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Marcher d’île en île à Ha’Apai aux Tonga

By 23 juin 2018 Tonga

Nous avons toujours des idées aussi saugrenues. Comme celle de marcher d’une île à l’autre pour aller y camper sur ses plages désertes.

Des fois la vie, ça doit être aussi simple que ça.

On était une équipe de six gaillards hardis, à se partager nos affaires de camping prévues pour deux mais comme on trimbale toujours trop de bazard on a réussi!

Voici donc l’équipée :

  • Rory et le barbu, vos dévoués serviteurs
  • Rory le Hollandais-Irlandais, très doué pour boire du rhum dans des noix de coco
  • Allan l’Australien, notre GO plein de ressources
  • Romy la Tchèque des sommets, monitrice de ski et suiveuse de baleines sans palmes
  • Florencia l’Argentine, instigatrice du jeu de Gabon qui a rythmé (trop) de nos soirées

Tout cela a commencé lorsque Romy a découvert à Nuku Alofa (la capitale tongienne) que nous transportions un hamac. Et comme nous avions très envie d’aller découvrir l’archipel Ha’apai avant le festival de voile de l’archipel de Vava’u, nous avons tous trois sauté dans le ferry de 12h circulant une fois par semaine pour faire une pause Paradis et Robinson crusoe.

En route pour la gloire

Nous embarquons donc pour une nuit de ferry :  Au revoir, Tongatapu…

Notre petit coin de bâche pour cette nuit de ferry dans le Pacifique….

Au lever du jour, les embruns frais et des souffres de baleines nous sortent de notre sommeil. Nous avons tous les trois dormis comme des bébés, emmitouflés dans nos duvets à même notre bâche toute neuve. Nous approchons de Pangai, la « capitale » du groupe d’Ha’Apai et longeons la belle île d’Uoleva.

Romy lâche des cris de joie : c’est la première fois qu’elle voit des baleines… mais loin d’être la dernière. On ne pouvait rêver meilleur accueil !

Une fois à terre, nous partons en quête d’une guesthouse pour poser notre barda. Nous avons la joie d’être acceuillis par un copieux petit déjeuner : pancakes, papayes fraîches et café. Nous rencontrons Florencia l’Argentine et Rory le hollandais/Canadien et très vite notre petit groupe part en stop au nord de l’île pour piquer une tête… quel paradis* :

(* souvenez-vous des îles de Tongatapu et ‘Eua, plus rocheuses et corailleuses que sableuses)

Un petit tour sous l’eau…

En fin d’après-midi, nous sommes rejoints par le dernier comparse qui viendra former notre petite expédition à venir : Alan, l’Australien, aussi rencontré à Tongatapu, mais lui arrivé en ferry « de luxe », celui qui met seulement 4h pour venir depuis la capitale.

Nous organisons une trépidante course de Bernard l’ermite sur la plage (visible dans la vidéo).

Romy Alan Notre tiercé de bernards l’hermitesRory et Romy

Nous avons concocté notre plan chez Fifita’s Guest House (fifitaguesthouse@yahoo.com, T$35-40 for a double /via wiki travels). Entre un coucher de soleil au port généreusement arrosé de rhum tongien bon marché et un copieux repas au Mariner’s Café, nous avons eu une idée : nous allions rejoindre la sompteuse île d’Uoleva, au sud de Lifuka à pieds, à marrée basse avec notre matériel de camping.

Rien de tel qu’une bouteille de rhum local pour échafauder des plans….

Notre matériel de camping. Pour 6 personnes. Rory a son propre hamac, sinon on a la bâche, notre mini tente Vietnamienne pas imperméable, 3 sacs de couchages, une couverture, deux casseroles, des baguettes et quelques couverts, une grille de barbecue, une cafetière en métal, deux cannes à pêche… on va s’en sortir pour une semaine ! Nous nous chargeons de nourriture : des légumes et fruits, du manioc, du riz, des nouilles, des pâtes et tous deux bouteilles d’eaux chacun, nous trouveront bien un arrangement avec l’un des « resorts » sur l’île pour remplir nos bouteilles de précieux breuvage non salé…

Pour ce qui est de la traversée, les tongiens pêchent souvent des crustacés dans la passe à marée basse, et sur la photo satellite de Google, ça a l’air d’être faisable. Après on sait que les locaux pêchent à la main et à pieds dans cette passe, mais parfois il ont de l’eau jusque sous les aisselles, il va donc falloir trouver la meilleure fenêtre dans la marée la plus basse possible afin de ne pas se mouiller. Il y a environ un kilomètre à traverser.

Rory nous accueille en pacha sur son île…

Il est difficile de marcher dans le sable dans lequel on s’enfonce avec son barda, et très vite nous trouvons un coin pour y passer notre première nuit. On fait un petit feu, les garçons pêchent et nous élaborons un stir fry avec nos popotes.

Bienvenue sur l’île… Notre premier campement, au matin :

Photo de Romy

Un local discret. Ces mini gecko ont pu coloniser les îles du Pacifique en dérivant sur des débris flottants, des rois de la survie

Le lendemain après un bon petit déjeuner de pain grillé sur le feu et beurre de cacahuètes (la base) nous continuons notre découverte de l’île.

 

On a fini par trouver un parfait emplacement pour installer notre camp pour quelques jours. Nous n’étions pas trop loin de la « civilisation » à savoir le resort « backpacker » d’une famille tongienne, avec qui nous allions nager avec les baleines. à une vingtaine de minutes de marche également d’un éco-resort plus « upmarket » tenu par des néo-zélandais ou Australiens… qui avait de la bière fraiche. Comment résister à une bière fraîche en fin de journée, pour changer de notre cocktail signature : le rhum tongien tiède au lait de coco, mélangé directement et bu dans la noix.

Notre campement Le rhum coco ! Un des meilleurs lits du monde… réveillée par les crabes et l’aurore…

Et quels levers de soleils !

Certains de nos camarades on déserté les nuits fraîches à la belle étoile pour s’offrir un bungalow chez nos voisins, et d’autre ont dîné là bas, ce qui a permis de nouer des liens avec la famille, et ils nous ont invité à remplir nos bouteilles d’eau chez eux, ce qui était bienvenu !

Nous sommes également allés nager avec les baleines, une seconde fois pour moi et Allan, mais une grande première pour Romy et Rory, et quel moment ce fut… après ma première fois et des rencontres avec beaucoup de baleines adultes et mâles dans les eux profondes de la côte d’Eua, ici nous avons cotoyé des mères et leurs petits.

Les petits étaient extrêmement joueurs, mais nous faisions attention de garder nos distance, car ils sont tout de même très rapides, vifs et taquins !

Nous avons eu une rencontre incroyable avec cette mère et son petit, nous sommes restés longtemps dans l’eau puis avons fait une pause pour les laisser en intimité lorsque, en confiance elle a commencé à le nourrir à nos coté, nous sommes allés déjeuner sur le bateau. Lorsque nous sommes retourné dans l’eau, ils étaient encore là, le petit a encore joué avec nous…

nager avec les baleines tonga ethique

A notre départ en bateau, les deux baleines nous ont suivi et on sauté dans notre sillage durant de longues minutes… un moment de pure émotion qui restera gravé.

Je parle plus en longueur de nager avec les baleines aux Tonga de façon éthique dans mon article sur le sujet.nager avec les baleines tonga ethique

Si les bords de l’île sont juste une succession de plages paradisiaques entouré d’une barrière de corail remplie de poissons, le milieu de l’île est une jungle dure d’accès mais pleine de vie, notamment la splendide colombe « Ptilinopus porphyraceus » (ou « Ptilope de Clémentine »). On l’entend beaucoup mais elle est très élusive et a un vol rapide. Mon obsession durant tout mon séjour au Tonga (un mois et demi en tout) a été de réussir à les photographier. Sans grand succès à Ha’apai en tous cas !

De l’autre côté de l’île…Plus rocheux et venteuxUne grande oeuvre collective de « land art » (souvenir des cours d’art plastique au collège, tmtc)

 

Ainsi s’achève ce souvenir d’Ha’apai en images… la suite des aventures se déroule dans le dernier archipel des Tonga où nous passeront un mois, stay tuned comme on dit.

 

Je vous invite également à prolonger le voyage sur Ha’apai en images animée…

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Falaises, camping et chevaux sauvages dans le Pacifique : bienvenue à ‘Eua (2)

By 8 janvier 2018 Océanie, Tonga

Suite de l’article « Falaises, camping et chevaux sauvages dans le Pacifique : bienvenue à ‘Eua »

Partie II

Deuxième tentative de camping : plage de Ha’aluma

Suite à notre premier essai humide la météo se rétablit. Après quelques nuits à camper sous un toit du jardin de la guesthouse sur un sol dur comme du béton, nous sommes heureux de reprendre la route. Mais cette fois-ci c’est la bonne. Nous faisons des provisions : pâtes, riz, haricots rouges, tomates, pain, beurre de cacahuète et 3 ou 4 bouteilles d’eau. Nous laissons une partie de notre barda à l’auberge et marchons au bord de la route. La première voiture qui s’arrête nous fera traverser toute l’île jusqu’à ladite plage. Enfin on a quand même marché un petit peu !
Pour notre plus grand bonheur nous avons remarqué que plus l’on s’enfonçait vers le sud plus c’était paumé et inhabité. Au moins nous ne dérangerons pas de voisins !

Nous traversons une forêt luxuriante et la splendide plage de Ha’aluma nous apparait :

Le comité d’accueil

  

Notre campement

 Une bonne baignade (bien qu’un peu fraiche) Cuisiner le diner !

Le sud d’Eua : rock garden & chevaux sauvages

Nous marchons sur le bitume pendant six kilomètres, et pourtant, on ne s’ennuie pas, entourés par la végétation luxuriante.

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Enfin, nous entrons dans la réserve naturelle, fermée par une barrière (pour ne pas que les chevaux sauvages ne s’enfuient j’imagine).

Les falaises dramatiques au dessus de l’océan Pacifique nous permettent d’observer des oiseaux de mer : les « fous bruns » (Sula leucogaster, espèce des Sulidae) et leurs petits.

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Les chevaux (semi) sauvages au milieu du jardin de roches remontées à la surface lors de la formation de l’île. 

Nous gardons nos distances

Fluffytude absolue

Nous retournons à notre campement…

Talève australe (Porphyrio melanotus Temminck), semblable aux « Pukeko » de Nouvelle-Zélande

Ascension de la « montagne » au centre d’Eua

Nous passons une dernière nuit au campement puis le lendemain matin nos réserves en eaux s’épuisant nous marchons jusqu’à la civilisation, environ 6 km à pieds sous le cagnard avant le prochain village. Nous allons rendre visite à la lodge Taiana’s place qui malgré quelques commentaires assassins sur Tripadvisor est tout à fait charmante. Un des fils, très sympa, m’emmène faire le plein d’eau au réservoir de pluie chez sa famille, nous laisse recharger le téléphone et nous montre sa carte super complète de l’île! Nous voici parés pour trouver la « bat’s cave » ainsi que des piscines d’eau fraiche en bas de la montagne.

Nous commençons à grimper sous le soleil de midi, sur des pistes forestières défoncées. La forêt est décidément très exploitée, la réserve naturelle doit être plus loin…

Sur la route, captures de GoPro

Vue depuis la « bat’s cave » (grotte de la chauve souris)

On se rafraîchi dans une piscine d’eau douce créée par les locaux… bain bien mérité après tant de kilomètres à randonner sous le soleil de plomb avec tout notre barda et quelques nuits dans la tente !

Puis nous revoici au contact de la civilisation : un village

Nous faisons du stop pour retourner au port

Puis nous partons camper pour notre dernière nuit sur ‘Eua à la plage de ‘Ufilei Beach, la première que nous avions visitée en arrivant !

 Au matin…

Il est déjà tant de repartir… le Barbu a fait un petit reportage sur la jetée du ferry, que je vous livre comme ça, brute de décoffrage :

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Et une dernière baleine a salué notre départ.

Pour la suite, direction Ha’apai : une nuit en ferry pour se rendre à cet archipel isolé et paradisiaque et de nouvelles nuits sur les plages tongiennes !

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Falaises, camping et chevaux sauvages dans le Pacifique : bienvenue à ‘Eua (1)

By 8 janvier 2018 Carnets de Voyage, Océanie, Tonga

Plus ancienne îles des Tonga, Eua est encore sauvage et il y a tant à découvrir. Entre falaises abruptes et plages de rêves, perroquets rares, baleines et chevaux sauvages.

Ah ‘Eua… la description qu’en avait fait le Lonely Planet m’avait fait rêver. L’une des plus anciennes îles du Pacifique (40 millions d’années tout de même) découpée de falaises et de grottes, d’arches de calcaire et protégée des hauts fonds par un reef de pierre. Et pour moi, cerise sur le gâteau : des espèces de plantes et d’animaux endémiques dont un splendide perroquet coloré. L’île est une destination Ecotourisme, loin des resorts de luxe.

J’ai publié cet article en deux parties car les pages seraient trop longues à charger autrement (au secours, trop de photos !)

Partie I

Nous avons embarqué sur le vieux ferry qui, malgré sa réputation de rendre ses passagers verts, nous a offert une traversée des plus tranquilles. Nous avons même pu admirer quelques baleines curieuses sortant une tête non loin du gros bateau.

Voyage en ferry depuis Nuku’Alofa

Quelques heures plus tard nous débarquons et allons élire domicile non loin du quai, au Ovava Tree Lodge. Notre copain Portuguais résidant à Sydney ayant visité l’île nous l’avait conseillé (merci Pedro !). Si le lieu est très charmant, le bruit des machines chargeant et déchargeant les containeurs/grumes de bois du ferry est quelque peu incommodant. Mais la salle à manger en plein air est charmante, on y fait de chouettes rencontres et le Barbu est redevenu un as du billard ! Il s’est même improvisé entraineur de la petite fille de la famille tenant la guesthouse, une vraie passionnée de ce jeu.

L’un de mes buts pour ce voyage au Tonga est de profiter de la bonne saison pour réaliser un rêve de gosse : nager avec les baleines. Ni une ni deux, nous appelons Kiko dont nous avions eu de bon retour et le lundi même, c’est parti!
J’ai consacré un article entier sur la nage avec les baleines où je relate cette expérience : « nager avec les baleines aux Tonga : guide éthique« .

Un dimanche à ‘Eua

Nous faisons la connaissance de Flavio, un italien charmant vivant au Mali. Cheveux bouclés et grisonnants, toujours une blague ou un éclat de rire au coin du bec, il s’entend comme cul et chemise avec notre Barbu (Chti-italo-polonais rappelons-le). Après la messe dans un premier village, nous marchons en direction d’une église que le barbu a repéré lors de sa dernière mission « auto-stop pour aller chercher des bières dans le seul bottle shop de l’île… Qui est en fait le garage d’une dame ». Pas très catholique tout ça.
Arrivés à l’église en question après une bonne heure de marche, c’est bien calme : les fidèles ont déserté. Nous restons tout de même dans le coin au cas où il se passe quelque chose. Et sur le muret encerclant l’église nous apercevons quelques personnes qui s’activent près d’une annexe. Quelques voitures font des allers-retours. Au bout d’un moment on se retrouve naturellement invités pour le repas de clôture d’un séminaire roman Catholic des jeunes du coin. On se voit distribuer de généreuses barquettes plastiques pleines de victuailles et les jeunes prennent la parole tour à tour. Tout le monde mange en même temps, et une mamie qui parle un peu anglais nous explique vaguement ce qu’il se passe. On mange, on écoute même si l’on ne comprend rien au langage, nous distinguons un schéma qui se répète : l’orateur commence à parler, puis il pleure, continue son discours en sanglotant ou d’une voix chargée d’émotion pendant environ 5 à 10 minutes. Le récit se termine toujours par un trait d’humour qui fait rire l’assemblée. Puis rebelote.
À un moment les filles chantent. Lorsque c’est fini nous les aidons à débarrasser, les remercions et Silvio fait un discours en tant qu’italien chrétien (voisin du pape attention !). Nous descendons jusqu’à une jolie plage où nous passerons un moment avant de marcher les 6 km du retour et de se faire prendre en stop par un tongien bourré.

 

Première tentative de camping

Nous ressortons notre fidèle petite tente vietnamienne (celle de Bécane et Pétrolette) pour une nouvelle aventure.
Nous partons en stop et à pied vers cette plage tout au nord de l’île afin d’y camper quelques jours. Dans le Pacifique chaque bout de terrain appartient à quelqu’un, il faut donc demander l’autorisation avant de planter la tente quelque part. Nous avons fait part de notre projet à la Guesthouse qui nous a dit que cela ne posait aucun problème.
Nous voilà donc en bord de route le bras tendu. Le premier véhicule qui s’arrête est… Le bus scolaire ! Et bien cela fera l’affaire. Nous nous installons au milieu des écoliers en uniforme blanc et rouge. Une demoiselle téméraire nous fait la conversation durant tout le trajet. Les plus petits se contentent de glousser en nous jetant des coups d’œil d’un air amusé. Arrivés à destination, c’est à dire au bout de la route, nous payons le chauffeur la modeste somme de deux TOP. Nous cheminerons désormais à pied. Nous nous guidons dans les chemins entre les plantations grâce à maps.me, incroyable application qui liste des autoroutes jusqu’aux chemins perdus du Kirghizistan et des Tonga.
Arrivés en haut de la colline nous avons enfin la plage convoitée en visuel. Le chemin indiqué par Maps.me, cette fois, n’existe pas. À moins d’avoir deux ailes et de pouvoir sauter une falaise haute de plusieurs centaines de mètres. Nous nous délectons de cette vue panoramique, ouverte sur l’immensité du Pacifique…

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La nuit ne va pas tarder à tomber. Nous plantons donc la tente sous quelques arbres protecteurs. Un bon stir-fry au chou et nouilles cuisiné au feu de bois plus tard et nous sommes prêts pour le lit.
Le matin cependant, le réveil est pour le moins… Humide, très humide. Et le point faible de notre tente est qu’elle n’est pas spécialement imperméable. La pluie diluvienne ne semblant pas s’apaiser nous déplaçons la tente à travers le champs des vaches jusque sous un autre bosquet. L’endroit est légèrement moins mouillé. Nous replions et repaquetons notre bazar à la hâte et nous lançons sur le chemin du retour, trempé jusqu’aux os. Mon jean n’a jamais pesé aussi lourd.
De retour au village, nous nous abritons sous l’auvent d’un petit magasin fermé, je me change vite fait et la chance nous sourit. Un 4×4 qui passait par là accepte de nous prendre en stop, et nous revoici penauds à la Guesthouse. Nous avions prévu de partir plus d’une nuit…
Il pleuvra pendant quelques jours que nous occuperons à déambuler dans les rues presque désertes des villages de ‘Eua…. et le Barbu à jouer au billard !

Pour lire la suite de l’article c’est par ici : partie II

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Atterrissage au Royaume de Tonga : Tongatapu

By 10 décembre 2017 Carnets de Voyage, Océanie, Tonga

.Nos premiers pas au Royaume de Tonga, sur l’île principale où vit le roi, où l’on mange des algues, faisons du scooter, admirons les blowholes, nageons dans une grotte et voyons nos premières baleines du Pacifique.

Me revoici après si longtemps sans poster! J’ai eu une année très intense, entre moments incroyablement durs personnellement et bonheur, paix intérieure. Nous sommes déjà en décembre, et depuis que nous avons quitté l’Australie, la Nouvelle-Zélande et la « civilisation » (on en pouvait plus de se retrouver à vider un caddie dans le coffre de la voiture sur des parkings de supermarchés) nous revoilà sur la route! Enfin si l’on peut dire car cela fait depuis septembre que nous divaguons doucement dans les îles du Pacifique.

Et pour commencer notre initiation en ce qui concerne la chose îlienne perdue au milieu du plus grand océan terrestre -parce qu’il faut bien commencer quelque part- c’est au Royaume de Tonga que nous avons posé les pieds.

D’abord, je me permet de vous présenter une carte pour situer, car avant de m’y rendre je n’avais qu’une idée très vague de la location de ce pays…

 

Après avoir quitté ma chère maman qui m’avait rejoint pour faire un tour en Nouvelle-Zélande ainsi que notre famille Kiwi préférée*, nous embarquons pour Auckland puis Nuku’Alofa, la capitale du royaume de Tonga. Je pose donc le pied dans une île du Pacifique sud avec un bonnet péruvien dans le sac à dos. Celui qui m’a tant servi à braver l’hiver Néo Zélandais va très vite squatter le fond de mon sac à dos et mes tongs** refont leur apparition.

  • chez qui nous avons house-sitté leur maison de campagne pendant presque deux mois en tout
    ** ou Jendalls comme disent les Kiwi, allez comprendre…

A peine débarqués en ce 16 septembre 2017, nous faisons la queue dans un tout petit hall ouvert aux quatre vents afin qu’un agent des douanes nous tamponne, puis je saute à l’arrière du pick-up qui nous a récupéré pour nous amener à l’hostel. Le Barbu passe à l’avant faire la conversation à Nani, le chauffeur-livreur de glaçons de Village Backpackers.

 

Nous restons quelques jours à la capitale, le temps de nous acclimater et de faire un tour de l’île avant d’aller découvrir l’île voisine qui m’intéresse un petit peu plus : ‘Eua. Mais commençons par le commencement, je vous fais le tour du propriétaire de Tongatapu, à dos de scooter :

Ce rocher est un rock de corail ayant été déplacé jusqu’à terre par un tsunami passé. Ca refroidit…

 

Les blowholes

Une des curiosité de Tongatapu, ce sont les « blowholes ». Ces trous dans la barrières de rochers qui protège l’île, et dans lequel l’eau s’engouffre pour ressortir en geyser lorsque les vagues s’y abattent. Pas de lagon ici mais cette barrière protectrice et cette zone tampon qui se remplit d’eau lorsque la marée monte. Mais derrière la barrière, c’est directement le large. C’est une des raisons pour lesquelles les baleines à bosse passent si près lors de leurs migrations.

On évite de marcher sur le corail, bien sur…

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Mieux qu’à Las Vegas! (pas de fric ici)

On reprend la charmante route sur notre bolide à deux roues et nous émerveillons devant la végétation, si… île du Pacifique comme on se l’imagine !

Les Tongiens sont très religieux (chrétiens) les missionnaires ont bossé comme des petits fous ici. Les écoles sont « fournies » par les églises. Il y en a tout un tas : Free Wesleyan church, « The Church of Jesus Christ of Latter-day Saints », les adventistes, baptiste, évangélistes, catholiques, mormons etc… et les uniformes ont une couleur correspondant à une école/église.

D’autres blowholes  

Et la végétation des alentours, un peu différenteUn  fruit de pandanus, bien que je n’ai vu personne aux Tonga en manger c’est comestible. 

Quelques détails d’un village

 

Nous continuons notre explorations des chemins de terre de Tongatapu. Deux dames qui vont récolter des algues pour manger nous les font découvrir. Elles nous montrent où les cueillir et nous offrent en casse croute nos premières bananes vertes cuites. Ces dernières goutent un peu comme de la patate. Quant aux algues sont des petites grappes de bulles de la taille d’oeufs de poisson. A la sensation des petites billes salées qui éclatent dans la bouche cela rappelle les oeufs de poissons. (Les trucs oranges ou le caviar). Sauf que là c’est gratuit… et cruelty free 😉

Une de nos guides improvisées  « es algae » de Tongatapu

 Le chic, en toutes circonstances… (hmmm)

Grotte ʻAnahulu

Et pour clôturer notre journée de pérégrinations, nous allons piquer une tête dans un grotte… un peu flippant de nager dans l’obscurité mais une fois que les yeux s’habitent à la pénombre on découvre tout un monde. Parvenez-vous à distinguer l’eau noire? A distinguer stalagmites de leurs reflets?

En sortant, nous allons jeter un oeil à la plage et avons le bonheur d’observer nos premières baleines. Elles sautaient hors de l’eau entre l’est de Tongatapu et ‘Eua… cela tombe bien, c’est notre prochaine destination !

(Ne cherchez pas on ne voit pas de baleines sur la photo c’est juste la plage)

 

A bientôt ! (promis cette fois)

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Wilderness et fougères arborescentes

By 2 novembre 2017 Australie, Daily Life, Océanie

Cette dernière année, vivant dans ces îles du bout du monde duquel je viens, je me suis découvert enfant sauvage. Isolée de la vie que j’avais déroulée des milliers de kilomètres de là, et des amitiés que j’avais noué, ainsi que du stress de « oh ça fait longtemps que je ne l’ai pas vu(e), faut qu’on se voie! », je me suis terrée dans le moment présent, mais sans jamais m’enraciner.
C’est mon bonheur et une des causes de mon mal.
Moi qui pensais surtout à l’Australie comme à un pays de blancs riches (ce qu’elle est aussi en partie), je n’imaginais pas à quel point sa nature sauvage allait me bouleverser.
Déjà, la troisième fois que je suis entrée au Vietnam (que j’adore) lors de notre voyage en deux roues, j’ai été étouffé par la densité de l’homme, exploitant chaque centimètre carré de la terre inlassablement, l’aspergeant abondamment de produits chimiques. Le Laos et la Cambodge m’ont laissé le coeur lourd avec des visions de déforestation et de plantation d’arbres monotones en monoculture.
J’ai adoré l’Asie du sud-est pour sa culture, le mode de vie et les gens mais j’étais en manque de nature, cruellement.

Je n’ai pas encore connu l’Australie « remote » du fin fond de l’Outback (et en tant que végane je n’ai pas trop envie de m’aventurer dans ce monde de cattle stations aussi vastes que des pays d’Europe sur fond de rodéo et d’hélicoptères), mais j’ai touché des yeux la Tasmanie sauvage.
Et en 11 mois où j’ai eu la chance de vivre sur cette terre, je me suis habituée à la faible densité de population et ce que ça implique : beaucoup d’espaces où il n’y a « rien ». Et ça fait du bien.

Et puis il y a eu la Tasmanie, terre bien plus petite, oui, mais très peu peuplée. Et dont 20% du territoire est un espace sauvage préservé et inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Bien sur, il y a encore des problèmes et certains humains essayent de faire toujours plus d’argent, de rogner la forêt pour y couper les arbres, mais les écologistes se battent bien. Et gagnent des combats.

Wilderness, premier choc

Bref, je me suis habitée. Rouler une heure sans traverser un village, avec quelques fermes mais rien d’extensif, traverser des montagnes sur des « highway » qui sont en fait des chemins de graviers, c’était mon pain quotidien. Les maisons autosuffisantes avec panneaux solaire et récupération d’eau de pluie, c’était ma normalité. Boire l’eau d’un lac sans craindre l’intoxication, camper ça et là et cuisiner sur un feu de bois, mon régime.

Et puis en mars, mon grand-père, vieillesse faisant, est décédé. Ce fut un choc pour moi dont j’ai toujours du mal à me remettre, encore aujourd’hui. Quelques heures après la nouvelle, informations prises, fuseaux horaires domptés, me voici à traverser le ciel en 4 avions, et presque deux ans plus tard, poser le pied sur ma terre natale très déboussolée.

Nous traversons les campagnes jusqu’au village de mon grand-père, non loin des usines Peugeot où il a toujours travaillé. Je suis euphorique, puis triste, puis responsable.

Je me sens écrasée par le poids des normes, des traditions, par les maisons suréquipées aux larges murs. Les villages tristement gris dans la fin d’hiver franc-comtois un peu trop tiède. Je me sens comme l’adulte qui redécouvre la maison de son enfance des années plus tard et la trouve bien plus petite que dans ses souvenirs.

Heureuse en même temps de pouvoir passer un peu de temps avec ma famille, mais soulagée de savoir que je ne vais pas rester longtemps là. La France est si dense. Moi qui était heureuse en ville et naviguais dans les foules compactes de gare du nord me découvre agoraphobe. Je m’étonne de tout, comme en voyage dans le pays qui m’a vu grandir.

Puis l’épuisant ballet aérien reprend, quatre avions et 34 heures plus tard me revoici sur l’ile de Tasman. J’y retrouve mon Barbu, ma voiture, mes amis locaux, cette lumière, cette nature, ce calme.

Wilderness, second choc

Un jour, nous n’avons plus grand chose à faire en Australie, nous voici en Nouvelle-Zélande, où j’ai donné rendez-vous à ma mère pour son premier voyage « overseas » en 11 ans. C’était également censé être des retrouvailles après nos deux ans de voyage, mais la vie en a décidé autrement et je l’avais revu un peu plus tôt que prévu (cf paragraphe précédent).

Alors nous jouons le jeu, on achète une voiture, on fait un peu le tour de l’île du nord et trouvons un woofing dans un farmlet. Mais la colle ne prend pas. Effectivement il a quelques coins « beaux » de ci de là, comme des parcs dans un océan de béton, il s’agit là de petits patchs de parc nationaux ou régionaux dans des océans de pâtures à vaches sans forêts ou d’exploitations forestières privées qui occupent des collines entières. Et quand le coiffeur fut venu, la coupe est rase, laissant une vision apocalyptique de montagnes nues jonchées de restes de forêt broyées. Morbide.

Et ces pâtures infinies, omniprésentes, l’herbe verte fluo importée et les millions de vaches aux pis gonflés, pourtant sans progéniture à nourrir. La nausée devant cet exposition sans fin d’exploitation des vaches qui n’ont jamais demandé à naitre ni à se faire exploiter chaque jour de leur vie. Une vie programmée par l’homme, certains ne semblent pas pouvoir se sevrer. Les uns de lait maternel ne leur étant pas destiné, les autres de revenus confortables reposant sur l’exploitation de non-humains.

Notre malaise est profond.

Guérison

Les fougères arborescentes, mes guérisseuses.
Si certaines personnes sont inspirées et nourries par des marches infinies sur la plage, mon carburant, c’est la forêt. Et pas n’importe laquelle. Les forêts tempérées humides ou forêts tempérées ombrophiles sont mes lieux de choix. Je suis tombée en amour de ces forêts lors de mes pérégrinations dans les « cold rainforest » en Tasmanie et dans le nord de la Nouvelle-Zélande (enfin ce qu’il en reste).

La richesse et la diversité de la flore que l’on y trouve : arbres, mousses, fougères, champignons, hummus, bactéries, parasites ainsi que les matières, odeurs, couleurs et lumières que l’on trouve dans ces forêts sont des miraculeuses sources d’inspiration et de bien être pour moi.
Il y a tant à découvrir et à apprendre de ces écosystèmes. Si l’un des modèles fondamentaux de la permaculture est la forêt c’est bien car il y a tant à y apprendre.

Montagnes millénaires, ces génératrices d’humilité
Et puis, une autre chose qui m’avait manqué et ce depuis bien des années : les montagnes. Lieux hostiles et irrésistibles pour l’humain. Aimants dangereux et splendides. Rien de mieux pour moi que de m’en approcher et les admirer en hiver, sous leur manteau blanc. Si attirantes et photogéniques… mais on ne s’y enfonce pas à cette saison sans une radio, une pelle à avalanches, une paire de crampons et un guide expérimenté.
Mes expériences de montagnarde remontent surtout à la première partie de mon enfance dans les Pyrénées. Plus récemment, un volcan en Indonésie, des cols à 3 500m au Kirhizstan et un sommet tasmanien en solo. Bien moins que je le souhaiterais mais toujours des expériences inoubliables.

Sauvageonne

Le mal est fait. Comment puis-je désormais trouver de la saveur à la vie citadine alors que rien de m’enthousiasme plus que d’apercevoir un oiseau lors d’une randonnée dans la nature ?

Mes prochaines destinations s’annoncent également sauvages et reculés, bien que loin des montagnes et des rainforests. Je vous invite à m’y rejoindre, il vous suffira d’atterrir quelque part dans le pacifique sud. Après, on avisera!

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Mes aventurières préférées en vidéo

By 22 juin 2017 Inspiration

J’en parle souvent mais mes premières inspirations de voyage, ce sont les aventuriers et aventurières, les explorateurs et les exploratrices. Si le Truman Show et la fameuse phrase « mais Truman il n’y a plus rien à explorer sur terre » a mis fin à mes aspirations de carrière enfantines, j’ai par la suite pris inspiration des exploratrices. Et oui, je trouve cela vraiment important d’avoir des références d’inspirations correspondant à son genre. Ou du moins pour lesquelles le genre n’est pas un élément déterminant. Par exemple, si un enfant veut devenir secrétaire, qu’il soit fille ou garçon, il doit pouvoir trouver des références non excluantes. Donc pour moi, il est important que les exploratrices femmes soient plus représentées et mises en avant, pour inspirer et ouvrir des possibilités, tout comme je trouve important de rééquilibrer les écrits des femmes au même niveau que celui-des hommes. C’est une envie de représentation qui rejoint celle que Diglee a illustré sur le nombre de livres écrits par des femmes présentés au bac littéraire, ou encore le documentaire sur les YouTubeuses féminines, et les problématiques auxquelles elles font face (liées à leur genre).

Enfin bref, tout ça pour vous présenter cette petite liste que je vous ai concoctés :

Anne-Marie Schwarzenbach, Suissesse rebelle

Issue d’une famille de riches industriels suisses, cette militante antifasciste était journaliste, photographe et aventurière, notamment connue pour son voyage jusqu’à Kaboul en voiture en compagnie de Ella Maillart. Ce documentaire revient sur la vie, les voyages et les drames de la vie d’Anne-Marie, qui était également homosexuelle et dépendante à l’opium, ce qui à l’époque n’est pas une mince affaire. C’est une personnalité que j’admire vraiment.

Marianne North, la botaniste passionnée

J’adore les plantes, et cette exploratrice tenace a parcouru le monde seule pour peindre des plantes inconnues, jusque dans les endroits les plus isolés… Ses peintures sont sublime, elle a un talent fou. Fille d’une bonne famille, elle n’a pas suivi la voie toute tracée de « faire un bon marriage, des enfants, ne pas faire de vagues etc. », mais elle commence ses voyages avec son père en 1865. D’abord vers la Syrie et les bords du Nil, puis en Sicile avant de rejoindre le continent américain.

Elle écumera le Canada, les Etats-Unis, la Jamaïque, passera un an au Brésil puis en 1875 elle commence un périple de deux ans autour du monde où elle peindra les plantes de Californie, du Japon, de Borneo, Java and Ceylan (Sri Lanka). Elle passera un an en Inde, puis se rendra en Australie sur le conseil de Charles Darwin (rien que ça). Ses autres voyages seront en Afrique du sud, aux Seychelles et au Chili… mais voyez plutôt :

Laura Dekker, qui a navigué en solitaire autour du monde à seulement 14 ans

Moi qui ait pour projet d’apprendre la voile et traverser le Pacifique afin de rejoindre les îles marquises dont je rêve depuis mon enfance, quelle meilleure inspiration qu’une fille… de 14 ans qui a navigué autour du monde à 14 ans? Elle est née et a grandi sur et au milieu des voiliers et n’a pu résister à l’appel des océans. J’aime beaucoup sa détermination, son humour et le fait qu’elle soit parfois grumpy et rude dans le film, bref, elle ne se laisse pas marcher sur les pieds! Mais de son voyage, c’est encore elle qui en parle le mieux.

Vous pouvez voir le film « Maidentrip » en intégralité (passionnant) sur NETFLIX. Elle continue désormais de sillonner les océans…

 

Je rajouterais peut-être de nouvelles inspiratrices à cette liste, où peut-être connaissez-vous des personnalités extraordinaires dont les aventures sont contées?

En tous cas je vous souhaite bon visionnage si cela vous intéresse.

 

Image de couverture : Anne-Marie Schwarzenbach par la photographe allemande Marianne Breslauer

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Mes six incontournables en Tasmanie

By 7 mai 2017 Océanie
Tasmanie

…. c’est difficile de choisir! Nous sommes restés, comme beaucoup d’Australiens du mainland et de voyageurs avant nous, « coincés » en Tasmanie, et ce pendant quasiment six mois !

« C’est donc vrai ce qu’ils disent! »

Lorsque nous évoquions notre projet de Tasmanie aux australiens rencontrés sur le mainland il prenaient cet air ravi et penseur. C’était soit « j’ai toujours rêvé de m’y rendre » ou alors « c’est le plus bel endroit d’Australie ».

Auparavant j’étais une « noob »* de l’Australie ! Mes connaissances liées à la Tasmanie se résumaient à: « le tigre de Tasmanie » et le vieux film rigolo « Young Einstein ». Le film raconte la jeunesse fictive d’Einstein qui aurait grandi en Tasmanie et aurait découvert la formule qui fait mousser la bière… Mais  bien sûr! E=mc2 !

(*Je n’y connaissais rien)

En gros la Tasmanie pour moi c’était ça:

Mais lorsque j’y ai posé le pied et commencé à en explorer les recoins, je peux définitivement dire qu’il s’agit de l’un de mes endroits préférés d’Australie. (Bien que je n’ai pas vraiment visité TOUTE l’Australie, bien loin de là). Et finalement, l’un de mes endroits préférés tout court !

Et on ne va pas se mentir, les drôles d’animaux que l’on peut croiser sur ces terres y sont pour quelque chose de son charme particulier. Voici quelques unes des créatures de Tasmanie : ornithorynques, diables de Tasmanie, Dasyurus (spotted quoll), Echidna, pademelons (petits wallabies), wombats, variétés d’oppossums et j’en passe!

De gauche à droite : ornithorynque (CC), diable de Tasmanie (CC), dasyurus (CC) et echidna (CC)

De gauche à droite : pademelon (CC), wombat (CC), brushtail possum (CC) et pygmy possum (CC)

Ma liste d’incontournables en Tasmanie :

Cette liste de recommandation m’est bien sûr personnelle en tant qu’amoureuse de la nature et amatrice de bons produits. Ce n’est pas la liste que l’on trouve partout : le top 10 des choses à faire en Tasmanie, mais de ce que moi j’ai préféré! L’idée de cet article étant de vous faire découvrir un peu cet endroit si isolé et loin de tout. J’ai aussi vécu quelque mois à et aux alentours d’Hobart mais je ferai un article spécial pour cette ville que j’adore je pense !

  1. Maria Island, l’île à la beauté sauvage… et aux animaux
  2. La Tasmanian Wilderness World Heritage Area
  3. Mont Field, ses alentours et les arbres géants dans la vallée du Styx
  4. Les plages paradisiaques de Bay of Fire et Wineglass Bay
  5. Zigzaguer sur l’une des routes du vin
  6. Découvrir les bières artisanales locales

1. Maria Island, l’île à la beauté sauvage… et aux animaux !

Si j’ai été séduite par la Tasmanie de par sa nature préservée par de nombreux parcs naturels, la quintessence du sujet est peut-être représentée par Maria Island. C’est une île/parc naturel proche de la côte Est de Tasmanie. On y accède en tant que piéton ou cycliste avec sa tente, pas de voiture sur l’île! Il y a plein de randonnées à faire dont deux sommets, ainsi que des marches plus accessibles. L’île est certes très visitée par les familles et touristes de passage, mais cela n’entache rien à l’expérience. Et c’est peut-être votre meilleure chance pour rencontrer un diable de Tasmanie et des wombats !

La randonnée vers les sommets « Bishop & Clerc »

 

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2. La Tasmanian Wilderness World Heritage Area

Cette zone protégée immense qui couvre quasiment tout le quart sud-ouest de l’île est l’une des dernières véritables zones sauvages sur la terre, préservée de l’empreinte de l’homme. Cette zone protégée couvre 20% de la surface de l’île. Elle s’étend au nord de Cradle Mountain jusqu’aux côtes sud donnant sur l’océan Antarctique. Ici, pas d’exploitations forestières, pas de routes. Pour y accéder, c’est à pied avec un sac à dos!

Il est également possible de s’y rendre en bateau, en longeant les côtes, ou si vous avez les moyens, en petit avion pour survoler ses splendides panoramas.

De mon côté, j’ai pu y mettre le pied notamment en grimpant le Mount Eliza ce qui m’a permis d’avoir une vue panoramique sur le lac Pedder.

Si vous avez du matériel de marche et que vous êtes accompagnés, je vous recommande de poursuivre après le Mount Eliza et de poursuivre sur le circuit « Mount Anne » sur trois jours.

Je n’ai pas non plus eu l’opportunité de le faire, mais une amie américaine vivant en Tasmanie m’a soufflé que la marche vers Frenchmans Cap était l’une de celles qu’elle avait préférée, en terme de variété de paysages et de nature sauvage.

Il faut trois à quatre jours pour parcourir les 46 km. Il y a deux points de camping avec des huttes sur le chemin.

Tasmanie

A gauche le lac Pedder, à droite le mont Anne

Tasmanie

Vues pendant la randonnée de Mont Eliza

Camping au bord du lac Pedder

Hiking Mount Eliza : 11 km, 936m de dénivelée.

La hutte avant le sommet de mont Eliza, un drôle de champignon, et vue durant la randonnée

Au sommet!

Southern Cape

Une autre marche vous permettant de vous enfoncer dans la « Tasmanian wilderness« , c’est Southern Cape: une demi-journée suffit pour vous retrouver au point le plus au sud de l’Australie, face à l’océan antarctique qui se déchaine sous vos yeux. Il est également possible de continuer ce sentier en s’engageant dans la rando « South Coast Track » d’environ 8 jours et d’où l’on repart… en avion! (ou alors il faut avoir suffisamment de provisions pour continuer à pieds. Il est également possible de se faire livrer des provision par avion à Melaleuca). Enfin bref une sacrée expédition! La marche de Coockle Creek jusqu’au Southern Cape est déjà très satisfaisante. Elle dure environ 5 heures aller-retour.


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3. Mont Field, ses alentours et les arbres géants dans la vallée du Styx

Le parc national de Mount Field est à environ une heure de route de Hobart, la capitale Tasmane. C’est l’un des préférés des gens du coin. Pas étonnant : des coins de fraîche rainforest aux paysages sub-alpins en passant par les arbres gigantesques du Styx sauvés par les environnementalistes, c’est un splendide écrin de nature.

Mount field

Il y a nombre de marches à faire à Mont Field comme les superbes Russell Falls à seulement 20mn. Mais également des plus longues et ardues menant sur les hauteurs de Mount Field et ses multitudes de lacs !

Tasmanie Mont Field

Marches courtes aux alentours de Junee cave

Imaginez que vous marchez sous un toit de fougères arborescentes surmontées d’eucalyptus regnans pouvant atteindre les 80-90m de hauteur. (Les plus grands arbres du monde avec les sequoias). Vous vous promenez, à la recherche d’une cascade ou d’une grotte, le long d’un ruisseau translucide, vous observez de jeunes truites…

Les Eucalyptus géants de la Styx valley

Ce sont un groupe de « tree huggers » comme on les appelle ici (câlineurs d’arbres) qui ont oeuvré à la préservation de cette vallée, sa biodiversité unique et ses arbres géants. Il y a une multitude de petites marches à faire, notamment celle qui mène au Gandalf Staff, la plateforme sur un eucalyptus de 84 mètres de haut sur laquelle les protecteurs de l’environnement ont campé pendant cinq mois afin de sauver ses arbres des tronçonneuses de l’industrie forestière qui faisait pression !

Aujourd’hui, le lieu est serein, mais la piste qui y mène en voiture traverse des paysages dévastés par les coupes de bois intégrales des exploitations forestières laissant la forêt rase, comme une menace qui souligne l’importance de la protection des lieux sauvages.

Tasmanie rainforest
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4. Les plages paradisiaques de Bay of Fire et Wineglass Bay

Ouh yeah. La température de l’eau ne sera bien sûr pas aussi haute que sur la côte Est du mainland, mais tellement turquoise et claire ! Impossible de résister à une baignade sur l’une des plages de sable blanc et rochers décorés de lichens orange et vert. Bien sûr, cela reste sauvage, il est possible de se trouver sa petite plage rien que pour soi. Dois-je en dire plus ?

Tasmanie Bay of fires

Il y a plein de points de camping gratuits le long de la Bay of Fire. Si vous voulez vraiment vous la jouer à la Robinson Crusoe: enfilez vos « hiking boots », prenez une tente et des provisions et vous voici partis pour camper sur la splendide plage de Wineglass Bay. Si vous en avez l’occasion allez également faire un tour à Hazard Beach, un peu moins visitée mais tout aussi superbe!

Tasmanie wineglass bay

Wineglass Bay sur la gauche et on aperçoit Hazard beach sur la droite

Vues à différentes heures de la journée depuis le point « camping autorisé » sur Wineglass Bay

Nouvel an au paradis!

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5. Zigzaguer sur l’une des routes du vin

Les Pinots Noirs, Rieslings et Chardonnays tasmaniens sont chers pour une raison : ce sont d’extraordinaires vins. La majeure partie du temps, les vignobles de l’île sont des petites affaires familiales avec une production limitée. Mais pas besoin d’être plein aux as pour apprécier le bon vin ! De nombreuses possibilités de dégustations existent. Il y a quatre options de « Wine trails » :

  • la Tamar Valley au nord vers Launceston,
  • la côte est,
  • le nord-ouest,
  • la région du sud.

Je ne vais vous parler que de la dernière car c’est la seule que nous avons faite, et en particulier, la Coal Valley.

Mes coups de coeur ont été

  • Pooley Wine près de Richmond (Coal Valley): très chic, une ancienne demeure en pierres à l’entrée de Richmond, cette maison a été primée à de nombreuses reprises pour son Riesling, très frais et vert (rien à voir avec le breuvage moelleux que je détestais) et ses Pinots Noirs réserve. L’accueil est sympathique et l’expérience formidable.
  • Puddleduck Vineyard (Coal Valley) : un vignoble familial très accueillant, avec sa grande mare à canard entourée des vignes, et une formule qui permet d’emmener son pique nique tout en dégustant leurs vins au bord de l’eau! Leur pétillant (type champagne) m’a enchantée.
  • Domain A (Coal Valley) : ce qui m’a attiré là-bas c’est d’abord un équivalent du Pouilly Fumé à tomber par terre (le Lady A fumé blanc). Le vignoble a une position unique sur un des coins qui lui permet les plus longs ensoleillements d’Australie, le tout dans un climat frais sur un terroir de dolérite datant du jurassique. Un must.
  • HomeHill Wineyard : l’occasion de gouter d’excellent Pinots Noirs âgés, qui seraient hors de prix pour moi à la bouteille dans un cadre très agréable (à faire aussi dans le village, aller acheter un pain à la Summer Kitchen Organic Bakery, délicieux!).
  • Hartzview Vineyard : charmante propriété où l’on peut visiter les huttes dans lesquelles vivaient les cueilleurs de fruits le siècle dernier, et goûter des « ports » (type Porto) et liqueurs de fruits à la façon « crème de cassis » de Dijon… des délices sucrés qui changent un peu, et quelques vins intéressants également!

Tasmanie vin

Dans la plupart des établissement vous pouvez faire une dégustation de vin.

  • De 2 à 5$ par personne, vous aurez une palette de 5 à 7 vins différents à goûter.
  • Pour 10$-17$ vous pourrez goûter soit un peu plus, soit des vins plus chers (réserve, etc).

Bien sûr, faites attention sur la route entre les dégustations. Les vins tasmaniens ont des teneurs en alcool assez élevées. Si vous ne souhaitez pas conduire (ce que je recommande) vous pouvez organiser une tournée des vignobles avec un mini-bus.
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6. Découvrir les bières artisanales locales…

De plus en plus de brasseries artisanales ouvrent leurs portes sur les terres Tasmanes. Ces passionnés « craft » des bières de folie! Il y a désormais un « beer trail » en parallèle du « Wine trail ». Bien sûr j’ai mes petites favorites.

Autour de Hobart je vous recommande Last Rites (à Cambridge), Devils Brewery (à Margate), sinon au nord je suis fan de Van Dieman et Morisson à Launceston (<3 <3). Dans le nord on peut découvrir Seven Sheds à Raiton et Little Rivers à Scottsdale (pas mes favorites). Tout un programme!
(Toutes ces bières sont vegan friendly, excepté une référence de Seven Sheds avec du miel)

Au menu: des IPA, des stouts brunes au goût caféiné, des irlandaises, des rousses, mais en général du très très houblonné : dans le coin de New-Norfolk (au sud) il y a plein d’immenses piquets étranges le long des routes… ce sont des champs de houblons!

Aux bières il faut ajouter bien évidemment le cidre. N’oublions pas que la Tasmanie a très longtemps été un fournisseur mondial de pommes. Pour moi l’incontournable à visiter, c’est l’apple shed de Willie Smith qui fait du cidre bio à tomber par terre! L’apple shed est un lieu super sympa pour se détendre, parfois ils organisent des concerts. On peut visiter gratuitement un mini-musée sur l’histoire de la famille de Willie Smith, des débuts d’exportateur de pommes jusqu’à la production de cidre.

Ils ont une super variété de pommiers dans le jardin, super intéressant aussi. Je suis repartie avec des pommes dans les poches, les saveurs n’ont rien à voir avec celles des pommes normalisées que l’on nous refourgue tristement de nos jours ! Cela m’a rappelé mon pépé, qui est décédé lors de mon séjour en Tasmanie, et qui était un passionné de pommes, de boutures et faisait son propre cidre. Comme une visite hommage, en quelque sorte.


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J’espère que mes incontournables Tasmans vous auront plu autant qu’à moi! Me voilà bien triste de quitter mon île chérie après six mois. Six mois à vivre au gré de la météo, des envies et des rencontres… Je suis désormais excitée par notre nouvelle aventure qui commence la semaine prochaine!

 

Vous pouvez poursuivre le voyage en vidéo, direction YouTube :

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Autostop et paysages splendides hors des sentiers battus en nord-Laos

By 5 novembre 2016 Carnets de Voyage, Laos
oudomxay city

Après notre périple glacial en bateau sur le Mékong depuis la frontière thaïlandaise et notre première session d’auto-stop laotienne, nous venons donc d’arriver à Oudomxay (ou Muang Xay), la ville « chinoisée » au « centre-nord » du Laos (dans un pays tout vertical les notions de nord et sud ont beaucoup de nuances !).

Oudomxay, Disneyland chinois.

Avant de vous conter nos péripéties, je vous introduit quelques éléments de contexte.

Le nord du Laos souffre d’une main mise des chinois sur les terres locales. Les entrepreneurs chinois se voient offrir une somme conséquente d’argent (100 000$) pour aller coloniser économiquement le Laos et n’ont le droit de retourner en Chine qu’après un nombre minimum d’années, et bien sur « successful ». Le gouvernement Laotien, très corrompu, offre ses marchés publics sur un plateau aux entreprises chinoises, lorsque ce n’est pas les chinois qui construisent des immenses complexes hôteliers 5 étoiles dans ce pays si pauvre. Je suis peut-être mauvaise langue mais j’ai étudié l’intelligence économique et le lobbying et ce qui se passe dans ce pays échappe totalement aux habitants (un peu comme partout me direz vous, XXIe siècle, les entreprises dominent le monde).

Là où cela pose des problèmes éthiques et juridiques, c’est d’abord la concurrence économique déloyale aux laotiens, mais aussi l’empoisonnement des habitants avec l’utilisation massive des pesticides non contrôlés (dans les plantations de bananes et d’hévéas par exemple) ou encore la zone aux droits spécifiques aménagée pour les chinois au nord-ouest du Laos. C’est là que passe l’autoroute de la Thaïlande vers la Chine. A cet endroit (Boten Golden City), trafic illégal d’animaux sauvages ainsi que d’arbres exotiques abattus illégalement est monnaie courante. Ne parlons pas des personnes disparues suites à des dettes de casino dans cet étrange ville. Evidemment, toutes ces activités se font au déni total de l’environnement, et les entreprises chinoises rasent sans merci forêts (et la faune qui y vit) pour planter des hévéas par exemple… les beaux paysages sauvages du Laos ont peut-être leurs jours comptés et finiront peut-être par ressembler au triste nord du Cambodge, totalement déforesté et planté d’hévéas…

Pour aller plus loin vous pouvez lire cet article datant de 2009 mais décrivant bien la situation : Laos. Renforcement spectaculaire de la présence chinoise et le grand format de Libération sur le sujet : «Le gouvernement a vendu le nord du Laos à la Chine».

 

Bon mon moment informatif est terminé, passons aux choses non sérieuses.

Nous voici donc, deux frais voyageurs fraîchement débarqués à Oudomxay, après une journée de stop où l’on s’est vus offrir pitance et alcool local. Oudom-quoi ? C’est une petite ville réputée pour y abriter de nombreux commerces et constructions chinoises.

On saute de l’arrière du pick-up, on remercie la famille qui nous a déposé en stop, et… on a faim. Seulement voilà, on ne sait pas trop quoi manger. Ca sera noodle soup!

menu laos oudomxay noodle soup

Laos Party

Le lendemain est consacré à se reposer et faire un tour dans la ville, on n’est pas déçus !

oudomxay city