La route pour Darjeeling me rappelle l’est du Népal. Trop étroite pour que deux véhicules s’y croisent, ce qui occasionne des bouchons étranges. Mais surtout, ce sont les petites maisonnettes en bois coloré bleu turquoise ou vert et les immanquables fleurs orange, jaunes et roses toujours plantées dans des sacs en plastique noir qui nous rappellent les paysages près de Fikkal à notre volontariat Népalais.
Nous avons eu la chance d’occuper les sièges avant de la jeep partagée pour une fois et, comble du luxe, nous y étions seulement trois. A l’arrière, deux géants russes serrent les fesses (et les genoux) tassés à quatre par banquettes. Mais nous n’avons pas payé un prix qui raisonnable, la négociation était compliquée. On ne gagne pas à tous les coups.
Nous voici déposés à Kurseong. Après un petit repas, je pars à la recherche « d’une bonne auberge » pendant que le Barbu sirote des thés. Après avoir fait toutes les chambres de la rue, je ne pense pas que nous passerons une nuit dans cette ville. Je fais un détour à la petite gare pour voir si nous pouvons finalement rejoindre Darjeeling dès aujourd’hui avec le « Toy Train » à vapeur dont le départ est à 3h. Mais personne au guichet. Nous décidons de tout de même tenter notre chance avec ce petit train et nous installons sur le quai de la gare. Nous avons pour spectacle les passants qui traversent, les histoires de chiens, deux chèvres qui jouent comme des folles sur les rails (on sait plus que jamais d’où vient l’expression sauter comme un cabri). Alors que je subis les assauts répétés d’un adorable (mais sale) petit chiot qui veut entrer dans ma veste comme s’il s’agissait de son droit inaliénable, la sentence tombe : la locomotive est en panne, et ne sera pas réparée à tant pour le départ, le train ne partira pas. Et le suivant (à diesel) part le soir.
Nous reprenons les sacs, abandonnons chiots, chiens, chèvres et passants et nous dirigeons au bord de la route pour arrêter une jeep. Alors qu’un mec saoul ou fou ne cesse de nous enquiquiner, mon voisin de barrière sur laquelle nous sommes accoudés me dit qu’il est flic (ce n’était pas évident, il n’est pas en uniforme et se moque du mec qui nous embête, comme un peu tous les hommes présents là). Mais bon il me donne le prix exact du trajet pour Darjeeling en jeep partagée et me dit qu’il va nous aider à en arrêter une. Grand bien nous fasse car pour le moment tous les véhicules qui sont passés étaient soit pleins soit se rendaient dans la mauvaise direction. Notre interlocuteur tient sa promesse et nous voici tassés à l’arrière d’une jeep, comme à l’accoutumée. Dans l’après-midi nous voici arrivés dans cette ville de montagne qui donne son nom au célèbre thé… et ça caille !
Nous sommes à plus de 2 000 m d’altitude au mois de novembre, il ne fallait pas non plus s’attendre à des températures tropicales. Nous cherchons une guesthouse indiquée dans un guide, mais l’accueil est antipathique et on nous donne un prix trois fois supérieur à celui annoncé dans le bouquin. Merci mais non merci.
Nous laissons ce malotru et je pars en mission « un lit pour environ 500 RP (7€)». Ce qui, dans une ville touristique comme Darjeeling, prise d’assaut par des couples de riches indiens, n’est pas évident. Je toque à toutes les portes de la rue, même celle d’un hôtel à 12 000 RP la nuit (170€), puis j’aperçois un écriteau sur une maison d’habitation « Maya Lodge ». Je pousse le portail en fer, descend un escalier et me retrouve dans le salon d’un petit papi. Il m’accueille avec un grand sourire et me fait voir la chambre libre (il en a deux). Avant même de connaître le prix, je suis conquise par la vue de la chambre et ses grandes baies vitrées, le petit balcon, le grand lit et la déco comme chez les grands parents. Heureusement, c’est 600 RP et il fournit l’eau chaude au seau. Je vais chercher mon Barbu pour lui montrer la chambre et hop, c’est adopté ! Nous passerons trois nuits chez papi.
Nous enfilons tous nos vêtements chauds (le Chti est bien content d’avoir son pull acheté à une mamie dans le village tibétain de Mana) et partons à la recherche de quelque chose à nous mettre sous la dent… et autre que des momos. Nous finissons par trouver un petit établissement ou le patron nous accueille avec un grand sourire. Il sert des verres de Old Monk (le whiskey du Sikkhim) dilué dans de l’eau (oui on boit comme ça les alcools forts en Inde) et un délicieux thali. Riz, patates et feuilles de moutarde, dal, pickles et piments, je suis ravie de manger à nouveau avec les doigts !
Nous passerons nos quelques jours à Darjeeling à nous balader dans les rues, on n’ira pas visiter de plantation de thé (trop la flemme de prendre les transports en commun). Par contre on aura tenté le lever de soleil à Tiger Hill avec une armée de touristes indiens pour tenter de voir l’Everest et autres mythiques pics himalayens… mais ce matin là trop de nuages on ne verra rien du tout, on se sera levés à 3h30 du matin, fait embêter par les conducteurs de jeep, fait balader avec trois couples d’Indiens à faire la tournée touristique sur le retour et j’aurai failli mourir de froid sur cette colline. Sinon je n’ai pas trop apprécié Darjeeling : en bas de la ville le trafic est « insane », bruyant et pollué. Sinon oui le thé était bon, la place du village était sympa, il y a quelques bâtiments qui font vaguement « style colonial ». Mais ce qu’on a aimé là bas surtout, ce sont les chiens.
Des nuages drapant une crete
Une eglise
Un singe au temple sur la coline
La place principale
La vue depuis la gare
Un the a Darjeeling (oblige) avec vue sur les montagnes
Lever de soleil depuis notre chambre
Paysage depuis Tiger Hill, le matin au lever du soleil. La lune etait splendide durant tout notre sejour a Darjeeling.
Après ces quelques jours, nous décidons de nous rendre à Lava, un petit village à l’est de Kalimpong, à l’entrée d’une réserve naturelle, afin de quitter la ville et ses pollutions sonores et nasales.
Depuis longtemps, j’avais envie de voir Calcutta, renommée Kolkata à l’indépendance de l’Inde.
J’avais vu ce film indien « Kahaani» qui raconte l’épopée d’une femme enceinte à la recherche de son mari qui a disparu, un thriller qui se passe dans Kolkata. On y aperçoit son énergie, ses grandes rues et avenues comme petites ruelles, ses taxis jaunes, et un petit quelque chose de différent des autres villes indiennes.
From Nepal to Kolkata
Mais avant d’y arriver, nous avons connus nos premières aventures avec les Waiting List pour les trains indiens… Tout à commencé au Népal, lorsqu’une semaine avant de quitter le pays j’ai voulu réserver des tickets avec Cleartrip, le site qui permet de réserver des billets de la Indian Railway facilement. Mais seulement un train m’était proposé, seulement la classe « sleeper » (couchettes en skais, 6 par compartiments non fermés, fenêtres avec barreaux mais sans vitres)… et ce en « waiting list ». Et pareil pour les trains des jours suivants. Je me suis donc résolue à prendre ce ticket, puis ce que j’avais marché jusqu’au village pour aller au cybercafé et que de toutes façons ça ne risquait pas de s’arranger dans les jours à venir. Nous voici donc 35 et 36 ièmes sur waiting list pour le train de nuit qui part vers 20h.
Une fois arrivés à la gare de Siliguri, nous sommes bien en avance, nous faisons donc le tour des guichets, de bâtiment en bâtiment, allons au cybercafé vérifier les « status » de la waiting list : on est remontés mais on est encore dans les 15èmes. Après notre course guichetières, on nous dit que l’on peut aussi essayer d’acheter un billet pour le train qui part vers 18h une heure avant le départ. Effectivement, avant le départ, les chefs de train préparent les « charts » c’est à dire la liste des passagers définitives, et là, s’il y a des annulations, les gens en waiting list remontent, des fois il y a des places dans des quotas (étrangers, Taktal tickets) qui restent et du coup on peut acheter une sorte de ticket « dernière minute ». Comme cela fait déjà des heures que l’on poireaute et courons les guichets dans la gare de Siliguri qui n’est pas forcément très attrayante, le Chti fait la queue en attendant l’ouverture du guichet pour le train de 18h… et on a deux places garanties ! On retourne donc au cybercafé pour annuler nos deux places sur le train de 20h en waiting list et là : horreur et damnation, nous ne sommes plus en waiting list et avons désormais non plus deux mais quatres places attribuées dans deux trains différents. J’essaye d’annuler les tickets mais comme le train part dans quelques heures ils ne sont plus remboursables… on va au guichet, il nous dit qu’il fait se faire rembourser sur internet. Enfin bref, vous voyez l’idée. Nous irrons donc à Kolkata en ayant payé deux tickets de train par personnes. Mais bon, maintenant on comprend mieux ce qu’est la waiting list. Prendre un train en Inde, même en essayant de reserver ce n’est vraiment pas simple (et essayer de comprendre les annonces pour retards, les changements de quais annoncés en trois langues par un robot chelou ce n’est pas simple non plus :P). Et apparement avec la montée des classes moyennes il est de plus en plus difficile de trouver des places dans les immenss trains de la Indian Railway, ou alors en classe supérieure, encore que…
Sur place
Et une fois sur place on a été frappés par une chose : la difficulté d’y trouver un hôtel avec un bon ratio qualité prix : soit c’est cher, soit c’est super vétuste… mais entre les deux c’est difficile. Du coup on a changé cinq fois d’hôtel en dix jours, on a essayé de faire du couchsurfing : sans succès pour le canapé mais une belle rencontre à la clé. Je vous ferai l’inventaire des hôtels à la fin du billet.
Ces dix jours sont passés tellement vite… au début nous nous sommes surtout reposés et nous sommes occupés du visa Birman, puis de trouver un nouveau smartphone (on a mis 3 jours), développer une pellicule « pour voir » avant de « visiter »… mais c‘est aussi en faisant les choses que l’on avait à faire, en déménageant d’hôtel régulièrement que l’on a finalement bien exploré la ville.
Nous voulions faire du couchsurfing à Kolkata et si les personnes que nous avions contactées ne pouvaient nous héberger, nous avons fait la connaissance de Pankaj et passé beaucoup de temps avec lui. Passionné de cinéma, il parle français et rêve de devenir réalisateur. Nous l’avons accompagné dès que possible au festival du film international de Kolkata, sommes allés boire des bières ça et là, avons visité le jardin botanique de l’autre côté du Gange, avons arpenté la ville à 3 sur sa moto, avons écouté plein de chanson françaises dans son appartement… définitivement une super rencontre ! Il nous a permit de mieux comprendre et ressentir la ville, nous a expliqué des choses sur son histoire, sur le west bengal et les bengalis.
Les photos
Le magnifique Victoria Memorial : construit en mémoire de la reine du Royaume-Uni Victoria à partir de 1902.
L’immense parc Maidan, un espace quasi vierge entouré d’arbres en plein centre de la ville.
Les gens y jouent au cricket, comme à Mumbai, y déploient leurs petits cerfs volants losanges et… font du poney !
Hommage aux victimes des attentats de Paris en novembre, ici devant l’académie des arts.
Un policier dans la rue Hazra, au sud de la ville
BB Ganguly street, la nuit
Nous sommes alles au KIFF, le Festival international du Film de Kolkata, ici le hall d’un cinema ou nous sommes alles voir un film tunisien.Le progamme : drole d’orthographe pour le realisateur francais !
L’ancien et le moderne
Festivites hindoues dans la rue vers Esplanade
Un monument aux couleurs francaises apres les attentats de novembre 2015
De jour, cache cache avec le coucher de soleil
Le quartier esplanade
Un drole de big ben au nord de la ville
Temple Jain tout de mosaiques brillantes vetu
Un des ferry qui traversent le Gange plusieurs fois par jour
Les Ghats vers le marche aux fleurs
Le fameux pont suspendu de Howrah Bridge, il parait que ca vibre quand on est dessus ! Il est emprunte chaque jour par 100 000 vehicules et 150 000 pietons, ce qui en fait l’un des ponts suspendus les plus busy au monde.
Dans la rue du palais presidentiel
Le jardin Botanique de Kolkata, qui donne l’impression de se promener dans la jungle
Et qui abrite le plus grand ficus du Bengale au monde, le Great Banyan Tree. Plus de 400 metres de circonference, mais une fois sous ou plutot a l’interieur de l’arbre on a l’impression d’etre dans une foret.
Les racines descendent des branches et supportent les plus grosses.
Derriere ce specimen de Chti, l’arbre en question. C’est un GRAND ARBRE.
Traversee du Gange en ferry, sur le toit avec les travailleurs.
La banque de Gotham city
Petite visite du Indian Museum, malheureusement la galerie des mammiferes etait en restauration, mais on a pu observer cette marrante sculpture aux trois lions… avant de se rendre compte des semaines plus tard qu’elle figure en bas a gauche des billets de banque indiens !
Un quartier tres ancien de la ville, au nord.
Se déplacer à Kolkata
Les taxis
Il y en a des jaunes, les vieux ambassador si charmant et les blancs, des voitures plus récentes avec air conditionné (mais vous pouvez demander un trajet sans AC pour payer moins cher). Bien sur le compteur c’est pour décorer, préparez vous à négocier. Pour l’anecdote, nous avons pris un taxi une fois avec Pankaj : le Barbu est d’abord allé demander le prix de la course, puis part. On se met en retrait, et Pankaj demande le prix de la course : moitié prix pour lui ! Il nous appelle et les chauffeurs de taxi ont vu rouge… et oui, le tarif « blanc », c’est pas sympa. Finalement grâce à Pankaj on a pu poser des questions au chauffeur et c’était plutôt sympa.
Il n’est pas cher, entre 5 à 15 roupies selon la distance du trajet. Il fonctionne avec des jetons ou une carte rechargeable, pour le moment il y a une ligne et des rames avec ou sans qir conditionné. Il est vraiment super pratique et rapide, pour une fois qu’on était contents de prendre le métro ! Dans chaque wagon il y a une partie réservée aux femmes, et sur les quais parfois il y a de supers balances qui ont des airs de juke box.
Les ferries
Les ferries sont de vieux coucous en bois mais peuvent être pratique non seulement pour rejoindre l’autre rive mais aussi pour se déplacer nord-sud en faisant des zig-zag sur le Gange.
Il y a bien des rails de tramway mais la fréquence est si faible qu’en général on préférait marcher que de les prendre
Les rickshaw à pied
Il y a des gens qui trainent ces petites charettes avec des passagers mais on n’en a pas pris, préférant apauvrir les réserves de pétrole plutot que de compter sur l’énergie des gambettes d’un indien pauvre. (alors que c’est vachement plus écolo)
Les « auto » (rickshaws à troies roues motorisés)
Ici ne les commande pas pour une course personnalisée, mais il font des aller-retour dans les longues rues droites de Kolkata, mais pas dans l’hyper-centre. Le prix est fixe pour tout le monde (genre 7 roupies) et c’est bien pratique quand on en a plein les pattes.
Les « toto » (rickshaws électriques que l’on ne trouve que de l’autre coté du Gange à Howard)
Comme des rickshaws « normaux », on lui demande une destination, il t’emmène, ça ne fait pas de bruit en dehors du klaxon (lol) et on se demande où ils les recharges mais c’est plutôt chouette d’avoir des véhicules électriques comme ça ! On en croisera aussi dans d’autres villes en Inde du Nord est.
Beaucoup de marche à pied
Ca use les souliers, mais ça permet de voir plein de choses.
Localisation : Hazra road, quartier résidentiel au sud du centre.
Prix : Double 1190 avec Booking.com.Wifi, eau chaude, TV.
Une super chambre toute neuve, lit immense, salle de bain top… et la taille d’un appartement. Personnel un peu froid. C’est le meilleur qualité/prix que nous ayons eu, par contre un peu loin du métro (mais vous pouvez prendre un « auto » les rickshaws qui parcourent la rue de long en large pour 8 INR peu importe la distance du trajet). Proche quartier des ambassades (Ballyngunge), on était à 10 mn à pieds de l’ambassade Birmane.
Localisation : Metro Central au nord de l’ultra centre.
Prix : Double 1190 avec Booking.com. Wifi, eau chaude, journal, TV.
Hotel un peu plus « défraichi » que le précédent néamoins la chambre est très confortable, le personnel aux petits soins et la nourriture OMG tellement délicieuse… Juste à côté du métro, très pratique. La gare de Sealdah et le Gange sont à « walking distance ».
A ce prix là il ne faut pas s’attendre à un palace mais le lieu est agréable avec ses hauts plafonds, un bâtiment ancien au fond d’une cour. On a pas été attaqués par de sauvages bedbugs et les toilettes était OP donc pour ce prix là c’est good ! Par contre je recommande les boules quies les chiens de la rue ont fâcheuse tendance à aboyer toute la nuit.
Sinon on y a pas été car c’était tout le temps complet chaque fois que l’on appelait mais on nous a conseillé plusieurs fois l’Hotel Galaxy dans le même quartier, bon rapport qualité prix et ils ont le wifi 😉
En conclusion, ça se voit peut-être plus dans la vidéo que dans mon texte mais j’ai vraiment adoré Kolkata, l’esprit qui s’en dégage, l’atmosphère si particulière de cette ville. J’ai parfois lu ou entendu des retours atroces sur la ville mais moi elle m’a enchantée !
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