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Le Rory’s guide pour un road-trip en scooter en Asie du sud-est   

By 25 octobre 2016 Bécane et Pétrolette, Budget, Cambodge, Laos, Vietnam
road-trip en scooter

Oui j’avoue j’ai rien trouvé de délirant comme titre pour traiter de ce sujet, à savoir, combien que ça coute un road-trip en scooter (ou moto) en Asie du sud-est, ici Vietnam, Laos et Cambodge. On s’est lancés dans l’aventure au mois de mars 2015 et ça a duré jusqu’au mois de juin environ car on a fait quelques pauses de ci de là.

Ce billet sert à donner une idée et n’est qu’un exemple parmi d’autres, mais j’avais moi-même besoin de quelques éléments d’informations avant de convaincre mon Barbu à se lancer dans l’aventure. J’en avais trouvé à l’époque sur le blog de GTLA (son article ne concerne que le Vietnam et date de 2013), la voyageuse Cyn et son road-trip féminin et solo en moto au Vietnam… et sur des forums.

Pour commencer, on a décidé d’acheter une tente, pour encore plus de liberté, aller dans des coins paumés et aussi faire des économies de guesthouse. On a acheté la tente 27€ dans le magasin d’outdoor de Hanoi, Umove. On y trouve un peu de tout, des tentes, des duvets, des fringues de rando… ce n’est pas Décathlon non plus mais ça dépanne bien et ce n’est pas cher du tout !

Nous n’avons plus de tapis de sol, l’un ayant été oublié dans un camion lors d’un auto-stop au Kirghizstan, l’autre, renvoyé par colis en France depuis l’Inde… On a donc acheté deux couvertures : une pour servir de tapis de sol et l’autre pour se protéger du froid (Nous en avons acheté une troisième au Laos car on se caillait les miquettes). Il suffit de s’installer sur des sols mous et on dormait comme des bébés, même avec nos sacs à l’intérieur de la tente. On ne s’est jamais sentis en insécurité et on ne s’est rien fait voler (pour calmer les paranoïaques).

Venons en aux machines…

 

L’achat des scooters (à Hanoi)

Je voulais donc me lancer sur les routes au guidon de mon propre véhicule car le stop était galère, nos sacs à dos pesaient vraiment lourd, j’avais envie de liberté et de ne pas être contrainte par les bus, m’ouvrir à plus de rencontres et comme le vélo pour mon cher Barbu c’était nyet, la solution était pour moi toute trouvée !

De plus, il est possible en tant qu’étranger d’acheter des cyclomoteurs aux locaux et de passer les frontières sans trop de soucis, et le tout pour un prix tout à fait abordable et qui équivaut très bien au prix des transports en communs voire moins, la liberté en plus!

Si mon cher Barbu était très réticent et trainait des quatre fers quand à mon idée de road-trip asiatique à deux roues, il est très vite tombé amoureux de sa petite Honda semi-automatique. C’est un modèle extrêmement populaire au Vietnam, un peu comme les 205 chez nous… enfin, à l’époque.

Nous avons donc acheté nos bolides dans un magasin de cycles à Hanoi qui a l’habitude de vendre à des touristes (ils parlent anglais) qui nous avait été conseillé par notre pote Romano, un français ayant déjà fait un road-trip en moto dans le coin. Il est connu que les motos/scooter sont moins chers à l’achat à Hanoi qu’à Ho Chi Minh City au sud (Saigon). Nous, on a commencé par là car nous arrivions du Laos du nord.

 

Le scooter Yamaha automatique

Si je n’ai pas été séduite au premier abord par les semi-automatiques (j’avais essayé sur la plage au Myanmar et trouvé cela très étrange) c’est une japonaise automatique qui m’a séduite par son confort de conduite. C’est donc Bécane, une Yamaha Nouvo de 2003 qui allait être ma compagne de route. Très stable mais lourde, je conseille ce modèle à… tout le monde vraiment, elle était super à conduire, de grandes et larges roues qui passent partout (même en « motocross » sur les pistes laotiennes où je me suis éclatée).

 

Prix d’achat : 230$US

 

Qualités Défauts
–       sa fiabilité : 5000 km, huile changée régulièrement et aucune panne à signaler !

–       son coté « passe partout », très à l’aise sur piste (sèche)

–       plus véloce que les vielles motos Honda Win et la Dream du Barbu, un coup de poignet, une route lisse et elle décolle. Bon ce n’est pas une Ducati de course, mais de bonnes sensations lorsque les conditions s’y prêtent 😉

–       pas de problèmes en montagne pour grimper les côtes, plus pour les descendre (cf colonne de droite)

–       j’ai juste eu des pneus à plat mais partout où j’ai été on me les a changé sans problème et pour pas cher.

–       son poids, plus de 100kg (elle m’a transformée en tortue trois fois – à l’arrêt hein- à cause du poids de mon sac + la fatigue)

–       pas de frein moteur : en montagne c’est parfois un peu difficile dans les descentes à 12% chargée comme un baudet avec tout de même de bons freins à disque… ça se fait !!!

–       faire le plein : contrairement aux motos type Honda Win, le trou pour l’essence se situe sous le siège il faut donc décharger tous les sacs à chaque fois que l’on veut faire le plein.

–       dans la boue (cela ne m’est arrivé qu’une fois) vraiment casse gueule.

–       Au Cambodge à part dans les capitales, pas de garages ni de pièces Yamaha (mais bon vu qu’il ne tombe jamais en panne haha)

 

Le scooter Honda semi automatique

Pour mon Barbu, donc, c’est ce petit Honda Dream qui l’a adopté, aka Pétrolette (lui il voulait l’appeler Mobylette mais étant donné que je l’ai toujours appelée Pétrolette c’est le nom qui est resté).

C’est vrai qu’elle n’est pas chère (moins chère que les motos Honda Win par exemple), que tous les Vietnamiens en ont une, qu’elle a un charme fou… MAIS, notre Pétrolette, un peu vieillotte, avait des petites fuites urinaires d’huile dès le début.

NOTA : Pétrolette avait un moteur de fabrication chinoise et non vietnamienne, ni de la marque Honda (Japon) ce qui lui a valu des remarques de mépris de la part des locaux (possibles problèmes pour la revente).

Prix d’achat : 200$ US (je pense que c’est possible d’en acheter moins cher avec un pote vietnamien pour négocier, essayez avec Couchsurfing pourquoi pas 😉 )

 

Qualités Défauts
–       Son charme pas discret

–       Elle a tenu jusqu’au bout grâce aux raccommodages (et serait actuellement à l’aventure sur les routes thaïlandaises!)

–       Elle grimpe les côtes en 2-3ème vitesse

–       Les réparations ne coutent pas cher partout et les mécanos trouvent toujours une astuce

–       Elle peut rouler à vitesse raisonnable (60-70km max je dirai après ça fait un peu flipper)(de toutes façon vu les routes)

–       C’est agréable à conduire : le changement de vitesse et le frein au pied

–       Il y a le frein moteur qui aide en descente et dans les courbes

–       faible consommation d’essence

–       Elle est légère comme un biclou !

–       Un peu faiblarde en tout-terrain mais avec de la dextérité et des boulons bien vissés ça se fait (sinon vous perdez des morceaux en route)

–       Pas rapide : ce n’est surement pas une bécane de course mais pour un road-trip c’est parfait.

–       faire le plein : contrairement aux motos type Honda Win, le trou pour l’essence se situe sous le siège il faut donc décharger tous les sacs à chaque fois que l’on veut faire le plein.

–       Elle a pas vraiment de défauts on l’adore la Honda Dream.

 

A l’achat, les scooters avaient déjà les « racks » d’installés, ces supports en fer pour y ficeler nos sacs, ainsi que des tendeurs. On avait bien sur la « blue card », la carte grise locale des véhicules, qui n’a pas besoin d’être à notre nom : vous payez votre engin et le garagiste vous donne la blue card avec numéros du véhicule (année de fabrication, plaque d’immatriculation, n° de série/usine, nom du fabricant, etc.). En 5 000 km on n’a jamais été arrêtés par la police, les seules autorités auxquelles nous avons été confrontés ont été les agents des douanes.

Et bien sur au Vietnam, obligatoire : le casque ! Fourni lui aussi avec le scooter. Et c’est tant mieux. On les as porté tout le temps, même au Laos et au Cambodge où ce n’est pas obligatoire mais il faut bien être sérieux 5 mn : quand on a un casque, on le porte.

Les motos Honda Win

Photo Hugo Derr

Photo Hugo Derr

C’est aussi une option… que nous n’avons pas choisie, pour plusieurs raisons :

  1. Lorsque l’on est dans les bouchons en ville, c’est galère… (tapez « traffic Hanoi » ou « traffic Ho Chi Minh City » dans youtube, juste pour voir :P)
  2. Beaucoup de retours de backpackers sur la non fiabilité et le risque élevé de panne de ces jolis engins
  3. Plus chères à l’achat en général
  4. Et puis, on a vu que des backpackers au final sur ces motos, les locaux, eux, c’est le scooter, que ça soit à 5 dessus ou avec des chargements mirobolants, donc on s’est fondus dans la masse 😉
  5. Si vous avez envie de vous faire plaisir avec une moto manuelle, autant mettre le paquet et prendre un bon modèle (et essayer de  la revendre au même prix). Peu de motards locaux roulent en Honda Win!

Les dépenses durant le road-trip en scooter

Liées au scooters

Cela comprend l’essence bien évidemment, on ne fait pas encore de scooter solaire (si ?), l’entretien (bidons d’huile principalement, ainsi que changement de chambre à air dans chaque pays pour moi) et bien sur les réparations (poste uniquement occupé par Pétrolette hinhin). Pour ce qui est des réparations, cela reste très peu cher compte tenu du fait  que Pétrolette a eu de nouvelles pièces et une grosse rénovation lors de son second séjour Vietnamien (les fameux 24€).

J’ai comptabilisé tout cela de Hanoi au Laos, du Laos au Vietnam, puis du Vietnam au Cambodge et j’ai arrêter de compter une fois arrivés à Siem Reap. On s’est arrêtés là bas un moment et nos potes nous ont rejoints, même si le road trip a ensuite continué jusqu’à Sinaoukville puis Ho Chi Minh ville. Soit 3 800 km sur les 5 000 totaux. Les prix sont comptés pour 2 scooters.

VIETNAM (13j) LAOS (31j) VIETNAM (8j) CAMBODGE (8j) Total
Essence 27€ 73€ 9,5€ 20,5€ 130€
Réparations 0,80€ 11€ 24€ 4,5€ 40,3€
Entretien 7€ 4€ 5€ 4€ 20€
Total

 

34,8€ 88€ 38,5€ 29€ 190 €
Moyenne par j/pers 1,33€/j/p 1,41€/j/p 2,40€/j/p 1,81€/j/p 1,5€/j/p

 

Liées à l’hébergement

Attention, les prix sont pour deux (chambre double), si vous voyagez seul cela ne signifie pas que vous divisez le prix d’une chambre par deux, au contraire il revient souvent moins cher de partager une chambre et son prix.

  • VIETNAM: 7 nuits à Hanoi pour 56€, 4 nuits en tentes après Hanoi (achat tente 27€)
  • LAOS: 11 nuits en tente, 4 nuits en guesthouse sur la route (31€) puis 15 nuits sur l’île de Don Det (80€)
  • VIETNAM: 7 nuits en tente, deux nuits en hôtel (17€)
  • CAMBODGE: une nuit en tente, 4 nuits en hôtel (21€) (fin de saison sèche, températures extrêmement hautes même la nuit !!)

Les nuits en tente nous ont donc couté 1,17€ par nuit pour deux personnes

J12 Laos-20

Soit au total en moyenne et grâce à la tente :

VIETNAM (13j) LAOS (31j) VIETNAM (8j) CAMBODGE (8j) Total
LOGEMENT 60,68€ 124,87€ 25,19€ 22,17€ 233 €
Moyenne/j/pers 2,25€/j/pers 2€/j/pers 1,5€/j/pers 1,25€/j/pers 1,9€/j/pers

 

 

Liées à la nourriture

On mange principalement dans les petits boui boui, de la street food ou parfois lorsque nous campions, un tour au marché de légumes et hop on cuisinait sur un feu de bois à l’aide d’une grille de barbecue que l’on trimballait depuis la Thaïlande et notre tambouille en ferraille. On faisait des feu de camp partout où on a campé, aucun soucis. Quand nous campions à proximité des villages/habitations les habitants venaient nous saluer.

Le fait de ne pas manger de viande réduit également pas mal les dépenses au restaurant (même si c’est déjà très peu onéreux).

VIETNAM (13j) LAOS (31j) VIETNAM (8j) CAMBODGE (8j) Total
NOURRITURE 73€ 142€ 43,5€ 36,8€ 295 €
Moyenne/j/pers 2,8€/j/pers 2,3€/j/pers 2,7€/j/pers 2,3€/j/pers 2,45€/j/pers

 

 

Liées aux activités

Bah en fait je n’ai pas grand chose à mettre ici… effectivement on a bien payé quelques accès à des grottes, des « piscines naturelles », des chutes d’eau, on a fait du kayak dans une grotte au Laos mais ça a du couter genre 4€. Au final on na pas fait les grosses attractions touristiques payantes et chères. Profiter de la nature et de beaux paysages nous suffit en général ! Donc pour moi c’est un poste de dépenses anecdotique et qui dépend de chacun donc je ne préfère pas m’étendre là-dessus.

Visas et passages de frontières

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Pour le Vietnam, sur la période du road-trip en scooter ici renseignée, nous n’avons pas pris de visa mais profité des 15 jours gratuits sur le territoire pour les citoyens français. Nous l’avons fait à deux reprises, il suffit qu’il y ait un mois d’écart entre les deux. Nous avons passé un mois au Laos et sommes repassés au Vietnam.

Le prix du visa Laotien est de 35$US pour un mois, faisable aux frontières. Pour les véhicules du Laos au Vietnam on a du remplir des documents et payer des tout petits frais pour les véhicules afin de les importer temporairement dans le pays. Le passage de frontière et la marche à suivre est très bien expliquée dans cet article de blog (en anglais).

La frontière Laos-Cambodge n’est pas possible à franchir en moto/scooter pour les étrangers. Il faudrait un papier spécial que l’on peut obtenir à la capitale cambodgienne. Il vaut donc mieux utiliser les 15 jours gratuits pour passer par le Vietnam et découvrir de nouveaux coins au passage (pour nous ça a été l’occasion de découvrir la splendide côte vietnamienne, un de nos coup de cœur de ce voyage en scooter !)

Les passages de frontières Vietnam-Cambodge et vice-versa se sont fait sans aucun problèmes à des petits postes frontières (Ban Lung au nord à l’aller et celui le plus au sud au retour). Pas besoin de papiers pour les motos, il suffit de les garer et de venir au bureau des visas vous faire tamponner.

Le prix du visa Cambodgien par les terres a été de 35$ pour un mois pour nous, il est peut-être possible de payer moins selon le douanier mais bon cela reste tout à fait raisonnable ! (Le prix varie selon les anecdotes de voyageurs, il faut savoir accepter de se faire plumer de quelques dollars).

 

Récapitulons…

Pour ce qui est des scooters, nous les avons revendus au même prix à Ho Chi Minh City (annonces sur des groupes Facebook et Craiglist) donc nous n’avons finalement que les dépenses « en plus » liées à l’essence, l’entretien et les réparations, ce qui fait un total de 190€ de frais de transports pour une durée de 60 jours (3 mois) soit 95€ chacun pour 3 mois… ou environ 30€ le mois !

Voici un camembert revenant sur les frais pour notre road-trip en scooter pour une personne sur 3 mois (au sein d’un groupe de 2 personnes). Sans activités et frais « annexes », juste rouler, manger, dormir, kiffer (mais ça c’est gratuit).

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Ce qui est tout a fait raisonnable !

 

Bien sur, il ne faut pas oublier que

  1. Nous dormions beaucoup sous la tente en camping sauvage ! Très facile au Laos, praticable au Vietnam (bien que nous ayons pas mal campé dans des plantations, souvent en demandant à des gens) et au Cambodge on en a fait qu’une fois car la chaleur était étouffante.
    Mais c’est tout à fait faisable, il suffit de chercher et acquérir de bons reflex, je suis devenue une pro pour trouver des supers coins de camping sauvage (et le Barbu est devenu un pro pour boire des canons d’alcool local au coin du feu avec les locaux qui passaient nous voir).
  2. Je ne mange pas de viande, donc dans certains cas cela réduit les additions (parfois non, les noodle soup au Laos avaient le même prix avec ou sans viande). Nous mangions tout le temps dans des « boui boui » et pas des restaurants climatisés, et fuyons les restos qui servent de la bouffe « occidentale ».
  3. Nous ne buvions des canons (bières fraiches et/ou alcool local à deux francs six sous) que de temps en temps, donc cela réduit également les dépenses.
  4. Pas d’activité touristiques « chères »
  5. Nous choisissions des guesthouses à des prix vraiment raisonnables, souvent grâce à TravelWiki. Et bien sur, des ventilateurs au lieu de la clim, cela réduit considérablement le prix. De toutes façons si vous venez dans des pays chauds, c’est pour avoir chaud non ? 😀
  6. Et puis au final ce qui n’a pas de prix, c’est de rencontrer des gens, se marrer avec eux malgré notre peu de vocabulaire en commun, et ça ça nous est arrivé tout le temps ! (Voir les carnets de voyages Bécane & Pétrolette qui en témoignent)

J’espère que cet article a pu vous donner une idée du budget pour un road-trip en scooter en Asie du sud-est… assez restreint pour notre part, mais cela n’a pas rendu l’aventure moins belle, au contraire on se débrouille très bien avec des bouts de ficelle, une tente qui prend l’eau et un scooter qui perd de l’huile !

N’hésitez pas à me poser des questions en commentaire ou partager votre budget de road-trip en deux roues dans le même secteur 😉

 

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Kirghizistan : Budget et infos pratiques (à ma sauce)

By 1 octobre 2015 Asie Centrale, Budget, Kirghizistan, Pratique, Végane en voyage

Après un mois passé au Kirghizistan, ce superbe pays montagneux qui présente une culture peu connue de nous autres : on ne nous parle à aucun moment de l’existence de ce pays à l’école. Par exemple, on sait vaguement juste que les pays en « stans », c’est l’ex-URSS. Le pays n’a pas son Lonely Planet mais un chapitre du guide Asie Centrale et le routard ne propose pas d’édition. Nous franco-français, nous voici avec bien peu de choix ! Voici des petites infos pratiques que je vous ai distillées… ainsi qu’une idée de notre budget.

Budget

Un peu moins cher que le Tadjikistan, notre budget journalier était d’environ 15€/personne (contre 18€ au Tadjikistan).
Les « Stans » étaient nos vacances, pour le reste du voyage nous cherchons plus à faire des économies et à travailler en volontariat. Cela faisait plus d’un an que je n’étais pas partie (depuis l’Inde) donc je me suis permise deux randos à cheval : incontournables dans ce pays même pour les non cavaliers alors imaginez moi fanna de randos à cheval !! Nous avons croisé pas mal de personnes qui faisaient du trek « sérieusement » et qui avaient leur réchaud, leur tente et qui donc devaient avoir des frais encore plus minimes… mais aussi quelques groupes de voyages organisés qui devaient coûter bonbon : chacun sa façon de voyager. Le pays est encore bien éloigné du tourisme de masse et axe son développement sur l’éco-tourisme je vous rassure !

Activités :

  • une randonnée à cheval de deux jours (enfin plutôt un jour et demi) au lac Kol Ukok avec l’agence Jailoo incluant :
    la location des deux chevaux, le cheval du guide, le guide et ses repas+ sa nuit en yourte, une nuit en yourte pour deux, le diner, le drop en taxi aller-retour depuis Kochkor = 8 000 KGS soit 103€ (51,5€ par personne pour deux jours).
    Note : prix pouvant être réduit si vous trouvez d’autres personnes avec qui partir !
  • une randonnée à cheval d’une journée à Kyzyl Oi où nous avons juste loué les chevaux sans guide à la journée (ils ont accepté car je sais monter). Prix du CBT : 600 KGS par cheval pour une journée soit 8,50€.

Pour le logement, les moins chers ont été nos nuits chez l’habitant : Erjan près du lac Song Kol et au jailoo de Suusamyr où nous avons été hébergés. Pour les logements « conventionnels »

  • le moins cher : 300 KGS (4€) par personne en pension complète dans un homestay
  • le plus cher : 600 KGS (10€)  par personne dans une chambre double dans la capitale
  • en moyenne sur une mois : 12€ par nuit pour deux personnes, incluant parfois le diner, parfois juste le petit déjeuner.

En ce qui concerne les transports :

  • billet d’avion Paris-Istanbul-Bishkek (aller simple) : 250€ chacun avec la compagnie Pegasus, très fiable. Personne que nous n’avons rencontré ne s’en est plaint. Par contre elle est axée low cost donc il faut payer pour l’eau / la nourriture pendant le vol.
  • billet d’avion Bishkek-Osh pour se dépêcher d’aller au Tadjikistan : 25€ par personne avec Pegasus
  • Jeep collective Osh->Murghab au Tadjikistan (partagée entre 5 personnes) : on en a eu pour 35€ chacun (mais après il faut dénicher les bons plans, le trajet étant plus cher dans ce sens là que dans l’autre. Les Kirghizes n’ayant que peu d’intérêt à aller au Tadjikistan où tout est plus onéreux).
  • En mashroutka (mini bus) j’avoue que je n’ai pas tenu les comptes, mais ce n’est pas cher du tout : de l’ordre de 0,50€ à 4€ selon la longueur du trajet.
  • Et sinon on a fait du stop ! J’en parle plus bas dans l’article 😉

 

En espérant que cela puisse vous être utile, passons à la suite :

Nourriture

Pour moi qui suis dans une démarche de passage à une alimentation et un mode de vie végétarien/végane, le Kirghizistan est peut-être le pire pays pour cela avec un menu majoritairement composé de viande et produits laitiers. En tant que voyageur, vous dépendez des autres pour vous nourrir (restaurant, homestay, guesthouse) à moins de faire le marché tout les jours et se balader avec son stock de féculents et légumes ET avoir un réchaud.

Et lorsque vous vous retrouvez à boire le chai chez l’habitant / sous la yourte, on vous servira forcément des produits laitiers : que cela soit du beurre maison, du beurre rance, de la smetana (crème fraiche) ou encore du koumys (lait de jument fermenté). Le tout fait maison. Déjà que c’est compliqué de refuser du koumys et son gout si particulier, je ne vous raconte pas pour le reste. La barrière de la langue n’aidant pas non plus. Et je dois reconnaître que j’ai gouté certains beurres et smetana purement délicieux. Mais cela me dérange moins dans le sens où il ne s’agit pas d’élevage extensif mais plutôt de familles possédant leurs propres troupeaux. Il y a des veaux quand il y a des veaux, les vaches ne sont pas inséminées pour produire du lait en flux tendu*, elles se baladent en alpage l’été et rentrent toutes seules à l’étable lorsque l’hiver arrive, où elle trouveront du bon foin. (Véridique).

*Oui pas de veau, pas de lait. Et si le veau est un mâle en général c’est casserole si c’est une femelle elle subira le même sort que sa mère : la production de lait, jusqu’à qu’elle ne le soit plus assez rentable et finisse en steak haché. Les bovidés sont des êtres sensibles, curieux, friendly et pouvant vivre normalement une vingtaine d’années. Une vache laitière vit rarement plus de 4 ans.

De la smetana et du beurre rance

De la smetana et du beurre rance (et de la confiture)

Après évidemment, les kirghizes sont foncièrement carnivores, leur alimentation étant principalement basée sur des bouillons de viande de mouton avec plein de gras dedans, des beignets et raviolis vapeurs à la viande, des brochettes, du plov (riz pilaf aux légumes)… avec des bouts de bœuf ou mouton. Et ils élèvent énormément de moutons, dont ils utilisent également la laine pour faire du feutre. Les chevaux sont élevés pour le Koumys (lorsque les juments ont des poulains ils peuvent les traire), la monte et la viande. C’est magnifique de les voir évoluer un peu partout en totale liberté, en troupeaux structurés mais bon, il y a le revers « économique » qui en mène un bon nombre dans l’assiette (le Kirghizistan est le 5ème pays producteur de viande de cheval avec 25 000 tonnes par an / 7 500 tonnes en France).

Sinon les Kirghizes adorent les bonbons on en trouve partout, même dans les petits magasins de villages, où parfois il n’y a que quelques gâteaux périmés depuis la fin de la guerre froide, des nouilles chinoises déshydratées et… des bonbons! Moi qui ne suis pas très sucre je suis devenue accro au chocolat Alpen Gold de chez Mondelez (coucou Marie) qui me permettait une petite pause « culinaire ». Pas très local, je vous l’accorde.

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Oui c’est du chocolat AU LAIT. Ce pays rend fou. #blackchocolateimissyou #dairyproduct 🙁

Et sinon bien sur on y boit du thé à toute heure, tout le temps et quand la tasse est vide ils se dépêchent de la remplir à nouveau. Ce chai est invariablement accompagné de confiture qui est TOUJOURS délicieuse.

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Le graal de la confiture de framboise

Après manger il faut faire « l’amin » : c’est comme si on se lavait le visage avec les mains. C’est un signe de remerciement qui vient de la religion musulmane.

 

« T’es malade ? Moi aussi ! »

Nous n’avons pas rencontré un seul voyageur qui n’ait pas été malade au Kirghizistan. Faute à la nourriture apparemment, les conditions sanitaires du stockage de la viande ce n’est pas vraiment ça. Notre petite astuce après quelque temps dans le pays sera d’aller au marché et de nous faire des pique-nique… comme ça, pas de viande ou de gras de mouton qui traine ! Et j’ai également trouvé des « manti » les raviolis vapeurs à la viande normale qui soient uniquement aux patates-oignons à Osh.

Il y a ceux qui ont souffert du mal d’altitude (moi j’ai eu quelques belles migraines au Tadjikistan… mais d’un côté on manquait tout le temps d’eau et il faut boire énormément en altitude !).

 

Transports

  • Si tu as le budget ou que tu voyages en groupe, n’hésites pas à prendre des taxis même pour de longues distances, cela reste abordable.
  • Si tu n’as pas de trop longues jambes et que tu aimes bien la pop russophone, les mashroutkas (mini-bus) peuvent être une expérience intéressante. Néanmoins elles sont très pratiques, et pas chères.
  • Le train il faut oublier il n’y a genre qu’une seule ligne qui va de Bichkek à Balykshy au bord du lac Issy Kul et apparemment ça met juste dix mille ans ou alors seulement pour aller en Ouzbékistan.
  • Le stop fonctionne super bien !

    « die beste oder nichts ». Our way to hitchhike! #mercedesforever #mercedes #lechti

    Une photo publiée par RORYYYY (@roryofroom) le

    Si les difficultés de communication sont parfois un peu frustrantes, avec quelques mots, des mimes et de la bonne volonté on s’en sort et on arrive quand même à bien se marrer. Pour arrêter une voiture, on tend le pouce, ou le bras. On précise bien « Avtostop, nyet dengui » (autostop, pas de sous) au conducteur. Ce à quoi on vous dira soit OK soit on vous laissera sur le bord de route. Je trouve que lorsque l’on fait du stop et que l’on le précise bien au début, il faut s’y tenir jusqu’au bout et ne pas donner d’argent, car cela « tue » la pratique en quelque sorte, le principe même de l’autostop est un « drop » désintéressé, permettant un échange culturel par exemple. Et je trouve cela plutôt écolo : de toutes façons le conducteur se rend d’un point A à un point B, donc s’il a de la place dans sa voiture et qu’il est de bonne humeur pourquoi ne pas en faire profiter des voyageurs ? (les locaux font pas mal de stop aussi, pour palier au manque de transports). Le fameux « Atkuda ? » demande où tu vas/d’où tu viens/quelle est ta nationalité, les trois réponses fonctionnent. Les camionneurs sont souvent très sympa et lorsque vous êtes en rade au bord de la route, ce sont souvent eux votre planche de salut ! Mais bon on n’a pas été en rade plus de 30 minutes, en général une fois sorti d’une agglomération il faut moins de 5 minutes pour que quelqu’un s’arrête !

Best autostop avec le chouette Talent :)

Best autostop avec le chouette Talent 🙂

 

Hygiène

J’ai été un peu déçue j’ai du me laver plus souvent que je ne le pensais !

Plus sérieusement les saunas kirghizes sont trop top (en tous cas en été) : ils font chauffer de l’eau dans une sorte de poêle à bois spécial, et dans la petite pièce du poêle vous pouvez mettre l’eau chaude dans un seau, mélanger avec un seau d’eau froide et faire votre petite affaire. Sinon on avait des douches chaudes à Bichkek, Osh et Kochkor (mention spéciale à la super douche de chez Jailoo). On trouve du dentifrice des mêmes marques que chez nous sauf que c’est écrit en russe. Par contre ne faites pas comme moi n’oubliez pas votre pince à épiler, on a mis un mois avant d’en trouver une ! (Si jamais, on dit « pincette »). Et une barbe on dit « Sacal », ça a en général beaucoup de succès.

 

Applications pour smartphones

Mes petites sauveuses. Pour info j’ai un Samsung Galaxy S3 sauvé deux fois de la mort par sa garantie et qui rame beaucoup.

Soviet military mapsSoviet Military Maps : on nous l’a beaucoup conseillé pour le trekking mais en fait la version gratuite ne permet pas d’avoir les cartes offline. Du coup je faisais plein de captures d’écran mais en fait beaucoup moins utile que :

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maps meMAPS ME : juste le must ! Gratuit, sur Android ET iphone, vous pouvez télécharger les cartes par pays offline, vous géolocaliser grâce au GPS intégré du téléphone (sans utiliser le réseau) et en plaçant des épingles sur votre carte vous pouvez voir à combien de kilomètres se situe le lieu de vous. Il est possible de télécharger chaque carte avec ou sans la possibilité d’itinéraire, moi je prends sans cela prend moins d’espace. Il y avait des villages qui n’avaient pas de noms (les fameux « Fix me ») mais par contre beaucoup de routes, de sentiers ainsi que parfois les guesthouses, stations essences, restos etc. c’est vraiment complet et pratique. Les fonds de cartes proviennent d’Open Street Maps donc vous pouvez vous même les enrichir sur internet.

english kyrgyz dictionaryEN-KY Dictionnary : (uniquement sur android apparemment). Dictionnaire offline anglais-kirghize. M’a été d’une grande utilité !! Même si peu complet (il manque pleins de mots essentiels genre « travail » – on dit « Ish » pour info), cela nous a tellement servi à maintes reprises. Les résultats sont écrits en cyrilliques mais vous allez vous y faire, ou si votre prononciation est trop piteuse montrez simplement le mot écrit à votre interlocuteur.

ub readerUB Reader : application pour les e-book et PDF, indispensable pour nous car nous n’avons pris que des versions numériques des guides classiques. On avait les chapitres Kirghizistan & Tadjikistan du Lonely Planet Asie Centrale (et un vieux guide papier indépendant aussi). C’est super pratique pour lire un peu partout de façon discrète, ça ne consomme pas de batterie et le fait de pouvoir placer des signets, utiliser les liens pour naviguer entre les pages et avoir la recherche de mots c’est juste trop bien. Le point négatif ce sont les cartes, mais pour y accéder plus facilement j’en ai fait des captures d’écran comme ça je pouvais également zoomer.

xe currencyXe Currency : le convertisseur de sous, pour avoir les équivalences en euros et dollars. Juste indispensable, surtout quand on est des génies des maths comme nous deux. Ne pas oublier d’actualiser les devises lorsque vous avez une connexion.

Remarques générales (et idiotes)

– Les voitures ont parfois le volant à gauche, parfois à droite… mais on roule à droite. Disons qu’il y en a qui doublent un peu à l’aveugle en toute impunité mais ils ont toujours l’air de s’en sortir. Beaucoup de voitures coréennes récentes et moins récentes allemandes (Mercedes, BMW). Et des ladas bien sur, mais moins de Lada Niva qu’au Tadjikistan (amour absolu pour ces voitures).

Une pub pour la sécurité routière. No comment.

Une pub pour la sécurité routière. No comment.

– Les gens ont TOUS leurs pare-brises fissurés, une certaine marque de boucheur de trous dans les pares brises qui nous casse les oreilles aurait du boulot ici. Souvent les compteurs de vitesse ne fonctionnent pas aussi.

– Tout le monde boit et aime le Koumys, même les gosses (c’est peu alcoolisé, environ 3% je crois).

Kumys, étape 1 : la traite

Kumys, étape 1 : la traite

– La vodka est moins chère que la bière. Il y en a des bonnes pour genre 3-4€ la bouteille, nous avons aimé les marques « Kirghizistan », bouteille en verre sablé-étiquette rouge, la « Winter » et la « Zero ». Nous en avons aussi acheté une avec un magnifique léopard des neiges dessiné sur la bouteille mais à boire c’était juste du pur éthanol. Les mirages du packaging.

– on n’achète pas de CD mais des clés USB avec de la musique déjà dessus pour brancher sur l’autoradio.

– pour faire avancer un cheval on ne claque pas la langue comme en France sinon il s’arrête mais on dit « Tcho Tcho ! » avec conviction.

– le cheval kirghize passe vraiment partout, faites lui confiance et ne tirez pas sur sa petite bouche délicate. Ma théorie est qu’ils ont subi un croisement génétique avec des chèvres à un moment.

– point mode : les chaussettes dans les claquettes. TOUT LE MONDE le fait. D’un côté on comprend vite le côté pratique : il faut se déchausser en entrant, et ça caille. La solution est toute trouvée !

Un beau chinese mix !

Un beau chinese mix !

 

Petit dictionnaire personnel de Kirghize

Mots écrits de façon « phonétique »

Salam : bonjour

Rarhmat : merci

Da : oui/ Nyet : non

Nyet russian : voilà

Kancha ? : combien

Avtostop : autostop

 

Ata : papa

Chong Ata : grand père

Kiz (kuuuz) : fille

Huille : maison

Ish : travail

 

Ouille : vache (pl. ouille lar)

Tolrpoc : veau (pl. tolrpoc tor)

Coye : mouton (pl. coille lar)

Echec : âne (pl. echec ter)

At : cheval (pl. At tar)

Koulun : poulain

It : chien

 

Sacal : barbe

Teech : dents

Teel : langue

Gousse : yeux

 

 

Pas suffisant comme vocabulaire

Pas suffisant comme vocabulaire

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