Nous avons traversé le pays d’ouest en est mais nous nous sommes arrêtés pour deux semaines de volontariat au Nepal dans une ferme qui fonctionne en permaculture avant de quitter le sol népalais.
La ferme
Située tout à l’est du pays, à 1 600 m d’altitude dans les montagnes non loin d’Illam et de la frontière avec l’Inde, cette petite ferme est l’œuvre de la famille de Jeevan et sa femme Soba. Ils ont également des centres d’accueil d’enfants dont les mères sont en prison à Katmandou et dans les plaines du Terai. Ce dernier centre fonctionne en autonomie au niveau de la nourriture : c’est aussi une ferme pratiquant la permaculture et ils cultivent riz, légumes et fruits. Dans la ferme où nous étions dans les montagnes c’est par contre des jardins en terrasse, et trop haut pour y faire pousser du riz. Ici poussent donc ail, gingembre, oignons, carrottes, tomates sous la serre, pommes de terres, tomates arboricoles, curcuma et toutes sortes d’herbes médicinales. Peu de temps après notre arrivée, cinq enfants ont déboullé dans la ferme pour les vacances, et nos travaux quotidiens ont varié plus ou moins pendant ces deux semaines. Nous étions également avec une jeune bavaroise de 19 ans qui a décidé de voyager après le lycée pour prendre du recul ainsi que Jordan, le cousin canadien du patron qui est à la ferme pour 6 mois et a déjà fait une formation de permaculture au Népal. Au début, Liz, une canadienne qui travaille 6 mois par an pour l’association avec les enfants des prisonnières était présente également à la ferme, et nous partagions nos piqures d’insectes en tous genres…
Le travail
Ensemble, nous avons tassé le sol de la mare à canard avant que les enfants ne la recouvrent d’une couche de bouse de vache… puis qu’elle soit remplie ! Nous avons rempoté des tournesol et planté quelques uns en terre pour voir comment ils se comportent ici, semé du quinoa, enlevé les mauvaises herbes sur des rangées et des rangées d’ail, Jordan allait arroser tout ce beau monde régulièrement (et oui hors saison des pluies il ne fait pas bien chaud tous les jours mais il ne pleut pas pour autant). Nous avons retourné plusieurs terrasses à la pioche, déterré et nettoyé gingembre et curcuma (c’était la première fois que je voyais la plante du gingembre). Il y a aussi un poulailler ainsi qu’une étable avec une vache et son veau à la ferme donc le matin il fallait mettre à part la poule qui s’occupait des poussins, couper l’herbe à la faucille aux alentour ainsi que des branches d’arbre pour nourrir la vache, lui nettoyer sa couche régulièrement et lui préparer une soupe ainsi que la traire (et faire boire le veau) deux fois par jour. Si je ne bois pas de lait, j’ai quand même aidé à la traite en gratouillant la vache ou la laissant me faire des léchouilles afin qu’elle soit calme pendant la traite et ne donne pas de coups de pieds à la personne qui trait. Le veau avait trois-quatre mois et c’était le premier de Mali, la vache. J’ai aussi aidé à la cuisine en épluchant des kilos d’ail, des « chocos » les délicieux légumes du coin, préparé des pates ail-gimgembre ou ail-piment pour accompagner les quotidiens Dahl Batt… Pour la cuisine, faite en terre et argile, il fallait nettoyer le sol régulièrement et tous les jours ou deux jours après le déjeuner (vers 11h) refaire le sol avec de l’argile. Une tâche que j’affectionnais particulièrement.
Les tournesols que nous avons plante des plantations en terrasse d oignons et d ail
On retourne les terrasses a la pioche
la traite de la vache
petit veau mange sa soupe
la mare aux canards, en cours
reparations de la maison avec de la terre argileuse
Argilation de la cuisine tous les deux jours environ
et la vaisselle, bien entendu !
Nos apprentissages
Nous avons appris le concept de la permaculture ainsi que quelques notions à propos de certaines plantes, découvert le rythme de vie d’une ferme népalaise et de mon côté j’ai lu à côté du travail pour me renseigner sur les plantes médicinales ce qui m’intéresse vraiment, en fait. J’ai également réalisé après cette expérience ainsi que notre précédente à planter du romarin en Inde du nord que la terre est vraiment mon élément. Je ne me sens rarement aussi bien que quand je pioche, je gratouille, je plonge mes mains dedans, je plante, je désherbe (à la main bien sur !) et aussi quand je refais le sol et les murs de la cuisine avec l’argile, cela me rappelait les sessions de poterie avec ma mère lorsque j’étais enfant ou des heures de désherbage les fesses en l’air.
Pour le Barbu, il s’est découvert une certaine pugnacité au maniement de la pioche (et je ne suis pas en reste, coriace la Rory).
Voila a quoi ressemble du gingembre! les tomates au chaud dans la serre
La vie à la ferme
Pendant deux semaines, nous avons vécu au rythme népalais : on se lève avec le soleil, un thé sur le banc côté soleil pour se réchauffer le matin en regardant la vallée, puis il faut traire Mali, la vache avant de partir bosser à nos taches, puis on a un copieux déjeuner vers 11h : riz, dal, légumes, pickle maison. L’après-midi, on se repose, on travaille, on digère, on va se laver tant que le soleil tape bien (quand il fait soleil), on joue avec les gamins… et le soir c’est préparation du diner, souvent à la lampe frontale car les coupures de courant avaient toujours lieu au bon moment ! Et on se faisait également des apéros à un alcool importé sous le manteau de l’Etat Indien du Sikkim, pas mauvais en gout mais il nous a donné de terribles cauchemars ! J’ai été bien malade à un moment, clouée par la fièvre pendant un jour et demi j’ai donc mis fin à mes apéros pour quelques jours et fini les cauchemars… Ils m’ont soigné avec des litres de thé, des infusions au gingembre, de l’ail du jardin à croquer et quelques jours plus tard j’ai arrêté de tousser mes poumons, mon corps a fait son boulot aidé par la nourriture saine et les vertus de ces bonnes plantes.
… et nouriture moins saine : les frites maison du Chti avec les patates du jardin, un delice ! Et au feu de bois s il vous plait le paysage depuis la ferme
lever de soleil sur la crete d en face
matin nuageux
des piments
la plantation de gingembre
un des poussins a cheval sur sa mere
Mali et son veau se reposent
un enclos pour les poules mais elles n y restent jamais bien longtemps
l heure du bain dans la riviere
glagla
encore un poussin
une petite areignee…
la lune nous salue
potager du matin
L heure du repas pour le veau
Pendant que Mali se regale de feuilles
Le Barbu fend du bois pendant que je joue au freesbee avec Jennifer
Les haricots
La minette des voisins
encore un joli lever de soleil
les lapins d Alissia
Nous avons eu la chance d’assister au festival de Diwali dans la famille, avec la célébration de la vache et son veau qui a ont le droit à un déjeuner spécial, des colliers de fleurs et des décorations aux pigments. Puis Bejay a commencé à fabriquer la décoration en pigments devant la porte jusque dans la maison où ils ont préparé un joli autel pour Laksmi afin qu’elle puisse venir visiter la maison le soir et bénir la maison et ses habitants. Ils ont ensuite installé des petites lampes à huile le long du chemin pour Laksmi et devant la maison et lorsque Grand’ma et Zac sont rentrés de Katmandou, les garçons nous ont fait un beau feu de camps devant lequel on s’est réchauffés avec nos tasses de Brandy. Quelle belle façon de clore notre expérience à la ferme. Le lendemain, Soba nous a béni d’un point rouge sur le front et offert fleurs et oranges, et c’est le sourire aux lèvres que nous avons entamé notre route pour la frontière indienne, notre visa népalais expirant ce jour. Une jeep, un bus, la traversée de la frontière à pied et un second bus plus tard nous voici à la gare de Siliguri pour prendre notre train pour Kolkata, mais ceci est une autre histoire. 😉
Les offrandes pour les vaches
C est la fete de Mali
Soba et les enfants honorent la vache
Et Helena s essaye a la tradition de passer sous la vache, attention aux coups de pieds !
Alissia cuisine a la frontrale, coupure de courant !
Le feu
Le temple de Laxmi dans la maison
Si vous cherchez un volontariat au Nepal dans une ferme en permaculture, n’hésitez pas à les contacter, mais attention il y a des périodes de l’année où ils peuvent être très sollicités.
Vous pouvez aussi avoir un aperçu de la vie à la ferme via ma vidéo du Népal. 🙂