Anywhere

Kirghizistan : les eaux cristallines du lac Sary Chelek

By 16 septembre 2015 Carnets de Voyage, Kirghizistan

Après quelques jours de repos à Osh, de retour de notre road trip tajik, nous cherchons des choses intéressantes à découvrir dans le sud du pays. Bien entendu nous entendons parler du village d’Arslanbob et de sa fameuse forêt de noyers… mais c’est sur la page wikipédia de la ville de Jalal-Abad que je découvre l’existence du lac Sary Chelek, réputé pour ses eaux transparentes. Le guide en ligne Caravanistan nous donnera les infos pratiques pour nous y rendre.

Mercredi 19 aout : En route pour Sary Chelek

La gérante de notre guesthouse nous avait proposé de nous emmener tôt le matin prendre une mashroutka directe jusqu’au village Arkit, au pied de Sary Chelek, mais l’idée de passer 6h non-stop dans un minibus (et de se lever tôt) nous a un peu découragés. Nous décidons donc d’y aller par nos propres moyens, de mashroutka en mashroutka et en finissant en stop. Nous sommes bien arrivés à destination mais le trajet, bien qu’aux paysages jolis, ne fut pas agréable. Les mashroutkas restant des mashroutkas, bondées, avec leurs sièges ne laissant pas d’espace pour nos grandes pattes (aille les genoux) et aux hauts parleurs hurlant sans cesse les mêmes les hymnes pop kirghizes ou russes à un niveau sonore hors de l’entendement (j’avais oublié que j’avais emmené des boules kies, pas maline la rory).

Arrivés en fin de journée à la petite ville minière de Tash Kumir, nous commençons à faire du stop. Très vite, un monsieur en 4×4 nous prend mais traverse tout doucement la ville, essaye de discuter avec nous en kirghize/russe, appelle un de ses amis qui parle anglais, fait une pause pour donner un truc qu’il a dans le coffre à un riverain, prend un autre mec dans la voiture, rappelle son pote qui parle anglais pour nous le passer. En fait il ne va pas à Arkit mais veut bien faire taxi. « Avtostop/Nyet dengui » on avait dit. Il nous dépose donc à l’arrêt de mashroutka à la sortie de la ville, dans la bonne direction. Nous nous retrouvons là avec un vieux monsieur rieur. On parvient à lui demander quand est la prochaine mashroutka et il nous répond demain matin.

On reprend donc notre autostop. Une voiture s’arrête et nous prend. On discute un peu avec la passagère à l’arrière, elle a été au marché et rentre chez elle pas loin d’Arkit, et est prof de quelque chose, elle a aussi une Turbaza (camp de vacances sovietique). Elle nous apprend de nouveaux mots de kirghize et la façon de mettre les mots au pluriel. On progresse ! On sait désormais qu’une vache c’est « ouille » et que plusieurs vaches c’est « ouille lar ». Arrivant de nuit non loin d’Arkit, ils s’arrêtent et appellent un de leurs amis guides qui parle un peu anglais. Nous attendons qu’il arrive et il s’avère que le mec qui nous a pris en stop n’est rien d’autre qu’un taxi et nous demande combien on veut mettre dans le trajet que l’on vient de faire. La poisse. Epuisés (je m’endors debout) on leur donne bien trop (pour dire qu’en plus on a roulé à 40 km/h tout le long, le mec devait économiser du benzine (carburant) ce n’est pas possible). Et nous allons dormir dans la turbaza déserte de notre voisine de voiture. Heureusement là, ce n’est pas cher du tout ! (200 KGS/personne soit 2,60€). Ses filles nous préparent deux lits propres dans une des cabanes de la Turbaza, isolée dans la forêt à la lueur de leurs téléphones portable car la lumière ne fonctionne pas. Et nous nous glissons dans les draps les plus doux que je n’ai jamais eu.

Jeudi 20 aout : Arkit village

Au réveil, nous découvrons les lieux : ce camps de vacances soviétique défraichi et désert, c’est original !

DSCF5128
DSCF5132
DSCF5134

Après avoir fait un peu de couture et rempli les bouteilles d’eau nous redescendons sur la route principale pour faire du stop jusqu’à Arkit. Au bout de 2 mn, un véhicule arrive et nous prend. C’est une famille Kirghize, le papi barbe et couvre chef musulman conduit à côté de son petit fils, volant à droite. Au Kirghizistan nous avons pris autant de voiture avec le volant à droite qu’à gauche, mais l’on conduit à droite ici. Et après nous allons en Inde où l’on conduit à gauche avec le volant à droite. Je vais m’en sortir ! Nous sommes derrière avec la mamie, et ça sent fort le gras de mouton. Ils nous déposent devant un bâtiment d’allure soviétique d’où une dame finit par sortir après que j’en ai fait 2 fois le tour. Voyant que nous ne parlons pas russe, elle appelle unz villageoise parlant anglais et ayant un homestay : il s’agit de Sabira.

Celle-ci vient nous chercher et nous emmène dans son homestay et nous dit de nous installer. Nous sommes pressés d’aller au lac, et partons vite faire des commissions dans le magasin du village. Evidemment, il n’y a pas grand chose mais nous trouvons du pain, quelques légumes, des gâteaux périmés et un saucisson halal. De retour chez Sabira celle-ci nous dit que l’entrée du parc naturel ferme à 14h. La chaleur est assommante et elle nous prépare du thé avec de la (déliciosa) confiture. Après cet encas nous n’avons plus trop le courage  de gravir les 17 kilomètres pour monter au lac. Je faire ma lessive à la rivière au fond du jardin et le soir Sabira tue un poulet pour nous (on a essayé de l’en dissuader sans succès), on dinera et discutera avec elle, qui a appris l’anglais à l’université quand elle était jeune. Qu’il est bon de pouvoir converser avec un habitant, ils sont si peu à parler anglais (et nous ne parlons pas russe !)

Le poulailler : les poules grimpent au prunier via une échelle pour la nuit. pour le moins surprenant !

Le poulailler : les poules grimpent au prunier via une échelle pour la nuit. pour le moins surprenant !

La vue depuis le jardin

La vue depuis le jardin

DSCF5159

Les arbres sont chargés de kilos de prunes... pas encore mures malheureusement !

Les arbres sont chargés de kilos de prunes… pas encore mures malheureusement !

Vendredi 21 aout : Sary Chelek

Nous nous levons tôt pour partir à l’assaut de la montagne avec nos provisions, tente et duvets. Finalement, avant même d’attendre l’entrée du park nous serons pris en stop par la camionnette d’un guide de montagne bosniaque allant chercher ses touristes israéliens au lac. Ils prennent encore deux russes de Bishkek sur la route. Nous croisons plein de camions surchargés de foin ce qui rend l’ascension difficile. Nous finissons par arriver au lac de bon matin. Il y a un parking (en terre hein), une maisonnette, un petit bâteau à moteur. Pas très « réserve naurelle » tout ça (en plus des gens qui y font les foins). Un peu déçus par cette découverte, nous nous congédions de nos russophones et partons sur le petit chemin partant à droite du lac, plus calme.

DSCF5161

DSCF5165

La balade est très sympa et nous trouvons un petit coin de paradis où nous nous baignons et passons la matinée.

DSCF5172

DSCF5192

DSCF5186

DSCF5197

DSCF5198

DSCF5220

DSCF5219

DSCF5221

Au fur et mesure de la journée, les visiteurs ont afflué au lac et on entend de l’autre bout du lac le brouhaha des baigneurs (apparemment également arrosés de vodka), les aller-retour du bateau à moteur sur le lac… on peut trouver plus calme comme atmosphère. Cela n’enlève en rien à la magnificence du lac, mais nous décidons de ne pas camper ici, et de rentrer à pied dans l’après-midi à Arkit. (En plus le pain acheté la veille a moisi, ce qui n’arrange pas la chose). Nous marchons quelques kilomètres quand un pick-up nous dit de grimper. On essaye de lui expliquer que nous aimerions bien descendre à pied mais vu notre niveau de russe/kirghize on a pas du être convainquant car il insiste, on finit donc par embarquer dans la remorque et manger de la poussière et des bosses ! Le conducteur descend à toute vitesse on arrive donc à Arkit en un temps record. Nous passons donc la fin de l’après-midi à barboter dans la rivière et manger de la confiture.

DSCF5229

Et hop, dans le pick upDSCF5245 Un des petits lacs autour de Sary ChelekDSCF5240

DSCF5235 Les foins (« Tchop » en kirghize)DSCF5234

Samedi 22 aout : tempête sur Arkit

Ce matin nous nous rendons compte que deux tentes ont poussé dans le jardin pendant la nuit ! Il s’agit d’un groupe de tchèques qui compte aussi aller au lac, mais vu la météo menaçante et le fait qu’ils soient tous plus ou moins malades (la cuisine/l’eau/le Koumys -alcool local des bergers à base de lait de jument fermenté- ? Tous les touristes que nous avons croisés au Kirghizistan/Tajikistan ont été malades au moins une fois pendant leur séjour ! Moi ça sera après la viande de yak Tajike et plus tard à cause d’un excès d’Arak). Nous soignons donc cela de bon matin après le petit déjeuner par une dégustation de vodka locale ! Nous ne saurons pas si cela aura été efficace en tous cas nous sommes bien guilleret pour le déjeuner à base de patates du jardin. C’est à ce moment qu’un cycliste britannique vivant en Autriche fait son apparition. Après ce bon repas nous allons tous faire la sieste et lorsque nous émergeons pour nous retrouver sur la table jardin le temps se fait de plus en plus menaçant. Nous voyons des nappes grise obscurcir les montagnes et bientôt un rideau de pluie se déverse sur le jardin. A l’abri sous le toit de tôle, nous entendons des bruits métalliques : cette fois il tombe de gros grêlons bien glacés. Nos comparses tchèques ont décidément bien fait de ne pas partir au lac aujourd’hui. Une fois le calme retrouvé nous partons nous balader dans le joli village. Evidemment, la lumière est magnifique, arc en ciel etc… et bien sur je n’avais pris aucun appareil photo, grosse maligne que je suis.

DSCF5259

DSCF5249

DSCF5258

DSCF5264

Le lendemain nous nous lèverons aux aurores pour rejoindre notre prochaine destination : Arslanbob petit village de montagne et sa fameuse forêt de noyers !

You Might Also Like

8 Comments

  • Reply Martine Pérot 16 septembre 2015 at 9 h 08 min

    Vu de Saint-Denis, ça fait rêver ! Profitez bien !

    • Reply le barbu 17 septembre 2015 at 16 h 28 min

      Merci Martine c’est sympathique ! Oui, on profite ! On démarre le bénévolat demain dans le nord de l’Inde. Bonjour à Saint-Denis 🙂

  • Reply max 16 septembre 2015 at 16 h 19 min

    Ca fait rêver… J’ai trouvé ton article sur hellocoton et je comprends pourquoi il a été sélectionné dans les articles voyage. C’est superbe !

  • Reply Nathalie CookieetAttila 16 septembre 2015 at 18 h 56 min

    Kyrgyzstan, Kazakhstan, Uzbekistan, ce sont des pays qui me donnent envie depuis que j’ai vu un reportage sur TF1 qui suivait des retraités qui traversaient ces pays en motor home… Ça m’a inspiré! Ces photos aussi m’inspirent! C’est superbe! 🙂

  • Reply Estelle - Curiosity Escapes 16 septembre 2015 at 21 h 04 min

    C’est super de lire tes récits. Bon ça à l’air galère de se faire comprendre et de trouver des transports mais quelle débrouillardise et quelle expérience.

  • Reply cyn-travels 17 septembre 2015 at 11 h 26 min

    Ouah magnifique ! Ce n’est pas un pays dont on entend beaucoup parler, cela me donne envie pour mes prochains périples d’aller voir ce coin la du monde! 🙂 Merci pour ce bel article

  • Reply vagabondanse 21 septembre 2015 at 3 h 18 min

    Ca y est, de retour de voyage, je retrouve avec plaisir tes (vos) aventures et refait mon retard 🙂 Quelles sont belles toutes ces rencontres (bon, si on oublie cette arnaque de taxi! mouarf, la mauvaise surprise et tjs au bon moment, quand t’es bien tanné de ta journée!). C’est drôle, en lisant le fait que très peu parlent anglais et vous nullement russe, ca me faisait penser à Cuba, c’est le même sentiment que j’ai eu. Bon en revanche, la vodka de bon matin…ca doit décaper ^^.
    Mention spéciale pour ce lac juste fou *_* et un énorme coup de coeur pour les 3 dernières photos de l’orage…les teintes et l’ambiance qui s’en dégagent sont sublimes <3

  • Reply Kirghizistan : Arslanbob et son apaisante forêt de noyers - AnywhereAnywhere 26 septembre 2015 at 20 h 04 min

    […] nos quelques jours à la découverte du lac Sary Chelek, nous restons au sud du Kirghizistan pour visiter le village de montagne d’Arslanbob, connu […]

Laisser un commentaire

%d blogueurs aiment cette page :