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Indonésie : sur les cîmes du Gunung Rinjani

By 1 avril 2014 Indonésie, Photographie argentique, Voyage

Nous y voilà ! Après notre Lombok express en Bémo, nous voici au pied du Gunung Rinjani, le volcan/montagne/grand truc qui dépasse de l’île. C’est un passage obligé pour tout bon explorateur de Lombok. A Kuta,  Martin & Tali nous parlaient de la difficulté d’une telle ascension (d’ouïe-dire). Evidemment, en bonne montagnarde que je suis, je leur répliquais mon arrogante réplique « mais peuh! j’ai fait mes premiers 2 000m de dénivelée quand j’avais 6 ans, ce n’est pas un volcan de 3 726m d’altitude qui va me faire peur! Je vous le monte en tong, sans soucis ». C’est juste le plus deuxième plus élevé d’Indonésie, l’île aux 150 volcans.

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Pour preuve, me voici en haut d’une montagne pyrénéenne, avec ma maman et mes deux soeurs (l’une d’elles triche, cela saute aux yeux).

Mais mon brave barbu n’était pas emballé par l’idée de suer à flanc de montagne tout en fournissant un effort, rêvant sans relâche de plages paradisiaques où il pourrait jouer à la pêche. Nous décidâmes donc d’uniquement visiter uniquement les cascades à flanc de falaise, et profiter du bon air de la montagne avant d’entamer la dernière partie du voyage. 

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Un petit bain dans l’eau pure -mais glaciale- de la montagne, avant de se faire encercler par les singes (et de flipper, un peu)

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Sur le chemin vers la deuxième cascade, il faut suivre des sortes de viaducs, y compris sur les ponts. Vous voyez l’eau de la rivière d’en dessous ? Eh ben c’est bas.

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Photo: Eti - Camera: Vivitar 35EE

Photo: Eti – Camera: Vivitar 35EE

« Bonjour c’est bucolique par ici! »

Photo: Eti - Camera: Vivitar 35EE

Photo: Eti – Camera: Vivitar 35EE

 

08Cet être humain nu sert uniquement à illustrer la taille de cette cascade. Mon appareil photo n’est pas tropicalisé mais il résisté courageusement à la brume environnante. Rien ne vaut un petit clin d’oeil Ushaïa nature à poil sous une cascade de 35 m de haut !

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Nous quittons les cascades à la tombée de la nuit et finissons notre marche dans le noir et les bruits de jungle. Pas démontés pour autant, nous décidons de suivre la route qui mêne au départ du trek pour le volcan. On y croise un couple redescendant de 3 jours de trek, épuisé. Cela me donne encore plus envie de moi aussi, allez jeter un oeil là haut, et me mesurer à la montage ! Sur la route vers notre chambre, nous mangeons dans un boui-boui où un  sympathique couple de Belges nous confient que comme nous, ils hésitaient à faire l’ascension… mais se sont greffés à un groupe finalement, et partent le lendemain matin.

Le lendemain matin, le gecko énorme qui squatte notre salle de bain et l’atmosphère du village, entièrement dédié au trek, nous convainquent. Why not coconut?  Lors du petit dej’, on demande naïvement à notre hôte si nous aussi, on peut grimper sur le volcan. Celui-ci nous demande une heure pour rassembler le matériel et engager un guide, et hop, 9:00am : c’est parti, comme en 40. Nous ne feront qu’un trek de deux jours, car le troisième jour, c’est la fête de L’Aïd (la fin du Ramadan), ainsi guides et porteurs veulent pouvoir profiter de leur famille. (et nous ça nous arrange bien, finalement).

Nous voici donc partis. Ici, une portion du chemin

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Au bout de quelques heures de marche… ou plutôt d’escalade de racines en ligne droite, voyez le chti qui n’a escaladé que des terrils dans sa vie. Et voyez ce guide rutilant. (il a un clope a la main et un sac bien lourd, je précise!).

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Au premier camp de base, nous nous asseyons un instant pour souffler. Alors que je discute avec une dynamique senior (quel mot affreux) et vois une nana qui visiblement souffre énormément en descendant la piste. Evidemment je rigole comme une baleine… puis je la reconnais: c’est Tali ! Martin ne tarde pas à la rejoindre en trottinant. On se congratule, il rigolent de nous voir là (Etienne avait juré ne pas escalader ce volcan), et Martin me félicite d’avoir tenu mon défi. Eh oui, après 20 mn de marche avec mes vans, je les ai troquées contre mes flip-flops, bien plus confortables. Sus aux chaussures de marche qui ont fortement ampoulé les pieds de Tali. On se redis au-revoir pour la troisième fois depuis le début du voyage, et c’est reparti.

Petite réflexion : moi, l’enfant des Pyrénées, suis tout de même intriguée par le fait qu’ils n’aient pas fait de chemins en LACETS, c’est à dire pas tout droit comme un escalier de racines dans la montagne. Cela reste encore aujourd’hui un mystère pour moi, mais peu importe.

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Lors de notre pause déjeuner à base de mie goreng (nouilles sautées aux légumes) et bananes, on se fait un petit pote.

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La suite de la montée se fait dans un brouillard qui nappe la montagne en quelques minutes et lui donne une atmosphère étrange…

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On commence à arriver à la dernière partie de l’ascension du jour, jusqu’au « rim »  la cime du gros volcan. La végétation commence à se raréfier avec l’altitude, et le paysage change progressivement.

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Après avoir salué ce singe gris, nous entamons la dernière partie de la montée, sur un chemin poussiéreux et glissant, où l’on peut seulement s’accrocher à des brindilles d’herbes. Je fais donc cette partie pieds nus, pour une meilleure adhérence, avant d’attaquer la partie « rochers » en mode petit chamois (on y croit). Les derniers mètres sont une torture.

Et là… le voici. Le petit volcan qui était sorti du gros. Et ce cratère massif, rempli d’un lac aux eaux turquoises. Mais n’oublions pas que dernière éruption a eu lieu en 2010: cette montage n’est pas si endormie que ça… 

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Les nuages commencent à se serrer aux flancs du volcan, nous donnant l’impression d’être hors du monde.

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Puis le soleil commence à se coucher, nous offrant un spectacle grandiose.F1000027

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Avant que les étoiles s’y mettent aussi… me permettant de m’émerveiller avant la nuit la plus pénible de mon existence (hahahahaha, je peux rire maintenant).2013-08-06 18.53.27

Le lendemain, le soleil tarde à se lever. Il fait très très frisquet. Nous retournons à la cime afin de profiter du spectacle et trouver le soleil au plus vite pour se réchauffer.

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Oui on a l’air malins. (mais on a bien rigolé avec nos belges)F1000023

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Un bon Kopi Lombok, un banana pankake (oui le jeune porteur nous cuisine des bananas pankakes, même ici), et c’est parti pour la partie la plus difficile : la descente. Le guide nous a confié aimer son travail, qui lui permet de subvenir aux besoins de sa famille pour le reste de l’année, car « hors-saison », pendant les pluies, il travaille dans les champs où il cultive le riz pour un salaire de misère. Même si j’étais un peu gênée par le fait d’employer des gens pour porter notre nourriture et couchage, ses paroles et la difficulté de l’ascension m’ont vite fait oublier ces remords….F1000015

La montagne, grandiose qui déroules les pans de sa verte robe sous nos yeux…F1000014

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Enfin arrivés en bas, et avoir dévalé la montagne comme un cabri, je découvre ma douleur… sur le plat. Bonjour les courbatures de malade. Heureusement, je me fais rapidement un petit ami pour oublier tout ça. Etienne, lui, rumine son roulé boulé sur plusieurs mètres qui lui a fait avaler la poussière. (tongs 1, Adidas 0).

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(cette photo m’est peu flatteuse, mais j’aimerai rendre hommage à ce chiot qui m’a fait oublier mes courbatures le temps d’un jeu avec une chaussette.)

à ce moment là, on décide qu’il est tant d’arrêter les acrobaties, et d’aller mourir sur une plage le temps que ces courbatures passent (elles mettrons 3 jours pour moi). Après avoir dit au revoir à notre guide et notre cher porteur, le patron de la chambre qui nous a arrangé le trek nous amène au port de Banksal, où nous prendrons un bateau public pour les îles Gili. (vous pouvez négocier pour inclure le transport jusqu’au port dans le forfait du trek, car sinon c’est un peu la galère pour partir de Senaru)

Mais avant de vous quitter, la PREUVE que j’ai bien affronté ce volcan en tongs, au même régime que les locaux.

(attention, pieds dégueus alert!)

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Prochain épisode : sable blanc, poulets et tortue

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9 Comments

  • Reply tiphaine 1 avril 2014 at 14 h 45 min

    wow !!

  • Reply Amelie - Voyagista 2 avril 2014 at 6 h 41 min

    Super récit, c’est une rando (étant montagnarde moi même) que je veux faire depuis longtemps.. mais vu l’age des enfants on va attendre encore un peu!

    • Reply Rory 2 avril 2014 at 12 h 05 min

      Merci beaucoup 🙂
      Il y avait quelques enfants, mais qui avait plus de 10 ans je pense… mais à mon avis il faut qu’ils aient l’habitude de la montagne pour une telle ascension !

  • Reply Le temps s’est arrêté sur l’île de Gili Meno | Anywhere 25 octobre 2014 at 23 h 22 min

    […] était le parfait endroit pour nous remettre de nos courbatures de montagnards. Après notre ascension du volcan Rinjani, il m’a littéralement fallu trois jours avant que ceux-ci ne s’estompent, à grands […]

  • Reply Le temps s'est arrêté sur l'île de Gili Meno - AnywhereAnywhere 20 novembre 2014 at 10 h 25 min

    […] était le parfait endroit pour nous remettre de nos courbatures de montagnards. Après notre ascension du volcan Rinjani, il m’a littéralement fallu trois jours avant que ceux-ci ne s’estompent, à grands […]

  • Reply charline 22 avril 2015 at 10 h 14 min

    Rory, tu me suis pour la Kirghizie et moi pour le Rinjani! je m’envole dans 2 jours pour l’indonésie et l’ascension du volcan est planifiée dans 2 semaines 1/2. La lecture de ton aventure me glace un peu, on ne fait que me prévenir mais je crois bien qu’il y a de bonnes raisons. Je vais souffrir donc.

    • Reply Rory 22 avril 2015 at 10 h 19 min

      Ah c’est marrant ça ! Après si tu es en forme et entrainée sur les montagnes Kirghizes ça devrait aller ! Le mieux est de faire l’ascension en trois jours. Nous l’avons fait en deux jours, donc on est monté là où les autres descendent. Je pense que la montée est moins rude de l’autre côté… et après, je ne peux que te conseiller le repos sur Gili Meno 😉

  • Reply L'immense lac Song Kol (et la grimpette pour y accéder) - AnywhereAnywhere 28 septembre 2015 at 0 h 03 min

    […] par la gauche pour éviter de grimper tout droit mais décidément les lacets ici non plus ils ne connaissent pas et descendons vers la première yourte. Nous y trouvons une petite mamie qui fait de la couture […]

  • Reply Halomi Trekker 23 septembre 2016 at 11 h 27 min

    wow, cette tres bon post guys!

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