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Océanie

Tonga – sept drôles de choses que nous avons faites à Vava’u

By 16 novembre 2018 Carnets de Voyage, Océanie, Tonga

Honnêtement, j’aurais pu poster cet article il y a bien longtemps. Hors nous sommes resté un mois à Vava’u, vivre là bas c’était devenu notre quotidien. Alors je ne sais pas bien quoi raconter. Je raconte des anecdotes moi, pas la vie « de tous les jours ».

On en a quand même fait, des choses… bon allez je vais faire une petite liste de 7 choses que nous avons faites à Vava’u, j’ai l’impression que cela me simplifiera la tâche!

1 – Nous avons voyagé en ferry au milieu du Pacifique sud

Nous avons de nouveau embarqué depuis les îles paradisiaques d’Ha’Apai dans le ferry qui fait la liaison une fois par semaine. C’était parti pour douze nouvelles heures de transport (24h si on fait le voyage Tongatapu-Vava’u sans s’arrêter) mais cette fois, il y avait de la mer. Une météo grandiose, certes, mais un sacré swell de plusieurs mètres qui a envoyé au tapis une bonne partie des passagers. Mais bon à part roupiller, mal de mer ou pas il n’y a pas grand chose à faire sur le pont d’un ferry pendant si longtemps.

2 – Nous avons fêté les 40 ans du Barbu sur un voilier

Nous avions rencontré le tout frais propriétaire d’un beau Westsail 32 dans LE resto de l’archipel d’Ha’apai où nous étions précédemment, un irlandais facétieux. Allan, notre Australien grand organisateur avait d’abord prévu de louer un petit bateau de pêche pour nous emmener voir des caves sous marines, mais finalement on a recroisé l’écossais et quelques négociations plus tard, nous mettions les voiles le jour de l’anniversaire de notre Barbu préféré. Ce fut splendide, la sensation de glisse, tenir la barre, boire des canon, bien sur… et puis au moment de plonger pour aller dans les caves sous-marines, j’ai décidé de rester avec le capitaine pour manœuvrer car ne pouvant jeter l’ancre (trop profond) nous devions récupérer nos acolytes en virant de bord (en faisant des zig zag) à la voile à une vitesse peu variable!
Ils ont été bien braves et les filles ont nagé un bon moment avant de pouvoir grimper ! En tous cas je me suis bien amusée à la barre, et aussi lorsque nous sommes rentrés dans le port uniquement à la voile en tirant des bords dans l’entrée en goulot du fameux « port of refuge ». Cette expérience à signé ma ré-addiction à la voile, le virus m’a piqué, trop tard!

voilier tonga

Pas de bougie « 4 » alors on a improvisé…

voilier tonga

3 – Nous sommes allés farnienter sur une île voisine…

Comme cela faisait quelque temps que nous trainions un peu trop dans les bars du coins jusqu’au milieu de le nuit, il était temps d’aller reposer nos foies dans une île voisine sans magasins! Nous avons été accueillis magnifiquement par la famille du « Beautiful Ofu island backpacker » dans leur petite guesthouse composée de quelques chambres dans la maison et deux bungalows dans le jardin. Le jardin est superbe et donne sur la jolie plage. Entre petits déjeuners aux fruits tropicaux, diners locaux, balades à pieds sur l’ile, lectures dans nos hamacs respectifs, kayak et pêche pour certains, autant dire que nous étions détendus ! Il n’y a pas d’engin à moteur sur l’île, à part les bateaux.

La famille, avertie qu’il s’agissait de l’anniversaire du Barbu, lui a cuisiné un festin le soir de notre arrivée, un délicieux gâteau ainsi qu’un grand feu sur la plage… quel accueil !

Les images aux drône sont de Allan

4 – Nous avons exploré l’ile avec notre fameux petit camion chinois

Comme notre groupe avait tendance à s’élargir facilement, au lieu de louer une voiture « boring » nous avons loué un petit camion à remorque chez un des épiciers chinois. Aux Tonga de toutes façon, tout le monde roule doucement (40 km), personne n’est pressé et de toutes façons les routes ne sont pas état d’enfer.
Une fois l’engin en notre possession, nous nous sommes entassés dans la remorque et c’est parti pour la gloire… L’île principale de Vava’u s’étend comme une araignée avec ses bras donc il y a plein de coins et recoins à partir découvrir. Pas de plages paradisiaques mais des points de vue, des jolis villages avec des maisons en bois, la végétation luxuriante partout, saluer un poulain, sauter avec les enfants depuis le pont… pas le temps de s’ennuyer. Nous avons loué ce mini camion bon nombre de fois lors de notre séjour à Pangai et ils nous a toujours procuré de sacré aventures !

5 – Nous avons participé à une régate et gagné un prix… spécial!

Nous avions tenu à arriver à Vava’u à temps pour le Blue Water Festival, un rassemblement de voileux et plaisancier qui comprends divers évènements et bien sur une régate à la fin. Cela nous a permis de bien nous amuser, rencontrer du monde, apprendre de nouvelles choses (comme les strictes règles de biosécurité pour entrer en Nouvelle-Zélande haha) mais aussi et surtout participer à la régatte en tant qu’équipiers, avec notre capitaine irlandais préféré !

Qu’on se le dise, son voilier le Westsail est un vieux quillard c’est à dire que sa longue quille, sa solidité et son poids en font un super bateau marin pour affronter les tempêtes, pas vraiment un oiseau de course! Nous n’avions aucune chance contre les catamaran et les mono qui déployaient tous à un à leurs spinnekers. Mais nous ne nous sommes pas démontés pour autant, comme nous avions un crew nombreux nous avons tiré un nombre de bord digne des records et nous nous sommes appliqués à quelques petits raccourcissements du parcours tel que ce passage entre deux îles (qui nous a permis de voir des dauphins au passage) puis un demi-tour devant le catamaran de tête qui nous a permis de gouter à une courte gloire avant de nous faire doubler à nouveau consciencieusement par l’intégralité des concurrents!

Le soir, remise des prix à la Taverne Basque où nous sommes surpris d’entendre le nom du bateau appelé pour un prix.. spécial : « most crew and shortest amont of miles under keel » soit en français « l’équipage le plus nombreux et la distance parcourue la plus courte »!

En tous cas on aura beaucoup rigolé…

voilier tongavoilier tonga

6 – Nous avons couchsurfé sur une île aux Tonga

En compagnie de notre acolyte Rory (masculin) nous sommes allés couchsurfer chez un Peace Corp installé dans l’école primaire d’une petite ile du groupe de Vava’u. Rory en hamac dans la casba avec Ryne, notre hôte et nous à la tente et à la belle étoile dans la cour de l’école (en gazon bien sur). Les Peace Corps, ce sont des jeunes américains qui viennent faire des missions, souvent éducatives ou environnementales dans des pays partenaires. Ceux qui viennent au Tonga sont formés 3 mois, apprennent la langue et viennent donner des cours d’anglais et de bien d’autres choses dans les écoles. Ils font également en sorte de récupérer du matériel pédagogique (livres etc). On l’a aidé à classer la bibliothèque de l’école, et on a surtout beaucoup joué avec les enfants, entre football et snorkelling juste en bas de l’école pour aller voir les coraux et poissons. L’île où il résidait (sa mission vient de se terminer) est splendide donc on a passé pas mal de temps à s’y balader et aller faire du snorkelling, on a cuisiné pour lui quasiment tous les soirs, c’était vraiment une belle rencontre et semaine !

La maisonnette de Ryne Rory entouré de quelques élèves En ballade dans l’île des mangues ! En train de bouquiner perchée dans le grand figuier (ovava tree) de l’école La nuit d’un gros orage nous avons dormis dans l’école pour nous abriter de la pluie !

6 – Nous avons trouvé un repaire d’espagnols aux Tonga

Lors du festival et de nos sorties noctunes nous avions fait la connaissance d’un personnage les plus appréciables : Victor, un espagnol hilarant qui allait s’occuper d’un resort et restaurant monté par un couple d’espagnol Maria et Eduardo sur une petite île de Vava’u : Tapana. Un restaurant espagnol sur une île tongienne, voilà qui nous semblait original ! Nous avons eu la chance d’être invité pour un barbecue sur l’île en compagnie d’une australienne en mission à l’office d’agriculture local, un thésart italien spécialiste des cétacées, une chilienne photographe de baleines, un tahitien bateau-stoppeur, son capitaine espagnol et bien sur notre hôte et ses deux cousines, tous espanols! On ne s’attendait pas à une telle mixité en venant si loin dans le pacifique. Pour les végétariens et véganes nous avons eu du fruit à pain rôti au feu, délicieux. Avec Etienne nous avons passé la soirée sur le voilier du capitaine ibérique, Marc avec qui nous sommes devenus amis et que nous avons revu récemment, un an après cela en Nouvelle Calédonie! Le lendemain nous sommes retournés à la ville en voilier, et rebelote en tirant des bords comme des pros jusqu’à Port Refuge… Nous y avons également rencontré Gonzalo y Ana et leur joli bateau rouge avec lequel nous auront, 12 mois plus tard, le plaisir de nous enfuir de Nouméa 😉

 

7 – Nous avons… terminé en beauté !

Pour nos dernières semaines, nous avons tenté sans succès de trouver un voilier-stop pour les Fidji mais difficile car la plupart étaient déjà partis pour éviter la saison cyclonique. Nous avons assisté à la fin de la saison touristique. La petite ville de Pangai, auparavant grouillant de monde et d’activité, se vidait, les commerces fermaient leurs devantures, les Tongiens continuaient à vivre tranquillement au rythme du soleil et des messes du dimanche.

Nous avons donc loué une petite voiture pour arpenter une dernière fois l’île dans tous les coins que nous souhaitions, et dormir dedans. Nous y avons découvert la splendide cote escarpée du nord, et quelques cochons mangeurs de coquillages en compagnie de Sarah, notre amie anglaise arpenteuse du Pacifique…

Bon bien sur je n’ai pas tout raconté ni tout photographié, mais je trouve que cette drôle de liste est un bon résumé du temps passé à Vava’u… où nous faisions quelque chose (car nous avons aussi passé pas mal de temps à glander, ça fait du bien. Car on en Nouvelle Zélande – et avant – on a quand même sacrément bossé, et crapahuter en Robinsons dans des îles ce n’est pas de tout repos non plus !).

Puis tout doucement la date de notre vol pou les Fiji est arrivé. Il était temps de découvrir autre chose mais nous avons tous deux une certitude : nous reviendrons aux Tonga. Un de nos vrais coup de cœurs du voyage.

 

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Marcher d’île en île à Ha’Apai aux Tonga

By 23 juin 2018 Tonga

Nous avons toujours des idées aussi saugrenues. Comme celle de marcher d’une île à l’autre pour aller y camper sur ses plages désertes.

Des fois la vie, ça doit être aussi simple que ça.

On était une équipe de six gaillards hardis, à se partager nos affaires de camping prévues pour deux mais comme on trimbale toujours trop de bazard on a réussi!

Voici donc l’équipée :

  • Rory et le barbu, vos dévoués serviteurs
  • Rory le Hollandais-Irlandais, très doué pour boire du rhum dans des noix de coco
  • Allan l’Australien, notre GO plein de ressources
  • Romy la Tchèque des sommets, monitrice de ski et suiveuse de baleines sans palmes
  • Florencia l’Argentine, instigatrice du jeu de Gabon qui a rythmé (trop) de nos soirées

Tout cela a commencé lorsque Romy a découvert à Nuku Alofa (la capitale tongienne) que nous transportions un hamac. Et comme nous avions très envie d’aller découvrir l’archipel Ha’apai avant le festival de voile de l’archipel de Vava’u, nous avons tous trois sauté dans le ferry de 12h circulant une fois par semaine pour faire une pause Paradis et Robinson crusoe.

En route pour la gloire

Nous embarquons donc pour une nuit de ferry :  Au revoir, Tongatapu…

Notre petit coin de bâche pour cette nuit de ferry dans le Pacifique….

Au lever du jour, les embruns frais et des souffres de baleines nous sortent de notre sommeil. Nous avons tous les trois dormis comme des bébés, emmitouflés dans nos duvets à même notre bâche toute neuve. Nous approchons de Pangai, la « capitale » du groupe d’Ha’Apai et longeons la belle île d’Uoleva.

Romy lâche des cris de joie : c’est la première fois qu’elle voit des baleines… mais loin d’être la dernière. On ne pouvait rêver meilleur accueil !

Une fois à terre, nous partons en quête d’une guesthouse pour poser notre barda. Nous avons la joie d’être acceuillis par un copieux petit déjeuner : pancakes, papayes fraîches et café. Nous rencontrons Florencia l’Argentine et Rory le hollandais/Canadien et très vite notre petit groupe part en stop au nord de l’île pour piquer une tête… quel paradis* :

(* souvenez-vous des îles de Tongatapu et ‘Eua, plus rocheuses et corailleuses que sableuses)

Un petit tour sous l’eau…

En fin d’après-midi, nous sommes rejoints par le dernier comparse qui viendra former notre petite expédition à venir : Alan, l’Australien, aussi rencontré à Tongatapu, mais lui arrivé en ferry « de luxe », celui qui met seulement 4h pour venir depuis la capitale.

Nous organisons une trépidante course de Bernard l’ermite sur la plage (visible dans la vidéo).

Romy Alan Notre tiercé de bernards l’hermitesRory et Romy

Nous avons concocté notre plan chez Fifita’s Guest House (fifitaguesthouse@yahoo.com, T$35-40 for a double /via wiki travels). Entre un coucher de soleil au port généreusement arrosé de rhum tongien bon marché et un copieux repas au Mariner’s Café, nous avons eu une idée : nous allions rejoindre la sompteuse île d’Uoleva, au sud de Lifuka à pieds, à marrée basse avec notre matériel de camping.

Rien de tel qu’une bouteille de rhum local pour échafauder des plans….

Notre matériel de camping. Pour 6 personnes. Rory a son propre hamac, sinon on a la bâche, notre mini tente Vietnamienne pas imperméable, 3 sacs de couchages, une couverture, deux casseroles, des baguettes et quelques couverts, une grille de barbecue, une cafetière en métal, deux cannes à pêche… on va s’en sortir pour une semaine ! Nous nous chargeons de nourriture : des légumes et fruits, du manioc, du riz, des nouilles, des pâtes et tous deux bouteilles d’eaux chacun, nous trouveront bien un arrangement avec l’un des « resorts » sur l’île pour remplir nos bouteilles de précieux breuvage non salé…

Pour ce qui est de la traversée, les tongiens pêchent souvent des crustacés dans la passe à marée basse, et sur la photo satellite de Google, ça a l’air d’être faisable. Après on sait que les locaux pêchent à la main et à pieds dans cette passe, mais parfois il ont de l’eau jusque sous les aisselles, il va donc falloir trouver la meilleure fenêtre dans la marée la plus basse possible afin de ne pas se mouiller. Il y a environ un kilomètre à traverser.

Rory nous accueille en pacha sur son île…

Il est difficile de marcher dans le sable dans lequel on s’enfonce avec son barda, et très vite nous trouvons un coin pour y passer notre première nuit. On fait un petit feu, les garçons pêchent et nous élaborons un stir fry avec nos popotes.

Bienvenue sur l’île… Notre premier campement, au matin :

Photo de Romy

Un local discret. Ces mini gecko ont pu coloniser les îles du Pacifique en dérivant sur des débris flottants, des rois de la survie

Le lendemain après un bon petit déjeuner de pain grillé sur le feu et beurre de cacahuètes (la base) nous continuons notre découverte de l’île.

 

On a fini par trouver un parfait emplacement pour installer notre camp pour quelques jours. Nous n’étions pas trop loin de la « civilisation » à savoir le resort « backpacker » d’une famille tongienne, avec qui nous allions nager avec les baleines. à une vingtaine de minutes de marche également d’un éco-resort plus « upmarket » tenu par des néo-zélandais ou Australiens… qui avait de la bière fraiche. Comment résister à une bière fraîche en fin de journée, pour changer de notre cocktail signature : le rhum tongien tiède au lait de coco, mélangé directement et bu dans la noix.

Notre campement Le rhum coco ! Un des meilleurs lits du monde… réveillée par les crabes et l’aurore…

Et quels levers de soleils !

Certains de nos camarades on déserté les nuits fraîches à la belle étoile pour s’offrir un bungalow chez nos voisins, et d’autre ont dîné là bas, ce qui a permis de nouer des liens avec la famille, et ils nous ont invité à remplir nos bouteilles d’eau chez eux, ce qui était bienvenu !

Nous sommes également allés nager avec les baleines, une seconde fois pour moi et Allan, mais une grande première pour Romy et Rory, et quel moment ce fut… après ma première fois et des rencontres avec beaucoup de baleines adultes et mâles dans les eux profondes de la côte d’Eua, ici nous avons cotoyé des mères et leurs petits.

Les petits étaient extrêmement joueurs, mais nous faisions attention de garder nos distance, car ils sont tout de même très rapides, vifs et taquins !

Nous avons eu une rencontre incroyable avec cette mère et son petit, nous sommes restés longtemps dans l’eau puis avons fait une pause pour les laisser en intimité lorsque, en confiance elle a commencé à le nourrir à nos coté, nous sommes allés déjeuner sur le bateau. Lorsque nous sommes retourné dans l’eau, ils étaient encore là, le petit a encore joué avec nous…

nager avec les baleines tonga ethique

A notre départ en bateau, les deux baleines nous ont suivi et on sauté dans notre sillage durant de longues minutes… un moment de pure émotion qui restera gravé.

Je parle plus en longueur de nager avec les baleines aux Tonga de façon éthique dans mon article sur le sujet.nager avec les baleines tonga ethique

Si les bords de l’île sont juste une succession de plages paradisiaques entouré d’une barrière de corail remplie de poissons, le milieu de l’île est une jungle dure d’accès mais pleine de vie, notamment la splendide colombe « Ptilinopus porphyraceus » (ou « Ptilope de Clémentine »). On l’entend beaucoup mais elle est très élusive et a un vol rapide. Mon obsession durant tout mon séjour au Tonga (un mois et demi en tout) a été de réussir à les photographier. Sans grand succès à Ha’apai en tous cas !

De l’autre côté de l’île…Plus rocheux et venteuxUne grande oeuvre collective de « land art » (souvenir des cours d’art plastique au collège, tmtc)

 

Ainsi s’achève ce souvenir d’Ha’apai en images… la suite des aventures se déroule dans le dernier archipel des Tonga où nous passeront un mois, stay tuned comme on dit.

 

Je vous invite également à prolonger le voyage sur Ha’apai en images animée…

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2017 en souvenirs

By 11 janvier 2018 Daily Life, Océanie

Comme j’adore lire les bilans des autres…  et je me dis que j’aimerai me relire, moi aussi, dans quelques années. J’ai très peu publié cette année, ça donne une idée de notre parcours sur ce voyage au long cours qui se ralenti de plus en plus. Voici donc juste un récit « résumé » et des images (pour les visionner en plus grand, cliquez sur les vignettes).

Attention c’est long, rien ne vous oblige à vous lancer dans la lecture/visionnage de cet article. Vous pouvez encore renoncer !

Janvier-Février

Nous quittons notre famille Tasmanienne préférée, chez qui nous avons passé un mois merveilleux en woofing.
Nous partons en Road trip avec trois autres woofers de la communauté : Karen notre flamande pleine d’humour, Johannes l’allemand trappeur (qui se fera attaquer par un opossum au nouvel an, la nature se venge) et Romain, le français brindille et son accent à couper au couteau. Tous des petits jeunes. Deux voitures, trois tentes et en route !
La Tasmanie nous a ravit. Nous avons campé à la sublime Wineglass Bay pour le nouvel an et avons eu le privilège rare de voir des orques depuis la plage en face de Maria Island le lendemain. Nous avons exploré Maria Island et continué de descendre la côte est.
Nous avons été volontaires pour un festival de musique et danse folk à Cygnet. Nous y avons retrouvé notre petite famille chérie (Nick, Arana, Minnow et Bruni) et y avons fait de chouettes rencontres… Les tasmaniens sont vraiment accueillants et intéressants.
Suite à cela nous avons refait un mini road-trip, juste le Barbu et moi. On fini refaire un tour pendant quelques jours qui se transforment en une semaine dans le village de notre woofing. On joue avec les enfants, retrouvons les copains, nous trouvons embarqués dans la préparation d’un workshop de construction d’une maison en Cob, dormons sur le grand lit du balcon avec Amy sous plein de couches de duvet… avant que je trouve finalement un job : cueillir des cerises sur Bruni Island !
Un boulot répétitif mais avec une vue superbe et une compagnie de rêve qui me ferait presque oublier mon piteux salaire dû à la mauvaise année pour les cerises…
Nous campons sur une aire de repos donnant sur une baie et Bruni Island avec une sacrée équipe. La « raie area » comme nous la baptisons, est composée de Chtis (Thégoon & Frangoon) du super duo Cacu-Anacu, « Luc l’alpiniste », Jacopo l’italien, Maxime le belge, Carley l’américaine équilibriste et un drôle de trio… Malgré de longues journées de boulot ils ont rendu ces deux semaines et celles qui suivront inoubliables.
Entre deux, nous partons à nouveau en road-trip en duo vers le nord et la côte ouest. Nous rejoindrons ensuite le festival Fractangular où nous retrouverons quasi tous les copains rencontrés durant nos aventures tasmaniennes. Trois jours épiques, au fin fond du bush tasmanien coupés du monde extérieur.

Janvier 2017
Février 2017

Mars

J’ai commencé le mois en cherchant désespérément du travail. Puis un matin je me suis réveillée dans ma voiture à cinq heures comme à mon habitude et j’ai appris la disparition d’André, mon « ptit papi », mon grand père maternel. Ce fut un choc pour moi, c’était l’une de mes personnes préférées. Mon assurance voyage m’a pris un billet d’avion aller-retour. Le lendemain de la nouvelle, j’ai pris quatre avions, roulé pendant 3h et demies avec mon père et ma soeur Eloïse et nous sommes arrivés à l’enterrement avec 5mn de retard. Puis je me suis occupée pendant deux semaines à plein temps des démarches administratives suivant le décès, ma grand-mère étant en institution et sa fille unique (ma mère) travaillant et ne pouvant prendre de congés spéciaux. Néanmoins cela m’a permis de passer un peu de temps avec ma famille, un an et demi après mon départ de France. Et de revoir deux amies proches (M & J je vous aime !)(les autres aussi mais je n’avais ni le temps ni le cœur). Ma grand-mère l’a rejoint dans le mois qui a suivi.
Le retour en Tasmanie a été assez dur. Je cherchais du travail de façon acharnée mais sans succès, nous vivions dans notre voiture, parfois à dormir sur des parkings (la plage aux chiens de Kingston, et les douches chaudes de Sandy Bay à Hobart : merci !). Nous sommes accueillis pendant une semaine chez la famille étendue d’un ami pour du jardinage et repeindre les fenêtres. Un endroit magnifique à Hobart, une de nos villes préférées. Nous travaillons pour le frère puis la sœur de cette famille au destin singulier : leurs parents, français, ont décidé d’acheter un voilier un jour qu’ils se baladaient le long d’une marina sur la côte d’Azur alors qu’ils n’avaient aucune expérience de la navigation. Chose faite, le père embarque sa famille, apprend à naviguer sur le tas et une fois en route… Ils iront jusqu’en Australie où il re-scolarisent les enfants, puis s’installent en Tasmanie. Le père repartira en voilier par la suite et fera de la navigation et la construction de bateaux son métier.

Avril-Mai

J’ai posté une petite annonce sur Gumtree (« leboncoin » australien) pour faire du house/pet sitting (gardiennage de maison et animaux) et ça a cartonné ! Nous avons été bookés jusqu’à mai et avons même dû refuser à des gens. Une superbe expérience, qui nous a apporté des rencontres sympa et un peu de stabilité. La douceur d’un foyer, même provisoire, avec l’automne qui arrivait. Le bonheur d’avoir de l’électricité et un chat qui ronronne sur les genoux, de balader les chiens au coucher du soleil… Et je me suis enfin mise à faire du fromage végétal affiné, un grand succès !
Nous avons également continué à explorer la Tasmanie entre deux house sitting et avons enfin vu nos premiers ornithorynques après des mois d’essai… J’ai également fait ma première ascension de sommet en solo un beau matin. Juste moi, et une montagne dans un lieu très sauvage. Ça fait du bien.
On a également réparé le genou du Barbu, qui le faisait souffrir depuis des semaines, c’était épique mais on a finalement fini par arriver au bon médecin. D’où l’importance d’une assurance voyage…
Il a fallu vendre ma première voiture, « Mémère », une Holden commodore break de 1993 (3,7L, V6), qui nous a aussi fait office de maison, de taxi, de 4×4 comme de voiture de ville. Difficile de s’en séparer, mais on l’a vendu a une copine qui l’a emmenée dans l’ouest de l’Australie donc on était contents que notre Mémère continue ses aventures.

Il était désormais temps de s’envoler pour la Nouvelle Zélande, après 11 mois magiques passés en Australie.

Avril 2017
Mai 2017

Juin

Nouvelle-Zélande. Drôle d’endroit pour y passer l’hiver mais on est comme ça nous !
Nous avons passé le mois de juin dans l’île du nord. Après avoir acheté une voiture à Auckland on s’est vite sauvés de la ville pour dix jours de road-trip glagla du « far north » jusqu’au milieu, à tester notre petite Subaru sur tous terrains. On a bien failli rester plantés dans la boue d’une mare aux cochons mais je suis un bon pilote de rallye. S’en sont suivi trois semaines de woofing dans une petite « ferme végane » où nous nourrissons toute une ménagerie matin et soir en plus entretenons les pâtures, réalisons pas mal d’aménagements du jardin, de gros travaux sur la propriété et cuisinons pour la famille. Le tout au milieu de nulle part. Formateur mais éreintant physiquement et psychologiquement.
Retour en ville. Contrairement à Auckland, nous avons adoré Wellington (Brasseries !).
Fin juin nous avons chargé la Subaru dans le ferry et nous sommes allés préparer le terrain pour accueillir ma mère sur l’île du sud (voyage prévu de longue date).

Juillet-Août

Nous vivons chez l’infatigable et rigolote Sarah non loin de Christchurch dans une propriété avec une vila ancienne en bois. Nous sommes logés dans l’annexe en échange de 2-4h de boulot par jour : nourrissage et soins des 7 chevaux, des poules, des alpagas et bien sur de Jeremy le gros chat, ainsi que des travaux d’entretien extérieur de la propriété. Le week-end, la famille débarque : nous accompagnons les filles et le garçon au tournois de foot, à leur compétition de cheval, faisons des feux dans le jardin, de gros dîners, je donne des cours de dressage à Freya, il y a de la vie ! Nous nous sentons adoptés par cette famille extraordinaire.

Et puis ma mère arrive !
S’en suit un mois de road trip dans l’île du sud. À 3 dans la Subaru et en plein hiver, pas question de camper. Nous alternons motel et woofing, et nous émerveillons ensemble de ces paysages si fameux. Ma mère fait du kayak pour la première fois à Milford Sound, le plus incroyable des endroits, en duo avec une guide venant d’Alaska. Nous aidons Fraser à retaper une petite maison pour sa fille à Manapouri, nous découvrons ce que veut dire le « black ice » des panneaux (verglas), nous randonnons jusqu’au mythique Mont Cook sur la neige, tombons en amour du coin de Glenorchy, de la côte ouest… Avant de se reposer une semaine dans la douceur de Golden Bay. Nous retournons chez Sarah et taillons ses rosiers (ma mère est une reine du jardin et particulièrement des fleurs) avant de la déposer à l’aéroport de Christchurch, le cœur réchauffé et plein de souvenirs. Une semaine après son retour ma mère retrouvera sa classe, c’est la rentrée.

Nous, on reste chez Sarah et préparons la suite.
Toujours passionnée par les tracteurs et « power tools » je passe des heures à tondre, débroussailler, karcheriser, déraciner…
Mais bientôt il faudra partir. En voulant étendre nos visa nous avons fait une erreur et nous allons devoir quitter le pays mi-septembre. Finalement on n’est pas mécontents car nous commençons à être fatigués des pays occidentaux et des joies de la société de consommation. Un jour alors que nous chargeons les courses du caddie au coffre de la voiture, on se regarde et nous disons : « mais qu’est ce qu’on fout, là ? Ce n’est pas pour cela qu’on est partis ».
Nous vendons la voiture plus vite que prévu et nous envolons aux Tonga !

Juillet 2017
Aout 2017

Septembre-Octobre

Nous découvrons les Tonga, prenons le rythme « Island time » et je me consolide ma santé mentale, qui a pris un sacré coup cette année. J’ai traversé une dépression assez sévère de mars à août. Ma mère m’a beaucoup aidée à aller mieux (bien que ce n’était pas le but premier de mon voyage), ainsi que Sarah, le Barbu bien sûr et aussi : les baleines tongiennes, voyager avec un groupe de copains, faire du camping sauvage et renouer avec la nature, découvrir une nouvelle culture. Et ma « renaissance » s’est finalement opérée à la barre de voiliers à Vava’u.
Cela faisait un moment que je pensais que vivre dans un voilier était une des solutions ultimes pour concilier vie nomade écolo et aventure. Tenir la barre de deux voiliers différents, les sensations du vent dans les voiles, se coller au vent et pencher le bateau, prendre de la vitesse, sentir la force qui s’exerce sur la barre, repérer les récifs sur le GPS, virer de bord, participer à une régate, passer une soirée à bord du bateau de Marc et retourner à terre entourés de plancton luminescent : je suis tombée amoureuse.
Nous avons aussi vécu une semaine dans l’école d’une petite île reculée avec le Peace Corp qui travaille là bas : je suis reconnaissante d’avoir pu rencontrer Ryan, une personne si inspirante malgré son jeune âge.
Puis nous avons vu nos copains quitter Vava’u les uns après les autres, et le 25 oct nous avons dit au revoir aux Tonga. N’ayant pas trouvé de bateau stop, la saison des cyclones du Pacifique Sud commençant, nous nous sommes envolés vers les Fidji.

Septembre 2017
Octobre 2017

Novembre-Décembre

Le retour des curry indiens est une grande joie pour nous (il y a une très forte communauté indienne aux Fidji déportée là par les anglais). Mais pas autant que la belle rencontre avec Tessa et sa famille, chez qui nous jardinons, trions le garage, promenons les chiens sur la plage, sortons en bateau avec Brad et les enfants… Grace à Tessa nous avons l’opportunité d’aller faire du « woofing » non officiel chez une famille vivant dans un village reculé de Taveuni, « l’île jardin des Fidji ».
C’est comme cela qu’après plusieurs jours de voyage, nous avons rencontré Ana, notre « mamie » Fidjienne.
Nous avons vécu un mois au village, à jardiner, cuisiner, lire, puis accueillir nos amies Camille (rencontrée en Tasmanie) et Sarah (anglaise rencontrée aux Tonga voyageant dans tout le Pacifique). Nous avons vraiment vécu une expérience, immergés dans la vie simple et la culture fidjienne au jour le jour. Un mois de déconnexion, sans électricité à la maison (parfois nous allions recharger le téléphone et la tablette qui me servait de liseuse chez des gens du village ayant un générateur). Nous nous sommes imprégnés de l’esprit fidjien lors d’un tournoi de rugby enflammé le premier jour (et sous une pluie diluvienne le second). A boire du Kava ou passer des heures à discuter tranquillement avec Setti, un jeune du village qui passait souvent nous voir. Cuisiner des dalh (presque) tous les jours…
Et puis un peu avant Noël, nous avons quitté le village.
Nous avons eu des soucis de transport : il nous aura fallu 6 jours pour arriver à notre destination. Après un bus, deux bus ratés, 3 ferry (entre 10h-17h de trajet à chaque fois) et un auto-stop.
Nous avons campé quelques jours chez Mele À Kadavu, une île qui n’est pas très adaptée au voyage backpacker… Et sommes remontés dans un ferry. Quelques jours à Suva et Levuka pour finir l’année et organiser la suite : nous souhaitons trouver du travail en Nouvelle-Calédonie pour renflouer les caisses, mais avant nous faisons une escale aux Vanuatu, pays de mes rêves depuis l’enfance…

Le 31 décembre, nous sommes dans l’avion pour Port Vila.

Novembre 2017
Décembre 2017

Conclusion

Puis ce que c’est un « bilan », j’écris donc une conclusion.

Ce fut une année très riche en expériences et rencontres, malgré un drame pour moi et des difficultés psychologiques (dépression et crises d’anxiété). Une envie commune de vie nomade plus durable. D’apprendre la voile via des rencontres et bateaux stop, de faire une pause en Nouvelle Calédonie…
J’ai toujours plein d’envies et d’idées, j’ai réalisé plusieurs de mes rêves cette année, désormais j’ai envie de prendre une route nous permettant de revoir nos familles et amis pour passer du temps avec eux. De rapprocher ces possibilités de « un jour »/ »bientôt ».

Le blog

J’ai très peu blogué cette année mais nous avons été très nomades. Et lorsque je ne l’étais plus je consacrais la majeure partie de mon énergie aux autres ou je n’étais pas bien et n’avait aucune envie d’écrire.
Malgré tout j’ai posté huit vidéos cette année sur ma chaine YouTube.

Nous avons fait une réorganisation dans notre matos photo. Après beaucoup de difficultés et échecs à continuer l’argentique pendant ce voyage au long cours, l’envie s’est tarie. L’acquisition d’un reflex numérique correct m’a permis d’améliorer la qualité de mes vidéos et de connaître une fraîcheur photographique. Je conserve bien sûr mon cher petit télémétrique argentique. Mais il fallait alléger le sac et l’esprit… Moins de matériel, plus de spontanéité et d’inspiration !

J’ai envie de continuer à partager mes carnets de voyage ici, et parfois des articles un peu différents. Mais je ne me mets pas la pression, à mon rythme, à l’envie… Et quand je le peux également ! (L’électricité et internet pour faire fonctionner ce blog ne sont pas des ressources assurées avec mon mode de vie actuel).

En tout cas je vous souhaite une excellente année 2018, j’espère que vous réalisez vos envies et rêves… Et que vous continuerez à venir me rendre visite ici à défaut d’un lieu physique !

Mes chers lecteurs, je vous embrasse.

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Falaises, camping et chevaux sauvages dans le Pacifique : bienvenue à ‘Eua (2)

By 8 janvier 2018 Océanie, Tonga

Suite de l’article « Falaises, camping et chevaux sauvages dans le Pacifique : bienvenue à ‘Eua »

Partie II

Deuxième tentative de camping : plage de Ha’aluma

Suite à notre premier essai humide la météo se rétablit. Après quelques nuits à camper sous un toit du jardin de la guesthouse sur un sol dur comme du béton, nous sommes heureux de reprendre la route. Mais cette fois-ci c’est la bonne. Nous faisons des provisions : pâtes, riz, haricots rouges, tomates, pain, beurre de cacahuète et 3 ou 4 bouteilles d’eau. Nous laissons une partie de notre barda à l’auberge et marchons au bord de la route. La première voiture qui s’arrête nous fera traverser toute l’île jusqu’à ladite plage. Enfin on a quand même marché un petit peu !
Pour notre plus grand bonheur nous avons remarqué que plus l’on s’enfonçait vers le sud plus c’était paumé et inhabité. Au moins nous ne dérangerons pas de voisins !

Nous traversons une forêt luxuriante et la splendide plage de Ha’aluma nous apparait :

Le comité d’accueil

  

Notre campement

 Une bonne baignade (bien qu’un peu fraiche) Cuisiner le diner !

Le sud d’Eua : rock garden & chevaux sauvages

Nous marchons sur le bitume pendant six kilomètres, et pourtant, on ne s’ennuie pas, entourés par la végétation luxuriante.

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Enfin, nous entrons dans la réserve naturelle, fermée par une barrière (pour ne pas que les chevaux sauvages ne s’enfuient j’imagine).

Les falaises dramatiques au dessus de l’océan Pacifique nous permettent d’observer des oiseaux de mer : les « fous bruns » (Sula leucogaster, espèce des Sulidae) et leurs petits.

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Les chevaux (semi) sauvages au milieu du jardin de roches remontées à la surface lors de la formation de l’île. 

Nous gardons nos distances

Fluffytude absolue

Nous retournons à notre campement…

Talève australe (Porphyrio melanotus Temminck), semblable aux « Pukeko » de Nouvelle-Zélande

Ascension de la « montagne » au centre d’Eua

Nous passons une dernière nuit au campement puis le lendemain matin nos réserves en eaux s’épuisant nous marchons jusqu’à la civilisation, environ 6 km à pieds sous le cagnard avant le prochain village. Nous allons rendre visite à la lodge Taiana’s place qui malgré quelques commentaires assassins sur Tripadvisor est tout à fait charmante. Un des fils, très sympa, m’emmène faire le plein d’eau au réservoir de pluie chez sa famille, nous laisse recharger le téléphone et nous montre sa carte super complète de l’île! Nous voici parés pour trouver la « bat’s cave » ainsi que des piscines d’eau fraiche en bas de la montagne.

Nous commençons à grimper sous le soleil de midi, sur des pistes forestières défoncées. La forêt est décidément très exploitée, la réserve naturelle doit être plus loin…

Sur la route, captures de GoPro

Vue depuis la « bat’s cave » (grotte de la chauve souris)

On se rafraîchi dans une piscine d’eau douce créée par les locaux… bain bien mérité après tant de kilomètres à randonner sous le soleil de plomb avec tout notre barda et quelques nuits dans la tente !

Puis nous revoici au contact de la civilisation : un village

Nous faisons du stop pour retourner au port

Puis nous partons camper pour notre dernière nuit sur ‘Eua à la plage de ‘Ufilei Beach, la première que nous avions visitée en arrivant !

 Au matin…

Il est déjà tant de repartir… le Barbu a fait un petit reportage sur la jetée du ferry, que je vous livre comme ça, brute de décoffrage :

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Et une dernière baleine a salué notre départ.

Pour la suite, direction Ha’apai : une nuit en ferry pour se rendre à cet archipel isolé et paradisiaque et de nouvelles nuits sur les plages tongiennes !

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Falaises, camping et chevaux sauvages dans le Pacifique : bienvenue à ‘Eua (1)

By 8 janvier 2018 Carnets de Voyage, Océanie, Tonga

Plus ancienne îles des Tonga, Eua est encore sauvage et il y a tant à découvrir. Entre falaises abruptes et plages de rêves, perroquets rares, baleines et chevaux sauvages.

Ah ‘Eua… la description qu’en avait fait le Lonely Planet m’avait fait rêver. L’une des plus anciennes îles du Pacifique (40 millions d’années tout de même) découpée de falaises et de grottes, d’arches de calcaire et protégée des hauts fonds par un reef de pierre. Et pour moi, cerise sur le gâteau : des espèces de plantes et d’animaux endémiques dont un splendide perroquet coloré. L’île est une destination Ecotourisme, loin des resorts de luxe.

J’ai publié cet article en deux parties car les pages seraient trop longues à charger autrement (au secours, trop de photos !)

Partie I

Nous avons embarqué sur le vieux ferry qui, malgré sa réputation de rendre ses passagers verts, nous a offert une traversée des plus tranquilles. Nous avons même pu admirer quelques baleines curieuses sortant une tête non loin du gros bateau.

Voyage en ferry depuis Nuku’Alofa

Quelques heures plus tard nous débarquons et allons élire domicile non loin du quai, au Ovava Tree Lodge. Notre copain Portuguais résidant à Sydney ayant visité l’île nous l’avait conseillé (merci Pedro !). Si le lieu est très charmant, le bruit des machines chargeant et déchargeant les containeurs/grumes de bois du ferry est quelque peu incommodant. Mais la salle à manger en plein air est charmante, on y fait de chouettes rencontres et le Barbu est redevenu un as du billard ! Il s’est même improvisé entraineur de la petite fille de la famille tenant la guesthouse, une vraie passionnée de ce jeu.

L’un de mes buts pour ce voyage au Tonga est de profiter de la bonne saison pour réaliser un rêve de gosse : nager avec les baleines. Ni une ni deux, nous appelons Kiko dont nous avions eu de bon retour et le lundi même, c’est parti!
J’ai consacré un article entier sur la nage avec les baleines où je relate cette expérience : « nager avec les baleines aux Tonga : guide éthique« .

Un dimanche à ‘Eua

Nous faisons la connaissance de Flavio, un italien charmant vivant au Mali. Cheveux bouclés et grisonnants, toujours une blague ou un éclat de rire au coin du bec, il s’entend comme cul et chemise avec notre Barbu (Chti-italo-polonais rappelons-le). Après la messe dans un premier village, nous marchons en direction d’une église que le barbu a repéré lors de sa dernière mission « auto-stop pour aller chercher des bières dans le seul bottle shop de l’île… Qui est en fait le garage d’une dame ». Pas très catholique tout ça.
Arrivés à l’église en question après une bonne heure de marche, c’est bien calme : les fidèles ont déserté. Nous restons tout de même dans le coin au cas où il se passe quelque chose. Et sur le muret encerclant l’église nous apercevons quelques personnes qui s’activent près d’une annexe. Quelques voitures font des allers-retours. Au bout d’un moment on se retrouve naturellement invités pour le repas de clôture d’un séminaire roman Catholic des jeunes du coin. On se voit distribuer de généreuses barquettes plastiques pleines de victuailles et les jeunes prennent la parole tour à tour. Tout le monde mange en même temps, et une mamie qui parle un peu anglais nous explique vaguement ce qu’il se passe. On mange, on écoute même si l’on ne comprend rien au langage, nous distinguons un schéma qui se répète : l’orateur commence à parler, puis il pleure, continue son discours en sanglotant ou d’une voix chargée d’émotion pendant environ 5 à 10 minutes. Le récit se termine toujours par un trait d’humour qui fait rire l’assemblée. Puis rebelote.
À un moment les filles chantent. Lorsque c’est fini nous les aidons à débarrasser, les remercions et Silvio fait un discours en tant qu’italien chrétien (voisin du pape attention !). Nous descendons jusqu’à une jolie plage où nous passerons un moment avant de marcher les 6 km du retour et de se faire prendre en stop par un tongien bourré.

 

Première tentative de camping

Nous ressortons notre fidèle petite tente vietnamienne (celle de Bécane et Pétrolette) pour une nouvelle aventure.
Nous partons en stop et à pied vers cette plage tout au nord de l’île afin d’y camper quelques jours. Dans le Pacifique chaque bout de terrain appartient à quelqu’un, il faut donc demander l’autorisation avant de planter la tente quelque part. Nous avons fait part de notre projet à la Guesthouse qui nous a dit que cela ne posait aucun problème.
Nous voilà donc en bord de route le bras tendu. Le premier véhicule qui s’arrête est… Le bus scolaire ! Et bien cela fera l’affaire. Nous nous installons au milieu des écoliers en uniforme blanc et rouge. Une demoiselle téméraire nous fait la conversation durant tout le trajet. Les plus petits se contentent de glousser en nous jetant des coups d’œil d’un air amusé. Arrivés à destination, c’est à dire au bout de la route, nous payons le chauffeur la modeste somme de deux TOP. Nous cheminerons désormais à pied. Nous nous guidons dans les chemins entre les plantations grâce à maps.me, incroyable application qui liste des autoroutes jusqu’aux chemins perdus du Kirghizistan et des Tonga.
Arrivés en haut de la colline nous avons enfin la plage convoitée en visuel. Le chemin indiqué par Maps.me, cette fois, n’existe pas. À moins d’avoir deux ailes et de pouvoir sauter une falaise haute de plusieurs centaines de mètres. Nous nous délectons de cette vue panoramique, ouverte sur l’immensité du Pacifique…

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La nuit ne va pas tarder à tomber. Nous plantons donc la tente sous quelques arbres protecteurs. Un bon stir-fry au chou et nouilles cuisiné au feu de bois plus tard et nous sommes prêts pour le lit.
Le matin cependant, le réveil est pour le moins… Humide, très humide. Et le point faible de notre tente est qu’elle n’est pas spécialement imperméable. La pluie diluvienne ne semblant pas s’apaiser nous déplaçons la tente à travers le champs des vaches jusque sous un autre bosquet. L’endroit est légèrement moins mouillé. Nous replions et repaquetons notre bazar à la hâte et nous lançons sur le chemin du retour, trempé jusqu’aux os. Mon jean n’a jamais pesé aussi lourd.
De retour au village, nous nous abritons sous l’auvent d’un petit magasin fermé, je me change vite fait et la chance nous sourit. Un 4×4 qui passait par là accepte de nous prendre en stop, et nous revoici penauds à la Guesthouse. Nous avions prévu de partir plus d’une nuit…
Il pleuvra pendant quelques jours que nous occuperons à déambuler dans les rues presque désertes des villages de ‘Eua…. et le Barbu à jouer au billard !

Pour lire la suite de l’article c’est par ici : partie II

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Nager avec les baleines aux Tonga : guide éthique

By 21 décembre 2017 Océanie, Tonga, Végane en voyage
nager avec les baleines tonga ethique

Nager avec les baleines.

C’est un rêve que je portais en moi et pensait irréalisable, de l’ordre de l’imaginaire.

C’est en Australie, seulement quelques jours après avoir atterri en juin 2016 que j’ai vu mes premières baleines à bosses. On pouvait facilement les observer depuis la terre, à Ballina ou Byron Bay où nous vivions à ce moment là. Chacune de leurs apparitions lointaines nous scotchait. On pouvait passer un temps inouï à les observer, leurs souffles, le claquement de leurs nageoires ou leurs sauts spectaculaires hors de l’eau.

Plus tôt dans ma vie j’avais été énormément touchée par le film Maori « the whale rider » (« Paï : l’élue d’un peuple nouveau » en français) une sorte de conte des temps modernes et avais toujours dans un coin de la tête le rêve de côtoyer ce majestueux mammifère marin dans son environnement naturel.

Et puis, j’ai appris qu’il était possible de nager avec les baleines dans ce pays du pacifique qui ne m’évoquait pas grand chose de plus qu’un nom : les Tonga.

Après nos quatre mois en Nouvelle-Zélande et une erreur faite dans la prolongation de nos visas qui nous poussait dehors un peu plus tôt que prévu, c’était décidé : nous allions revoir les baleines… au Royaume de Tonga!

Le roi des Tonga a interdit la pêche à la baleine en 1978, après qu’une pêche intensive mondiale ait fait chuter drastiquement le nombre d’individus (il restait environ 10% du nombre originel de ces grandes cétacées dans les eaux tongiennes).
Les baleines à bosses ont un caractère très curieux et allaient facilement au contact des bateaux ce qui en fait des proies faciles. Le gouvernement tongien délivre des licences d’observation et nage avec les baleines afin de développer l’écotourisme depuis 1993.
J’ai un peu hésité avant de publier cet article car une augmentation du tourisme sur l’activité whale watching est un facteur menaçant les bonnes pratiques. Mais j’ai décidé de faire confiance à mes lecteurs qui, armés de bon sens et de mes conseils sauront faire la part des choses pour rencontrer ces magnifiques créatures dans le respect, en choisissant leurs opérateurs de façon responsable et éclairée.

 

Index

De quelle baleine parle t-on ici?

La baleine présente dans les eaux chaudes des Tonga de juin à mi-octobre est la baleine à bosse.

Baleine à bosse, Megaptera novaeangliae. (https://www.britannica.com/animal/humpback-whale, Encyclopédie Britanica, téléchargé le 1 novembre 2017)

Les baleines à bosse (Megaptera novaeangliae) mesure entre 13 à 14 mètres de long et pèsent dans les 25 tonnes. Que cela soit dans l’hémisphère nord ou sud, elles migrent des eaux froides du nord de la planète ou de l’Antarctique où elles se nourrissent vers les zones tropicales et chaudes où elles s’accouplent ou mettent bas… parcourant jusqu’à plus de 25 000 km par an c’est la recordwoman des baleines ! On reconnait celle de l’hémisphère sur à leur ventre blanc comparé à celle de l’hémisphère nord qui sont toutes noires. Ce sont des animaux très curieux qui vont volontiers voir ce qu’il se passe et rencontrent les bateaux, ce qui a cause leur perte lorsqu’elles sont chassées (malgré les interdictions les japonais continuent de tuer des baleines).

Migrations des baleines à bosse entre leurs zones de nourrissage et leurs zones de reproduction (https://www.britannica.com/animal/humpback-whale, Encyclopédie Britanica, téléchargé le 1 novembre 2017)

Les baleines et les hommes, ce que la science nous dit…

La baleine moderne à très peu de chances de n’être jamais exposée à la présence humaine. Lors de ses migrations entre Antarctique et Tonga ou Australie, ou entre arctique et Mexique, elle va forcément croiser des bateaux, ressent les vibrations des moteurs sous l’eau. De nombreuses études existent sur les perturbations sonores causées par l’homme et leurs impacts sur les mammifères marins, mais peu sur l’impact des rencontres hommes/baleines. Il est évidemment important que ces interaction qui ont lieu dans le cadre d’une activité touristique et non scientifique soient encadrées et surveillées afin de ne pas déranger les individus observés et leurs comportements.
Je cite ce papier (que je traduis de l’anglais) « Les effets de l’interaction humaine pour une gestion réussie d’une zone de reproduction des baleines à bosse (Megaptera novaeangliae) à Turk et Caicos (mer des Caraïbes) » :

« Il est important de mesurer les stratégies d’évitement localement et être capable d’estimer le cout énergétique et la sensibilité des baleines. Les paires mère-baleineau sont le groupe rencontré le plus facilement car ils bougent plus lentement et sont donc plus faciles à trouver. Ils sont clairement les plus vulnérables aux effets des dérangements causés par les humains à cause des énormes besoins énergétiques du baleineau. En 2006, plus de 9 800 whale watchers ont visité les Tonga avec la possibilité de nager avec une baleine à bosse (…)

Ces recherches suggèrent toutes qu’il y a un besoin de mesures de précaution ainsi que de stratégies de gestion pratique pour minimiser les impacts négatifs que pourraient avoir le tourisme basé sur les cétacés tout en faisant la promotion de conservation future des animaux sur leur zone de reproduction. La International Whaling Commission (52eme rendez-vous, juin 2000) a commenté que les programme de nage avec les baleines peuvent être considérés comme hautement envahissants et devraient être surveillés quand à leurs impacts. »

Cette même commission a également émis des guidelines pour les pratiques de nage avec les baleines que je détaillerai plus tard dans mon article.

Une étude sur les interactions baleines à bosses/bateaux au large de l’Australie arrive à cette observation : certains individus vont éviter les bateaux de whales watching mais certains vont au contraire chercher l’interaction et se rapprocher des bateaux et nager autour. (« Behavioral responses of humpback whales (Megaptera novaeangliae) to whale-watching vessels on the southeastern coast of Australia« , Kasey A. Stamation, David B. Croft, Peter D. Shaughnessy, Kelly A. Waples, Sue V. Briggs, 27 august 2009)

Il ne s’agit pas de tirer de conclusions, je n’ai pas lu toutes les études possibles et inimaginables, mais il s’agit de s’informer et de prendre des décisions en bonne âme et conscience. Militant pour les droits des animaux et végane j’essaye d’agir au mieux et d’éviter les paradoxes. Il ne s’agit pas d’être parfait mais au moins d’être informé sur les conséquences de ses actes et agir de la façon la plus éthique possible !

Mes expériences de rencontres avec les baleines

Mon premier contact avec les baleines fut sur la côte est Australienne durant l’été 2016 (l’hiver là-bas, donc). Je les ai observées, chaque jour où j’allais sur la côte : sauter hors de l’eau, claquer les nageoires ou la queue, ou tout simplement apercevoir leur souffle au dessus de la surface de l’eau. Des observations depuis la terre, toujours lointaines mais toujours émouvantes et intenses pour moi.

Un an après (septembre 2017), l’occasion se présente de me rendre aux Tonga durant la saison des baleines et de pouvoir les observer depuis les îles/ferry… mais aussi de nager avec elles. Ce que j’ai fait à deux occasions, dans deux archipels différents.

La première fois était à ‘Eua, la splendide île sauvage occupée seulement par quelques villages, non loin de l’île principale de Tongatapu. Deux opérateurs locaux sont licenciés : Kiko avec le Hideway Resort ainsi que Deep Blue Diving avec le Ovava Tree Lodge. Donc seulement deux bateaux pratiquent cette activité au large d’une île de 87 km2. Et il y a ÉNORMÉMENT de baleines à bosse, mâles, femelles et jeunes qui évoluent dans les eaux profondes entre ‘Eua et Tongatapu.

Nous avons choisi de faire cette session avec Kiko, réputé pour sa connaissance de l’approche des baleines. Il fait ce métier depuis quinze ans. Il était accompagné de Martha, la guide dans l’eau, qui recevait cette semaine là, sa famille du Chili, présente également sur le bateau. C’était l’une de ses dernières sorties après plusieurs saisons passées à travailler comme guide pour nager avec les baleines aux Tonga. Martha nous a donné les consignes sur la sécurité et le comportement à adopter alors que nous enfilons nos combinaisons (wetsuit) sur le bateau, puis nous avons ouvert grand les yeux pour apercevoir des souffles de baleines et ainsi se rapprocher d’elles.

Après plusieurs tentatives manquées, la première moitié de notre équipée glisse à l’eau avec trois baleines puis remonte avec le sourire jusqu’aux oreilles !

Durant toute la matinée nous irons à l’eau un grand nombre de fois, rencontrant beaucoup d’adultes différents.

Ce qui nous a marqué c’est d’abord la taille des baleines, c’est vraiment très intimidant au début. Il suffisait de se mettre à l’eau ce jour là et nous voyons passer des groupes d’adultes sous nous, tu tournes la tête tu en as trois autres qui te passent à côté tout en chantant. Intense, plein de vie!

Un mélange d’excitation, de fascination et d’adrénaline. La vision sous marine avec le masque + l’étrangeté d’être dans le grand bleu où il n’y a aucun repère physique, la perception des distances est très étrange… et les baleines qui bougent de façon très lente se déplacent pourtant à bonne vitesse et on a parfois l’impression qu’elles nous foncent dessus!

Que ce soit dans l’eau ou depuis le bateau où nous avons eu le droit à des spectacle d’exhibition de bidon ou de claquage de nageoires, ou encore des petits sauts comme des dauphins. C’était la saison des amours il n’y avait pas photo 😉

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En tous cas cela nous aura laissé un souvenir impérissable.

OMG! Sorry for the bad filming the beardy cameraman got a bit afraid haha 😂🐳🐋

Une publication partagée par RORY (Travels Anywhere) (@roryofroom) le

La seconde fois, j’y suis allée sans le Barbu. J’ai accompagné quatre de mes compagnons d’aventures avec lesquels nous campions sur l’Île de Uoleva, dans l’archipel d’Ha’apaï. Nous l’avons fait avec la fille de Taïana au resort Taïana’s place, qui a la licence pour opérer une activité de nage avec les baleines et qui a sept ans d’expérience. Nous sommes partis sur un petit bateau tongien et rebelote: wetsuit et instructions très complètes.

Cette fois, l’activité des baleines est moins frénétique, nous faisons des rencontres très calmes, paisibles et longues. Chacune de ces rencontres était avec une mère et son baleineau. La première, avec un baleineau très jeune et joueur. Nous resterons quasiment une heure dans l’eau avant qu’ils ne s’éloignent de nous.

La seconde rencontre nous offrira des interactions extraordinaires. Les deux baleines restent avec nous vraiment longtemps. La mère plonge puis reviens là où nous sommes. Le petit, qui doit respirer plus fréquemment, fait des navettes entre sa mère et nous qui flottons à la surface. Il est très joueur, parfois un peu trop et nous devons faire attention à bien l’éviter. J’ai eu quelques moments avec lui où nous nagions ensemble côte à côte avant qu’il ne se remette à tournoyer et faire des acrobaties sous marines !

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A un certain moment, probablement au bout d’une heure, la mère commence à allaiter mini baleine et nous leur laissons leur intimité. Nous retournons au bateau, qui se maintenait à distance de nous, ne rallumant le moteur que lorsque nous étions éloignés. Certains de mes camarades placé vers l’arrière de la mère avant que nous partions ont vu du lait de baleine, un liquide verdâtre extrêmement gras apparemment !

Après notre pause déjeuner sur le bateau, nos deux compères aquatiques sont toujours juste à côté. Nous retournons donc les rejoindre pour une dernière nage et finissons encore par rester une heure à l’eau avec eux… Cette fois ils sont plus proches de récifs de coraux et l’eau est peu profonde, nous voyons même le fond! Nous prenons alors toute la dimension et la magnificence de ces superbes créatures.

Alors que nous amorçons notre retour vers la côte, le petit nous offre un saut d’au revoir, le corps totalement hors de l’eau… suivi par sa mère ! Quel spectacle ! Mais ils ne s’arrêtent pas là et nous suivent pendant de longues minutes tout en sautant hors de l’eau. L’émotion me submerge et je dois avouer que des larmes de joie coulaient le long de mes joues…

(La vidéo a été prise par Allan, notre comparse australien. Mention spéciale à ses commentaires et nos rires)
Vraiment une expérience de vie que je ne suis pas prête d’oublier.

Et ma vidéo de la nage… à regarder en plein écran!

Mais venons en à vous !

Mes conseils pour nager avec les baleines aux Tonga de façon éthique

Voici ce que je vous recommande, au regard de mes expériences personnelles, que les lectures d’études sur les baleines, la chartes de la International Whaling Commission (IWC qui a depuis 1966 pour objectif de faire de la recherche sur les cétacés dans un but de protection, des menaces sur les habitats aux filets étrangleurs, etc.), la charte du World Cetacean Alliance ainsi que ma rencontre avec Lorenzo Fiori qui étudie les interactions des baleines avec les humains lors des activités de whale watching à Vava’u dans le cadre de sa thèse pendant trois années de suite. (Ce qui s’applique à Vava’u ne s’applique pas forcément aux autres archipel, s’agissant d’un cas particulier où de trop nombreux opérateurs se partagent le marché). Il m’a appris de nouvelles choses sur les baleines à bosse et d’autres fascinantes connaissances sur la vie marine (je ne savais pas qu’il y a des baleines dans la mer méditerranée!). Ce que je publie ici est mon avis et n’engage que moi!

– vous n’êtes pas obligés de nager avec les baleines !

Vous pouvez très bien les observer depuis un bateau (nous en avons vu énormément depuis le ferry lent entre Tongatapu et ‘Eua) et également depuis la terre. A ‘Eua en pleine saison nous voyons des baleines depuis la plage tous les jours régulièrement, parfois très près des terres car après le récif rocheux l’eau est tout de suite profonde.

Mais il est vrai que vous n’aurez pas la même intensité. Rencontrer une baleine, c’est rencontrer une personne, et c’est réciproque pour elle. Croiser le regard de l’un de nos grands cousins aquatiques est une expérience bouleversante et inoubliable.

– préférer le faire depuis des petites îles où il n’y a pas trop d’opérateurs.

Sur l’archipel de Vava’u, il y a plus de 19 opérateurs, chacun d’eux étant autorisés à posséder deux bateaux. J’ai eu des retours de clients m’expliquant que ceux-ci se « relaient » parfois lorsqu’ils trouvent une baleine en se contactant par radio et en faisant passer leurs groupes les uns après les autres. Pas très paisible et respectueux de l’animal !

Depuis Tongatapu, j’ai également eu des retours de sorties en très gros groupes (jusqu’à 15 à 20 personnes).

Sur les petites îles où il y a peu d’opérateurs, vous sortirez en petit groupe (max 5 personnes) et ne serez pas « poussifs » sur les baleines. De toutes façons si elles ne sont pas enclines à voir nos têtes d’humains, elles plongent et donnent deux coups de queue et se tirent ailleurs !

Je vous conseille l’île d’Eua non loin de Tongapatu (l’île de la capitale) où deux opérateurs locaux se partagent le large : Kiko avec Hideaway resort et Deep Blue Dive de Ovava tree lodge. Ils connaissent et respectent les baleines.

De même sur Uoleva dans l’archipel de Ha’Apai où il y a un petit nombre d’opérateurs et où les baleines sont visibles depuis la terre donc moins de temps passé à se déplacer en bâteau.

Il y a également Whales Discoveries qui est situé au sud de Ha’Apai dans un coin encore plus isolé et ils se targuent de faire du responsible whale watching.

– nager avec un opérateur local expérimenté et licencié.

La licence stipule que lorsque le bateau s’approche des baleines il doit aller à faible allure puis couper le moteur. Le bateau ne doit pas venir sur les baleines de face ni essayer de les doubler pour s’en rapprocher mais toujours venir par les côtés. On ne chasse pas les baleines, on ne sépare pas un pod mais  on se rapproche d’elle et les laissons venir… Ou non (des fois elles s’en vont).

On n’approche pas les baleines avec des jet-ski, on ne plonge pas avec des bouteilles (à cause des bulles), ce qui est accepté est la nage avec masque et tuba.

Lorsque le bateau est proche des baleines, le moteur coupé, on attend l’observation du guide et son go. Les baleines doivent être les décisionnaires de la rencontre. Le guide saura interpréter les comportements des mammifères marins et dire si oui ou non on peut les rejoindre à l’eau.

Lorsque vous allez à l’eau, il ne faut pas sauter mais se laisser glisser du bateau les palmes en premier et surtout on ouvre les yeux (et les oreilles !). Il est de mise de nager grouper et toujours proche de son guide, qui aura établi les signaux de communication au préalable. Autre chose : il faut bouger lentement, ne pas paniquer, respirer calmement et ne pas crier! Le guide indiquera lorsqu’il est temps de retourner sur le bateau : on a plus la même sensation du temps lorsque l’on est dans l’eau avec les baleines !

– gardez vos distances

nager avec les baleines tonga ethiqueEntre 5 à 10 mètres… voir plus si vous êtes un peu effrayé, il y a de quoi les premières fois! N’essayez pas de toucher les baleines. Si une baleine vous touche c’est qu’elle l’aura voulu, elles sont en contrôle de leur corps et leur espace. Les baleineaux un peu moins. Méfiez vous tout de même. Si vous embêtez la baleine elle peut donner un coup de queue et cela peut-être très dangereux, il y a déjà eu des accidents à Vava’u. Mais si vous respectez les distances (ce sont des animaux sauvages!) vous pouvez avoir de merveilleuses interactions. Le respect est la clé! Vous n’iriez pas essayer de caresser un buffle dans une réserve en Afrique.

– nager avec une mère et son petit ou pas?

Il n’y a pas de réponse absolue des scientifiques sur ce sujet. Certains recommandent de ne pas nager du tout ni venir déranger des baleines en présence du baleineau. Aux Tonga peu d’opérateurs respectent cette règle. Mais certains sont extrêmement respectueux dans l’interaction. Je n’ai pas trouvé d’étude observant le comportement des baleineaux ayant rencontré des humains à plusieurs reprise dans leur jeunesse.

– à quel prix ?

Le coût d’une sortie en whale watching-swimming était en septembre 2017 d’environ 200 TOP (80€) à ‘Eua, 250 TOP (92€) à Nuku’alofa, entre 250 TOP (92€) et 400 NZ$ (230€) à Ha’apai et 400 TOP (150€) à Vava’u.

 

Je conclus mon article là-dessus, encore une fois, il s’agit d’une expérience incroyable dans une vie, le tout est de savoir prendre le temps et les informations afin qu’elle se fasse dans le respect de l’animal. Il faut rester ouvert d’esprit, lire ce que les scientifiques ont à dire sur la question et se faire sa propre opinion.

Une telle expérience ouvre parfois les yeux à certain sur l’importance du respect des océans, donc pourquoi pas s’engager auprès des associations qui se battent pour sa sauvegarde (Sea Sheperd, Bloom, American Cetacean Society, Whale and Dolphin Conservation, etc…).

 

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Atterrissage au Royaume de Tonga : Tongatapu

By 10 décembre 2017 Carnets de Voyage, Océanie, Tonga

.Nos premiers pas au Royaume de Tonga, sur l’île principale où vit le roi, où l’on mange des algues, faisons du scooter, admirons les blowholes, nageons dans une grotte et voyons nos premières baleines du Pacifique.

Me revoici après si longtemps sans poster! J’ai eu une année très intense, entre moments incroyablement durs personnellement et bonheur, paix intérieure. Nous sommes déjà en décembre, et depuis que nous avons quitté l’Australie, la Nouvelle-Zélande et la « civilisation » (on en pouvait plus de se retrouver à vider un caddie dans le coffre de la voiture sur des parkings de supermarchés) nous revoilà sur la route! Enfin si l’on peut dire car cela fait depuis septembre que nous divaguons doucement dans les îles du Pacifique.

Et pour commencer notre initiation en ce qui concerne la chose îlienne perdue au milieu du plus grand océan terrestre -parce qu’il faut bien commencer quelque part- c’est au Royaume de Tonga que nous avons posé les pieds.

D’abord, je me permet de vous présenter une carte pour situer, car avant de m’y rendre je n’avais qu’une idée très vague de la location de ce pays…

 

Après avoir quitté ma chère maman qui m’avait rejoint pour faire un tour en Nouvelle-Zélande ainsi que notre famille Kiwi préférée*, nous embarquons pour Auckland puis Nuku’Alofa, la capitale du royaume de Tonga. Je pose donc le pied dans une île du Pacifique sud avec un bonnet péruvien dans le sac à dos. Celui qui m’a tant servi à braver l’hiver Néo Zélandais va très vite squatter le fond de mon sac à dos et mes tongs** refont leur apparition.

  • chez qui nous avons house-sitté leur maison de campagne pendant presque deux mois en tout
    ** ou Jendalls comme disent les Kiwi, allez comprendre…

A peine débarqués en ce 16 septembre 2017, nous faisons la queue dans un tout petit hall ouvert aux quatre vents afin qu’un agent des douanes nous tamponne, puis je saute à l’arrière du pick-up qui nous a récupéré pour nous amener à l’hostel. Le Barbu passe à l’avant faire la conversation à Nani, le chauffeur-livreur de glaçons de Village Backpackers.

 

Nous restons quelques jours à la capitale, le temps de nous acclimater et de faire un tour de l’île avant d’aller découvrir l’île voisine qui m’intéresse un petit peu plus : ‘Eua. Mais commençons par le commencement, je vous fais le tour du propriétaire de Tongatapu, à dos de scooter :

Ce rocher est un rock de corail ayant été déplacé jusqu’à terre par un tsunami passé. Ca refroidit…

 

Les blowholes

Une des curiosité de Tongatapu, ce sont les « blowholes ». Ces trous dans la barrières de rochers qui protège l’île, et dans lequel l’eau s’engouffre pour ressortir en geyser lorsque les vagues s’y abattent. Pas de lagon ici mais cette barrière protectrice et cette zone tampon qui se remplit d’eau lorsque la marée monte. Mais derrière la barrière, c’est directement le large. C’est une des raisons pour lesquelles les baleines à bosse passent si près lors de leurs migrations.

On évite de marcher sur le corail, bien sur…

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Mieux qu’à Las Vegas! (pas de fric ici)

On reprend la charmante route sur notre bolide à deux roues et nous émerveillons devant la végétation, si… île du Pacifique comme on se l’imagine !

Les Tongiens sont très religieux (chrétiens) les missionnaires ont bossé comme des petits fous ici. Les écoles sont « fournies » par les églises. Il y en a tout un tas : Free Wesleyan church, « The Church of Jesus Christ of Latter-day Saints », les adventistes, baptiste, évangélistes, catholiques, mormons etc… et les uniformes ont une couleur correspondant à une école/église.

D’autres blowholes  

Et la végétation des alentours, un peu différenteUn  fruit de pandanus, bien que je n’ai vu personne aux Tonga en manger c’est comestible. 

Quelques détails d’un village

 

Nous continuons notre explorations des chemins de terre de Tongatapu. Deux dames qui vont récolter des algues pour manger nous les font découvrir. Elles nous montrent où les cueillir et nous offrent en casse croute nos premières bananes vertes cuites. Ces dernières goutent un peu comme de la patate. Quant aux algues sont des petites grappes de bulles de la taille d’oeufs de poisson. A la sensation des petites billes salées qui éclatent dans la bouche cela rappelle les oeufs de poissons. (Les trucs oranges ou le caviar). Sauf que là c’est gratuit… et cruelty free 😉

Une de nos guides improvisées  « es algae » de Tongatapu

 Le chic, en toutes circonstances… (hmmm)

Grotte ʻAnahulu

Et pour clôturer notre journée de pérégrinations, nous allons piquer une tête dans un grotte… un peu flippant de nager dans l’obscurité mais une fois que les yeux s’habitent à la pénombre on découvre tout un monde. Parvenez-vous à distinguer l’eau noire? A distinguer stalagmites de leurs reflets?

En sortant, nous allons jeter un oeil à la plage et avons le bonheur d’observer nos premières baleines. Elles sautaient hors de l’eau entre l’est de Tongatapu et ‘Eua… cela tombe bien, c’est notre prochaine destination !

(Ne cherchez pas on ne voit pas de baleines sur la photo c’est juste la plage)

 

A bientôt ! (promis cette fois)

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Wilderness et fougères arborescentes

By 2 novembre 2017 Australie, Daily Life, Océanie

Cette dernière année, vivant dans ces îles du bout du monde duquel je viens, je me suis découvert enfant sauvage. Isolée de la vie que j’avais déroulée des milliers de kilomètres de là, et des amitiés que j’avais noué, ainsi que du stress de « oh ça fait longtemps que je ne l’ai pas vu(e), faut qu’on se voie! », je me suis terrée dans le moment présent, mais sans jamais m’enraciner.
C’est mon bonheur et une des causes de mon mal.
Moi qui pensais surtout à l’Australie comme à un pays de blancs riches (ce qu’elle est aussi en partie), je n’imaginais pas à quel point sa nature sauvage allait me bouleverser.
Déjà, la troisième fois que je suis entrée au Vietnam (que j’adore) lors de notre voyage en deux roues, j’ai été étouffé par la densité de l’homme, exploitant chaque centimètre carré de la terre inlassablement, l’aspergeant abondamment de produits chimiques. Le Laos et la Cambodge m’ont laissé le coeur lourd avec des visions de déforestation et de plantation d’arbres monotones en monoculture.
J’ai adoré l’Asie du sud-est pour sa culture, le mode de vie et les gens mais j’étais en manque de nature, cruellement.

Je n’ai pas encore connu l’Australie « remote » du fin fond de l’Outback (et en tant que végane je n’ai pas trop envie de m’aventurer dans ce monde de cattle stations aussi vastes que des pays d’Europe sur fond de rodéo et d’hélicoptères), mais j’ai touché des yeux la Tasmanie sauvage.
Et en 11 mois où j’ai eu la chance de vivre sur cette terre, je me suis habituée à la faible densité de population et ce que ça implique : beaucoup d’espaces où il n’y a « rien ». Et ça fait du bien.

Et puis il y a eu la Tasmanie, terre bien plus petite, oui, mais très peu peuplée. Et dont 20% du territoire est un espace sauvage préservé et inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco. Bien sur, il y a encore des problèmes et certains humains essayent de faire toujours plus d’argent, de rogner la forêt pour y couper les arbres, mais les écologistes se battent bien. Et gagnent des combats.

Wilderness, premier choc

Bref, je me suis habitée. Rouler une heure sans traverser un village, avec quelques fermes mais rien d’extensif, traverser des montagnes sur des « highway » qui sont en fait des chemins de graviers, c’était mon pain quotidien. Les maisons autosuffisantes avec panneaux solaire et récupération d’eau de pluie, c’était ma normalité. Boire l’eau d’un lac sans craindre l’intoxication, camper ça et là et cuisiner sur un feu de bois, mon régime.

Et puis en mars, mon grand-père, vieillesse faisant, est décédé. Ce fut un choc pour moi dont j’ai toujours du mal à me remettre, encore aujourd’hui. Quelques heures après la nouvelle, informations prises, fuseaux horaires domptés, me voici à traverser le ciel en 4 avions, et presque deux ans plus tard, poser le pied sur ma terre natale très déboussolée.

Nous traversons les campagnes jusqu’au village de mon grand-père, non loin des usines Peugeot où il a toujours travaillé. Je suis euphorique, puis triste, puis responsable.

Je me sens écrasée par le poids des normes, des traditions, par les maisons suréquipées aux larges murs. Les villages tristement gris dans la fin d’hiver franc-comtois un peu trop tiède. Je me sens comme l’adulte qui redécouvre la maison de son enfance des années plus tard et la trouve bien plus petite que dans ses souvenirs.

Heureuse en même temps de pouvoir passer un peu de temps avec ma famille, mais soulagée de savoir que je ne vais pas rester longtemps là. La France est si dense. Moi qui était heureuse en ville et naviguais dans les foules compactes de gare du nord me découvre agoraphobe. Je m’étonne de tout, comme en voyage dans le pays qui m’a vu grandir.

Puis l’épuisant ballet aérien reprend, quatre avions et 34 heures plus tard me revoici sur l’ile de Tasman. J’y retrouve mon Barbu, ma voiture, mes amis locaux, cette lumière, cette nature, ce calme.

Wilderness, second choc

Un jour, nous n’avons plus grand chose à faire en Australie, nous voici en Nouvelle-Zélande, où j’ai donné rendez-vous à ma mère pour son premier voyage « overseas » en 11 ans. C’était également censé être des retrouvailles après nos deux ans de voyage, mais la vie en a décidé autrement et je l’avais revu un peu plus tôt que prévu (cf paragraphe précédent).

Alors nous jouons le jeu, on achète une voiture, on fait un peu le tour de l’île du nord et trouvons un woofing dans un farmlet. Mais la colle ne prend pas. Effectivement il a quelques coins « beaux » de ci de là, comme des parcs dans un océan de béton, il s’agit là de petits patchs de parc nationaux ou régionaux dans des océans de pâtures à vaches sans forêts ou d’exploitations forestières privées qui occupent des collines entières. Et quand le coiffeur fut venu, la coupe est rase, laissant une vision apocalyptique de montagnes nues jonchées de restes de forêt broyées. Morbide.

Et ces pâtures infinies, omniprésentes, l’herbe verte fluo importée et les millions de vaches aux pis gonflés, pourtant sans progéniture à nourrir. La nausée devant cet exposition sans fin d’exploitation des vaches qui n’ont jamais demandé à naitre ni à se faire exploiter chaque jour de leur vie. Une vie programmée par l’homme, certains ne semblent pas pouvoir se sevrer. Les uns de lait maternel ne leur étant pas destiné, les autres de revenus confortables reposant sur l’exploitation de non-humains.

Notre malaise est profond.

Guérison

Les fougères arborescentes, mes guérisseuses.
Si certaines personnes sont inspirées et nourries par des marches infinies sur la plage, mon carburant, c’est la forêt. Et pas n’importe laquelle. Les forêts tempérées humides ou forêts tempérées ombrophiles sont mes lieux de choix. Je suis tombée en amour de ces forêts lors de mes pérégrinations dans les « cold rainforest » en Tasmanie et dans le nord de la Nouvelle-Zélande (enfin ce qu’il en reste).

La richesse et la diversité de la flore que l’on y trouve : arbres, mousses, fougères, champignons, hummus, bactéries, parasites ainsi que les matières, odeurs, couleurs et lumières que l’on trouve dans ces forêts sont des miraculeuses sources d’inspiration et de bien être pour moi.
Il y a tant à découvrir et à apprendre de ces écosystèmes. Si l’un des modèles fondamentaux de la permaculture est la forêt c’est bien car il y a tant à y apprendre.

Montagnes millénaires, ces génératrices d’humilité
Et puis, une autre chose qui m’avait manqué et ce depuis bien des années : les montagnes. Lieux hostiles et irrésistibles pour l’humain. Aimants dangereux et splendides. Rien de mieux pour moi que de m’en approcher et les admirer en hiver, sous leur manteau blanc. Si attirantes et photogéniques… mais on ne s’y enfonce pas à cette saison sans une radio, une pelle à avalanches, une paire de crampons et un guide expérimenté.
Mes expériences de montagnarde remontent surtout à la première partie de mon enfance dans les Pyrénées. Plus récemment, un volcan en Indonésie, des cols à 3 500m au Kirhizstan et un sommet tasmanien en solo. Bien moins que je le souhaiterais mais toujours des expériences inoubliables.

Sauvageonne

Le mal est fait. Comment puis-je désormais trouver de la saveur à la vie citadine alors que rien de m’enthousiasme plus que d’apercevoir un oiseau lors d’une randonnée dans la nature ?

Mes prochaines destinations s’annoncent également sauvages et reculés, bien que loin des montagnes et des rainforests. Je vous invite à m’y rejoindre, il vous suffira d’atterrir quelque part dans le pacifique sud. Après, on avisera!

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Mes six incontournables en Tasmanie

By 7 mai 2017 Océanie
Tasmanie

…. c’est difficile de choisir! Nous sommes restés, comme beaucoup d’Australiens du mainland et de voyageurs avant nous, « coincés » en Tasmanie, et ce pendant quasiment six mois !

« C’est donc vrai ce qu’ils disent! »

Lorsque nous évoquions notre projet de Tasmanie aux australiens rencontrés sur le mainland il prenaient cet air ravi et penseur. C’était soit « j’ai toujours rêvé de m’y rendre » ou alors « c’est le plus bel endroit d’Australie ».

Auparavant j’étais une « noob »* de l’Australie ! Mes connaissances liées à la Tasmanie se résumaient à: « le tigre de Tasmanie » et le vieux film rigolo « Young Einstein ». Le film raconte la jeunesse fictive d’Einstein qui aurait grandi en Tasmanie et aurait découvert la formule qui fait mousser la bière… Mais  bien sûr! E=mc2 !

(*Je n’y connaissais rien)

En gros la Tasmanie pour moi c’était ça:

Mais lorsque j’y ai posé le pied et commencé à en explorer les recoins, je peux définitivement dire qu’il s’agit de l’un de mes endroits préférés d’Australie. (Bien que je n’ai pas vraiment visité TOUTE l’Australie, bien loin de là). Et finalement, l’un de mes endroits préférés tout court !

Et on ne va pas se mentir, les drôles d’animaux que l’on peut croiser sur ces terres y sont pour quelque chose de son charme particulier. Voici quelques unes des créatures de Tasmanie : ornithorynques, diables de Tasmanie, Dasyurus (spotted quoll), Echidna, pademelons (petits wallabies), wombats, variétés d’oppossums et j’en passe!

De gauche à droite : ornithorynque (CC), diable de Tasmanie (CC), dasyurus (CC) et echidna (CC)

De gauche à droite : pademelon (CC), wombat (CC), brushtail possum (CC) et pygmy possum (CC)

Ma liste d’incontournables en Tasmanie :

Cette liste de recommandation m’est bien sûr personnelle en tant qu’amoureuse de la nature et amatrice de bons produits. Ce n’est pas la liste que l’on trouve partout : le top 10 des choses à faire en Tasmanie, mais de ce que moi j’ai préféré! L’idée de cet article étant de vous faire découvrir un peu cet endroit si isolé et loin de tout. J’ai aussi vécu quelque mois à et aux alentours d’Hobart mais je ferai un article spécial pour cette ville que j’adore je pense !

  1. Maria Island, l’île à la beauté sauvage… et aux animaux
  2. La Tasmanian Wilderness World Heritage Area
  3. Mont Field, ses alentours et les arbres géants dans la vallée du Styx
  4. Les plages paradisiaques de Bay of Fire et Wineglass Bay
  5. Zigzaguer sur l’une des routes du vin
  6. Découvrir les bières artisanales locales

1. Maria Island, l’île à la beauté sauvage… et aux animaux !

Si j’ai été séduite par la Tasmanie de par sa nature préservée par de nombreux parcs naturels, la quintessence du sujet est peut-être représentée par Maria Island. C’est une île/parc naturel proche de la côte Est de Tasmanie. On y accède en tant que piéton ou cycliste avec sa tente, pas de voiture sur l’île! Il y a plein de randonnées à faire dont deux sommets, ainsi que des marches plus accessibles. L’île est certes très visitée par les familles et touristes de passage, mais cela n’entache rien à l’expérience. Et c’est peut-être votre meilleure chance pour rencontrer un diable de Tasmanie et des wombats !

La randonnée vers les sommets « Bishop & Clerc »

 

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2. La Tasmanian Wilderness World Heritage Area

Cette zone protégée immense qui couvre quasiment tout le quart sud-ouest de l’île est l’une des dernières véritables zones sauvages sur la terre, préservée de l’empreinte de l’homme. Cette zone protégée couvre 20% de la surface de l’île. Elle s’étend au nord de Cradle Mountain jusqu’aux côtes sud donnant sur l’océan Antarctique. Ici, pas d’exploitations forestières, pas de routes. Pour y accéder, c’est à pied avec un sac à dos!

Il est également possible de s’y rendre en bateau, en longeant les côtes, ou si vous avez les moyens, en petit avion pour survoler ses splendides panoramas.

De mon côté, j’ai pu y mettre le pied notamment en grimpant le Mount Eliza ce qui m’a permis d’avoir une vue panoramique sur le lac Pedder.

Si vous avez du matériel de marche et que vous êtes accompagnés, je vous recommande de poursuivre après le Mount Eliza et de poursuivre sur le circuit « Mount Anne » sur trois jours.

Je n’ai pas non plus eu l’opportunité de le faire, mais une amie américaine vivant en Tasmanie m’a soufflé que la marche vers Frenchmans Cap était l’une de celles qu’elle avait préférée, en terme de variété de paysages et de nature sauvage.

Il faut trois à quatre jours pour parcourir les 46 km. Il y a deux points de camping avec des huttes sur le chemin.

Tasmanie

A gauche le lac Pedder, à droite le mont Anne

Tasmanie

Vues pendant la randonnée de Mont Eliza

Camping au bord du lac Pedder

Hiking Mount Eliza : 11 km, 936m de dénivelée.

La hutte avant le sommet de mont Eliza, un drôle de champignon, et vue durant la randonnée

Au sommet!

Southern Cape

Une autre marche vous permettant de vous enfoncer dans la « Tasmanian wilderness« , c’est Southern Cape: une demi-journée suffit pour vous retrouver au point le plus au sud de l’Australie, face à l’océan antarctique qui se déchaine sous vos yeux. Il est également possible de continuer ce sentier en s’engageant dans la rando « South Coast Track » d’environ 8 jours et d’où l’on repart… en avion! (ou alors il faut avoir suffisamment de provisions pour continuer à pieds. Il est également possible de se faire livrer des provision par avion à Melaleuca). Enfin bref une sacrée expédition! La marche de Coockle Creek jusqu’au Southern Cape est déjà très satisfaisante. Elle dure environ 5 heures aller-retour.


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3. Mont Field, ses alentours et les arbres géants dans la vallée du Styx

Le parc national de Mount Field est à environ une heure de route de Hobart, la capitale Tasmane. C’est l’un des préférés des gens du coin. Pas étonnant : des coins de fraîche rainforest aux paysages sub-alpins en passant par les arbres gigantesques du Styx sauvés par les environnementalistes, c’est un splendide écrin de nature.

Mount field

Il y a nombre de marches à faire à Mont Field comme les superbes Russell Falls à seulement 20mn. Mais également des plus longues et ardues menant sur les hauteurs de Mount Field et ses multitudes de lacs !

Tasmanie Mont Field

Marches courtes aux alentours de Junee cave

Imaginez que vous marchez sous un toit de fougères arborescentes surmontées d’eucalyptus regnans pouvant atteindre les 80-90m de hauteur. (Les plus grands arbres du monde avec les sequoias). Vous vous promenez, à la recherche d’une cascade ou d’une grotte, le long d’un ruisseau translucide, vous observez de jeunes truites…

Les Eucalyptus géants de la Styx valley

Ce sont un groupe de « tree huggers » comme on les appelle ici (câlineurs d’arbres) qui ont oeuvré à la préservation de cette vallée, sa biodiversité unique et ses arbres géants. Il y a une multitude de petites marches à faire, notamment celle qui mène au Gandalf Staff, la plateforme sur un eucalyptus de 84 mètres de haut sur laquelle les protecteurs de l’environnement ont campé pendant cinq mois afin de sauver ses arbres des tronçonneuses de l’industrie forestière qui faisait pression !

Aujourd’hui, le lieu est serein, mais la piste qui y mène en voiture traverse des paysages dévastés par les coupes de bois intégrales des exploitations forestières laissant la forêt rase, comme une menace qui souligne l’importance de la protection des lieux sauvages.

Tasmanie rainforest
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4. Les plages paradisiaques de Bay of Fire et Wineglass Bay

Ouh yeah. La température de l’eau ne sera bien sûr pas aussi haute que sur la côte Est du mainland, mais tellement turquoise et claire ! Impossible de résister à une baignade sur l’une des plages de sable blanc et rochers décorés de lichens orange et vert. Bien sûr, cela reste sauvage, il est possible de se trouver sa petite plage rien que pour soi. Dois-je en dire plus ?

Tasmanie Bay of fires

Il y a plein de points de camping gratuits le long de la Bay of Fire. Si vous voulez vraiment vous la jouer à la Robinson Crusoe: enfilez vos « hiking boots », prenez une tente et des provisions et vous voici partis pour camper sur la splendide plage de Wineglass Bay. Si vous en avez l’occasion allez également faire un tour à Hazard Beach, un peu moins visitée mais tout aussi superbe!

Tasmanie wineglass bay

Wineglass Bay sur la gauche et on aperçoit Hazard beach sur la droite

Vues à différentes heures de la journée depuis le point « camping autorisé » sur Wineglass Bay

Nouvel an au paradis!

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5. Zigzaguer sur l’une des routes du vin

Les Pinots Noirs, Rieslings et Chardonnays tasmaniens sont chers pour une raison : ce sont d’extraordinaires vins. La majeure partie du temps, les vignobles de l’île sont des petites affaires familiales avec une production limitée. Mais pas besoin d’être plein aux as pour apprécier le bon vin ! De nombreuses possibilités de dégustations existent. Il y a quatre options de « Wine trails » :

  • la Tamar Valley au nord vers Launceston,
  • la côte est,
  • le nord-ouest,
  • la région du sud.

Je ne vais vous parler que de la dernière car c’est la seule que nous avons faite, et en particulier, la Coal Valley.

Mes coups de coeur ont été

  • Pooley Wine près de Richmond (Coal Valley): très chic, une ancienne demeure en pierres à l’entrée de Richmond, cette maison a été primée à de nombreuses reprises pour son Riesling, très frais et vert (rien à voir avec le breuvage moelleux que je détestais) et ses Pinots Noirs réserve. L’accueil est sympathique et l’expérience formidable.
  • Puddleduck Vineyard (Coal Valley) : un vignoble familial très accueillant, avec sa grande mare à canard entourée des vignes, et une formule qui permet d’emmener son pique nique tout en dégustant leurs vins au bord de l’eau! Leur pétillant (type champagne) m’a enchantée.
  • Domain A (Coal Valley) : ce qui m’a attiré là-bas c’est d’abord un équivalent du Pouilly Fumé à tomber par terre (le Lady A fumé blanc). Le vignoble a une position unique sur un des coins qui lui permet les plus longs ensoleillements d’Australie, le tout dans un climat frais sur un terroir de dolérite datant du jurassique. Un must.
  • HomeHill Wineyard : l’occasion de gouter d’excellent Pinots Noirs âgés, qui seraient hors de prix pour moi à la bouteille dans un cadre très agréable (à faire aussi dans le village, aller acheter un pain à la Summer Kitchen Organic Bakery, délicieux!).
  • Hartzview Vineyard : charmante propriété où l’on peut visiter les huttes dans lesquelles vivaient les cueilleurs de fruits le siècle dernier, et goûter des « ports » (type Porto) et liqueurs de fruits à la façon « crème de cassis » de Dijon… des délices sucrés qui changent un peu, et quelques vins intéressants également!

Tasmanie vin

Dans la plupart des établissement vous pouvez faire une dégustation de vin.

  • De 2 à 5$ par personne, vous aurez une palette de 5 à 7 vins différents à goûter.
  • Pour 10$-17$ vous pourrez goûter soit un peu plus, soit des vins plus chers (réserve, etc).

Bien sûr, faites attention sur la route entre les dégustations. Les vins tasmaniens ont des teneurs en alcool assez élevées. Si vous ne souhaitez pas conduire (ce que je recommande) vous pouvez organiser une tournée des vignobles avec un mini-bus.
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6. Découvrir les bières artisanales locales…

De plus en plus de brasseries artisanales ouvrent leurs portes sur les terres Tasmanes. Ces passionnés « craft » des bières de folie! Il y a désormais un « beer trail » en parallèle du « Wine trail ». Bien sûr j’ai mes petites favorites.

Autour de Hobart je vous recommande Last Rites (à Cambridge), Devils Brewery (à Margate), sinon au nord je suis fan de Van Dieman et Morisson à Launceston (<3 <3). Dans le nord on peut découvrir Seven Sheds à Raiton et Little Rivers à Scottsdale (pas mes favorites). Tout un programme!
(Toutes ces bières sont vegan friendly, excepté une référence de Seven Sheds avec du miel)

Au menu: des IPA, des stouts brunes au goût caféiné, des irlandaises, des rousses, mais en général du très très houblonné : dans le coin de New-Norfolk (au sud) il y a plein d’immenses piquets étranges le long des routes… ce sont des champs de houblons!

Aux bières il faut ajouter bien évidemment le cidre. N’oublions pas que la Tasmanie a très longtemps été un fournisseur mondial de pommes. Pour moi l’incontournable à visiter, c’est l’apple shed de Willie Smith qui fait du cidre bio à tomber par terre! L’apple shed est un lieu super sympa pour se détendre, parfois ils organisent des concerts. On peut visiter gratuitement un mini-musée sur l’histoire de la famille de Willie Smith, des débuts d’exportateur de pommes jusqu’à la production de cidre.

Ils ont une super variété de pommiers dans le jardin, super intéressant aussi. Je suis repartie avec des pommes dans les poches, les saveurs n’ont rien à voir avec celles des pommes normalisées que l’on nous refourgue tristement de nos jours ! Cela m’a rappelé mon pépé, qui est décédé lors de mon séjour en Tasmanie, et qui était un passionné de pommes, de boutures et faisait son propre cidre. Comme une visite hommage, en quelque sorte.


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J’espère que mes incontournables Tasmans vous auront plu autant qu’à moi! Me voilà bien triste de quitter mon île chérie après six mois. Six mois à vivre au gré de la météo, des envies et des rencontres… Je suis désormais excitée par notre nouvelle aventure qui commence la semaine prochaine!

 

Vous pouvez poursuivre le voyage en vidéo, direction YouTube :

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Rory en Australie #jeRaconteMaVie

By 24 septembre 2016 Carnets de Voyage, Daily Life, Océanie

Les jours s’écoulent, j’inonde instagram et twitter mais je n’ai pas vraiment raconté comment ce-fait-ce que nous nous soyons retrouvés en Australie, c’est donc l’occasion de faire un point sur notre « voyage au long cours ».

Le 5 aout, cela faisait un an que nous étions partis, notre voyage ayant pris une tournure que nous espérions : nous devons bien l’avouer maintenant qu’on est totalement à l’autre bout du monde, non, jamais nous n’avions prévu de rentrer au bout d’un an… ou au bout d’une durée quelconque. Nous sommes enfin libérés de notre vie en société et de nos obligations (loyer & travail en priorité) et je dois l’avouer (car c’est on dirait qu’en France on a pas trop le droit de crier cela sur les toits) : nous sommes heureux. Après notre road-trip Bécane et Pétrolette, à scooter à travers 3 pays d’Asie du Sud-Est, nous avons eu le luxe de pouvoir vivre un mois en appartement à Ho Chi Minh chez un copain. Un lit, une douche, du wi-fi pour s’organiser et binge watcher des séries TV (The Leftovers notamment, je recommande !), nos scooters pour vadrouiller en ville et tester tous les resto végétariens… et puis préparer la suite.

C’est la mousson. #rain #rainseason #rainyseason #hochiminhcity #hcmc #vietnam #asia #southeastasia #travel

Une vidéo publiée par RORY (Travels Anywhere) (@roryofroom) le

 

Le Vietnam, et après ?

On fait quoi après l’Asie ? Au début on pensait aller aux Philippines ou en Indonésie (c’est encore en Asie nunuche) mais bof, pas trop motivés. Et puis on a rencontré quelques personnes sur la route qui nous ont parlé de l’aspect lucratif de l’Australie (oui on ne fait pas que dépenser tous ses sous là-bas, on peut aussi travailler !) qui permettait au backpacker fauché de se refaire une santé financière afin de continuer ses pérégrinations.

A là base moi j’étais surtout attirée par la Nouvelle-Zélande et ses paysages sauvages, MAIS (attention faut suivre) la rencontre du boyfriend australien de notre amie Allemande avec qui nous avons voyagé au Cambodge a un peu tout changé ! Et oui il nous offrait de nous prêter son appartement en Australie pendant qu’il travaillerait dans les mines à l’autre bout du pays, ce qui me permettrais, armée d’un Working Holliday visa (visa Vacances-Travail) de trouver un job et remettre des sous de côté afin de pouvoir nous assurer un futur dans notre vie nomade.

Et nous voici à Ho Chi Minh, donc, à faire les demandes de visa, aller à l’hôpital vérifier qu’on est bien portant (les Australiens ne veulent pas de gens malades sur leur grande île), trouver des billets d’avion et enfin… vendre nos scooters bien aimés !

Ma bécane appartient désormais à une expat espagnole qui ne savait pas conduire et l’essai fut épique : elle a failli foncer dans un mur et se gaméler. Je lui ai donc fait jurer d’apprendre à conduire le week-end suivant avec des amis dans son quartier avant de s’aventurer dans le trafic sauvage d’Ho Chi Minh avec une Bécane qui pèse 100kg.

Pour la Pétrolette du Barbu ça a pris plus de temps… si des locaux n’arrêtaient pas d’essayer de lui négocier pour des prix un peu trop serrés (mais ils étaient intéressés, c’est le principal), c’est finalement un Belge flamant qui avait revendu sa moto Honda Win –trop de problèmes mécaniques- pour enfourcher la petite Pétrolette… il paraît qu’ils sont allés jusqu’en Thaïlande tous les deux !

 

« G’Day mate ! »

Le 20 juin et deux avions plus tard, nous passons de l’Asie à l’Océanie et atterrissons à Sydney en plein hiver australien – ça caille mais le ciel est, comme l’océan, d’un bleu éclatant et nous nous faisons accueillir par un agent des douanes barbu et notre premier « G’Day mate ».

sydneyBleu « Sydney en hiver »…

On ne le sait pas encore, mais on va adorer l’Australie, pour laquelle on n’était pas enthousiastes au premier abord. C’est remplis d’idées préconçues du genre : c’est surfait, c’est trop cher, c’est rempli de backpackers français et de surfeurs blonds peroxydés, tout le monde le fait… que l’on pose le pied dans le pays.

Trois mois plus tard, on est fan de chez archifan, et plus heureux que jamais ! La nature ne cesse de nous surprendre et nous émerveiller. Même si les terres sont très exploitées par l’agriculture, la nature est quand même partout, que ce soit dans les parcs naturels hyper nombreux jusque dans les villes où l’on croise multitude d’oiseaux. Lorsque l’on arrive à Ballina, là où l’on nous prête l’appartement, on se fait accueillir par la vue des baleines qui font leur migration que l’on peut observer depuis les côtes, bientôt suivie de celles de dauphins dans la rivière, pélicans, perroquets colorés de toutes sortes, chants de Magpie tous les jours… il n’y a pas à dire, c’est dépaysant. Le tout dans un pays très occidental mais où l’on accueille avec le sourire « how are you mate ? » même à la caisse du Aldi, où les gens ont beau rouler dans des 4×4 énormes ils mangent local et bio et où l’on trouve des options végéta*iennes partout !

Le premier mois est passé entre découverte des us et coutumes locales si l’on peut dire, et ce grâce à notre couple d’amis qui nous a fait la surprise d’être à l’appartement (ils étaient censés aller en Europe après leur voyage en Asie mais fauchés, il sont retournés en Australie). J’ai pu me familiariser avec la conduite à gauche grâce à « Burito » la petite voiture de notre copain Dan, on a passé des journées entières à chercher du boulot à la bibliothèque car on avait pas le wifi à l’appart, aller à la plage, faire les courses, découvrir les alentours…

ballina-1Une des plages de notre petite ville, bon point pour l’observation des baleines

byron-bayUn coucher de soleil sur les montagnes dans la baie de Byronballina-8Avis de tempêteballina-7

ballina-6Drôle de météo à Ballinaballina-5Coucher de soleil sur la Richmond river à Ballinaballina-4

ballina-2Les minion falls ! (un nom pareil ça ne s’invente pas)

Après avoir passé un diplôme me permettant de servir de l’alcool dans l’état du New South Wales, j’ai décroché un job comme bar girl dans un gros festival de musique, Splendour in the Grass, non loin de Byron Bay. Ca jette dans le bain direct, de se retrouver en rush de 7 à 11h par jour derrière un bar à servir la jeunesse Australienne « intoxicated » mais pas trop (bein oui il y a des règles comme je l’ai appris dans mon petit diplôme). Il y a des accents, des gens rigolos, des looks improbables mais bon globalement rien de très original, mais une super équipe au bar, bonne ambiance et lieu de travail, et l’apothéose du truc, c’est que j’ai réussi à voir la fin du concert des Strokes, un de mes groupes préféré depuis que j’ai 11 ans, premier album CD acheté de ma vie (à Londres en plus).

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splendour-1

Le dernier jour où j’ai bossé 11h d’affilée j’ai été envoyée en renfort sur un deuxième bar avec une carte trois fois plus longue que celle de mon bar initial… et après un temps d’adaptation j’ai fini par comprendre ce qu’étais un « Bundaberg » ou leur marque de cidre, à faire plein de cocktails en un temps record… et c’était cool. Si un jour quelqu’un m’avait dit que je ferai bargirl et que j’aimerai bien ça je lui aurai bien rigolé au nez. Après je ne me vois pas bosser non plus dans un bar dans un bled au fin fond du bush, l’ambiance festival et le rush constant ont rendu la chose intéressante je pense ! Et puis on y a retrouvé notre copain Pierrick, avec qui on avait voyagé en Thaïlande, et ça, c’est cool aussi.

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Bye bye Bécane, salut Mémère #passionVéhiculesCouleurBordeaux

Et puis on a acheté notre voiture. Comme finalement nos amis étaient là pour rester, que l’on ne trouvait pas de job dans le coin on s’est dit qu’on allait partir à la recherche d’un job en ferme, et pour cela il faut un véhicule. Achetée par un couple de backpacker italo-anglais à une grand-mère un peu plus au sud de l’état, notre nouveau véhicule, un break Holden de 1993 a très vite eu un nom tout trouvé « Mémère » ! Mais notre mamie en a sous le capot (un V6 – 3,7L tout de même, eh oui on est en Australie) et équipée de technologie de pointe des années 90 (elle a un régulateur de vitesse qu’on a baptisé « Bender », le robot de Futurama) elle nous permet de faire des économies d’essence. C’est donc ce gros break avec matelas et matos de camping qui est désormais notre maison, et c’est super chouette.

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Pour l’instant tout roule, on a juste eu une grosse frayeur le jour où une durite s’est détachée du radiateur et tout le liquide de refroidissement s’est barré… on s’est donc retrouvé avec le moteur fumant (nous « yaaaa l’feuuuuu !!!! ») à balancer notre bidon de 10L d’eau dessus pour le refroidir, craignant fort pour le joint de culasse –head gasket en anglais pour votre culture personnelle. Heureusement notre copain australien, qui était mécano avant est venu à la rescousse et depuis la dame est bien hydratée du radiateur. Moi au final je suis super contente de continuer mon apprentissage en mécanique après le scooter et les réparations de Pétrolette je passe au niveau supérieur !

Et puis après un tour d’une dizaine de jour dans le Queensland, de Brisbane où l’on a retrouvé encore une fois Pierrick en passant par plusieurs coins pour trouver du boulot – un contractor véreux qui nous laisse tomber pour du pruning de vignes puis un « presque » aux mandarines dans la charmante bourgade de Gayndah, finalement le Barbu me trouve du boulot… à Byron Bay ! En une journée, nous parcourons les 650 km retour à la case départ et me voilà dans les pêches et les nectarines. Cela fait plus d’un mois que nous y sommes, entre ferme, wallabies et Kookabaras avec pour programme les jours de repos : plages vierges avec dauphins surfeurs de vagues, on est loin d’être malheureux.

peach-1Un bébé pêche peach-11Une nectarinepeach-10Un collègue de boulotpeach-9
peach-8Aux aurorespeach-7

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peach-2Les autres collègues

peach-13Bed with a view

Les jours de congés:

peach-beach-1

peach-beach-7Sandwiches et bodyboard peach-beach-5à Yambapeach-beach-4 Angourie beachpeach-beach-3 Shark baypeach-beach-2

Et ensuite ?

Maintenant on a plein de projets, d’abord la Tasmanie cet été (hiver français, donc), puis peut-être la Nouvelle-Zélande à pieds par la suite, puis chercher un voilier en bateau-stop pour les îles (Vanuatu, Fidji et/ou Polynésie) dans le but de traverser le Pacifique… et de parcourir les Amériques !

Je n’ai pas vraiment envie de bloguer l’Australie parce que j’ai plus l’impression d’y vivre plutôt que d’y voyager, que je n’ai pas touché à une pellicule depuis que je suis arrivée et que l’appareil numérique est vraiment en train de décéder. Mais j’ai encore plein d’aventures asiatiques à raconter donc je continuerai d’écrire par ici !

Du coup, Maman, Papa, mes chères sœurettes, mon cher frérot, les copains…on n’est pas rentrés. Et si vous voulez nous rejoindre sur les routes, amis ou inconnus : le plus rapide sera l’Océanie dans l’année à venir, le moins onéreux le continent américain, donc, plus tard. Voilà vous savez tout !

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