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Milos, l’île volcan aux milles couleurs : un voyage dans les Cyclades

By 15 avril 2014 Grèce, Photographie argentique, Voyage

A Athènes, nous étions allés chercher nos tickets de ferry au port du Pirée la veille d’embarquer pour l’île de Milos. Le soir même, on profite largement de la soirée dans le quartier d’Exarchia, avant de se perdre et finir par rentrer bras dessus-dessous en chantant la pimpolaise. Nous avions prévu de nous lever à 6h du matin pour partir à 7h de l’hostel, prendre le métro jusqu’au Pirée (depuis Athènes, prévoir au minimum 25mn de trajet + la marche sur le Pirée : c’est très vaste), avoir le temps de prendre un petit dej’ et embarquer tranquillement. Vous vous en doutez, cela ne s’est pas passé comme ça. Ma folle aisance avec les heures/jours/minutes/chiffres en général m’a fait régler le réveil à la bonne heure… mais le jour d’après !

C’est donc vers 7h que le Barbu me réveille en sursaut : Hein, où suis-je, aille ma tête, on avait pas un truc à faire, non pas mes magazines à la poubelle, où est ma brosse à dent, vite un taxi, quoi des embouteillages, ah vous êtes un as du volant… pour enfin sauter dans le ferry au moment où la dernière voiture embarquait. Autrement dit, on a eu chaud… mais ça ne faisait que commencer, nous étions partis pour 8 heures de voyage sur le pont d’un énorme bateau en ferraille surpeuplé, sous le cagnard, sans eau ni monnaie 😀

Arrivée à Milos

Nous voici donc à flots pour Milos, surnommée « l’île aux couleurs » de par ses nombreuses roches volcaniques. C’est une île assez grande (151km²), située dans la mer Egée. Elle a la forme d’un fer à cheval, dont la partie Nord est la plus habitée, la partie Est exploitée pour ses minerais et le bras Sud-Est est une montagne habitée seulement par la vipère endémique de l’île, et praticable seulement quand la température est suffisamment clémente pour les marcheurs (c’est à dire pas au mois d’août).

MilosIl parait que ce rocher a une forme d’ours, mais ce n’est pas criant de vérité sur cette photo…

Milos klimaLe village de Klima et ses maisons de pêcheurs apparaissent lors de l’approche du port par la baie en fer à cheval

L’île comporte sept villages principaux :

  • Le port principal est Adamas, à l’intérieur du fer à cheval, qui accueille les ferrys, donc le moins charmant;
  • La capitale de l’île : la perchée Plaka, où il  faudra grimper dans les ruelles enchevêtrées entre les blanches maisonnettes pour apprécier une vue sur toute l’île;
  • Sur la route de Klima, en descendant vers la mer, le village de Tripiti qui est aussi trimignion;
  • Les maisonnettes de pêcheurs de Klima, qui sont en fait des garages à bateau réputés pour leurs portes colorées que les familles ont aménagés en petites maisons de vacances les pieds dans l’eau…
  • Pollonia, à la pointe nord est de l’île, un petit port de pêche où on se la coule douce, ou les chats attendent le retour des bateaux alors que le pick-up arrive avec sa benne remplie de légumes et fruits cueillis le matin même par les paysans des alentours.
  • Il y a également deux villages aux noms imprononçables au centre de l’île, où l’on ne fait que passer.

Voyageant avec pour seuls compagnons nos sac à dos et pour lit douillet les plages, nous comprenons très vite que le nerf de la guerre va être de louer un scooter, et surprise : nous avions occulté cette ligne du guide qui dit qu’il faut absolument son permis B pour louer des scooters dans les Cyclades. Or nous ne sommes pas pourvus de ce petit papier rose : l’une n’a toujours pas l’autorisation de conduire des automobiles, l’autre se l’est chiper par la policenationalevospapierssoufflezmoilàdedans.

J’envoie donc le Barbu négocier avec tous les loueurs d’Adamas, avant de commencer à désespérer. Ayant passé la journée à ruminer et chercher des solutions dans le village en mâchonnant des olives, il commence à faire sombre lorsque l’on croise deux français à un arrêt de bus. Après leur avoir expliqué l’objet de notre malheur, le garçon -qui LUI à son permis- accepte de louer un scooter pour nous pour deux jours. Sauvés !

Le lundi même, je recevrai un scan du permis de ma moman de qualité pixélisée : cette feuille A4 en noir et blanc avec un numéro de permis sera notre précieux sésame pour nous dépanner le reste du voyage…

En route pour SarakinikoMilos

Nous voici donc partis avec notre chouette scooter bleu débridé (youhooo) au coucher du soleil pour la plage aux rochers d’un blanc immaculé de Sarrakiniko. On a l’impression de marcher sur la lune. On va donc dormir sur la lune. Je dépatouille donc une salade grecque avec quelques tomates, poivron, oignon, une sardine à l’huile d’olive (pour avoir de l’huile d’olive, LE bon plan salade grecque à l’arrache), des olives et de la fêta fraîche les fesses dans l’eau. Comme il faisait nuit, j’ai eu la bonne idée de frotter mon postérieur à de la mousse qui poussait dans l’eau, et fait une super réaction, du genre ça-te-pique-la-fesse-comme-une-méduse… mais la salade nocturne était bonne !

Et le premier réveil sur une île grecque à la belle étoile vaut plus que tous les hôtels du monde :

MilosLa vue du lit aux aurores, avec ma superbe parure décathlon à carreaux

MilosLever de soleil sur l’île de Kimolos, au nord-est de Milos

Milos papafrangasSarrakiniko, de jour…

Nous voici donc repartis de bon matin, le museau frais au vent, pour aller prendre un petit dej’ à Pollonia, le village de pêcheurs au bout de la route du nord-est, et bien sûr tenter de piquer une tête à Papafrangas

Milos scooterLe pantalon de pyjama, une tenue seyante pour conduire un véhicule motorisé à deux roues

Papafrangas

Après notre copieux petit déjeuner (jus d’orange frais, pâtisseries et café filtre -le café grec est pas tip top-), direction la fameuse Papafrangas, cette langue de mer qui va caresser les roches calcaires. Ce lieu est un secret de Polichinelle mais si l’on s’y rend au réveil on peut avoir la chance de barboter dans cette piscine olympique des plus charmantes sans y trouver de voisins.

papfrangas Milos

Milos

Restaurant Tarantella près de Gerontas

Le Tarantella est un peu devenu notre QG pendant notre semaine à Milos : il est dans un peu retiré, au calme et avec une vue splendide. Ce restaurant sert également une succulente cuisine, allant de la salade grecque à la délicieuse moussaka… sans oublier l’accueil et la bonhomie du patron !

MilosLa vue depuis la terrasse du restaurantF1010002Des petits chipeurs de restes

Un petit déjeuner sur les hauteurs de Plaka

Comme nous dormions sur les plages toutes les nuits, il nous fallait bien trouver un moyen de nous nourrir au petit matin (nous nous levions avec le soleil, vers 6-7h du matin). Nous décidions d’aller jeter un oeil au village de Plaka, dans la partie nord-ouest de l’île, perché en haut d’une colline. Après avoir grimpé ses sinueuses rues, nous nous sommes jetés sur la terrasse d’une pâtisserie ouverte. Les pâtisseries grecques (tout comme leur café), se fait à l’Oriental. Si l’on étouffe dans le marc de l’un, c’est dans le sucre de l’autre que l’on se rassasiera plus que de raison…

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MilosLa vue depuis la terrasse de l’église de Plaka

Une nuit à Gerontas

Alors que nous avons pas mal exploré toutes les plages de Milos (sur les conseils d’une habitante que nous avions rencontrée dans le ferry Athènes/Milos), une attire notre attention : la plage de Gerontas, enfoncée loin au sud-ouest de l’île, au pied de la montagne. Elle est connue pour son arche en rocher représentée sur les cartes postales et son sable gris… pour y accéder, il faut suivre une piste caillouteuse et escarpée jusqu’à arriver à la première mine. Là, vous devez vous garer et descendre un petit sentier menant à la plage pendant une dizaine de minutes. Mais elle en vaut la peine!

MilosGerontas se trouve au pied de la montagne, que l’on voit ici au loinMilosMilosLa piste qui mène à Gérontas, ses cailloux, son calme absolu le soir, et ses chèvres qui gambadent partout ! 🙂MilosJuste la beauté de Milos.Milos Gerontas

Nous finissons par trouver l’endroit et y descendre avec nos duvets et de quoi préparer une bonne salade grecque (avec un peu de rosé, rafraîchi dans l’eau).

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milosMilos Gerontas

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Milos GerontasNous quittons cet endroit reculé et splendide après une petite baignade matinale, à nager entre les rochers, explorer les caves naturelles creusées dans la falaise, et s’extasier devant la clarté de l’eau.

MilosLa montagne se dresse au dessus de nous

La mine de cuivre abandonnée

L’habitante de Milos nous avait également parlé d’une mine de souffre abandonnée, elle aussi retirée des villages et abritant une plage. Intrigués, nous décidons de nous y rendre. C’est au prix d’une piste un peu dangereuse pour notre équipée (des routes au bord du vide, caillouteuses, poussiéreuses et glissantes) que nous finissons par trouver cet étrange lieu. Les mines de Paliomera étaient exploitées par une compagnie publique entre 1890 et 1905 avant de s’arrêter à cause de la concurrence des Etats-Unis. C’est finalement dans les années 30 que les bâtiments que l’on peut observer actuellement on été construits car l’activité de minage de souffre fut reprise. La mine, aussi appelée Theiorycheia (Θειωρυχεία) a alors fonctionné jusque dans les années 60, avant de s’arrêter définitivement en 1978.

Milos Paliomera

Milos Paliomera

Milos Paliomera

Nous avions prévu de dormir ici (vu la difficulté de l’accès et l’heure, on se voyait mal faire autrement) mais finalement ce lieu, avec la nuit qui tombait, le fait qu’il ne soit pas isolé du vent et que les baraquement abandonnés des ouvriers avaient encore des dortoir avec des restes de meubles… c’était un peu creepy. On a fini par se « sauver » de nuit, en manœuvrant notre scooter dans les côtes de cette piste chaotique… je peux vous dire qu’après une vingtaine de minutes dans le noir et la poussière, on était heureux d’apercevoir au loin la lumière d’un village. Nous avons donc roulé à toute blinde vers le Tarantella, pour se remettre de nos émotions, et dormir dans la petite crique sous la falaise sur laquelle est perchée le restaurant.

Milos PaliomeraLa plage de Paliomera le soir, avec l’île de Kimolos en toile de fond

Kleftiko et les pirates

Une des choses à voir à Milos, c’est le site de Kleftiko, classé Natura 2000. Le site est accessible uniquement depuis la mer : il s’agit de falaises blanches allant de 15 à 30 mètres de hauteur, se jetant dans des eaux d’une turquoisité à toute épreuve (le sable blanc  y est pour quelque chose). Ce lieu à part était en fait un planque de corsaires, qui auraient caché des trésors dans ses caves abritées… de quoi en faire rêver plus d’un ! D’ailleurs le nom du lieu signifie lui même « repaire de voleurs ». Il serait possible d’y accéder en bateau depuis Adamas, mais nous sommes partis directement depuis le sud de l’île, à Kypos : il y a une taverne (la Tavera), où vous pourrez embarquer sur le bateau du sympathique capitaine pour une demi-journée. Il marquera une pause à Gerontas afin de pouvoir faire du snorkeling ainsi qu’à Kelftiko pour se baigner et sauter/plonger depuis le bateau/les rochers…

chaton-timeInstant chaton avant le départ.Milos kleftiko

Milos kleftikoOn longe les côtes en bâteau, révelant des surprises à chaque nouvelle baieMilos kleftiko

Nous voici à Kleftiko et ses mythiques caves, que l’on explorera à la nageMilos kleftiko

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F1000007Quand je vous parlais de turquoisitéMilos kleftiko

Le petit port de Pollonia

Retour sur terre a présent, pour clore notre petit tour de Milos, je vous emmène dans le charmant port de Pollonia, à la pointe nord-est de l’île. Le  port regarde sa voisine l’île de Kimolos vers laquelle on peut accéder en ferry. C’est un charmant petit village avec le bord du port animé par de multiples restaurants, mais qui reste à taille humaine. D’ailleurs beaucoup de familles se logent ici lors de leur séjour à Milos. Vous pourrez apprécier le spectacle des chats, postés sur le port attendant le retour des pêcheurs et leurs cageots chargés de poisson, mais aussi des agriculteurs qui viennent vendre leur cueillette le matin, à même l’arrière du pick-up. Et pourquoi pas faire un petit brin de causette avec les locaux dans le café du coin.

Milos polloniaLes petites barques, et l’île de Kimolos au fondMilos

MilosLe lever du soleil, merveilleux ce matin làbernard l'hermiteLe matin, en marchant sur la plage en attendant que le barbu se réveille je découvre… cet énorme bernard l’hermite !bernard l'hermite

Après cinq jours fantastiques, on avait l’impression que nos vacances étaient finies, qu’on en avait suffisamment pris les yeux… mais il nous restait encore deux semaines ! Nous avons donc repris le ferry, direction le nord, à l’île de Sifnos.

Milos AdamasLa place du village d’Adamas

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