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Kirghizistan : à cheval jusqu’au lac d’altitude Kol Ukok

By 26 septembre 2015 Asie Centrale, Carnets de Voyage, Kirghizistan
Kol Ukok

Après notre rendez-vous manqué avec le lac Issy Kul, nous voici à Kochkor où nous allons expérimenter la randonnée à cheval au Kirghizistan jusqu’au lac Kok Ukok et ses eaux d’un bleu turquoise, le tout entouré de hautes montagnes avec un glacier en toile de fond.

carte pays kirghizistan kochkor

Dimanche 30 aout : on s’organise

Après une nuit au jailoo, nous faisons le tour des agences pour organiser une randonnée à cheval soit au lac Song-Kol (le plus connu) soit au plus petit lac Kol Ukok à côté de Kochkor. C’est Jailoo que l’on choisira, elle reste la moins chère et la gérante nous semble sérieuse. Nous avons choisi une randonnée à cheval de deux jours jusqu’au lac Kol Ukok, avec guide, nuit en yourte, diner et taxi aller-retour jusqu’au village de départ (environ 60€ pour deux personnes… contre les environ 200€ pour les trois jours au lac Song-Kol, hors budget pour nous). J’en profite également pour m’acheter un pull au bazar, n’ayant que des T-shirts, une polaire et un K-Way, cela semble un peu léger pour les lacs étant donné les altitudes et ce que d’autres voyageurs nous ont raconté.

Lundi 31 aout : Hue dada, on grimpe au lac Kok Ukok

A peine levés, direction le bazar pour s’acheter des délicieux nans frais ainsi que des provisions en fromage, tomates, chocolat et eau, car nous n’avons pris que le diner pour notre rando et il faudra bien que l’on mange le reste du temps.

carte kol ukok

A 8h30, notre taxi nous attend pour rejoindre le petit village d’où se fera le départ. La route est plutôt sympa, on traverse des petits villages et fonçons tout droit sur les contreforts montagneux que l’on apercevait depuis la plaine de Kochkor. Une fois arrivée au début de la rando, notre guide arrive avec deux chevaux. Il fixe nos deux sacs à dos un peu n’importe comment sur ma monture. Un des sacs pèsera sur ma jambe en permanence ce qui fera que je ferai les parties qui grimpent moins sans étrier pour soulager mes genoux… Il ne prend pas non plus la peine de régler nos étrier (des bouts de ficelles en guide d’étrivières) si bien que l’on ressemble à des jockeys en goguettes ou des crapauds sur des boites d’allumettes.

Mais c’est parti, notre petite troupe commence l’ascension en coupant à travers champs, les chevaux avancent de bon cœur. Les paysages qui se déroulent devant nous sont de plus en plus beaux au fur et à mesure que l’on monte. On traverse des rivières et les arbres sont rares. A partir d’une certaine altitude, on commence à croiser nos premiers troupeaux : nous devons être arrivés au jailoo (les hauts pâturages d’été). Nous croisons des yourtes et notre guide descend de cheval et commence à papoter avec la tenancière et nous fait signe d’avancer tout droit avec les chevaux (il ne parle pas anglais, baragouine juste quelques rares mots). Nous continuons donc, mais sans sa présence (et sans les cravaches kirghizes que l’on voit partout) nos chevaux avancent à deux à l’heure. Je donne de la jambe et du « tcho tcho » mais cela n’est efficace que quelques minutes avant que ma monture ne ralentisse inexorablement sans son patron derrière. Il finit par nous rattraper et nous arrivons à la seconde yourte après un petit trot sur un replat herbeux. C’est ici que nous dormirons.

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Nous déposons nos sacs dans la yourte où nous passerons la nuit et commençons notre pique nique dans l’herbe, mais le propriétaire de la yourte insiste pour que nous venions prendre le chai (et le pain et la confiture qui vont avec!). Nous faisons donc connaissance avec la petite famille qui va nous accueillir pour la soirée.

Après cela, c’est reparti nous nous remettons en selle et continuons l’ascension jusqu’au lac. Un peu au-dessus des yourtes il y a une maisonnette de berger et bien entendu notre guide n’a pas manqué s’y arrêter (pour boire du koumys ?) et nous indiquant vaguement la direction. Nous prenons le chemin à flan de montagne, en poussant nos chevaux tant bien que mal (cela demande beaucoup d’efforts pour juste avancer au pas). Au bout d’un moment, nous sommes vraiment haut et la pente est abrupte et nous voyons un autre sentier en bas, nous nous demandons donc si nous avons bien pris le bon chemin. Nous décidons donc de nous arrêter et d’attendre notre « guide » pour qu’il fasse un peu son boulot. Après une attente broutting, le voici qui arrive, tout sourire. On continue sur ce chemin qui se transforme en tout petit sentier qui descend à flan de montagne, cette fois il passe devant car c’est assez dangereux. Le Barbu n’en revient pas que les chevaux passent là avec des cavaliers sur le dos… et il n’a pas encore vu le mur que nous allons franchir après.

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Une fois le mur franchi, nous nous arrêtons en haut de la crête pour admirer la vue… et le lac apparaît enfin, de l’autre côté. Il est d’un bleu turquoise contrastant avec le vert vif de l’herbe et les teintes rougeoyantes des rochers. Mon cheval qui soufflait un peu, va pouvoir se reposer lorsque nous arrivons au lac nous mettons pied-à-terre et le guide desselle et entrave les antérieurs des chevaux afin qu’ils puissent brouter en liberté relative. Il nous dit qu’il va faire un tour voir s’il ne voit pas des animaux sauvages avec ses jumelles et qu’il revient dans une heure. Je lui fais bien répéter une heure pour être sûrs que l’on s’est bien compris. Il acquiesce et part à cheval vers les sommets aux nuages menaçants.

Kol Ukok

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Le Barbu joue un peu avec sa canne à pêche et au bout d’un moment, un geste malheureux et il casse le bout de sa canne sur les rochers. Moi je me balade à droite à gauche. Au bout d’une heure nous commençons à nous ennuyer. Et le temps se gâte : vent, pluie, grêle… la totale. On se réfugie du vent dans un pierrier qui sent bien la charogne. Après avoir escaladé quelques cailloux j’aperçois une dépouille assez fraiche de mouton et un peu plus loin, un chien écrasé. Mais bon ça pèle alors c’est mieux que rien. Au bout de trois heures et demie d’attente, on commence à s’inquiéter : et si il lui était arrivé quelque chose ? Après tout il s’est dirigé tout droit vers le glacier et ses nuages menaçants. Des israéliens qui ont installé leur tente au bord du lac nous prennent en pitié et nous invitent à nous abriter et réchauffer sous leur tente. En discutant on se rend compte que la nuit ne va pas tarder et que si l’on ne veut pas se retrouver coincés au lac ou finir la marche de nuit il faut que l’on déguerpisse maintenant. C’est donc à 19h, quatre heures plus tard donc, que nous repartons à pied du lac.

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Une fois passé le col, nous nous retrouvons baignés d’une douce lumière dorée qui sublime la vallée. C’est magnifique, on en oublie presque nos déboires!

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On arrive à la yourte après une heure de descente et racontons nos déboires au chef de famille et à un petit groupe d’israéliens qui dort dans la seconde yourte (ils ont abandonné l’idée de la tente, de peur du froid). Notre guide arrive une demi-heure après nous, grand sourire aux lèvres du genre « tout baigne? ». On essaye de lui expliquer comme on peut que l’on s’est inquiétés et qu’il avait dit une heure, mais il ne comprend pas/s’en fout royalement et vient diner avec nous. On profite malgré tout du diner pour discuter avec la famille, sympathique. Nous allons nous coucher dans la yourte qui chauffe grâce au petit poêle à la bouse et sommes rejoints par le guide qui… dort avec nous. Why not.

Mardi 1 septembre : On redescend !

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Levés de bon matin, on déjeune de nan et chocolat. Les israéliens nous offrent un petit café et c’est reparti, en selle ! Cette fois c’est le cheval du Barbu qui porte les sacs, ce qui soulage grandement mes jambes. On se refait un trot dans la prairie plate, au milieu des moutons, mais mon cheval ne veut décidément pas galoper. Peu importe, nous profitons de la vue tout en essayant d’oublier nos postérieurs meurtris !

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De retour à l’agence, nous racontons nos mésaventures avec notre guide et les chevaux (j’avais précisé à la patronne que j’aurais bien aimé avoir un cheval avec un peu de jus en plus) et notre interlocutrice s’en trouve fort désolée. Elle essaye d’appeler le guide qui ne répond pas et parle avec un de ses contacts au village. En fait le guide qui aurait dû nous accompagner a envoyé son neveu à sa place… elle nous fera un petit geste commercial, mais son désarroi suffira à nous réconforter de nos mésaventures. Voilà pourquoi il bâclait tant son travail : parce qu’il n’était pas guide, en fait.

Nous finissons la journée à nous reposer et le lendemain, après avoir pris des nouvelles de notre plan de volontariat au Kirghizistan dont nous apprenons certaines modalités ne nous convenant pas, nous appelons la compagnie aérienne et avançons les billets d’avion pour l’Inde puis annulons ce volontariat (ce qui ne fait ni chaud ni froid à la personne en charge).

Le lendemain c’est décidé, nous partons en stop jusqu’à Kyzart afin d’aller voir le légendaire lac Song Kol à pied (notre virée équestre ayant bien puisé dans le budget) et de continuer tranquillement notre route en stop en remontant la vallée de Suusamyr jusqu’à Bishkek avec un arrêt à Kyzyl-Oi (« Cuvette rouge »).

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