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Kyzyl Oi la rouge et aventures dans la vallée de Suusamyr

By 29 septembre 2015 Asie Centrale, Kirghizistan

Nous poursuivons notre route après le trek jusqu’au lac Song Kol et décidons de traverser tranquillement en stop la vallée de Suusamyr réputée très belle. Notre objectif est de rejoindre la route principale reliant les deux grandes villes du pays : Osh au sud à Bishkek au nord. Nous avons une semaine avant que notre avion décolle, et nous souhaitons passer quelques jours au village de Kyzyl Oi qui signifie « cuvette rouge », un nom plutôt évocateur!

Carte Kyzart-Kyzyl oi

Kyzyl Oi

Samedi 5 septembre : De Kyzart à Kyzyl Oi

Kyzart 2 Au revoir Kyzart !Kyzart 1

Après un lavage de cheveux en règles au seau dans le jardin entre les patates et le poulailler, nous prenons le petit déjeuner avec Erjan et son fils avant de faire nos aux revoir à la petite famille et de reprendre la route. Un monsieur nous dépose du village à la route principale pour faire du stop. C’est un camion de charbon qui nous emmènera jusqu’au village de Bashkaingdy (pardon?).
Alors que nous marchons vers le centre du village, désert, nous entendons les plaintes d’un chien dans les arbres à côté de nous. Le Barbu passe en premier, de peur de tomber sur un animal à moitié charcuté… mais en fait c’est un chiot qui assit sur la souche d’un arbre, a la corde au cou. S’il saute du tronc pour essayer de s’échapper, il se pend. SYMPA. Il a l’air d’être sevré, nous coupons sa corde et lui donnons nos restes de fromage et de pain, sur lesquels il se jette goulument. Puis nous reprenons notre chemin, en espérant qu’il s’en sortira. C’est inadmissible de traiter un animal de la sorte. Quelques mètres plus loin nous sommes saisis par la vision d’un âne qui n’a plus d’oreille qui arrive au galop en poussant des grognements (oui oui des grognements) avant de se jeter sur une pauvre ânesse attachée à un arbre. La bougresse essaye de s’échapper en tournant en rond, mais elle finit juste par se ligoter. Finalement, découragé par les coups de pieds, l’animal fou fini par s’en aller. Au centre du village nous voyons une mashroutka arriver. Etant donné le peu de véhicule circulant sur cette route et la probabilité qu’ils ne nous prennent pas en stop nous décidons de la prendre jusqu’à Chaek, la prochaine petite ville. De là nous comptons faire à nouveau du stop jusqu’à Kyzyl Oi.

autostop 1Un cimetière musulman à l’entrée de Bashhkaingdyautostop 3Drôle de statue !autostop 2Notre petit rescapéautostop 4

Mais dans la ville il y a beaucoup de taxis et personne ne veut nous prendre en stop, on marche, on marche, cela n’en finit pas. Je commence à me décourager et me dire qu’on aurait peut-être du rester dans la mashroutka finalement… quand un petit pick-up rouge s’arrête et nous embarque dans la remorque : il va à Kyzyl Oi ! On ne pouvait rêver meilleur poste d’observation pour le paysage incroyable de cette route.autostop 5

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autostop 11OK ça commence à devenir sérieux les paysages là !autostop 12

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autostop 14Le coup de la panne !

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Une fois arrivés au village dont les alentours sont magnifiques, nous cherchons la guesthouse d’Elvira, qui parle anglais et dont nous avons entendu parler. Une fois négocié avec elle nous nous installons dans une chambre avec un immense lit. Nous prendrons juste un petit snack en guise de diner (moins cher) qui s’avère en fait être une délicieuse salade de chou et des mantis.

Dimanche 6 septembre : Repos & Pêche

Kyzyl Oi 1

Journée repos et montage vidéo pour moi pendant que le Barbu est parti pêcher à la rivière. Je vais également rencontrer le coordinateur du CBT pour louer deux chevaux sans guide pour la journée du lendemain (600 KGS/cheval pour la journée, 200 KGS/heure, le choix est vite fait !). Le soir nous reprenons un snack et discutons avec Elvira en anglais. Quel bonheur de pouvoir communiquer plus facilement avec ses hôtes, même si grâce à Erjan et notre nuit à Song-Kol nous avons fait de grands progrès en Kirghize !

Lundi 7 septembre : à la recherche de la cascade

Ce matin nous allons chercher nos chevaux pour notre journée de randonnée. Il y en a un grand bai et un plus petit alezan dont on ne retiendra évidement pas les noms kirghizes. Je laisse l’alezan (que nous surnommerons Chesnut) à mon Barbu, car s’il commence à être bien à l’aise et apprécier le cheval, il ne faut pas qu’ils soient trop grands non plus ! Je demande au coordinateur de me dessiner un plan pour se rendre à la cascade et nous enfourchons nos montures.

Kyzyl Oi 2Quelle allure !

La première étape est de traverser le pont de singe à pied avec sa monture derrière, mais avec le pas chaloupé des chevaux, ça tangue ! Une fois remontés en selle, nous nous trompons de chemin mais découvrons une magnifique vue. Une fois de retour sur le bon sentier, nous profitons du paysage à base de montagnes rouges, du torrent qui coule au milieu bordé de petits arbres et herbes colorées. Si la monture du Barbu avance d’un bon pas, la mienne trainasse. J’ai cru un moment que mon cheval boitait mais après une quinzaine de minutes son pas s’est amélioré et il ne rechignait pas à grimper dans les cailloux c’est donc que ça devait aller.

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Après avoir joué à la cow girl pour bouger le troupeau de vache de notre sentier dans le pierrier et chevauché une heure dans le cagnard nous apercevons la seconde rivière. La cascade doit être au bout logiquement. Le coordinateur nous a dit qu’à un moment il fallait attacher les chevaux et continuer à pied. Nous allons donc attacher nos montures sous arbre à l’ombre dans la petite forêt qui borde le ruisseau. Le Barbu profite de la pause pour se rafraîchir dans l’eau glaciale et nous pique-niquons de chips avant de se lancer à la recherche de la cascade.

Kyzyl Oi 14Imaginez moi derrière ces vaches en train de faire du bruit et m’agiter avec ma brindille de bois sur mon cheval.Kyzyl Oi 16

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Kyzyl Oi 17Siesta time.Kyzyl Oi 18Impossible d’avancer plus loin

Et c’est le cas de le dire car nous avons difficilement progressé dans la végétation dense le long du cours d’eau, devant le traverser à plusieurs reprise, parfois sur des troncs d’arbres et pour finir les pieds directement dans la flotte tant pis. Après une heure d’ascension nous voyons que nous touchons presque au but, mais impossible d’aller plus loin : des falaises rouges se dressent de chaque côté de la rivière. Nous rebroussons donc chemin car il commence à se faire tard et retrouvons nos chevaux qui faisaient tranquillement la sieste en nous attendant. Après avoir essoré les chaussettes nous échangeons de monture pour que je puisse profiter un peu d’un cheval qui a du jus au moins une fois avant de quitter le Kirghizistan ! Je profite de quelques replats pour me faire des petits galops, et il en a sous le capot, le Chesnut !

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Kyzyl Oi 21Ca descend sec ! Le barbu est fin prêt pour la rando désormais, le tout terrain ça le connait !Kyzyl Oi 22

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Lorsque nous ramenons les chevaux au CBT en fin d’après midi, le propriétaire les récupère et nous explique que l’alezan est son cheval perso (c’est pourquoi c’est un bon cheval punchy) et sur ce, il lui saute sur le dos en short / claquettes et part au triple galop au milieu de la route. Normal. Et le coordinateur nous explique qu’en fait il ne fallait pas suivre la rivière mais passer par le plateau en haut pour trouver la cascade mais que si on avait pris un guide on l’aurait trouvé (enfin, s’il m’avait mieux expliqué on aurait trouvé aussi ceci dit!).

Suite à cette bonne journée de rando, nous retournons chez Elvira récupérer nos affaires car nous voulons partir ce soir en stop pour Kojumkul, le village suivant. Elle nous a préparé la truite que le Barbu a pêché la veille, et nous dit que son mari va justement à Suusamyr emmener un enfant malade à l’hôpital et peut nous déposer à Kojumkul, qui est sur la route ! On est ravis, on a vraiment adoré nos deux nuit chez Elvira qui est une hôte remarquable, nous avons bien rigolé avec ses deux petites filles en faisant du hula hop et maintenant son mari, plein d’humour malgré la barrière de la langue, nous emmène.

Kyzyl Oi 26Avec Elvira et son mariKyzyl Oi 25Kyzyl Oi nous dis au revoir de la plus belle des manières qui soit…Kyzyl Oi 27

Nous atterrissons dans le seul homestay du village, pour 500KG par personne pour la nuit et les repas, c’est parfait car nous arrivons à cours de somonis… et le prochain distributeur est à Bichkek ! La mama de la maison est très sympathique et nous prépare un bon plov.

Vallée de Suusamyr

Mardi 8 septembre : « Karakol, Suusamyr ? » « Da, da ! »

Kojumkul 1 KojumkulKojumkul 2

Le lendemain matin, le Barbu retourne pêcher la truite dans le torrent pendant que je profite de la chaleur du poêle de la cuisine pour prendre un bon petit déjeuner et écrire au chaud, après que la mama m’aie sorti l’album photo de famille, bien sur ! Sa fille a épousé un Tchèque et habite à Prague, et elle même a pas mal voyagé en Europe en allant leur rendre visite. Lorsque le Barbu rentre tout content de sa pêche, il offre sa truite à la mama et nous pouvons reprendre le stop.

Nous avons envie de découvrir le petit village de Karakol, visiblement entre Kojomkul et Suusamyr, lui même le long de la rivière Karakol qui rejoint cellle de la vallée principale. Un jeune homme nous dépose à la jonction des deux rivière, il y a une route. Dans le guide ils disent que c’est environ à 6 km de Suusamyr. Nous marchons, et faisons des arrêts le bord de l’eau pour s’extasier devant les truites.

Suusamyr jailoo 1De la pisciculture à la kirghize. Dans cette rivière transparente on voit des dizaines et dizaines de grosse truite à l’oeil nu !

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Suusamyr jailoo 4Coucou jolie vachette !Suusamyr jailoo 5

Nous marchons, marchons, avant de finalement nous faire prendre en stop par une camionnette orange, qui nous dépose et nous dit de grimper dans une autre camionette bleue. Nous nos retrouvons donc dans la remorque avec des bergers. « Karakol ? Suusamyr ? » « Da, Da ! ». Nous avalons les kilomètres à travers la magnifique vallée de Suusamyr mais toujours pas de village, seules des yourtes posées ça et là. Je regarde à nouveau ma carte offline sur le téléphone et nous n’allons nul part. Juste une route perpendiculaire à la route principale qui fonce droit sur les montagnes. Pas moyen d’aller à Suusamyr par cette route, à moins de faire demi tour. On voit des chameaux, des aigles, des centaines de moutons, chevaux dans les alpages. Le camion s’arrête à une yourte et fait le plein de Kumys Puis reprends la piste. Mais toujours pas de village. Karakol ne doit pas être là. La rivière qui coule dans la vallée s’appelle aussi Karakol. Donc nous demandons si nous allons à Suusamyr « da da ! » qu’ils nous disent. Le temps passe. On attend mais je ne me demande bien où nous allons atterir à part au milieu de nul part. En zoomant bien je vois que la piste continue à travers les montagnes jusqu’à Kotchkor, d’où on vient. Mais on continue « on ne sait jamais » et puis de toutes façon on a pas vraiment le choix on ne croise aucun autre véhicule.

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Suusamyr jailoo 7Un chameau de Bactriane (!!!)

Cela fait bientôt deux heures que nous avons pris ce camion bleu. Je commence un peu à désespérer. On dépose les bergers à une tente militaire puis continuons, et le camion s’arrête à la tente suivante. Apparement on est arrivés. On leur demande « Karakol ? ». Ils nous disent de marcher, que c’est à 25 km d’ici. WTF. On leur explique que l’on veut aller à Suusamyr, leur faisons comprendre que nous avons un avion à Bishkek samedi. « Suusamyr Erteng ». Ah donc demain ils vont à Suusamyr. Je leur demande, en mimant un toit « Suusamyr huille ? » (maison). Ils me disent qu’ici, c’est Suusamyr Jailoo ! Les pâturages d’été de Suusamyr. Effectivement, on est bien au milieu de nul part. On leur dit que l’on a pas de tente, où va t-on dormir ? (en réalité on en a une, mais avec un seul matelas de sol, et le duvet pourri du Barbu, il risque de mourir de froid dans la nuit). Il nous invite donc gentiment à venir dormir dans la tente avec la famille. Un peu dépités, nous allons à la tente, la femme, Aijan, nous invite à boire le thé et manger la pastèque rapportée par le camion avec les deux petites filles, Adèle et Beutleco (?). On rediscute, et il nous dit de ne pas nous inquiéter, demain on prendra le camion pour aller à Suusamyr, il part vers 10h. En fait, c’est la dernière nuit de cette famille au jailoo, demain c’est fini ils rentrent à Bichkek ! Nous nous rendons compte finalement de la chance que nous avons de pouvoir partager la dernière soirée de cette famille après une saison d’alpage ! Nous nous détendons et discutons avec la famille. Ulan, le père, un jeune aux yeux bleus d’origine russe revient et nous propose d’aller pêcher pour ramener une truite pour le diner. Nous partons avec lui et sa chienne Zlaika qui court comme une dératée pour nous ramener les cailloux qu’on lui lance (pas de bouts de bois à cette altitude). Nous pêchons jusqu’au coucher du soleil, sans succès mais au milieu d’un paysage sauvage incroyable.

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De retour à la tente, bien chauffée par le petit poêle à bouse, nous nous voyons offrir du thé… puis de l’Arak, c’est le dernier soir, cela se fête ! Puis à notre grande surprise, c’est Aijan qui grimpe sur le cheval d’Ulan (en claquettes-chaussettes évidement) pour aller chercher le troupeau de moutons et chèvres pour la nuit. Puis après quelques verres nous refaisons le monde grâce à nos progrès en kirghize et mon petit dictionnaire sur le Smartphone. Ils sont amusés par le fait que Aijan signifie « lune » en Kirghize et mon prénom signifie le lever du soleil. Ulan et son oncle qui était avec nous dans le camion et nous a invité à la tente vont demain ramener le troupeau de mouton jusqu’à Bichkek en passant tout droit à travers les montagnes. Ils y vont à cheval et en auront pour trois jours. Quand on leur demande comment il vont faire pour dormir, ils nous montrent de grandes parkas… et de l’Arak ! Forcément quand ils voient mon bon duvet en plume ils sont un peu jaloux, mais pas question de leur vendre, c’est un bien de famille vintage, cadeau de mon père. Nous nous couchons tous en rang d’oignon dans la tente, je me mets au bord pour isoler mon Barbu et son piteux sac de couchage du froid.

Suusamyr jailoo 17La fine équipe

Suusamyr jailoo 16Ulan et le Barbu

Mercredi 9 septembre : ça déménage

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Suusamyr jailoo 19

Au petit matin, après un petit déjeuner de beignets préparés par Aijan, nous aidons la petite famille à faire un tas avec les affaires de l’autre coté du ruisseau pour les charger dans le camion. L’oncle attrape une jument pour le préparer, mais décidemment celle-ci n’est pas d’accord, j’aide donc Ulan à la rattraper, il a une technique bien à lui a base de « brrrr brrrr » qui fonctionne vraiment bien. On a vraiment l’impression qu’il communique avec la jument. Après quelques essais infructueux, il finit par s’en rapprocher et l’attraper fermement par la crinière pour la ramener. En grimpant sur une colline je peux apercevoir l’autre tente plus bas où ils ont fini de plier et charger le camion bleu, et le voici qui arrive pour déménager la petite famille. Ils chargent tout et enlèvent la toile de tente, ne laissant sur place que la structure en bois. Puis vient le moment de charger des moutons. Une chèvre, puis un, deux trois moutons dans la petite place restante. Dans la cabine, il y a le conducteur, Aijan et les deux filles.

Little jailoo friends. #kirghizistan #kyrghyzstan #nature #suusamyr #jailoo

Une photo publiée par RORYYYY (@roryofroom) le

Suusamyr jailoo 21

 

Suusamyr jailoo 22Les filles n’arrêtent jamais de jouer !Suusamyr jailoo 23

 

Finalement un camion blanc arrive et on nous dit de grimper dedans, que lui aussi va à Suusamyr. Vers 11h, c’est parti, nous voici sur la route. Après une heure de route, nous nous arrêtons à une yourte. On nous dit de venir manger. Nous somme chez Talent, et il y a toute une bande de bergers rassemblés là. A un moment, on doit enlever nos affaires du camion blanc, qui s’en va, apparemment on fini la route avec le bleu. Nous pénétrons dans la yourte où l’on nous somme gentiment de manger. A peine la coupe de chai vide que l’on nous ressert, et si l’on arrête de manger on nous dit « eat eat ». Nous prenons donc un copieux repas avec Aijain et les deux filles ainsi que Talent et sa femme, puis nous laissons nos places aux bergers pour la deuxième tournée.

Talent fixe nos sacs à dos sur le tas dans le camion, et nous dit de monter avec les moutons. On ne voit pas où l’on va mettre nos pieds entre ces pauvres bête mais l’on fini par trouver des trous. Et c’est parti, me voici avec une tête de chèvre entre les jambes et un gros mouton noir qui n’arrête pas de me marcher sur les pieds. Même si au début c’est rigolo cela en devient vite pénible, d’autant plus que nous savons qu’il reste pas mal de route. Nous nous arrêtons à nouveau à la yourte à Kumys pour qu’ils fassent le plein (même les fillettes en raffolent et pour l’avoir gouté, je peux moi même dire qu’il est bon, rien à voir avec celui de Song Kol et son fameux gout de cendres pourries. Oui, J’AI TROUVÉ DU BON KUMYS !). Ils déchargent la chèvre et nous reprenons la piste. Je n’ose penser au sort de ces pauvres bêtes. Finalement après une seconde heure de route nous voici à l’intersection où l’on avait été déposé la veille et cette fois nous allons vraiment à Suusamyr.

Voici la carte :

plan entierOn en a fait de la route, à l’arrière de ce camion bleu ! (environ 60 bornes… soit 120 bornes l’aller-retour)

Une fois arrivés au village, ils nous déposent à la guesthouse et continuent leur route jusqu’à Bichkek. Couverts de poussière, nous posons les sacs et partons à la recherche de la rivière pour prendre un bain. Malgré l’eau glaciale j’y parviendrais ! Quelle jolie baignoire. De retour à la guesthouse, la femme m’a préparé un sauna kirghize, donc je retourne me laver, mais à l’eau chaude cette fois (je devais vraiment faire peur !). Je suis épuisée et un peu malade, je me coucherai avec seulement un thé dans l’estomac, maudissant ce chien qui ne cesse d’aboyer à la fenêtre (cette fois je les ai utilisées, les boules kies ;)).

 

La rivière à Suusamyr :

Jeudi 10 septembre : En route pour la capitale

Le lendemain nous marchons jusqu’à la sortie du village (c’est à dire plusieurs kilomètres) pour faire du stop. Après beaucoup de tentatives infructueuses alors que nous ne sommes qu’à 13 kilomètre de la route principale pour Bichkek, ce sont encore des routiers qui viendront à notre rescousse ! Nous voici embarqués avec les sympathiques Ramsès et Sergei l’immense russe pour des heuuuures de route. Nous retrouvons l’asphalte sur la route principale, et le camion commence sa lente ascension sur les lacets menant au col. Une fois arrivé à l’entrée du tunnel, il doivent se mettre sur le côté pour attendre l’ouverture du tunnel aux camion (à double sens ils ne passent pas). Nous tuons le temps avec de délicieuses fèves salées qu’ils nous offrent et attendons plus d’une heure avant d’enfin nous pouvons rouler ! Une fois de l’autre côté, le camion, très chargé, descendra à 30 km. Ce qui fait qu’à midi nous n’avons toujours pas fini de descendre. Nos deux compères font une pause et partagent leur pique nique avec nous (mais quand les gens arrêteront d’être aussi gentils ? <3). Vers 16h, ils nous déposent à une intersection, un peu avant Bichkek : ils tournent ici. Nous les remercions chaleureusement et finirons notre trajet en Mashroutkas jusqu’à l’auberge de jeunesse où nous étions précédemment.

Quelques photos de BishkekBishkek-40-2

Bishkek-41

Bishkek-40

Nous y ferons la connaissance des sympathiques Bernard et Emeline qui voyagent aussi pour un bout de temps et tiennent le blog du plov au bobun (j’adore le nom !) ainsi que deux de nos compagnons de chambre, un couple de jeunes israéliens, Dani et Noemi qui

  • Sont trop sympa
  • cuisinent trop bien (la pâte de sésame avec les aubergines aka « Rastylicious » OMG)
  • prennent le même avion que nous pour New Delhi.

Nous passerons donc les jours à venir avec eux et ne nous séparerons que le dimanche, après un merveilleux vol au dessus de l’Himalaya et notre premier restaurant indien, tellement content de retrouver de la bonne nourriture (et végétarienne !). Peut-être les croiserons nous à nouveau durant nos périples indiens respectifs.

ENFIIIIINNNNN (#indianfood)Bishkek-40-3

Et pour la suite, c’est désormais en Inde que cela se passe !

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L’immense lac Song Kol (et la grimpette pour y accéder)

By 27 septembre 2015 Asie Centrale, Carnets de Voyage, Kirghizistan

Nous étions à Kockor où nous avons fait une randonnée à cheval jusqu’au lac d’altitude Kol Ukok et désormais nous voici à nouveau sur la route pour rejoindre le village de Kyzart dans la vallée de Suusamyr. Le village est au nord du lac Song Kol et permet de rejoindre celui-ci à pied à moindre frais !

Mercredi 2 septembre : une rencontre inattendue

Nous débutons le stop en début d’après-midi. Après s’être fait déposer à la jonction pour la route menant à Kyzart, un camion nous embarque. On a beau être lents et secoués comme des pruniers par la route pleine de trous, nos routiers sont bien sympathiques et on a de la place pour mettre nos gros sacs dans la cabine. Après deux heures de ballottage intensif, nous sommes déposé en bord de route et finissons le kilomètre qui nous sépare de Kyzart à pied.

Kyzart 2La « porte d’entrée » du village, mais il faut encore marcher un bon kilomètre pour y accéder

Kyzart 1

Arrivant au village, ne disposant pas vraiment d’infrastructures touristiques à part un panneau indiquant « hôtel CBT » nous déciderons d’aller jeter un œil à cette rue. Nous sommes abordés par une femme parlant anglais qui nous accompagne chez elle et nous annonce des prix exorbitants. Nous négocions, mais cela reste peu satisfaisant, et pour ce qui est de dormir sous la tente, nous avons oublié le tapis de sol du Barbu dans le camion… Il décide d’aller faire un tour dans le village pour trouver une autre solution d’hébergement et me laisse donc surveiller les gros sacs entourés de bambins envahissants.

Lorsqu’il revient, une éternité plus tard (je suis toujours entourée d’une dizaine de petits garçons qui me tournent autour, me parlent, jouent avec mes bouteilles d’eau), il a l’air plutôt content. « J’ai trouvé une super jolie maison, tu vas adorer » me dit-il.

En explorant le village (très grand) il est tombé sur cette maison qu’il a trouvée jolie. La grille étant ouverte, il est entré dans la cour (aucune gène aha) et a discuté avec le jeune propriétaire et sa petite famille avec lesquels il a négocié un bon prix. Ils sont ravis et curieux de nous accueillir, même s’ils ne parlent pas anglais. En arrivant, je fais connaissance d’Erjan, de sa femme Zlaika, le petit garçon Nourelle, la bambine Gouzelle et le papi Solr Beck qui couvre cette dernière de bisous. A peine posé le sac dans la chambre qu’ils nous glissent la collection complète de leurs albums photos de famille (une pratique très commune dans le pays). Nous découvrons alors des petits fragments de vie de cette famille encore inconnue. S’ensuit une partie d’échecs avec un très beau jeu sculpté ou le Barbu se fait laminer. Le jeune neveu qui vient d’arriver fait la revanche et s’avère un adversaire très coriacé et doué en stratégie (c’est lui qui va gagner mais il faut pas le dire). Erjan offre un kalpak au Barbu, c’est le chapeau traditionnel kirghize, une affaire sérieuse ! Et puis nous allons diner dans la petite maison attenante. On se lave les mains et c’est parti pour un délicieux plat de patates avec un œuf et bien sur des liiiiitres de chai 😉

Kyzart 3 La traditionnelle séance photosKyzart 4

echec kirkizistan

jeu d’échec

 

Jeudi 3 septembre : La grimpette jusqu’au lac Song Kol

Levés de bon matin, nous regardons Erjan préparer le petit déjeuner, Zlaika étant partie travailler à l’école. C’est tout un programme il faut couper du bois pour le feu, alimenter le feu, aller chercher de l’eau, déterrer quelques patates dans le jardin… Nous déjeunons d’un ragout de patates et tripes (tralila) avec Erjan et son fils puis il nous dessine un plan trouver le sentier du lac et nous remplissons notre unique bouteille d’eau et truffons nos petits sacs de tous les vêtements chauds que nous avons avant de nous lancer à l’assaut du col à 3 400 m d’altitude.

Kyzart 5La cuisineKyzart 9Erjan a tenu à nous montrer sa Lada… qui aparement ne fonctionne pas, quelle affaire !Kyzart 8La maison des chambresKyzart 6Petit déjeuner à base de… tripes.Kyzart 7Notre plan pour nous rendre au lac ! Limpide, non ?

carteSinon on avait aussi cela, mais je suis incapable de dessiner l’itinéraire aha (source : Soviet Military Maps)

Nous grimpons à bon rythme la première partie traversant les champs puis évoluons plus doucement dans la première arrête. Nous décidons d’aller faire une pause thé aux deux yourtes de ce versant après deux heures de marche : cela nous fera économiser de l’eau. Nous contournons donc une colline par la gauche pour éviter de grimper tout droit mais décidément les lacets ici non plus ils ne connaissent pas et descendons vers la première yourte. Nous y trouvons une petite mamie qui fait de la couture qui nous accueille pour le chai… et la confiture bien sur ! (50 KGS).

Rando Song Kol 1Ca y est ça grimpeRando Song Kol 5La malicieuse mamie devant sa yourte (et la vue !)
Rando Song Kol 6Devant la yourteRando Song Kol 4La fameuse smetana maison (et en jaune foncé, le beurre rance)Rando Song Kol 3

Rando Song Kol 2

Après avoir enfilé les coupe-vent nous reprenons l’ascension, de plus en plus dure, le long d’un ruisseau où nous rencontrons un troupeau de vaches curieuses. Le chemin disparaît et nous nous trouvons face à un mur abrupt. Le genre chèvre friendly. On s’y attaque, en faisant des lacets à flanc de montagne, on peu à peine poser nos pieds, pas intérêt à glisser car bonjour le toboggan ! Le vent souffle de plus en plus fort, ne rendant pas la tâche plus facile, mais à force de persévérance nous finissons par atteindre le haut de ce mur… et on n’est pas arrivés ! Par contre la vue est époustouflante et on a retrouvé le chemin principal. Nous suivons donc celui-ci qui grimpe fort et duquel il vaut mieux ne pas tomber : c’est vertigineux. Arrivés au col nous voyons enfin l’immensité du lac Song Kol comme une récompense et à son bord quelques yourtes. Ouf, le chemin est moins long pour descendre.

Rando Song Kol 7 Rando Song Kol 8Devant ledit murRando Song Kol 9Au dessus dudit mur. ça ne parait pas sur les photos, mais c’est sacrément pentu.
Rando Song Kol 11

Rando Song Kol 10

Rando Song Kol 12 Faut pas tomberRando Song Kol 13 On est bien monté, hein ?
Rando Song Kol 14Nos supportrices pour le passage du colRando Song Kol 15

Nous observons le vol de trois aigles immenses au col et descendons tranquillement vers le lac. Nous arrivons au niveau d’un troupeau de chevaux et je craque littéralement sur un poulain. On se regarde comme deux ronds de flancs et sa mère finit par avancer vers nous, suivie par tout le troupeau. On se retrouve entourés de dizaines de juments et leurs poulains et je dispense une séance de gratouille à ces jeunes mignons. Et c’est reparti pour les yourtes.

Song Kol 1 Love at first sight!Song Kol 3

Song Kol 7 Mon pote de gratouillesSong Kol 6

Song Kol 5

Song Kol 4 Bon aller il faut descendre maintenantSong Kol 2Tiens, un bergerSong Kol 9

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Song Kol 10

Nous longeons un petit ruisseau entouré d’un champ de bosses verdoyants et arrivons dans le « village ». Nous commençons à prospecter notre toit arrondi pour la nuit. Le premier échange n’étant pas satisfaisant nous faisons affaire avec un groupe d’hommes buvant de la vodka devant une yourte. Ils échangent leur vodka contre un chai avec des tomates à l’ail puis Myrlan, un des hommes nous propose d’aller faire une balade sur le lac avec sa barque. Nous le suivons et le Barbu n’est pas très rassuré lorsqu’il voit la barque et sa coque toute fine sur cette eau glaciale. Peu importe, nous voici à flots, admirant la vallée depuis les eaux bleues foncées ! Myrlan est tout content de faire du bateau, mais le Barbu n’étant toujours pas confiant en notre embarcation écourte notre équipée pour retrouver la terre ferme sans boire la tasse !

Song Kol 12 Myrlan le navigateur de Song Kol!Song Kol 15

Song Kol 14 Les barquesSong Kol 13

A notre retour à la yourte, c’est tournées générales d’arak avec Mars et sa femme chez qui nous logeons, Myrlan, Talaebek… et je n’y échappe pas. Après quelques verres bien remplis descendus tout droit dans le gosier, nous accompagnons Eijan la femme de Mars qui va traire les juments pour faire du Koumys. Pendant que Talaebek tient fermement le poulain, Eijan trait la jument à genoux. Il fait glacial lorsque nous apercevons de la brume sur le lac, la vue est magique ! C’est à ce moment là que Mars revient à cheval avec son troupeau de mouton qu’il rentre pour la nuit. Eijan les compte avec un bâton lorsqu’ils rentrent dans l’enclos, et nous allons donner du grain à la brave monture de Mars.

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Song Kol 18Eijan trait une jument pour le KoumysSong Kol 16Talaebek tient le poulain pendant la traiteSong Kol 17La brume sur le lac, spectacle magique… mais glacial!Song Kol 21

Song Kol 22Lights out, time for the stars.Song Kol 23

Puis c’est reparti pour une tournée ! Après quelques verres supplémentaires, on nous sert un plat de patates avec du poisson du lac, nous voici rassurés de pouvoir remplir notre gosier avec autre chose que de l’alcool bon marché. Mais trop tard, le mal est fait, j’ai vraiment le ventre à l’envers. Mais bon on s’est bien marrés! Après avoir mangé et bu un dernier chai, les invités se congédient et Eijan organise la yourte pour la nuit : nous avons le droit aux matelas près du poêle à bouse. Et les étoiles cette nuit là… un des plus beaux ciels étoilé qu’il m’ai été donné de voir.

Si l’on n’a pas eu froid, on a eu extrêmement soif ! En effet, notre unique bouteille d’eau a bien fini par être bue… et l’on ne peut absorber l’eau du ruisseau sans la bouillir ou y mettre une pastille purifiante.

 

Vendredi 4 septembre : pas de galop au bord du lac Song Kol

Le lendemain nous prenons un petit déjeuner à base de porridge tiède, de thé et de… confiture bien sur ! Et nous mettons en quête de chevaux à louer pour faire une balade le long du lac, un de mes rêves « préconçus » du Kirghizistan était de galoper sur les verts rivages du lac Song Kol (je rêvais aussi de conduire une Lada). Nous faisons le tour des yourtes, et il s’avère que cela n’est pas possible. On peut nous louer un cheval, mais bon un cheval pour deux ce n’est pas l’idéal (on est pas des Kirghizes nous, on ne se balade pas à deux sur le dos d’un cheval :P) donc on fini par laisser tomber, et annoncer à notre famille que finalement nous repartons ce matin. Nous allons tout de même faire une balade et pique niquer le long du lac, où nous verrons une bande de drôles d’oiseaux huppés et des oies sauvages !

Song Kol 24Je pose avec Eijan qui a son foulard à pompons rigolo (et le gentil chien)Song Kol 26

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Puis c’est reparti pour l’ascension, même si ce côté est plus court, on mettra énormément de temps, et nous boirons quasiment l’intégralité de notre bouteille d’eau gout piscine (merci les pastilles) dans cette montée. La rando gueule-de-bois, tout un concept. Une fois au col, le paysage est encore plus incroyable que la veille car le ciel est d’un grand bleu et l’on voit bien les sommets enneigés en face.

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La descente sera lassante, en pente très raide. Nous pensons aux chevaux qui descendent cela avec des cavaliers sur le dos… mais quand nous voyons où passent les bergers à cheval et leurs troupeaux, à flan de montagne nous comprenons mieux l’ampleur de la dextérité et de l’endurance des chevaux kirghizes.

Quelle joie lorsque nous arrivons au village et racontons nos aventures à Erjan et Solr Beck, très amusés par le fait que j’ai bu. Oui une femme ça boit aussi de l’alcool ! Mais bon je ne fais pas la fière, j’ai encore mal au ventre. Après de grandes discutions dans la cuisine, nous dinons d’un plov, le plat national (du riz pilaf, des carottes/poivrons et quelques bouts de viande).

Le lendemain nous avons une longue journée de stop qui nous attend pour rejoindre le village de Kyzyl-Oi dans la vallée de Suusamyr, connu pour ses montagnes rouges…

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Kirghizistan : à cheval jusqu’au lac d’altitude Kol Ukok

By 26 septembre 2015 Asie Centrale, Carnets de Voyage, Kirghizistan
Kol Ukok

Après notre rendez-vous manqué avec le lac Issy Kul, nous voici à Kochkor où nous allons expérimenter la randonnée à cheval au Kirghizistan jusqu’au lac Kok Ukok et ses eaux d’un bleu turquoise, le tout entouré de hautes montagnes avec un glacier en toile de fond.

carte pays kirghizistan kochkor

Dimanche 30 aout : on s’organise

Après une nuit au jailoo, nous faisons le tour des agences pour organiser une randonnée à cheval soit au lac Song-Kol (le plus connu) soit au plus petit lac Kol Ukok à côté de Kochkor. C’est Jailoo que l’on choisira, elle reste la moins chère et la gérante nous semble sérieuse. Nous avons choisi une randonnée à cheval de deux jours jusqu’au lac Kol Ukok, avec guide, nuit en yourte, diner et taxi aller-retour jusqu’au village de départ (environ 60€ pour deux personnes… contre les environ 200€ pour les trois jours au lac Song-Kol, hors budget pour nous). J’en profite également pour m’acheter un pull au bazar, n’ayant que des T-shirts, une polaire et un K-Way, cela semble un peu léger pour les lacs étant donné les altitudes et ce que d’autres voyageurs nous ont raconté.

Lundi 31 aout : Hue dada, on grimpe au lac Kok Ukok

A peine levés, direction le bazar pour s’acheter des délicieux nans frais ainsi que des provisions en fromage, tomates, chocolat et eau, car nous n’avons pris que le diner pour notre rando et il faudra bien que l’on mange le reste du temps.

carte kol ukok

A 8h30, notre taxi nous attend pour rejoindre le petit village d’où se fera le départ. La route est plutôt sympa, on traverse des petits villages et fonçons tout droit sur les contreforts montagneux que l’on apercevait depuis la plaine de Kochkor. Une fois arrivée au début de la rando, notre guide arrive avec deux chevaux. Il fixe nos deux sacs à dos un peu n’importe comment sur ma monture. Un des sacs pèsera sur ma jambe en permanence ce qui fera que je ferai les parties qui grimpent moins sans étrier pour soulager mes genoux… Il ne prend pas non plus la peine de régler nos étrier (des bouts de ficelles en guide d’étrivières) si bien que l’on ressemble à des jockeys en goguettes ou des crapauds sur des boites d’allumettes.

Mais c’est parti, notre petite troupe commence l’ascension en coupant à travers champs, les chevaux avancent de bon cœur. Les paysages qui se déroulent devant nous sont de plus en plus beaux au fur et à mesure que l’on monte. On traverse des rivières et les arbres sont rares. A partir d’une certaine altitude, on commence à croiser nos premiers troupeaux : nous devons être arrivés au jailoo (les hauts pâturages d’été). Nous croisons des yourtes et notre guide descend de cheval et commence à papoter avec la tenancière et nous fait signe d’avancer tout droit avec les chevaux (il ne parle pas anglais, baragouine juste quelques rares mots). Nous continuons donc, mais sans sa présence (et sans les cravaches kirghizes que l’on voit partout) nos chevaux avancent à deux à l’heure. Je donne de la jambe et du « tcho tcho » mais cela n’est efficace que quelques minutes avant que ma monture ne ralentisse inexorablement sans son patron derrière. Il finit par nous rattraper et nous arrivons à la seconde yourte après un petit trot sur un replat herbeux. C’est ici que nous dormirons.

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Nous déposons nos sacs dans la yourte où nous passerons la nuit et commençons notre pique nique dans l’herbe, mais le propriétaire de la yourte insiste pour que nous venions prendre le chai (et le pain et la confiture qui vont avec!). Nous faisons donc connaissance avec la petite famille qui va nous accueillir pour la soirée.

Après cela, c’est reparti nous nous remettons en selle et continuons l’ascension jusqu’au lac. Un peu au-dessus des yourtes il y a une maisonnette de berger et bien entendu notre guide n’a pas manqué s’y arrêter (pour boire du koumys ?) et nous indiquant vaguement la direction. Nous prenons le chemin à flan de montagne, en poussant nos chevaux tant bien que mal (cela demande beaucoup d’efforts pour juste avancer au pas). Au bout d’un moment, nous sommes vraiment haut et la pente est abrupte et nous voyons un autre sentier en bas, nous nous demandons donc si nous avons bien pris le bon chemin. Nous décidons donc de nous arrêter et d’attendre notre « guide » pour qu’il fasse un peu son boulot. Après une attente broutting, le voici qui arrive, tout sourire. On continue sur ce chemin qui se transforme en tout petit sentier qui descend à flan de montagne, cette fois il passe devant car c’est assez dangereux. Le Barbu n’en revient pas que les chevaux passent là avec des cavaliers sur le dos… et il n’a pas encore vu le mur que nous allons franchir après.

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Une fois le mur franchi, nous nous arrêtons en haut de la crête pour admirer la vue… et le lac apparaît enfin, de l’autre côté. Il est d’un bleu turquoise contrastant avec le vert vif de l’herbe et les teintes rougeoyantes des rochers. Mon cheval qui soufflait un peu, va pouvoir se reposer lorsque nous arrivons au lac nous mettons pied-à-terre et le guide desselle et entrave les antérieurs des chevaux afin qu’ils puissent brouter en liberté relative. Il nous dit qu’il va faire un tour voir s’il ne voit pas des animaux sauvages avec ses jumelles et qu’il revient dans une heure. Je lui fais bien répéter une heure pour être sûrs que l’on s’est bien compris. Il acquiesce et part à cheval vers les sommets aux nuages menaçants.

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Le Barbu joue un peu avec sa canne à pêche et au bout d’un moment, un geste malheureux et il casse le bout de sa canne sur les rochers. Moi je me balade à droite à gauche. Au bout d’une heure nous commençons à nous ennuyer. Et le temps se gâte : vent, pluie, grêle… la totale. On se réfugie du vent dans un pierrier qui sent bien la charogne. Après avoir escaladé quelques cailloux j’aperçois une dépouille assez fraiche de mouton et un peu plus loin, un chien écrasé. Mais bon ça pèle alors c’est mieux que rien. Au bout de trois heures et demie d’attente, on commence à s’inquiéter : et si il lui était arrivé quelque chose ? Après tout il s’est dirigé tout droit vers le glacier et ses nuages menaçants. Des israéliens qui ont installé leur tente au bord du lac nous prennent en pitié et nous invitent à nous abriter et réchauffer sous leur tente. En discutant on se rend compte que la nuit ne va pas tarder et que si l’on ne veut pas se retrouver coincés au lac ou finir la marche de nuit il faut que l’on déguerpisse maintenant. C’est donc à 19h, quatre heures plus tard donc, que nous repartons à pied du lac.

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Une fois passé le col, nous nous retrouvons baignés d’une douce lumière dorée qui sublime la vallée. C’est magnifique, on en oublie presque nos déboires!

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On arrive à la yourte après une heure de descente et racontons nos déboires au chef de famille et à un petit groupe d’israéliens qui dort dans la seconde yourte (ils ont abandonné l’idée de la tente, de peur du froid). Notre guide arrive une demi-heure après nous, grand sourire aux lèvres du genre « tout baigne? ». On essaye de lui expliquer comme on peut que l’on s’est inquiétés et qu’il avait dit une heure, mais il ne comprend pas/s’en fout royalement et vient diner avec nous. On profite malgré tout du diner pour discuter avec la famille, sympathique. Nous allons nous coucher dans la yourte qui chauffe grâce au petit poêle à la bouse et sommes rejoints par le guide qui… dort avec nous. Why not.

Mardi 1 septembre : On redescend !

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Levés de bon matin, on déjeune de nan et chocolat. Les israéliens nous offrent un petit café et c’est reparti, en selle ! Cette fois c’est le cheval du Barbu qui porte les sacs, ce qui soulage grandement mes jambes. On se refait un trot dans la prairie plate, au milieu des moutons, mais mon cheval ne veut décidément pas galoper. Peu importe, nous profitons de la vue tout en essayant d’oublier nos postérieurs meurtris !

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De retour à l’agence, nous racontons nos mésaventures avec notre guide et les chevaux (j’avais précisé à la patronne que j’aurais bien aimé avoir un cheval avec un peu de jus en plus) et notre interlocutrice s’en trouve fort désolée. Elle essaye d’appeler le guide qui ne répond pas et parle avec un de ses contacts au village. En fait le guide qui aurait dû nous accompagner a envoyé son neveu à sa place… elle nous fera un petit geste commercial, mais son désarroi suffira à nous réconforter de nos mésaventures. Voilà pourquoi il bâclait tant son travail : parce qu’il n’était pas guide, en fait.

Nous finissons la journée à nous reposer et le lendemain, après avoir pris des nouvelles de notre plan de volontariat au Kirghizistan dont nous apprenons certaines modalités ne nous convenant pas, nous appelons la compagnie aérienne et avançons les billets d’avion pour l’Inde puis annulons ce volontariat (ce qui ne fait ni chaud ni froid à la personne en charge).

Le lendemain c’est décidé, nous partons en stop jusqu’à Kyzart afin d’aller voir le légendaire lac Song Kol à pied (notre virée équestre ayant bien puisé dans le budget) et de continuer tranquillement notre route en stop en remontant la vallée de Suusamyr jusqu’à Bishkek avec un arrêt à Kyzyl-Oi (« Cuvette rouge »).

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Kirghizistan : Arslanbob et son apaisante forêt de noyers

By 25 septembre 2015 Asie Centrale, Carnets de Voyage, Kirghizistan

Après nos quelques jours à la découverte du lac Sary Chelek, nous restons au sud du Kirghizistan pour visiter le village de montagne d’Arslanbob, connu pour sa forêt de noyers et point de départ de superbes randonnées.

Dimanche 23 aout : arrivée au village d’Arslanbob

Nous nous levons aux aurores pour prendre la mashroutka pour Arslanbob, village de montagne ouzbek conservateur bien vendu dans les guides qui abriterait la plus ancienne forêt de noyer du coin. On a la mémoire courte mais c’est reparti pour les genoux coincés et la musique à fond la caisse à 6h du matin (ciel, mes boules kies). Nous arriverons dans la matinée à la route jonction avec Arslanbob, mais il nous reste encore 60km à parcourir. Nous nous mettons donc en quête d’un véhicule voulant bien nous prendre en stop. Un petit camion nous prend et nous essayons de converser avec lui, mais nos lacunes en langues finissent en rires sur les constatations de ce qui se passe sur la route. Nous finissons par arriver à Arslanbob où nous nous jetons sur la première Tchaikana (maison de thé) que nous trouvons pour y dévorer des samsa (beignets de viande, plus ou moins bons). Nous partons en suite en quête du bureau du CBT : Community Based Tourism, organisation au Kirghizistan qui s’occupe de proposer des hébergements et activités de façon à ce que cela profite aux habitants. Chaque coordinateur travaille un peu comme il l’entend donc c’est plus ou moins réussi et toujours assez cher. Nous avions envoyé un mail pour une demande de volontariat au coordinateur d’Arslanbob, demeuré sans réponse. Lorsque nous lui en parlons, il dit qu’il l’a bien reçu mais qu’il attendait de nous voir. Il nous propose de rester un mois à vivre chez un guide, notre mission serait de parler anglais avec ledit guide tous les jours afin d’améliorer son niveau et d’aider aux tâches de la maison et du village. Il nous propose également un hébergement chez l’habitant. Nous nous retrouvons donc à loger dans la magnifique maison de l’ancien maire, un religieux sérieux dont le regard pétillant de malice contraste avec son apparence austère. Ayant été mis au courant qu’un championnat national de lutte kirghize avait lieu à la Turbaza du village, quelques kilomètres plus haut, nous nous y rendons à pied. C’était intéressant, mais bien trop machiste pour moi : seule femme dans la foule de spectateur, j’étais vraiment regardée de travers. Et bon ça va cinq minutes mais au bout d’un moment cela en devenait pesant. Quelqu’un a aussi jeté une pomme sur le Barbu (le genre d’agression qui ne passe pas, une POMME QUOI.) On est plutôt allés manger des glaces et sommes retournés au calme dans notre homestay à l’autre bout du village. Le soir la fille de notre hôte nos a servi une montagne de délicieux plov (le plat national, sorte de riz pilaf aux carottes plutôt bon et réconfortant en général, change des raviolis à la viande pas spécialement bons, des brochettes des viande –chashliks- et des ragouts de viande/gras de mouton : langhman, shorpo etc.). Et le plus, il y a une salade betterave rouge/chou avec. Une salade ! Rendez-vous compte.

Les montagnes sont partout dans ce pays, même dans l'assiette

Les montagnes sont partout dans ce pays, même dans l’assiette

Lundi 24 aout : promenade dans la forêt de noyers

Le homestay le matin

Le homestay le matin

Pas réveillée mais quelle lumière

Pas réveillée mais quelle lumière

Nous prenons un gargantuesque petit-déjeuner dans le jardin et partons marcher jusqu’à la petite cascade avant de grimper nous promener dans la forêt de noyers. C’est super joli et calme, on voit plein de plantes, insectes et croisons des groupes de chevaux et vaches en liberté sur les chemins.

Arslanbob

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Lorsque que nous rentrons au village, nous allons au bazar pour trouver quelque chose à se mettre sous la dent lorsque, horreur et damnation, nous apercevons nos traumatisantes teutonnes au loin ! Nous trouvons un camouflage et attendons que l’orage passe. Nous retournons voir Hayat qui nous invite dans son jardin pour un petit apéro. Nous sommes rejoins par un Anglais qui ressemble à Sheldon Cooper et qui est plutôt hilarant, ainsi qu’une sympathique Française. Nous croisons également deux français rigolos, Tic et Tac dans leur T-Shirts décathlon fluos ! Nous les recroiserons par la suite à Bishkek. Puis nous repartons guillerets dans notre homestay avec Alexandre, un Allemand qui voyage en stop au Kirghizistan (et ailleurs) et avec qui on partira le lendemain pour Bishkek.

Mardi 25 aout : journée marathon d’auto-stop

Nous nous levons de bonne heure et nous envoyons un solide petit dej’ pour partir à Bishkek en stop (plus de 600km sur des routes de montagne). A peine sortis de la maison qu’Alex nous a déjà dégoté une voiture pour le centre du village ! Il parle russe, cela simplifie grandement les choses. La seconde voiture nous conduira bien loin du village et s’arrêtera finalement à un stand de pastèque au bord de la route. Les commerçants, curieux, viennent nous parler et nous offrent une de leurs fameuses pastèques géantes ! Nous sommes également pris en stop dans un petit camion soviétique où nous nous entassons à 9 dans le petit habitacle avec une belle bande de gaillard jusqu’à Toktogul où nous faisons une pause déjeuner. La suite s’annonce plus compliquée, nous marchons quelques kilomètres pour sortir de la ville et nous faisons alpaguer par les taxis quand finalement un petit camion s’arrête mais n’a qu’une place. Nous prions Alexandre de le prendre, il a une amie à retrouver le soir même à Bishkek. Alors qu’il monte dans le véhicule, une voiture blanche nous dépasse et s’arrête : le conducteur a une de mes baskets à la main, qui était tombée de mon sac ! Je ne m’en étais même pas rendu compte… Cinq minutes plus tard, une magnifique camionnette Mercedes sprinter bleue nous prend, et nous dépassons finalement Alex dans un joyeux boucan de klaxons. Notre chauffeur s’appelle Talent et super sympa, il rigole bien avec nous, malgré le barrage de la langue.

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Nous finissons par apercevoir le lac Toktogul qui est très beau et juste après…. panne sèche !

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Le coup de la panne

Le coup de la panne

 

Talent prend un taxi et va un peu plus loin chercher des bouteilles d’essence pour pouvoir rouler jusqu’à la station service la moins chère. Lorsqu’il revient, il remplit le réservoir. Nous sommes en descente. Il se met en roulette et passe la première, le sprinter ne démarre pas, seconde… toujours pas. Nous commençons à atteindre la fin de la descente lorsqu’il passe la troisième et là c’est parti, le brave Mercedes ronronne et nous pouvons reprendre la route à base de magnifiques vallées puis longues steppes, cols, lacets pour enfin arriver au tunnel qui nous mènera du coté de Bishkek.

Les alpages

Les alpages

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Talent, notre joyeux conducteur

Talent, notre joyeux conducteur

Lors d'une pause, au bord de la route

Lors d’une pause, au bord de la route

Mais arrivée à l’entrée du tunnel, celui-ci est fermé ! Nous patientons dans la file quand nous apercevons le camion qui a pris Alex en stop. Nous sautons du Sprinter et allons le saluer, hilares et en profitons pour lui donner rendez-vous à Bishkek autour d’une bière. Renseignements pris, il s’agissait d’un troupeau de mouton qui bloquait le tunnel, une fois ceux-ci évacués nous pouvons circuler et descendre la minérale vallée jusqu’à la capitale. Nous y arrivons de nuit et Talent essaye même de nous déposer à notre guesthouse mais un peu difficile à trouver, nous finissons par le libérer en le remerciant mille fois pour prendre un taxi qui finira par trouver l’endroit.

Bishkek

Mercredi 26 aout & Jeudi 27 aout : Repos à la capitale

Nous avons profité de nos quelques jours dans la capitale pour faire un peu de shopping et nous reposer… et le jour où nous avions prévu de partir le Barbu est tombé malade. Il a partagé cette journée de convalescence avec nos amis Français Tic et Tac, eux aussi malades, à se demander si la vodka kirghize pourrait éventuellement soigner leurs maux de ventre.

Issy Kul

Vendredi 28 aout : auto-stop de Bishkek à Kochkor, en fait non, Issy Kul.

Finalement le vendredi c’est parti, nous nous propulsons hors de la ville grâce à une mashroutka. Ce fut une vraie mission de trouver la bonne. Il y en a tellement et comme les destinations sont écrites en cyrillique il faut avoir l’œil. Une fois hors de la ville nous faisons des petits sauts de puce jusqu’à Tokmok où nous nous faisons une pause pique-nique. Après s’être fait enquiquiner par un monsieur qui voulait de la nourriture / nous donner un nan ? (on ne saura jamais) nous trouvons une magnifique Mercedes conduite par deux sympathiques jeunes hommes allant vendre des livres coraniques à Karakol, en haut du lac Issy Kul (l’immense lac faisant office de mer intérieure au pays). A la base il devait nous déposer à Balikchy, juste avant le lac, pour que nous fassions du stop pour Kochkor, une bonne base pour organiser sa visite au lac Song-Kol, mais étant donné les prévisions météo peu favorables nous nous sommes dit que nous pouvions faire un tour au lac Issy Kul plutôt que de faire de la haute montagne. Notre chauffeur étant d’accord, il nous dépose donc au village de Barkshoon, au milieu de la rive sud. La route pour s’y rendre est magnifique mais arrivés sur place la météo n’est toujours pas favorable : les montagnes sont couvertes de menaçants nuages gris sombres et nous prenons pluie et rafales de vent. Comme il n’y a pas de guesthouse « officielle » dans le village, j’appelle un numéro donné par le lonely planet (merci la carte sim Kirghize) et nous nous retrouvons dans la maison d’une dame qui donne des cours d’anglais à domicile. Après un chai-confiture bien réconfortant nous allons nous coucher.

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Samedi 29 aout : bon finalement on va quand même à Kochkor !

Le lendemain, après un tour au bord du lac, voyant que la météo n’allait pas en s’améliorant et que tout était compliqué dans ce coin sans véhicule, nous décidons finalement d’aller à Kochkor et de s’organiser un peu cette pour voir le lac Song Kol. Après une demi-heure de stop sous la pluie un véhicule nous emmène directement à Kochkor !

au réveil

au réveil

'You shall not pass !"

‘You shall not pass ! »

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Il y aura des pommes cette année...

Il y aura des pommes cette année…

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Quelle temps radieux

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J'ai pêché un chti !

J’ai pêché un chti !

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