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Cavalier des steppes

Cavaliers au long cours

By 3 février 2015 Asie Centrale, Daily Life, Inspiration, Kirghizistan

Dans mon article sur les aventuriers, je vous avais évoqué deux livres que je venais d’acheter :

  • « La chevauchée des steppes : 3000 kms à cheval à travers l’Asie centrale » de Priscilla TELMON et Sylvain TESSON, ainsi que
  • « Cavalier des Steppes, à travers les montagnes d’Asie Centrale » de Nicolas DUCRET.

Les deux premiers ont voyagé entre l’été et l’hiver 1999 et le second quasiment dix années plus tard, en 2007. Ils parcourent chacun environ 3 000 km sur leurs chevaux, entres steppes et montagnes d’Asie centrale. J’ai choisi de vous présenter les deux livres avec un résumé (un peu exhaustifs, mais je pense que c’est vraiment important pour saisir l’idée des livres) ainsi qu’une citation de mon choix, puis des photographies, avant de vous donner mon avis. Et pour terminer, je vous présente deux portraits de voyageurs à cheval : en France… et également en Asie Centrale.

Le pitch de La chevauchée des steppes:

La chevauchée des steppes

Partis du Kazakhstan sur les routes de la soie, avec un étalon et deux hongres, Priscilla Telmon et Sylvain Tesson, à vingt-trois et vingt-sept ans, ont affronté, durant six mois, trois mille kilomètres de steppes, de montagnes et de désert : vallées arides du Tadjikistan, oasis de Samarkand et de Boukhara, Sables rouges d’Ouzbékistan, marais de la Karakalpakie… Une cavalcade qui n’est pas de tout repos. Il faut échapper aux voleurs de chevaux, faire le gros dos quand un orage vous surprend à quatre mille mètres d’altitude, sortir du marais un cheval qui se noie, passer entre les mailles d’une guérilla islamique, dénicher chaque jour l’alpage ou le fourrage goûteux pour leurs compagnons, et négocier aux frontières avec des fonctionnaires bornés tout droit sortis d’un album d’Hergé…
Ils ont de bons guides, heureusement : les récits de grands voyageurs, comme Guillaume de Rubrouck ou Ella Maillart – lesquels à leurs époques ont subi les mêmes avanies -, et par chance tous ces peuples cavaliers, descendants des hordes qui derrière Gengis Khan faisaient trembler la steppe, sont merveilleux d’hospitalité. Même s’ils vous gavent de lait fermenté agrémenté de vodka. Et même si sous toutes les yourtes de laine et dans toutes les maisons de terre on regrette le bon vieux temps de Brejnev… la bolchevita !
C’est au seuil de l’hiver que la caravane atteint la mer d’Aral, pauvre flaque épuisée par les pompages agricoles. Et là que « La petite fleur » et « L’homme que l’on pleure quand il part » lèguent, le cœur serré, Ouroz, Boris et Bucéphale, leurs meilleurs compagnons d’aventures. (source)

Livre de poche d’environ 300 pages.

Une citation (p. 94) :

Au fond du Thalweg affleure une veine de marbre. Parfois la nature dispose aussi des pavements du luxe. […] Le sentier accroché à des versants très raides disparait parfois dans une saignée d’éboulements. Les chevaux passent lentement, au bord de l’équilibre, avec cette sûreté des machines que leur poids rive à la pente. Depuis la selle, la vue est vertigineuse sur le filet d’eau qui s’inscrit sous l’étrier, à des centaines de mètres en contrebas.

Photos de Pricilla TELMON et Sylvain TESSON

Photos de Pricilla TELMON et Sylvain TESSON

Le pitch de Cavalier des steppes :

cavalier des steppes couverture Cavalier émérite amateur de voltige cosaque, Nicolas Ducret s’est lancé le défi de traverser l’Asie centrale à cheval. Parti seul des contreforts de l’Altaï avec un étalon et un hongre de bât, il chemine sur plus de 3 000 kilomètres, franchissant les monts Célestes et les chaînes du Pamir et de l’Hindu Kush. De l’aridité des steppes kazakhes aux riantes montagnes kirghizes, des plateaux tadjiks balayés par le vent aux vallées afghanes baignées de soleil, il s’aventure sur des terres mythiques marquées par les conquêtes successives, et découvre des peuples à la fois généreux, aguerris et libres
En mai 2007, le printemps s’annonce tardivement. Les grandes transhumances ont repris, entraînant familles et troupeaux dans les alpages. Nicolas Ducret, pas encore trentenaire, s’installe chez un Russe dans un petit village à quelques heures d’Oust-Kamenogorsk, au pied des montagnes de l’Altaï, dans le nord du Kazakhstan. En quelques semaines, il rassemble deux chevaux : Tsigane et Musicien des steppes, puis part sur les pistes en direction de Kaboul avec l’ambition de se lancer dans une longue dérive dans laquelle il côtoiera des hommes, traversera des steppes et des montagnes, et peut-être découvrira-t-il alors le cœur de l’empire des steppes.
Il parcourt d’abord les vastes steppes du Kazakhstan, couvertes de folle avoine aux reflets argent qui ondoie et scintille à l’infini. Ensuite la caravane s’enfonce dans les Tian Shan. À plusieurs reprises, elle est arrêtée et contrainte de prendre des voies parallèles. Au son des joueurs de dumbra et du chant des conteurs, sous les cascades de thé et les litres de vodka, le cavalier des steppes partage la vie de ces peuples et écoute leurs histoires mouvementées.
À la fin de l’été, il arrive sur les hauts plateaux du Pamir tadjik qu’il parcourt dans la solitude la plus complète. Ses chevaux intriguent : certains villageois en voient pour la première fois.
Après trois jours de négociation avec les douaniers, il entre en Afghanistan. Le pays n’est pas sûr. Depuis l’été, il a de nouveau plongé dans le chaos, et les enlèvements d’étrangers se multiplient. Les seigneurs de guerre lui délivrent un laissez-passer et un berger accepte de le guider jusqu’à Kaboul. La caravane s’agrandit et reprend la route à travers les vallées isolées de l’Hindu Kush. Les chevaux peinent sur les sentiers de muletiers. La nourriture est rare. Dans les villages où ils se réfugient la nuit, ils rencontrent des hommes, comme sortis d’une autre époque. Au seuil de l’hiver, après six mois de marche, la caravane descend la vallée du Panjshir et entre dans Kaboul. Dans quelques jours, se tient le premier bouzkachi de la saison. Le cavalier venu du Kazakhstan y participe. Et le hurlement des tchopendoz résonne de nouveau dans la plaine de Chamali, là où Ouroz, le tchopendoz
des Cavaliers de Joseph Kessel, disputa le « jeu du Roi ». (source)

Une citation (p.257) :

Je laisse mes chevaux boire un peu d’eau saumâtre puis nous quittons les rives du lac. Le plateau est sec, désolé. Le sol caillouteux se fragmente en poussière. Sable, terre et roc se mêlent. Je contourne pendant des heures une montagne épaisse, ocre, géante, dont la base s’étire sur des kilomètres. N’est-elle pas en mouvement ? À chaque regard que je jette en arrière, l’impression que je n’ai pas bougé me décourage. Marche lente sur le tapis des pierres. Comment des hommes peuvent-ils vivre ici ? Quel chef a pu un jour avoir l’idée de mener son peuple dans un tel territoire ? Dans ce pays de la démesure, les hommes ne sont que poussières offertes aux caprices et à la rudesse du climat. L’humain s’efforce d’y trouver une place qu’il n’a pas, d’y maintenir coûte que coûte sa présence.

cavalier des steppes

Photos de Nicolas DUCRET

Pour voir plus d’images, ce diaporama. Vous pouvez également lire un interview de l’auteur a propos de ce voyage;

Mon avis :

J’ai lu ces deux livres à peu près en même temps, en commençant par celui de Sylvain & Priscilla, pour des raisons chronologiques principalement. Je me disais qu’ainsi je pourrais voir l’évolution des pays traversés par les deux équipées à huit années d’intervalles. Mais je dois avouer que j’ai eu un peu de mal parfois avec le style de Sylvain TESSON, un peu trop « riche » à mon gout. Beaucoup de références historiques, sur des personnages, des œuvres non expliquées clairement et comme je lisais principalement dans le RER je n’avais pas spécialement envie d’ouvrir Wikipédia tous les trois pages. (à moins d’être un pro sur la géopolitique du Turkménistan dans les années 60 ou à l’ère d’Alexandre le Grand). Là où la lecture de la situation géopolitique était expliquée de manière très fluide, sans nuire au récit de voyage chez Nicolas DUCRET.

itinéraires

Cliquez pour voir en plus grand (cartes par mes soins)

On est très vite embarqué dans ses descriptions de paysages, on a peur avec lui lorsque, seul avec ses deux chevaux, au milieu de nul part il se fait parfois alpaguer par des groupes d’hommes louches et alcoolisés, on savoure la solitude d’un désert, s’émerveille de ces chevaux qui bravent tout, malgré quelques coups de déprime, on vit avec lui ces soirées où l’on se moque de ces occidentaux qui « referment les bouteilles pour les finir plus tard ». Par contre les trajets ne sont pas tout à fait les mêmes, et l’on découvre d’autre choses avec Priscilla et Sylvain, comme leurs déceptions de ces villes modernisées, là où ils avaient projeté une image mentale nourrie des descriptions lues dans des livres. Dans leur livre, ils s’effacent beaucoup plus : ils parlent du voyage en soi, des rencontres, des paysages, de leurs chevaux, mais on manque un peu de leur opinion, leur propre ressenti, c’est comme si le narrateur s’était caché. Ce qui peut plaire à certain, mais qui m’a un peu déstabilisée dans ce récit. La partie sur la découverte de la mer d’Aral qui recule inéluctablement, déshydratée par les cultures intensives m’a vraiment bouleversée, aussi bien par leur rencontre avec cet ancien pêcheur que la description de leur avancée qui semble sans fin avant qu’enfin, apparaisse cette eau.

Vous l’aurez compris, j’ai préféré « Cavalier des steppes », que j’ai dévoré à toute vitesse, riant parfois aux situations cocasses, étant effayée avec ce jeune homme voyageant seul qui se retrouve parfois dans des situations un peu craignos, rêvant avec lui, les yeux perdus dans ce paysage que j’entrevois à travers ses mots. Un vrai coup de cœur !

Les voyageurs à cheval

Après lecture de ces deux ouvrages, il m’est venu à l’idée d’écrire un article plus global sur le voyage à cheval et pourquoi pas dresser le portrait de quelques cavaliers au long cours « actuels ».

J’ai réalisé que malgré la profusion de randonnées « all inclusive » partout dans le monde ou en France que l’on réserve sur internet (je n’ai rien contre, mais ça coûte une fortune), il y a également pas mal de gens qui font ça « à leur sauce », qui vont voyager en autonomie et c’est plutôt cela qui m’inspire. En voici quelques exemple de ma connaissance : une liste qui n’a pas pour but d’être exhaustive, mais si ce genre de petit portrait vous plaît je pourrais développer cela de façon plus fournie.

Sur les routes de France

Photos de Irwin Zenatti

Photos de Irwin Zenatti

A l’image d’Irwin & Mirha, leur chienne Canelle et leurs trois chevaux Olga, Razel & Jeki qui ont fabriqué eux-même leurs selles et leurs bats qui sont partis sur les routes avec le projet d’aller des Pyrénées jusqu’en en Europe de l’Est, dans les Carpates… mais il sont eu une surprise en route. Leur jument Olga était pleine sans qu’ils sans soient rendus compte et a donné naissance à un poulain au bout de deux mois de voyage. Ils ont donc rebroussé chemin et terminé leur équipée en France avec ce nouveau petit voyageur. Ils ont remis ça en 2014 avec un nouveau voyage vers le sud : les Pyrénées avec pour ligne de mire la péninsule Ibérique… et vous pouvez les suivre sur Facebook où ils postent leurs magnifiques photos régulièrement. J’ai beaucoup aimé le fait qu’ils aie fabriqué eux même leur matériel comme les selles et les bâts et aie expliqué cela sur leur site (moi qui suis très sensible au bricollage/bidouillage/Do It Yourself), même si évidemment, on ne s’impose pas bourrelier. Le fameux Emile Brager qui a écrit la Bible du voyageur à cheval propose d’ailleurs des stages sur le bâtage.

Step by Steppe : la chevauchée initiatique d’un père et son fils au Kirghistan

stepbysteppe

Renaud décide d’emmener son fils Tom, qui « tourne mal » au Kirghizistan pour trois mois de vie nomade en totale autonomie… Le jeune homme aurait gâché son temps à « perturber, provoquer, chercher la bagarre jusque dans le sport où il excellait auparavant, à s’anesthésier au cannabis dans les fêtes de copains, et même le matin, en partant au lycée. Et encore le soir, seul dans sa chambre… » (Article du Monde)

Tous deux, ils commencent en France par se préparer au voyage à cheval chez Pierre Maupas, dans l’Aveyron. Et puis c’est le grand départ. A l’aide d’un contact sur place, ils achètent leurs chevaux au bazar, puis mettent trois semaines à achever leur préparations : confection des sacs, sacoches, selles, intendance… et c’est parti !

Je n’en dis pas plus, et vous laisse rêver avec cette vidéo présentant leur voyage :

Vous pouvez voir les photos et vidéos de l’aventure sur leur page Facebook.

 

 

 Et vous,  avez-vous des idées d’aventures équestres ? Cela vous plairait-il que je vous parle d’autres expéditions du même acabit ici ?

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