée par la destruction de la forêt et de la vie pour que des grands groupes (coucou Bolloré) s’en mettent plein les fouilles en exploitants les locaux dans des plantations d’hévéa (caoutchoucs) et autres arbres. Des arbres alignés à l’infini dans des plantations dont la plus grande fait à peu près la taille du département de Seine-Saint-Denis. (La plantation de Chup à côté de Kampong Chap où nous somme passés fait 22 000 hectares, soit 220 km2 contre 236 km2 pour la Seine-Saint-Denis, soit une plantation qui fait 2 fois la superficie de Paris !)

En ce qui concerne la plus grande et plus célèbre forêt du monde, l’Amazonie, quelles sont les causes de sa destruction galopante ? Ca m’étonnerait que ça soit pour faire des meubles de terrasse en bois exotique, non ?

Eh bien non : 91% de sa destruction est due à l’agriculture et en particulier l’élevage. (source: Steinfeld et al., 2006. FAO, Rome 2006)

figures déforestationDivers graphiques de sources différentes venant illustrer les causes de la déforestation en Amazonie

 

Si l’on voit mal des vaches brouter à côté du fleuve Amazone, c’est pourtant la création d’espaces pour cultiver du soja et en faire des tourteaux (nourriture à destination du « bétail » ainsi que la création d’espace de pâture qui sont les principales causes de la destruction de la forêt amazonienne. Environ la moitié du « bétail » français est nourri aux tourteaux de soja importés d’Amérique latine (on rajoute encore du transport, pas très green tout ça).

Image de déforestation au Brésil

Donc on massacre l’Amazonie à grands coups d’engins géants (coucou Avatar) pour nourrir des animaux classifiés par l’Homme tout puissant comme « bétail ». Puis de dézinguer ledit « bétail » pour le plaisir égoïste d’une partie des humain au détriment d’autres humains (la faim dans le monde tout ça).

Là vous vous dites elle déraille carrément la pauvre ! Mais réfléchissons un instant : si tout l’espace agricole actuel était utilisé pour produire de la nourriture DIRECTEMENT à destination des humain et non de la nourriture destiné à du bétail qui sera ensuite tué pour que certaines parties de son corps soient consommée. Le rapport se situe à 10 à 15kg d’aliments pour 1kg de viande de bœuf par exemple.

Moi perso avec 10 à 15kg d’aliments je peux me nourrir un bon moment !

Source : association PETA

De plus, la production de ces aliments à destination des animaux d’élevage contribue à la pollution des sols. Et ce via l’utilisation massive de pesticides, c’est à dire produits chimiques destinés à tuer herbes, insectes et autres formes de vies présentes sur et dans le sol. Déjà que post-déforestation niveau destruction de la vie (arbres, plantes, mammifères, oiseaux, insectes, reptiles etc.) il y avait du niveau.

 

Schéma : Émissions de gaz à effet de serre issues de l’élevage. Contribution respective de chaque étape du processuspollution élevage voyageur écologiste véganeSource : Elevage et Climat : Comprendre le problème, évaluer les solutions », Rapport scientifique de l’Association végétarienne de France

 

Et évidemment, l’élevage, cela a une emprunte carbone monstre. Il y a le transport :

  • des matières premières – nourriture des animaux d’élevage, souvent importée car moins chère,
  • des animaux jusqu’à leur destination finale, les usines à tuer des vaches, cochonous, lapinous, poulettes, agneaux trop mignons, chevaux de courses non performants et autre animaux classifiés « d’élevages »,
  • des morceaux d’animaux morts (ou « viande ») vers le vendeur du produit fini aka un morceau de viande monnayé.

 

Gaz à effets de serre, avion et viande

L’élevage serait responsable de l’émission de 18 à 51% (selon les études) des GAZ à EFFET DE SERRE globale causée par les activités humaines.

émission gaz effet de serre globale élévage voyageur écologiste

 

Ceux-là même (les gaz à effet de serre) que l’on veut réduire en ne prenant pas l’avion pour voyager par exemple.

Les gaz à effets de serres causés par les activités humaines venant des transports GLOBAUX en comparaison s’élèvent à 14%. (ça comprend donc les avions)

Source : EPA (Environmental Protection Agency) Global Greenhouse Gas Emissions DataSource : EPA (Environmental Protection Agency) Global Greenhouse Gas Emissions Data

Il y a donc là, selon mon interprétation, un sacré paradoxe.

Je vais encore rappeler quelques chiffres (je n’invente rien, je n’ai pas autant d’imagination) :

  • 70% de la surface agricole terrestre est utilisée pour la production d’aliments destinés aux animaux d’élevage (qui sont par la suite consommés par certains humains)
  • 1/3 de la récolte mondiale de céréales mondiale est destiné à l’alimentation des animaux d’élevage

Voici donc pourquoi je reste étonnée du fait que dans les article types « recommandations » d’articles de presse ou de blogs axé écolo/green, la consommation de produits d’origines animales ne soit pas déconseillée car

  • cela n’est pas éthique d’exploiter des animaux non humains et de décider de leur vie et mort à leur place
  • ce n’est pas éthique de priver une partie de la population mondiale de nourriture en préférant nourrir du bétail pour son plaisir gustatif plutôt que d’utiliser cette nourriture à destination d’autres humains.
  • ET c’est l’une des causes majeures de pollution de notre planète (gaz à effets de serre -CO2 et méthane-, pollution des sols, transports)

 

Il y a un an moi même je n’étais même pas au courant de tout cela. Le nez dans l’guidon, je regardais des documentaires etc, j’ai été élevée avec l’idée de préserver l’environnement, de « sauver la planète » tout en mangeant des steaks-purée et me rendant à l’école gratuite et obligatoire.

 

Mais désormais l’information est disponible, des études sont là, des bouches se délient, des articles s’écrivent sur internet et dans les journaux, les reportages commencent à gagner les écrans cathodiques, entres deux pubs jambon Herta et chaussée aux Moines.

Je recommande également encore et toujours l’excellent documentaire « cowspiracy » sur les impacts de l’élevage et de la consommation de produits animaux et ses solutions.

J’espère donc que désormais lorsque l’on se revendique voyageur responsable/ équitable/ green/ écolo/ placez-un-mot-clé-ici/, on préconise de ne pas consommer de viande autres produits d’origine animale qui sont finalement plus nocifs pour l’environnement et l’éthique que bien d’autres causes polluantes tels les transports.

Attention je ne dis pas non plus que pour être un voyageur écologiste, adopter une alimentation végétalienne est la solution ultime et qu’on peut par la suite faire du snorkeling à Bali avec des palmes longues et casser plein de coraux, se laver les cheveux avec son shampoing aux phosphates sous une cascade avant de faire un bon dodo dans son hôtel 5 étoiles qui lave trop de serviettes. Et bien sur quitter l’île en avion parce que bon je veux bien être green mais je n’ai pas 6 mois de congés donc je ne vais pas faire Marseille-Dempasar en bateau-stop, hein.

Valorisons un voyage plus « propre » ! Moins de pollution, moins de cruauté envers les animaux non-humains et les autres humains. Du voyage « cruelty-free », pour mettre une jolie étiquette.

Evidemment on peut également aller plus loin sur le plan éthique en informant sur l’inutilité des zoos et autres lieux de détentions d’animaux tels que les cirques, aquariums, parcs nautiques type Marineland qui prétextent des visées éducatives (lucratives), de divertissement (lucratives) ou encore de conservation de l’espèce (si on commençait par ne plus détruire leurs espaces naturels ?!).

On peut également recommander de ne pas se rendre dans ce genre de lieux, ni payer des activités types ballade à dos d’animaux sauvages genre éléphant, ou non sauvage genre âne en agonie, chameau maltraité, cheval rachitique tirant une charrette, etc.

 

Il est évident et prouvé scientifiquement que la consommation de viande et autres produits d’origine animale nuisent à l’environnement de façon très prononcée (plus que le secteur des transports). Alors pourquoi ignorer ce fait lors de l’écriture de recommandations dites écologiques ?

Etiez-vous déjà au courant de ce paradoxe ?

 


Sources :

  • « Elevage et Climat : Comprendre le problème, évaluer les solutions », Rapport scientifique de l’Association végétarienne de France, octobre 2015
    http://www.academia.edu/26740982/Elevage_et_Climat_Comprendre_le_probl%C3%A8me_%C3%A9valuer_les_solutions
  • « Sources of Greenhouse Gas Emissions », EPA (United State Environment Protection Agency),
    https://www3.epa.gov/climatechange/ghgemissions/global.html
  • « Les animaux d’élevage français gavés de soja OGM importé », novembre 2012, magazine l’Expension
    http://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/les-animaux-d-elevage-francais-gaves-de-soja-ogm-importe_1383879.html
  • « Viandes: un arrière-goût de déforestation », octobre 2012, rapport du WWF
    http://www.wwf.fr/vous_informer/rapports_pdf_a_telecharger/forets/?1201/viande-soja-dforestation

 

Plus dans le thème du voyage :

  • je vous recommande le récit d’un voyage « écologique et sans argent » de la Haye aux Pays-Bas jusqu’au Mexique… voyageurs végétariens puis végétaliens bien sur dans un soucis de cohérence écologique 🙂

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Devenir végane en voyageant (Why not coconut ?)

By 12 juin 2016 Végane en voyage

Attention article fleuve ! (et pas sur le Mekong, cette fois). J’ai eu envie d’écrire de plus en plus sur mon expérience en tant que végane en voyageant. On pourrait s’en fiche comme de l’an 40, oh, la meuf change un truc dans son alimentation et sa consommation et en fait tout un patakès. Mais pour moi c’est un sujet important qui m’est venu via l’information, et si je me suis fait discrète au début, j’ai désormais à cœur de partager cela.

J’ai commencé par à écrire sur ce sujet en parlant de nourriture parce que l’amour, l’air et l’eau fraiche c’est bien beau mais il faut bien s’alimenter. Et quand on arrive dans un pays étranger parfois on peut être un peu désemparé lorsqu’on ne mange pas comme la majorité de la population.

J’ai conscience que cet article est un peu décousu, il s’agit d’abord du fruit de mes réflexions et expériences, que j’ai envie de partager et communiquer. Je ne prétends en rien être parfaite.

OK, encore une végane, mais pourquoi cette idée saugrenue, c’est la mode ou quoi ?

Cela fait donc un bon moment que je suis passée de flexitarienne bobo parisienne à voyageuse végane aux fringues pleins de trous.

Avant de partir de Paris (aout 2015), j’achetais mes légumes et fruits à la Ruche qui dit oui, mon fromage à la fromagerie, et je me faisais des sandwiches végétaliens au boulot en tartinant du faux-mage type ail et fines herbes dans une baguette et en garnissant tout cela de plein de bonnes choses ou encore en m’achetant de délicieuses salades libanaises, loin de la salade « poulet-mayo-salade » à 8€ de Cyril Lignac (et vive les tickets resto hein).

J’avais décidé de consommer le moins de viande possible je pense en grande partie suite à ce documentaire d’arte sur les pesticides (« pesticides, L’équation sans solution « ) qui n’avait fait que confirmer ce que je pensais déjà sur le sujet, et les images des porcelets déformés m’avait vraiment marquées. C’est vraiment un documentaire indispensable je vous recommande vraiment son visionnage !

Puis en mars 2015, toujours sur arte « voyage au bout de la viande » notamment sur l’élevage de cochons en France, le « derrière Herta, Fleury Michon et Cie » et leurs publicités avec des enfants contents dedans qui croquent à pleine dents des tranches de jambon (sans pain en plus !). (En parlant de pub, n’hésitez pas à aller faire un tour sur l’excellente page Facebook « je suis une pub spéciste »).

Et puis aussi, je fréquentais beaucoup ma chère copine A. avec qui j’allais régulièrement m’occuper de mon grand poney (1m75 tout de même) en demi-pension. Et celle-ci étant végane et ayant une langue, nous parlions, beaucoup. Et il se trouve que j’étais en général bien d’accord et souvent déjà au courant des choses dont elle me parlait à propos du véganisme. Et c’est lors de mon voyage au long cours que je suis vraiment devenue végane.

(Pour les connaisseurs ou les titilleurs qui auraient envie de jouer à la « vegan police », il se trouve que nous passions plus de temps à nous occuper des canassons en question qu’à leur grimper dessus. L’un étant naviculaire et l’autre arthritique nos visites consistaient aux soins, à de copieuses gratouilles, des balades en main pour brouter car l’herbe est toujours plus verte chez les voisins et assez rarement des balades courtes au pas sur leurs dos. Les deux chevaux vivaient à ce moment là dans un grand pré avec abri dans le même troupeau, et étaient pieds nus –ça veut dire sans fers-, l’un en parage naturel)

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Donc pourquoi :

d’abord pour l’éthique et les animaux

en particulier ceux classés « bétail », que l’on a modelé à notre gout et exploité depuis des siècles avant de les massacrer après une vie de souffrance pour les bouffer. Alors que l’on peut très bien se nourrir de végétaux (sauf si on habite sur la banquise) (et encore les boites de conserves ça existe).

Et parce qui a dit que l’homme était some how SUPERIEUR aux animaux ? Déjà « l’Homme » vit avec l’idée qu’il est supérieur à la Femme, l’Homme blanc occidental qu’il est supérieur au reste du monde, donc les animaux ? Bah oui ça va de soi, ce sont des sous-tout, en plus contrairement aux anciens esclaves, ils ne nous ressemblent pas et ne parlent pas. Alors OSEF.

Si vous trouvez cela absurde, l’anti-spécisme, tout comme l’anti-rascisme et l’anti-machisme (ou féminisme) existent.

Plus sérieusement, en termes d’éthique, je vous invite à lire les articles suivants, qui m’ont beaucoup inspirée (tirés des cahiers antispécistes):

Vous pouvez les télécharger en PDF pour plus de confort de lecture, moi je les lisais sur mon smartphone dans les transports en voyage. Il y a encore plus de ressources gratuites si vous souhaitez aller plus loin : tous les numéros des cahiers antispécistes depuis 1991.

Illustration par Insolente veggie

ensuite pour les autres êtres humains

qui ne peuvent manger à leur faim (Antigone xxi explique cela bien). Je ne vais donc pas écrire un pavé dessus.

pour la planète

qui est abimée à grand feu par les industries et autres activités humaines significatives.

Oui ce n’est pas en coupant ton robinet pendant que tu te brosses les dents que tu sauveras la planète, sorry Nicolas Hulot et ton « écologisme mou », va falloir militer avec des vraies solutions maintenant. J’ai emprunté cette expression au journaliste Aymeric Caron, qui dit sur l’écologie « molle » de Nicolas Hulot : « Cette approche est vouée à l’échec en ce qu’elle accompagne le système libéral dominant qui est ultra-productiviste et, en tous points, opposé à l’écologie. Je suis convaincu que l’écologie ne peut être que de gauche, c’est-à-dire interroger profondément les bases de notre civilisation » et « Il (Nicolas Hulot) propose d’atténuer les conséquences les plus graves générées par le système, plutôt que de le reconstruire entièrement: essayons de polluer un peu moins, de prendre davantage le train, de ne pas trop exploiter les ressources naturelles… C’est l’écologie de la «bonne volonté».« 

Et ça je suis bien d’accord. Le reste de l’interview sur le Nouvel Obs.

L’élevage d’animaux pour la viande produit 18% des gaz à effet de serre et est responsable de 80% de la déforestation en Amazonie (ces chiffres viennent du FAO et de l’ONU).

Le documentaire Cowspiracy, une recherche des causes du réchauffement climatique retrace cela très bien : http://watchdocumentaries.com/cowspiracy-the-sustainability-secret/

Ainsi que cet autre article de Antigone XXI

et en dernier, pour la santé

la consommation de viande et produits laitiers n’apporte rien à la santé, on peut vivre très bien, être sportif-ou pas- en étant végétalien, et les protéines végétales suffisent et on en trouve dans une grande variété d’aliments. (Pourquoi cette obsession ? Alors qu’en général les occidentaux consomment plus de protéines que nécessaire…).

Vous pouvez consulter le guide du végétarien débutant (et végétalien) de l’Association Végétarienne de France qui explique comment avoir une alimentation équilibrée (sachant qu’en tant qu’omni je n’avais pas forcément une alimentation « équilibrée » à base de je mange des sandwiches le midi au boulot et des tartines de fromage le soir…)

Sinon c’est cadeau, cette vidéo sur la nutrition qui dure 25 mn « Manger des produits animaux, une nécessité ? » où l’expert Docteur Bernard-Pellet (qui est médecin, a un diplôme en nutrition et en sciences, et s’est spécialisé dans la nutrition végétarienne et végétalienne en étudiant les 3 000 études scientifiques publiées sur le sujet) répond point par point aux interrogations.

Mais revenons au voyage.

 

Avant de partir

Avant de partir, j’avais donc eu un déclic et je ne mangeais quasiment plus de viande… mais encore du fromage, notamment lors de mon passage de deux semaines chez ma chère Moman qui cuisine très bien et qui a toujours des blocs de Comté et de Morbier dans le frigo ainsi que des pots de Cancoillote. Et oui, en Franche-Comté, c’est un peu comme cela chez tout le monde ! Les produits proviennent directement de la fromagerie du village qui récolte le lait des fermes aux alentours, fabrique et vend le fromage après affinage dans une cave. Leur prix est compétitif et tout le monde se complait à dire que le comté de sa fromagerie est meilleur que celui du village d’à côté, et les vision de vaches montbéliardes paissant dans les verdoyantes prairies franc-comtoise est plus que courante.

végane en voyageant

Oui il ne s’agit pas ic des vaches « à lait » montbéliardes mais des vaches « à viande », les voisines de ma mère.

 

(attention, pavé sur le lait)

 

Prérequis : pour qu’un mammifère femelle donne du lait, elle doit donner naissance à un petit.

Mais on ne voit jamais les vaches et veaux dans le même pré, pourtant, si elles ont les mamelles si gonflées et qu’elles donnent du lait, c’est pour leur progéniture normalement ? Pas pour des grands gaillards sevrés, non ?

L’être humain est le seul mammifère qui consomme du lait après sevrage… et d’une autre espèce que la sienne qui plus-est (il est également le seul mammifère connu à faire cela, sauf dans des cas rares d’adoptions inter-espèces…. mais je n’ai jamais vu une vache adopter un bébé humain).

Le lait maternel sert à la croissance du petit de la mère, il est adapté à sa propre espèce et n’est pas nécessaire à la vie de l’adulte. Contrairement aux croyances, il n’apporte pas de calcium « indispensable ». En fait le calcium peut-être apporté par des végétaux, et sa fixation est améliorée par l’exposition au soleil (vitamine D) et l’exercice physique. Pas le lait d’une autre espèce. D’ailleurs il a été démontré que le principal responsable des problèmes osseux type ostéoporose était la forte consommation de produits d’origine animale, dont le lait.

Les études scientifiques ont montré que la consommation de lait n’était pas indispensable ni spécialement bonne pour la santé. Cet article paru sur lemonde.fr est une bonne source d’information sur ces questions.

Les recommandations du « Plan National Nutrition santé » (PNNS) de l’état français lancé en 2001 continuer de recommander la consommation quotidienne de produits laitiers alors que cela est contredit par la littérature médicale internationale. On se doute un peu qu’ils ont été conseillés par les lobbies du lait, financés par les grands industriels du secteurs pour défendre leurs intérêts financiers. Je vous indique deux articles sur le sujet « Enquête sur les cartels du lait » paru en février 2016 ainsi qu’un article de blog sur « les biais du PNNS ».

Vous savez ceux qui vous ont mis le slogan dans la tête via leur pub télé atroce à base de vache géante en train d’éjaculer du lait sur des squelettes en 3D qui courent dans les champs (POURQUOI ?).

Et oui, quand il y a de l’argent (facile) sous le tapis. Oui, il est « facile » d’exploiter des êtres vivants pour leur voler leur lait, après tout les vaches ne crient que trois jours quand on leur arrache leur petit, puis finissent par se résigner des inséminations forcées annuelles, grossesses puis traites bi-hebdomadaires avant de se faire réformer, doux terme qui signifie devoir monter dans un camion avec ses congénères, toutes aussi ravies les unes que les autres pour se retrouver dans les murs sereins d’un abattoir où leur vie d’esclave de l’homme d’achèvera. Ah les vaches, qu’elles sont mignonnes !

Et le métier d’agriculteur, c’est tellement valorisant de nos jours. Produire à perte, tout ça.

Ah mais suis-je bête, ils ne sont pas si heureux que ça les éleveurs, sinon la 3ème cause de mortalité de la profession ne serait pas le suicide (autre article). Si? (C’est peut-être un raccourci, mais ça vaut le coup d’y penser).

C’est dommage qu’à l’école on ne leur enseigne pas la permaculture et on ne les conseille pas de lancer des petites exploitations comme des micro-fermes bien plus rentables que leurs gigantesques fermes criblées de dettes et subventionnées par des fonds publics. :/

Revenons en aux vaches des prés franc-comtois. Parfois il y a des champs de génisses (vaches adolescentes femelles) mais pas de mâles. Oùkisont ?

Ah oui, les veaux mâles, ils sont dans les niches ! Dans lesquelles il passeront les 8 premières semaines de leur vie , sans leur maman (sympa ta crèche) et seront abattus avant leurs deux ans (une vache vit normalement entre 15 à 20 ans)… Ils sont alors alimentés de lait entier pour les chanceux sinon c’est lait en poudre pauvre en fer afin qu’ils soient volontairement anémiés. Je suis bien au courant pour avoir nourri les veaux au bib’ après l’école lorsque j’étais à l’école primaire, dans la ferme en bas de chez moi. Bah oui, ils étaient « trop mignons » les petits veaux. J’ai même assisté à une naissance une fois, avec les crochets pour tirer ce n’était pas très délicat.

Et pourquoi qu’on les anémie les veaux ? Et bien parce que le consommateur aime bien la viande blanche. Souvent elle est conseillée dans les régimes, et puis avec l’OMS qui a déclaré que la viande rouge peut-être cancérigène du coup elle est moins recommandée. Mais faut bien vendre son bifsteak, hein ? $$$

 

La transition

Pour moi, ça s’est fait lors du voyage, après le Kirghzistan/Tadjikistan (sinon je n’aurais vraiment pas eu grand chose à manger là-bas, j’en parle dans cet article du « régime Kirghize ». #Koumys).

Arrivée à New-Delhi en Inde, fini les potages avec de la viande qui flotte dedans que je refilait au Barbu.

En Inde il est extrêmement simple de manger végétarien (en plus c’est délicieux mais vraiment beaucoup) car la majorité de la population est hindou (même si certains hindous en consomment parfois de temps à autre mais après ils vont au temple se faire pardonner par leur dieu préféré – ah les religions…), mais il y a aussi les Jains qui eux sont « pure veg » ça veut dire qu’ils ne consomment pas non plus d’œuf (mais parfois du lait quand même parce que la vache sacrée tout ça-vache pas si sacrée que ça car l’Inde est devenu l’un des premiers exportateur de viande bovine). Donc au final, être végétalien là bas ce n’est pas si simple que l’on croit, mais quand même énormément plus facile qu’au Kirghizistan. Je parle de mon expérience de mangeuse végétalienne en Inde dans cet article.

Pour revenir à la « transition » donc, il n’y en a pas eu. J’ai simplement arrêté de consommer viande, produits laitiers et œufs.

 

Aujourd’hui

Aujourd’hui, plus de 9 mois après les pays en « stan » donc, je me porte très bien, la viande et le fromage ne me manquent pas le moins du monde (Ok il m’arrive de penser à ma réaction devant un bout de morbier parfois, ah drogue caséine, quand tu nous tiens).

Mais par contre, comme je ne suis pas en France et qu’il n’y a pas de magasins spécialisés au Laos-Cambodge, je consommais un peu d’œuf* de temps à autre, car je ne peux pas me supplémentaire en vitamine B12, la seule carence qui puisse être apportée spécifiquement par un régime végétalien (pour le reste, les carences c’est comme les omnivores, il peut en avoir dans le cas d’une alimentation non équilibrée ou d’une maladie). En France il existe des boissons végétales (amande, noisette, soja etc) et autrs aliments transformés enrichis en B12 ou alors des compléments alimentaires sous forme de gélules. Je ne suis pas parvenue à en trouver au Laos et Cambodge, je vais donc essayer à Ho Chi Minh Ville, deuxième ville vietnamienne. Il y a des magasins bio là bas ou peut être en pharmacie, les infrastructures médicales y sont meilleures.

Apprendre à cuisiner végane en voyageant

Un point que j’aimerai soulever, maintenant que j’ai repris une vie un peu moins « nomade » (je squatte l’appartement de potes à HCMC depuis deux semaines) et que j’ai une cuisine sous la main, je me rends compte de la richesse d’inspirations cuisine que le voyage m’a apporté. De base, je n’aime pas trop faire à manger car j’ai toujours peur de rater. OK je faisais des pâtes bolognaise maison pour 6 quand j’étais jeune et je suis la pro des soupes aux légumes l’hiver parce que j’aime bien jouer avec le mixeur plongeur mais ça s’arrête là.

Mais lors de mon volontariat en Inde du Nord, Deepu nous faisait tellement bien à manger tous les jours, de la nourriture végétalienne avec une diversité et une facilité déconcertante que j’en ai pris de la graine.

Lors de mon volontariat au Népal dans une ferme de permaculture, si en arrivant je grommelais à Etienne « il me foutrons pas en cuisine sous prétexte que je suis une gonzesse ya pas moyen, moi je veux piocher! »…. et bien très vite quand il y a besoin d’un coup de main, et bien on le donne. Je me suis retrouvée à éplucher de l’ail pour 15 personnes pendant des heures, puis à faire des chili-galic paste, puis des pates cumin-gingembre, puis à popoter des curries… j’ai beaucoup appris. De la simplicité, des épices, des légumes frais du jardin en grande diversité et selon  la saison et roulez jeunesse !

Et en goutant la cuisine asiatique, observant les différents ingrédients sur les marchés et me régalant, j’ai appris un peu sur le tas les rudiments de la cuisine vietnamienne, et thaïe.

Donc du coup, en partant de toutes ces nouvelles bases, des ingrédients que je peux trouver ici, au Vietnam et l’aide de quelques recettes trouvées sur internet que je mixe à ma sauce… je cuisine ! Et j’aime bien (enfin j’aime surtout bien manger, faut pas pousser mémé dans les orties hein).

Je me rends compte à quel point la cuisine et la gastronomie française sont si peu adaptées à une alimentation végétale (et vla du beurre, de la barbaque etc.) (à part les poireaux vinaigrette peut-être ?), et si peu équilibrée au niveau de la santé comparé à ce que l’on peut trouver en Asie, où c’est beaucoup plus axé sur la verdure (même si ici ils adooorent la viande, les petites saucisses, les barbecue de rue, etc).

Et étant lié au fait que la culture prédominante en Asie soit bouddhiste, le végétarisme/lisme est beaucoup mieux accepté et compris ici, il y a des resto végétariens/liens au Vietnam (Chay) dans toutes les villes et des options végé dans les menus.

Quelques exemples de ce que j’ai bricolé ces derniers temps :

végane en voyageant

Ne pas financer des activités touristiques impliquant les animaux

Une autre prise de conscience qui vient avec le véganisme est celle de l’exploitation des animaux, sous toutes ses formes. Donc on n’achète plus de cuir ni fourrure (si vous souhaitez vous renseigner, l’association Peta est une bonne source)… mais on ne participe pas non plus à l’exploitation des animaux dans un but touristique. Surtout si l’on voyage dans des pays « exotiques ».

J’évite donc des activités telles que les balades en éléphant (systématiquement maltraités pour être dressés), le fameux « temple des tigres » où ceux-ci sont drogués et où les moines font du trafic d’animaux sauvages (il a été fermé il y a quelques jours en juin 2016 hurra !), ne pas visiter de zoo (j’ai un article à venir là-dessus), et également éviter les ballades à cheval ou en âne, surtout si vous voyez que l’état des animaux est déplorable (je pense notamment aux ânes en Grèce à Santorin ou des calèches avec des chevaux rachitiques et blessés attelés en Inde). Par contre partir observer des animaux sauvages dans des réserves naturelles, ça oui ! Ou pourquoi pas aller dans des refuges qui sauvent et réhabilitent des éléphants jadis captifs et exploités, pourquoi pas !
(Et oui je suis montée à cheval au Kirghizistan, si vous souhaitez en discuter n’hésitez pas).

végane en voyageant

Des rangers à dos d’éléphant au parc naturel de Bardia au Népal

 

N’hésitez pas à me dire ce que vous avez pensé de cet article, comme vous avez pu le constater si vous êtes curieux, cela fait quelques temps que l’onglet « végane en voyage » est venu se greffer sur mon site, avec pour le moment des articles sur « manger végane en Inde » et « manger végane à Hanoi ». Je compté écrire un article sur manger végane en Asie du Sud-Est prochainement avec quelques astuces !

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Mes adresses pour manger vegetalien à Hanoi

By 18 mars 2016 Végane en voyage, Vietnam

Autant lorsque j’étais en Thaïlande, en Birmanie ou au Laos il m’était extrêmement simple de manger vegetalien un peu partout, autant lorsque je suis arrivée au Vietnam… ce n’était plus la même. De la viande ou des œufs partout ! Mais avec un peu d’astuce, de la persévérance et quelques recherches on finit par s’en sortir !

Voici quelques adresses pour manger vegetalien à Hanoi que j’ai testées et approuvées si jamais vous squattez dans le vieux quartier :

  •  Pour un repas complet : Nhà Hàng Cơm Chay Nàng Tấm79 Trần Hưng Đạo, Hoàn Kiếm, Hà Nội, Vietnam
    Il y a des menu complets à 60 000 d (2,40), bon et pas cher du tout au final ! Il ont réussi à recréer le pâté vietnamien. (Photo en couverture)

 

  • Pour de la street food mais dans un restaurant et délicieuse : Bun Cha Ta
    21 Nguyen Huu Huan Street , Old Quarter of Hanoi, Vietnam
    Propose de la street food classique vietnamienne dans un restaurant… c’est exquis. Les options végéta*iennes : le tofu grillé à la tomate -Dau Sot Ca Chua- servi avec des nouilles que l’on trempe dans la fameuse sauce viet’ (aucune idée d’à quoi est cette sauce) ou des rouleaux de printemps aux légumes servis également avec ces nouilles & la sauce. Une tuerie ! (mais sans morts hinhin)

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  • Pour de la street food dans la rue (comme tout le monde !) : à l’angle de la rue Hang Dieu et Bat Dan
    Une noodle soup aux légumes avec un bouillon sans viande (pas comme dans les Pho classiques) à agrémenter avec de l’ail, des piments, de la sauce soja, du jus de citron et/ou encore des herbes. Proposent aussi des nouilles sautées aux légumes (sans oeufs il me semble mais à bien préciser on ne sait jamais), soit option gluante, soit des nouilles jaunes.

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  • Pour un Banh Mi vegetalien et pas cher : Bami Bread
    98 Hàng Bạc, Hàng Đào, Hoàn Kiếm, Hà Nội, Vietnam
    Les fameux sandwich baguette croustillants ! L’échoppe ne propose pas de Banh Mi végé en soit, mais je demandais un Banh Mi sans oeuf, ni viande, ni mayonnaise… mais plein de légumes frais et différents et de chili sauce et c’était délicieux ! Baguette bien croustillante et réchauffée au four. Et l’équipe de petit jeunes était adorable.
    Prix : 10 000 dongs (0,40€)

12823530_452423658295194_1264314613371845913_oUn Banh Mi (Photographie : page Facebook de Bami Bread)

  • Pour une salade épicée : Com Suon 47
    47 Dao Duy Tu, Hoan Kiem District, Hanoi, Vietnam
    C’est un resto de grillades/riz très prisé des jeunes viets… mais ils proposent également une excellente « salade Kimchi ». Demandez là accompagnée avec des légumes et du riz blanc (le riz jaune il y a de l’oeuf dedans),  ça fait un super repas. La salade Kimchi est faite à base de chou et carottes, très pimenté et un peu acide, moi j’adore !

4740593175_5c10675510_zUne salade Kimchi (Photographie : Daniel Gies / CC / Flickr)

  • Pour une soupe thai : Gà Mái
    45B Đào Duy Từ
    Un peu en manque des saveurs de la nourriture thai, nous avons fait un tour dans ce petit restaurant… et leur soupe Tom Yum était divine ! Il y a une version aux fruits de mer (avec une crevette dedans) et une version aux champignons, tip top. Par contre ce sont des petites portions…
    Tom Yum aux champignons : 30 000 dongs (1,20€)

2347364510_f294bf9afc_zSoupe Tom Yum (photographie Joe Wong / CC / Flickr)

  • Pour du végan bobo-hipster : Jalus
    46 Hàng Trống, Hoàn Kiếm, Hà Nội, Vietnam
    C’est un peu cher et les portions sont riciqui mais effectivement, une carte vegetalienne, une jolie déco en bois… mais bon on reste sur sa faim, et c’est cher ! Mais ils ont l’air d’avoir des super gâteaux
    si vous êtes en manque hinhin !

Leur cheesecake vegetalien aux fruits de la passion (photo provenant de leur page Facebook)

N’hésitez pas à me donner des retours si vous avez visité l’une de ces adresses ou m’en proposer de nouvelles ! Bon appétit 😉

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Manger vegetalien en Inde du nord

By 9 mars 2016 Inde du nord, Pratique, Végane en voyage

J’ai décidé d’écrire cet article purement à titre informatif, comme un retour d’expérience en tant que végane après mes quelques mois en Inde du nord.

S’il paraît vraiment simple de manger végétarien en Inde, mais pour ce qui est de l’alimentation végétalienne, c’est à dire sans consommer aucun produit issu de l’exploitation des animaux à savoir : pas de viande (cela inclus le poisson, et oui, c’est un animal !), pas de produits laitiers, ni de miel.

Dans Inde du nord, j’inclus évidemment seulement les états que nous avons traversé lors de notre voyage au long cours à savoir : Delhi, l’Uttarakhand, le West Bengal, l’Assam, le Meghalaya, le Nagaland, Manipur et Tripura.

A propos du titre : j’utilise volontairement l’appellation « végane », une traduction francisée de l’anglais « vegan ». Cela correspond à l’alimentation végétalienne mais pas que, englobant également le fait de ne pas utiliser de produits issus de l’exploitation des animaux.

Le thé

du thé à Darjeeling

du thé à Darjeeling

Indispensable et omniprésent en Inde, je vais commencer par celui-ci. C’est la partie « laitière » qui pose le plus soucis : en effet, dans pas mal d’endroit, le chai (thé) que l’on trouve partout, des petits étals de rue aux Tea Stall des sortes de mini restaurants, est au lait. Il coute en général 5 roupies et est servi dans des petits gobelets en papier, plastique ou même terre cuite. Il est parfois « masala » (c’est à dire avec un mélange d’épices) parfois pas, juste super sucré.

Mais dans les états d’Inde du nord-est, les « Seven Sisters », le « black tea » ou « red tea » est largement consommé et servi partout… et il est bon ! Souvent très sucré, les tea stalls proposent souvent des gâteaux pour manger avec ou un petit encas type « chana » (une sorte de mini salade de pois chiche). Le Barbu a voulu tester la version viandue de l’encas au Meghalaya et s’est retrouvé avec du cerveau de porc au petit dej’… bon appétit bien sur.

L’état de l’Assam (au Nord-est, donc) est le plus grand producteur de thé de l’Inde, c’était en sorte le « grenier à thé » des anglais sous l’empire colonial. Et dans l’état du Meghalaya, « l’écosse indienne », on trouve également des plantations autour de l’ancienne ville coloniale Shillong. Et il est délicieux !

Dans l’Uttarakhand et à Kolkata, impossible de trouver du thé noir dans la rue, par contre dans l’hôtel où nous avons fait notre volontariat ils proposaient du thé noir au gingembre, du thé à la « lemon grass » (une tuerie).

A Darjeeling il est bien sur possible d’avoir du thé noir ou vert (sans lait donc) mais il y a différentes gammes de prix ! (Ce n’est pas le chai de rue quoi).

Le petit-déjeuner

Dans l’Uttarakhand, on mangeait principalement des aloo paratha avec du mix veg au petit déjeuner. Traduction : un chapatti dans lequel un mélange pomme de terres, piments, herbes et autres trucs bons sont incorporés dans la pâte avant qu’elle soit étalée puis cuite, servie avec un mélange de légumes préparés je ne sais comment mais toujours très savoureux.

Un petit dej en Assam

Un petit dej en Assam

Dans l’est de l’Inde, on a découvert le puri sabji : des sortes de chapatis très légers (la farine utilisée doit être différente) frits donc bien gras qui accompagnent un curry de pois chiches, pommes de terres et piments grillés. Parfois avec du gobi (chou fleur) ou d’autres légumes.

Il m’est arrivé de manger des chowmein (nouilles sautées aux légumes) au petit dej aussi.

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Petit dej au Meghalaya

A Nongriat j’ai eu le droit à de délicieux porridges chauds aux fruits et cacahuètes. Et oui, c’était cuisiné à l’eau et non au lait.

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Les plats

On aura mangé énormément de dahls cette année en Inde sans jamais se lasser. Les dahls, ce sont des sortes de soupes de lentilles, plus on moins épaisses que l’on verse sur le riz quand c’est très liquide ou que l’on mange avec des chapatis quand c’est la version plus épaisse (« dahl fry »). Parfois servis avec du beurre au milieu, il faut bien préciser « no butter » à la commande. Sinon il y a une variété impressionnante de plats de légumes vraiment délicieux sans viande ni fromage, un jeu d’enfant ! Il y a pas mal d’endroits où les gens cuisinent avec du Ghee, le beurre clarifié : quand vous avez un doute vous pouvez leur demander si votre plat sera cuisiné au ghee, et si oui leur demander d’utiliser de l’huile végétale (type huile de moutarde par exemple). Cela a du m’arriver une ou deux fois en 3 mois de devoir demander.

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Un thali dans un petit resto local à Darjeeling avec mon pickle préféré : celui de radis !

Un coup de cœur aussi : plusieurs fois on nous a servi des currys avec de la fleur de banane, c’est très consistant et le gout est incroyable.

Une fleur de banane

Une fleur de banane

Sur la route

Dans les gares ou pendant les trajets en bus, on mangeait soit des thalis dans les restos de bord de route, soit les fameux samosas TOUJOURS bons. Même dans la gare à 1h du mat, les samosas sont bon. L’encas magique. Dans pas mal de coins il y a aussi les pakoras, ce sont des patates râpées, du piment, une sorte de pate jetée dans la friture. Ou des piments dans une pâte puis frits. On a eu des pakoras à base de sortes d’algues et de jeunes pousses d’oignons dans l’état de Manipur aussi, bien croustillant. Moi ça m’a bien plu.

Image d'illustration : à quoi ressemblent les samosas indiens !

Image d’illustration : à quoi ressemblent les samosas indiens !

Et voilà à quoi ressemblent des pakoras

Et voilà à quoi ressemblent des pakoras.

Les fruits

C’est ce qui nous aura le plus manqué au final. On était hors saison des mangues (rooh) mais dans la saison des ananas. On a gouté des ananas pimentés bien mûrs au Meghalaya et ça déboite ! Dans la même région on avait également gouté du pomelo servi avec des morceaux de piment sec et du sel, ainsi que des oranges fraiches directement cueillies à l’arbre. En dehors de cet état c’était surtout bananes mais on fini par s’en lasser bien qu’elles soient goûtues. Sur les marchés au final on voyait surtout des fruits industriels : pommes et oranges calibrées entre autres et franchement ça ne donne pas envie!

Les snacks

Pendant les trajets en bus, bananes et samosa sont de rigueur, mais je suis également devenue une grande fan des chips industriels, super épicées et piquantes !

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Lay’s est vraiment présent partout dans le monde…

Les desserts

Les régions que nous avons traversées ne sont pas trop « dessert », mais plus « pâtisseries très sucrées au lait » (surtout les bengalis). Malgré tout, nous sommes tombés amoureux des « longs » au Meghalaya, cette pâte croustillante autour et fondante au milieu, sucrée mais pas trop et frite mais pas trop grasse. Parfait avec le thé ! Sinon pour les pâtisseries parfois il y en avait au lait de cajou au lieu du lait de vache, vraiment bon. En demandant on en trouve des végane, mais souvent c’était quand même super sucré.

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On a découvert des samossas sucrés dans l’Assam et c’est franchement délicieux !

un spot de pique nique pas mal !

un spot de pique nique pas mal !

La junk food

Et oui parce qu’on aime tous les frites et les burgers, j’ai eu la joie de gouter le (végé) burger le plus pimenté de ma vie au Burger King! Il ont plein de junk food spéciale « VEG » en vert dans leur burger King j’aimerais tant y retourner aha

vegetarian burger king india

Nom nom nom

A l’aéroport de Kolkata j’ai également demandé une alternative originale dans mon plateau repas : au lieu d’épinards au fromage (palak paneer)… des frites !

Un thali-frites, une inventon perso !

Un thali-frites, une invention perso !

Donc au final, cela demande quelques précautions mais finalement le choix et la disponibilité de nourriture végane en Inde du Nord fait que cela est vraiment facile et agréable !

Mon Barbu n’étant pas végane et a mangé végétarien/végan pendant plusieurs mois sans ressentir de lassitude ni d’éprouver de manque. Les indiens savent très bien cuisiner de sorte à ce que l’on ne manque pas du tout de protéines : beaucoup de pois type pois chiche, les lentilles, le soja (des fois il y avait des sortes de boulettes de soja séchées qui gonflaient dans la sauce pendant la cuisson, au top !). Pour les fibres, avec tous les légumes que l’on a mangés on était au taquet ! Pour ce qui est des vitamines, minéraux, idem, on en trouve dans les légumes, fruits ainsi que les noix (j’ai mangé des tonnes de noix de cajou).

Je n’étais pas végane lorsque j’ai visité l’Inde du Sud mais je ne me rappelle pas y avoir consommé de la viande, par contre des produits laitiers type lassi (sorte de yaourt liquide, avec de la mangue c’est délicieux), et du paneer, le fromage indien (on en avait d’ailleurs gouté un artisanal à Gokarna).

La suite, en Thaïlande, on voyait surtout de la viande partout mais il est possible d’avoir pas mal de plats version végé donc au final c’était super simple il suffit de demander ! Et j’ai enfin pu remanger une glace noix de coco faite avec du lait de coco et des morceaux de coco ! Et des dragon fruits… et des mangues ! (La saison commence plus tôt qu’en Inde pour les mangues).

Si cela intéresse certains d’entre vous, je ferai un feedback sur le manger végane en Asie du sud-est après nos passages dans ce pays.

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Kirghizistan : Budget et infos pratiques (à ma sauce)

By 1 octobre 2015 Asie Centrale, Budget, Kirghizistan, Pratique, Végane en voyage

Après un mois passé au Kirghizistan, ce superbe pays montagneux qui présente une culture peu connue de nous autres : on ne nous parle à aucun moment de l’existence de ce pays à l’école. Par exemple, on sait vaguement juste que les pays en « stans », c’est l’ex-URSS. Le pays n’a pas son Lonely Planet mais un chapitre du guide Asie Centrale et le routard ne propose pas d’édition. Nous franco-français, nous voici avec bien peu de choix ! Voici des petites infos pratiques que je vous ai distillées… ainsi qu’une idée de notre budget.

Budget

Un peu moins cher que le Tadjikistan, notre budget journalier était d’environ 15€/personne (contre 18€ au Tadjikistan).
Les « Stans » étaient nos vacances, pour le reste du voyage nous cherchons plus à faire des économies et à travailler en volontariat. Cela faisait plus d’un an que je n’étais pas partie (depuis l’Inde) donc je me suis permise deux randos à cheval : incontournables dans ce pays même pour les non cavaliers alors imaginez moi fanna de randos à cheval !! Nous avons croisé pas mal de personnes qui faisaient du trek « sérieusement » et qui avaient leur réchaud, leur tente et qui donc devaient avoir des frais encore plus minimes… mais aussi quelques groupes de voyages organisés qui devaient coûter bonbon : chacun sa façon de voyager. Le pays est encore bien éloigné du tourisme de masse et axe son développement sur l’éco-tourisme je vous rassure !

Activités :

  • une randonnée à cheval de deux jours (enfin plutôt un jour et demi) au lac Kol Ukok avec l’agence Jailoo incluant :
    la location des deux chevaux, le cheval du guide, le guide et ses repas+ sa nuit en yourte, une nuit en yourte pour deux, le diner, le drop en taxi aller-retour depuis Kochkor = 8 000 KGS soit 103€ (51,5€ par personne pour deux jours).
    Note : prix pouvant être réduit si vous trouvez d’autres personnes avec qui partir !
  • une randonnée à cheval d’une journée à Kyzyl Oi où nous avons juste loué les chevaux sans guide à la journée (ils ont accepté car je sais monter). Prix du CBT : 600 KGS par cheval pour une journée soit 8,50€.

Pour le logement, les moins chers ont été nos nuits chez l’habitant : Erjan près du lac Song Kol et au jailoo de Suusamyr où nous avons été hébergés. Pour les logements « conventionnels »

  • le moins cher : 300 KGS (4€) par personne en pension complète dans un homestay
  • le plus cher : 600 KGS (10€)  par personne dans une chambre double dans la capitale
  • en moyenne sur une mois : 12€ par nuit pour deux personnes, incluant parfois le diner, parfois juste le petit déjeuner.

En ce qui concerne les transports :

  • billet d’avion Paris-Istanbul-Bishkek (aller simple) : 250€ chacun avec la compagnie Pegasus, très fiable. Personne que nous n’avons rencontré ne s’en est plaint. Par contre elle est axée low cost donc il faut payer pour l’eau / la nourriture pendant le vol.
  • billet d’avion Bishkek-Osh pour se dépêcher d’aller au Tadjikistan : 25€ par personne avec Pegasus
  • Jeep collective Osh->Murghab au Tadjikistan (partagée entre 5 personnes) : on en a eu pour 35€ chacun (mais après il faut dénicher les bons plans, le trajet étant plus cher dans ce sens là que dans l’autre. Les Kirghizes n’ayant que peu d’intérêt à aller au Tadjikistan où tout est plus onéreux).
  • En mashroutka (mini bus) j’avoue que je n’ai pas tenu les comptes, mais ce n’est pas cher du tout : de l’ordre de 0,50€ à 4€ selon la longueur du trajet.
  • Et sinon on a fait du stop ! J’en parle plus bas dans l’article 😉

 

En espérant que cela puisse vous être utile, passons à la suite :

Nourriture

Pour moi qui suis dans une démarche de passage à une alimentation et un mode de vie végétarien/végane, le Kirghizistan est peut-être le pire pays pour cela avec un menu majoritairement composé de viande et produits laitiers. En tant que voyageur, vous dépendez des autres pour vous nourrir (restaurant, homestay, guesthouse) à moins de faire le marché tout les jours et se balader avec son stock de féculents et légumes ET avoir un réchaud.

Et lorsque vous vous retrouvez à boire le chai chez l’habitant / sous la yourte, on vous servira forcément des produits laitiers : que cela soit du beurre maison, du beurre rance, de la smetana (crème fraiche) ou encore du koumys (lait de jument fermenté). Le tout fait maison. Déjà que c’est compliqué de refuser du koumys et son gout si particulier, je ne vous raconte pas pour le reste. La barrière de la langue n’aidant pas non plus. Et je dois reconnaître que j’ai gouté certains beurres et smetana purement délicieux. Mais cela me dérange moins dans le sens où il ne s’agit pas d’élevage extensif mais plutôt de familles possédant leurs propres troupeaux. Il y a des veaux quand il y a des veaux, les vaches ne sont pas inséminées pour produire du lait en flux tendu*, elles se baladent en alpage l’été et rentrent toutes seules à l’étable lorsque l’hiver arrive, où elle trouveront du bon foin. (Véridique).

*Oui pas de veau, pas de lait. Et si le veau est un mâle en général c’est casserole si c’est une femelle elle subira le même sort que sa mère : la production de lait, jusqu’à qu’elle ne le soit plus assez rentable et finisse en steak haché. Les bovidés sont des êtres sensibles, curieux, friendly et pouvant vivre normalement une vingtaine d’années. Une vache laitière vit rarement plus de 4 ans.

De la smetana et du beurre rance

De la smetana et du beurre rance (et de la confiture)

Après évidemment, les kirghizes sont foncièrement carnivores, leur alimentation étant principalement basée sur des bouillons de viande de mouton avec plein de gras dedans, des beignets et raviolis vapeurs à la viande, des brochettes, du plov (riz pilaf aux légumes)… avec des bouts de bœuf ou mouton. Et ils élèvent énormément de moutons, dont ils utilisent également la laine pour faire du feutre. Les chevaux sont élevés pour le Koumys (lorsque les juments ont des poulains ils peuvent les traire), la monte et la viande. C’est magnifique de les voir évoluer un peu partout en totale liberté, en troupeaux structurés mais bon, il y a le revers « économique » qui en mène un bon nombre dans l’assiette (le Kirghizistan est le 5ème pays producteur de viande de cheval avec 25 000 tonnes par an / 7 500 tonnes en France).

Sinon les Kirghizes adorent les bonbons on en trouve partout, même dans les petits magasins de villages, où parfois il n’y a que quelques gâteaux périmés depuis la fin de la guerre froide, des nouilles chinoises déshydratées et… des bonbons! Moi qui ne suis pas très sucre je suis devenue accro au chocolat Alpen Gold de chez Mondelez (coucou Marie) qui me permettait une petite pause « culinaire ». Pas très local, je vous l’accorde.

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Oui c’est du chocolat AU LAIT. Ce pays rend fou. #blackchocolateimissyou #dairyproduct 🙁

Et sinon bien sur on y boit du thé à toute heure, tout le temps et quand la tasse est vide ils se dépêchent de la remplir à nouveau. Ce chai est invariablement accompagné de confiture qui est TOUJOURS délicieuse.

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Le graal de la confiture de framboise

Après manger il faut faire « l’amin » : c’est comme si on se lavait le visage avec les mains. C’est un signe de remerciement qui vient de la religion musulmane.

 

« T’es malade ? Moi aussi ! »

Nous n’avons pas rencontré un seul voyageur qui n’ait pas été malade au Kirghizistan. Faute à la nourriture apparemment, les conditions sanitaires du stockage de la viande ce n’est pas vraiment ça. Notre petite astuce après quelque temps dans le pays sera d’aller au marché et de nous faire des pique-nique… comme ça, pas de viande ou de gras de mouton qui traine ! Et j’ai également trouvé des « manti » les raviolis vapeurs à la viande normale qui soient uniquement aux patates-oignons à Osh.

Il y a ceux qui ont souffert du mal d’altitude (moi j’ai eu quelques belles migraines au Tadjikistan… mais d’un côté on manquait tout le temps d’eau et il faut boire énormément en altitude !).

 

Transports

  • Si tu as le budget ou que tu voyages en groupe, n’hésites pas à prendre des taxis même pour de longues distances, cela reste abordable.
  • Si tu n’as pas de trop longues jambes et que tu aimes bien la pop russophone, les mashroutkas (mini-bus) peuvent être une expérience intéressante. Néanmoins elles sont très pratiques, et pas chères.
  • Le train il faut oublier il n’y a genre qu’une seule ligne qui va de Bichkek à Balykshy au bord du lac Issy Kul et apparemment ça met juste dix mille ans ou alors seulement pour aller en Ouzbékistan.
  • Le stop fonctionne super bien !

    « die beste oder nichts ». Our way to hitchhike! #mercedesforever #mercedes #lechti

    Une photo publiée par RORYYYY (@roryofroom) le

    Si les difficultés de communication sont parfois un peu frustrantes, avec quelques mots, des mimes et de la bonne volonté on s’en sort et on arrive quand même à bien se marrer. Pour arrêter une voiture, on tend le pouce, ou le bras. On précise bien « Avtostop, nyet dengui » (autostop, pas de sous) au conducteur. Ce à quoi on vous dira soit OK soit on vous laissera sur le bord de route. Je trouve que lorsque l’on fait du stop et que l’on le précise bien au début, il faut s’y tenir jusqu’au bout et ne pas donner d’argent, car cela « tue » la pratique en quelque sorte, le principe même de l’autostop est un « drop » désintéressé, permettant un échange culturel par exemple. Et je trouve cela plutôt écolo : de toutes façons le conducteur se rend d’un point A à un point B, donc s’il a de la place dans sa voiture et qu’il est de bonne humeur pourquoi ne pas en faire profiter des voyageurs ? (les locaux font pas mal de stop aussi, pour palier au manque de transports). Le fameux « Atkuda ? » demande où tu vas/d’où tu viens/quelle est ta nationalité, les trois réponses fonctionnent. Les camionneurs sont souvent très sympa et lorsque vous êtes en rade au bord de la route, ce sont souvent eux votre planche de salut ! Mais bon on n’a pas été en rade plus de 30 minutes, en général une fois sorti d’une agglomération il faut moins de 5 minutes pour que quelqu’un s’arrête !

Best autostop avec le chouette Talent :)

Best autostop avec le chouette Talent 🙂

 

Hygiène

J’ai été un peu déçue j’ai du me laver plus souvent que je ne le pensais !

Plus sérieusement les saunas kirghizes sont trop top (en tous cas en été) : ils font chauffer de l’eau dans une sorte de poêle à bois spécial, et dans la petite pièce du poêle vous pouvez mettre l’eau chaude dans un seau, mélanger avec un seau d’eau froide et faire votre petite affaire. Sinon on avait des douches chaudes à Bichkek, Osh et Kochkor (mention spéciale à la super douche de chez Jailoo). On trouve du dentifrice des mêmes marques que chez nous sauf que c’est écrit en russe. Par contre ne faites pas comme moi n’oubliez pas votre pince à épiler, on a mis un mois avant d’en trouver une ! (Si jamais, on dit « pincette »). Et une barbe on dit « Sacal », ça a en général beaucoup de succès.

 

Applications pour smartphones

Mes petites sauveuses. Pour info j’ai un Samsung Galaxy S3 sauvé deux fois de la mort par sa garantie et qui rame beaucoup.

Soviet military mapsSoviet Military Maps : on nous l’a beaucoup conseillé pour le trekking mais en fait la version gratuite ne permet pas d’avoir les cartes offline. Du coup je faisais plein de captures d’écran mais en fait beaucoup moins utile que :

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maps meMAPS ME : juste le must ! Gratuit, sur Android ET iphone, vous pouvez télécharger les cartes par pays offline, vous géolocaliser grâce au GPS intégré du téléphone (sans utiliser le réseau) et en plaçant des épingles sur votre carte vous pouvez voir à combien de kilomètres se situe le lieu de vous. Il est possible de télécharger chaque carte avec ou sans la possibilité d’itinéraire, moi je prends sans cela prend moins d’espace. Il y avait des villages qui n’avaient pas de noms (les fameux « Fix me ») mais par contre beaucoup de routes, de sentiers ainsi que parfois les guesthouses, stations essences, restos etc. c’est vraiment complet et pratique. Les fonds de cartes proviennent d’Open Street Maps donc vous pouvez vous même les enrichir sur internet.

english kyrgyz dictionaryEN-KY Dictionnary : (uniquement sur android apparemment). Dictionnaire offline anglais-kirghize. M’a été d’une grande utilité !! Même si peu complet (il manque pleins de mots essentiels genre « travail » – on dit « Ish » pour info), cela nous a tellement servi à maintes reprises. Les résultats sont écrits en cyrilliques mais vous allez vous y faire, ou si votre prononciation est trop piteuse montrez simplement le mot écrit à votre interlocuteur.

ub readerUB Reader : application pour les e-book et PDF, indispensable pour nous car nous n’avons pris que des versions numériques des guides classiques. On avait les chapitres Kirghizistan & Tadjikistan du Lonely Planet Asie Centrale (et un vieux guide papier indépendant aussi). C’est super pratique pour lire un peu partout de façon discrète, ça ne consomme pas de batterie et le fait de pouvoir placer des signets, utiliser les liens pour naviguer entre les pages et avoir la recherche de mots c’est juste trop bien. Le point négatif ce sont les cartes, mais pour y accéder plus facilement j’en ai fait des captures d’écran comme ça je pouvais également zoomer.

xe currencyXe Currency : le convertisseur de sous, pour avoir les équivalences en euros et dollars. Juste indispensable, surtout quand on est des génies des maths comme nous deux. Ne pas oublier d’actualiser les devises lorsque vous avez une connexion.

Remarques générales (et idiotes)

– Les voitures ont parfois le volant à gauche, parfois à droite… mais on roule à droite. Disons qu’il y en a qui doublent un peu à l’aveugle en toute impunité mais ils ont toujours l’air de s’en sortir. Beaucoup de voitures coréennes récentes et moins récentes allemandes (Mercedes, BMW). Et des ladas bien sur, mais moins de Lada Niva qu’au Tadjikistan (amour absolu pour ces voitures).

Une pub pour la sécurité routière. No comment.

Une pub pour la sécurité routière. No comment.

– Les gens ont TOUS leurs pare-brises fissurés, une certaine marque de boucheur de trous dans les pares brises qui nous casse les oreilles aurait du boulot ici. Souvent les compteurs de vitesse ne fonctionnent pas aussi.

– Tout le monde boit et aime le Koumys, même les gosses (c’est peu alcoolisé, environ 3% je crois).

Kumys, étape 1 : la traite

Kumys, étape 1 : la traite

– La vodka est moins chère que la bière. Il y en a des bonnes pour genre 3-4€ la bouteille, nous avons aimé les marques « Kirghizistan », bouteille en verre sablé-étiquette rouge, la « Winter » et la « Zero ». Nous en avons aussi acheté une avec un magnifique léopard des neiges dessiné sur la bouteille mais à boire c’était juste du pur éthanol. Les mirages du packaging.

– on n’achète pas de CD mais des clés USB avec de la musique déjà dessus pour brancher sur l’autoradio.

– pour faire avancer un cheval on ne claque pas la langue comme en France sinon il s’arrête mais on dit « Tcho Tcho ! » avec conviction.

– le cheval kirghize passe vraiment partout, faites lui confiance et ne tirez pas sur sa petite bouche délicate. Ma théorie est qu’ils ont subi un croisement génétique avec des chèvres à un moment.

– point mode : les chaussettes dans les claquettes. TOUT LE MONDE le fait. D’un côté on comprend vite le côté pratique : il faut se déchausser en entrant, et ça caille. La solution est toute trouvée !

Un beau chinese mix !

Un beau chinese mix !

 

Petit dictionnaire personnel de Kirghize

Mots écrits de façon « phonétique »

Salam : bonjour

Rarhmat : merci

Da : oui/ Nyet : non

Nyet russian : voilà

Kancha ? : combien

Avtostop : autostop

 

Ata : papa

Chong Ata : grand père

Kiz (kuuuz) : fille

Huille : maison

Ish : travail

 

Ouille : vache (pl. ouille lar)

Tolrpoc : veau (pl. tolrpoc tor)

Coye : mouton (pl. coille lar)

Echec : âne (pl. echec ter)

At : cheval (pl. At tar)

Koulun : poulain

It : chien

 

Sacal : barbe

Teech : dents

Teel : langue

Gousse : yeux

 

 

Pas suffisant comme vocabulaire

Pas suffisant comme vocabulaire

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