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Le paradoxe du voyageur écologiste… mais carniste

By 20 juillet 2016 Végane en voyage
voyageur écologiste mais carniste

Voilà un moment que ce sujet me gratouille. Ca m’est d’abord venu en lisant des articles sur le « voyage responsable » ou sur « voyager écolo », puis par la suite en remarquant l’apparition d’un collectif de bloggeurs « éco-green ». L’initiative est louable, je n’ai aucun souci avec cela et j’apprécie d’ailleurs beaucoup les blogs qui se sont engagés dans ce projet.

Mais ce sont les recommandations que je trouve trop, comment dire… légère ? Et surtout ce qui m’a sauté aux yeux, c’est que nul part il n’est évoqué que la consommation de viande est extrêmement polluante et devrait donc à ce titre être évoquée dans ce genre d’articles « conseils pour voyager écolo ».

Ce que je reproche à ces articles, c’est leur écologisme « mou » à la Nicolas Hulot, du type « fermez le robinet quand vous vous brossez les dents », version voyage.

(edit 22/02/2017) AVANT-PROPOS

Je n’écris pas cet article dans le but de démonter ni les articles ni le collectif, que je trouve très bien comme dit plus haut mais plutôt pour ouvrir une réflexion qui m’est relativement récente. Je ne pense pas détenir la réponse ultime, mon article a été parfois reçu comme étant moralisateur et ce n’est pas le propos, je m’en désole. Pour moi le véritable progrès écologique passera d’abord par la législation quand bien même les mesures individuelles sont louables mais pas suffisantes pour avoir un impact réel. L’idée ici c’est apporter d’autres éléments informatifs, pas un guide de vie détenant la vérité ultime.

 

Les conseils que l’on trouve partout pour être un voyageur « écolo » / « responsable » etc. :

  • Les transports.
    Eviter l’avion, pendre les transports en commun, faire du stop.
    Ici il s’agit de réduire ses émissions personnelles de GES (Gaz à effet de serre)
  • Respecter l’environnement.
    Des conseils qui vont de
    – « ne pas jeter ses mégots de cigarette sur la plage » à « ne pas courir sur les dunes »,
    – « éviter les fuites d’huiles si vous faites du bateau »,
    – « ne pas cueillir les fleurs »,
    – ne pas faire sa vaisselle avec du la Rainette pas écolo dans un ruisseau,
    – utiliser des « shampoings sans phosphates » (encore faut il en trouver sur place),
    – ne pas « jouer au golf dans le désert », etc. etc.
  • Respecter la faune et la flore :
    – ne pas toucher les bébés animaux trop trop mignon (par contre tu peux bouffer de l’agneau à pâques no soucy), #DissonanceCognitive
    – ne pas nourrir les poissons (par contre tu peux les bouffer, no soucis on va te pas gâcher tes vacances au bord de la mer quand même),
    – ne pas ramener d’animaux protégés chez toi (par contre je peux ramener ce singe non protégé chez moi ? Ou comment ça se passe ?)
  • Autres :
    – ne pas gaspiller la nourriture,
    – limiter les déchets plastiques (en Asie ça devient vite compliqué !),
    – on utilise des palmes courtes (merci Biba !),
    – on ne donne pas des billets de 100 balles au gamins qui mendient même s’ils vous font les yeux du chat de Shrek,
    – on ne paparazzi pas les gens sous prétexte qu’ils ont un fasciés original par rapport à ce qu’on a l’habitude de voir à la maison,
    – on choisi un tour opérateur certifié (Yes),
    – on découvre sa propre région/pays (Yes)

 

Constat écologique (dégâts causés par les humains)

Comme nous le savons, notre planète ne va pas bien, moi perso j’entends ça depuis que je suis gamine. Et après avoir un peu vu le monde de mes yeux et un nombre incalculable de documentaires sur l’écologie, je suis plus prête à croire les scientifiques que des hurluberlus type Donald Trump qui crient à la théorie du complot concernant le réchauffement climatique.

continent plastiqueSource: meetingurself.com, « la fin des sacs plastiques en Europe« 

à lire également : « le septième continent de plastique : ces tourbillons de déchets dans les océans« , 09/05/2012, lemonde.fr

Il y a un « septième continent » de plastique, les pécheurs continuent de vider les océans à grand coup de filets géants raclant le sol (il y aura bientôt plus de plastique que de poisson dans la mer, classe), la pollution de la terre, la faim dans le monde, les multinationales qui détruisent à grande échelle sans que les états ne bougent le petit doigt, la déforestation, … euh wait.

 

Des causes de la déforestation

Arrêtons nous un instant sur le sujet de la déforestation, tiens. Mais quelles sont les principales causes de la déforestation Jamie ?

Je sais qu’à Bornéo en Indonésie ce sont les plantations de palmiers à palme que j’avais survolées horrifiée lors de ma visite de cette île qui sont majoritairement responsables de la déforestation. Tuerie en masse de la forêt et de ses habitants que les industriels s’enrichissent en fabricant des produits alimentaires transformés et des gâteaux bio à l’huile de palme moins chers et « de meilleure consistance ».deforestation borneo voyageur écologistePhotographies personnelles, vol de Pontianak à Pangkalan Bun sur l’île de Bornéo en 2013

Au Cambodge et autres pays d’Asie du sud-est, j’ai parcouru les routes en Bécane, re-horrifiée par la destruction de la forêt et de la vie pour que des grands groupes (coucou Bolloré) s’en mettent plein les fouilles en exploitants les locaux dans des plantations d’hévéa (caoutchoucs) et autres arbres. Des arbres alignés à l’infini dans des plantations dont la plus grande fait à peu près la taille du département de Seine-Saint-Denis. (La plantation de Chup à côté de Kampong Chap où nous somme passés fait 22 000 hectares, soit 220 km2 contre 236 km2 pour la Seine-Saint-Denis, soit une plantation qui fait 2 fois la superficie de Paris !)

En ce qui concerne la plus grande et plus célèbre forêt du monde, l’Amazonie, quelles sont les causes de sa destruction galopante ? Ca m’étonnerait que ça soit pour faire des meubles de terrasse en bois exotique, non ?

Eh bien non : 91% de sa destruction est due à l’agriculture et en particulier l’élevage. (source: Steinfeld et al., 2006. FAO, Rome 2006)

figures déforestationDivers graphiques de sources différentes venant illustrer les causes de la déforestation en Amazonie

 

Si l’on voit mal des vaches brouter à côté du fleuve Amazone, c’est pourtant la création d’espaces pour cultiver du soja et en faire des tourteaux (nourriture à destination du « bétail » ainsi que la création d’espace de pâture qui sont les principales causes de la destruction de la forêt amazonienne. Environ la moitié du « bétail » français est nourri aux tourteaux de soja importés d’Amérique latine (on rajoute encore du transport, pas très green tout ça).

Image de déforestation au Brésil

Donc on massacre l’Amazonie à grands coups d’engins géants (coucou Avatar) pour nourrir des animaux classifiés par l’Homme tout puissant comme « bétail ». Puis de dézinguer ledit « bétail » pour le plaisir égoïste d’une partie des humain au détriment d’autres humains (la faim dans le monde tout ça).

Là vous vous dites elle déraille carrément la pauvre ! Mais réfléchissons un instant : si tout l’espace agricole actuel était utilisé pour produire de la nourriture DIRECTEMENT à destination des humain et non de la nourriture destiné à du bétail qui sera ensuite tué pour que certaines parties de son corps soient consommée. Le rapport se situe à 10 à 15kg d’aliments pour 1kg de viande de bœuf par exemple.

Moi perso avec 10 à 15kg d’aliments je peux me nourrir un bon moment !

Source : association PETA

De plus, la production de ces aliments à destination des animaux d’élevage contribue à la pollution des sols. Et ce via l’utilisation massive de pesticides, c’est à dire produits chimiques destinés à tuer herbes, insectes et autres formes de vies présentes sur et dans le sol. Déjà que post-déforestation niveau destruction de la vie (arbres, plantes, mammifères, oiseaux, insectes, reptiles etc.) il y avait du niveau.

 

Schéma : Émissions de gaz à effet de serre issues de l’élevage. Contribution respective de chaque étape du processuspollution élevage voyageur écologiste véganeSource : Elevage et Climat : Comprendre le problème, évaluer les solutions », Rapport scientifique de l’Association végétarienne de France

 

Et évidemment, l’élevage, cela a une emprunte carbone monstre. Il y a le transport :

  • des matières premières – nourriture des animaux d’élevage, souvent importée car moins chère,
  • des animaux jusqu’à leur destination finale, les usines à tuer des vaches, cochonous, lapinous, poulettes, agneaux trop mignons, chevaux de courses non performants et autre animaux classifiés « d’élevages »,
  • des morceaux d’animaux morts (ou « viande ») vers le vendeur du produit fini aka un morceau de viande monnayé.

 

Gaz à effets de serre, avion et viande

L’élevage serait responsable de l’émission de 18 à 51% (selon les études) des GAZ à EFFET DE SERRE globale causée par les activités humaines.

émission gaz effet de serre globale élévage voyageur écologiste

 

Ceux-là même (les gaz à effet de serre) que l’on veut réduire en ne prenant pas l’avion pour voyager par exemple.

Les gaz à effets de serres causés par les activités humaines venant des transports GLOBAUX en comparaison s’élèvent à 14%. (ça comprend donc les avions)

Source : EPA (Environmental Protection Agency) Global Greenhouse Gas Emissions DataSource : EPA (Environmental Protection Agency) Global Greenhouse Gas Emissions Data

Il y a donc là, selon mon interprétation, un sacré paradoxe.

Je vais encore rappeler quelques chiffres (je n’invente rien, je n’ai pas autant d’imagination) :

  • 70% de la surface agricole terrestre est utilisée pour la production d’aliments destinés aux animaux d’élevage (qui sont par la suite consommés par certains humains)
  • 1/3 de la récolte mondiale de céréales mondiale est destiné à l’alimentation des animaux d’élevage

Voici donc pourquoi je reste étonnée du fait que dans les article types « recommandations » d’articles de presse ou de blogs axé écolo/green, la consommation de produits d’origines animales ne soit pas déconseillée car

  • cela n’est pas éthique d’exploiter des animaux non humains et de décider de leur vie et mort à leur place
  • ce n’est pas éthique de priver une partie de la population mondiale de nourriture en préférant nourrir du bétail pour son plaisir gustatif plutôt que d’utiliser cette nourriture à destination d’autres humains.
  • ET c’est l’une des causes majeures de pollution de notre planète (gaz à effets de serre -CO2 et méthane-, pollution des sols, transports)

 

Il y a un an moi même je n’étais même pas au courant de tout cela. Le nez dans l’guidon, je regardais des documentaires etc, j’ai été élevée avec l’idée de préserver l’environnement, de « sauver la planète » tout en mangeant des steaks-purée et me rendant à l’école gratuite et obligatoire.

 

Mais désormais l’information est disponible, des études sont là, des bouches se délient, des articles s’écrivent sur internet et dans les journaux, les reportages commencent à gagner les écrans cathodiques, entres deux pubs jambon Herta et chaussée aux Moines.

Je recommande également encore et toujours l’excellent documentaire « cowspiracy » sur les impacts de l’élevage et de la consommation de produits animaux et ses solutions.

J’espère donc que désormais lorsque l’on se revendique voyageur responsable/ équitable/ green/ écolo/ placez-un-mot-clé-ici/, on préconise de ne pas consommer de viande autres produits d’origine animale qui sont finalement plus nocifs pour l’environnement et l’éthique que bien d’autres causes polluantes tels les transports.

Attention je ne dis pas non plus que pour être un voyageur écologiste, adopter une alimentation végétalienne est la solution ultime et qu’on peut par la suite faire du snorkeling à Bali avec des palmes longues et casser plein de coraux, se laver les cheveux avec son shampoing aux phosphates sous une cascade avant de faire un bon dodo dans son hôtel 5 étoiles qui lave trop de serviettes. Et bien sur quitter l’île en avion parce que bon je veux bien être green mais je n’ai pas 6 mois de congés donc je ne vais pas faire Marseille-Dempasar en bateau-stop, hein.

Valorisons un voyage plus « propre » ! Moins de pollution, moins de cruauté envers les animaux non-humains et les autres humains. Du voyage « cruelty-free », pour mettre une jolie étiquette.

Evidemment on peut également aller plus loin sur le plan éthique en informant sur l’inutilité des zoos et autres lieux de détentions d’animaux tels que les cirques, aquariums, parcs nautiques type Marineland qui prétextent des visées éducatives (lucratives), de divertissement (lucratives) ou encore de conservation de l’espèce (si on commençait par ne plus détruire leurs espaces naturels ?!).

On peut également recommander de ne pas se rendre dans ce genre de lieux, ni payer des activités types ballade à dos d’animaux sauvages genre éléphant, ou non sauvage genre âne en agonie, chameau maltraité, cheval rachitique tirant une charrette, etc.

 

Il est évident et prouvé scientifiquement que la consommation de viande et autres produits d’origine animale nuisent à l’environnement de façon très prononcée (plus que le secteur des transports). Alors pourquoi ignorer ce fait lors de l’écriture de recommandations dites écologiques ?

Etiez-vous déjà au courant de ce paradoxe ?

 


Sources :

  • « Elevage et Climat : Comprendre le problème, évaluer les solutions », Rapport scientifique de l’Association végétarienne de France, octobre 2015
    http://www.academia.edu/26740982/Elevage_et_Climat_Comprendre_le_probl%C3%A8me_%C3%A9valuer_les_solutions
  • « Sources of Greenhouse Gas Emissions », EPA (United State Environment Protection Agency),
    https://www3.epa.gov/climatechange/ghgemissions/global.html
  • « Les animaux d’élevage français gavés de soja OGM importé », novembre 2012, magazine l’Expension
    http://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/les-animaux-d-elevage-francais-gaves-de-soja-ogm-importe_1383879.html
  • « Viandes: un arrière-goût de déforestation », octobre 2012, rapport du WWF
    http://www.wwf.fr/vous_informer/rapports_pdf_a_telecharger/forets/?1201/viande-soja-dforestation

 

Plus dans le thème du voyage :

  • je vous recommande le récit d’un voyage « écologique et sans argent » de la Haye aux Pays-Bas jusqu’au Mexique… voyageurs végétariens puis végétaliens bien sur dans un soucis de cohérence écologique 🙂

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12 Comments

  • Reply SOLENE 20 juillet 2016 at 16 h 39 min

    Hello Rory,
    Super article bien documenté et nécessaire car en effet, trop peu personnes sont au courant aujourd’hui que bouffer de la viande EST la principale source de pollution aujourd’hui !
    Il faut continuer à informer autour de nous et inculquer aux prochaines générations que non, manger de la viande tous les jours (même 1 fois par semaine) n’est pas normal ni tenable…

  • Reply Tommy Jois 21 juillet 2016 at 14 h 00 min

    Salut !!
    Nous nous revendiquons comme voyageur ecoresponsable et donc je me permet d’écrire ce petit avis en « réponse » à ton article, soit dit en passant extrêmement réaliste et pleins de bon sens.
    Quelques points me posent problèmes.
    OUI dédier des quantités phénoménales d’hectares de culture à destination d’élevages intensifs voire industrialisés, et donc manger de la viande est une des causes principales du dérèglement climatique et sûrement même sanitaire (hormonales…etc).
    MAIS à ma connaissance, TOUTES les personnes sensibilisées à l’environnement sont d’accord avec ce point.
    Peut être que je m’avance un peu mais il apparaît même que la plupart de ces personnes sont à tendance végétariennes voire vegetaliennes.
    Je ne comprends donc pas bien le paradoxe du voyageur ecolo « mou » et carniste.
    D’autant plus que pour moi lorsque l’on applique le concept d’eco-responsabilité à son voyage s’est aussi et beaucoup s’attacher à la dimension humaine, et pas que « polluante ».
    Encore une chose « le voyageur ecolo » est souvent limité par le pays dans lequel il voyage. Exemple concret : nous sommes actuellement en Mongolie où vivent, en élevage EXTENSIF(!) voire à moitié sauvage environ 30 millions de têtes de bétail, rien que ça, je te laisse comparer avec le nombre d’habitant… Et dont la culture est basé sur la viande ! Les nomades ne font pas pousser de tomates dans la steppe, le climat étant coment dire, chaotique pour l’occidentale moyen. Ajoutons à cela que les mongols refusent de manger les légumes transgéniques ou « pesticidés » chinois, autant dire que refuser de manger de la viande en Mongolie équivaut non seulement à s’affamer mais aussi à être impoli ! Bien sûre il y a la méthode noodles soup mais quand est il de l’empreinte carbone (par exemple) des sachets de 70g de nouilles de blés déshydraté contenant deux voire trois mini sachets de saveurs chimiques + huile bizarre…
    Bref il y a toujours un juste milieu autrement dit personnellement je pense que tout est mauvais à l’extrême.
    Quant aux blogueurs voyageurs qui ne parlent pas de la problématique de la viande, je me demande si c’est vraiment de leurs ressort de sensibiliser les autres voyageurs à ce sujet….

    • Reply Rory 26 juillet 2016 at 8 h 24 min

      Bonjour Tommy !

      Merci d’avoir pris le temps de laisser un petit mot !

      Pour l’instant les personnes qui se revendiquent écologistes ne sont pas forcément sensibilisées à ce sujet. Il suffit de regarder ce que font les verts en politique pour se rendre compte qu’on est encore loin du compte, et personnellement j’ai toujours été « écolo » mais n’ai découvert que récemment (l’année dernière) l’impact de l’élevage sur l’environnement. Donc je pense qu’il est important encore aujourd’hui de faire passer l’information !

      Si dans certains pays (souvent anglo saxon ou en Inde) les personnes en charge de questions environnementsles sont parfois végé on est encore loin du compte en France ! Quelques acteurs/réalisateurs de cinéma écolo (Mélanie Laurent par exemple) ont déjà fait part de leur végétarisme dans les médias, mais les exemples sont rares. Et j’avais vu son passage au petit journal pour la promotion du film Demain ou Yann Bartez s’est moqué d’elle sur le fait qu’elle ne mangeait plus de viande plutôt que de lui demander pourquoi…

      Évidemment pour moi aussi voyager responsable ça a aussi une dimension humaine, mais le constat de départ de cet article était une interrogation sur l’absence de l’impact (énorme) de la viande dans des recommandations ayant pour le thème la protection de l’environnement.

      Pour ce qui est des pays tels la Mongolie (ou le Kirghizistan, très similaire où je me suis rendue) qui ont une alimentation basée sur la viande élevée en extensif évidemment dans ce cas il est plus polluant de manger des produits transformés que ce que l’on trouve sur place.
      Je ne sais pas pour la Mongolie, mais au Kirghizistan on trouve également du riz, du pain, des fruits et légumes qui proviennent du sud du pays et de l’Ouzbékistan voisin par exemple donc il est tout de même possible de manger sans viande. Sans produits laitiers c’est plus compliqué lorsque l’on se fait inviter en yourte.

      Je ne demande pas aux blogueurs voyageurs de nécessairement parler de cette problématique, mais lorsque l’on écrit un article sur comment être écolo, je pense que ne serait ce qu’une mention de cet impact, qui est supérieur à celui des transports ne ferait pas de mal et pousserait peut être les gens à s’informer.
      Et personnellement je trouve cela intéressant d’en parler avec les gens que je rencontre lors de mes voyages lorsque ceux ci m’interrogent (au cours d’un repas par exemple), j’ai trouvé les gens ouverts sur le sujet, malgré leur énorme consommation de viande (au Vietnam notamment).

      Pour moi cela pourrait être l’une des facettes du voyageur « écolo ». Je vous invite à lire les aventures et réflexions de Benjamin Lesage sur son voyage écolo et sans argent, c’est intéressant.

  • Reply Aline 22 juillet 2016 at 21 h 00 min

    Très bon article, c’est agréable de lire ça en lien avec le voyage, même si c’est un sujet pas très évident.
    J’ai un article en préparation pour rejoindre le mouvement écogreen et l’alimentation est justement un questionnement légitime. Nous sommes nous même devenus végétariens sur la route et quasi végétaliens.
    Pour moi ce n’est qu’en cherchant un équilibre entre toutes ces notions qu’on trouvera un début de solution.
    Et ça commence par chacun de nous. Je suis d’accord avec toi, il est dommage que la question de l’alimentation ne soit pas abordé d’avantage.
    Mais comme tout, cela prend du temps.

    • Reply Rory 26 juillet 2016 at 8 h 27 min

      Merci pour votre retour ! Je pense que justement en questionnant notre consommation et en échangeant avec les gens rencontrés lors de nos voyages nous « aidons » le temps à faire son oeuvre et propageons une réflexion et une idée que vivre en générant le moins de cruauté possible et de manière plus écologique est possible et pas nécessairement contraignant !

  • Reply Mathilde 26 juillet 2016 at 1 h 38 min

    Je partage totalement ton point de vue, et notre consommation de viande m’inquiète depuis pas mal de temps. Hélas, je trouve qu’en France il est vraiment difficile de devenir végétarien. Peut être est ce que je n’ai aucune volonté?? Mais dès que l’on mange à l’extérieur, le choix sur les menus végétariens sont très limités. En plus, c’est encore assez mal vu dans notre pays. Dès que l’on ne prend pas de viande, les gens s’inquiètent de nos futures carences et nous font plein de commentaires sur le contenu de notre assiette (alors que personne ne posera des questions sur notre cholesterol ou futur surpoids si on reprend une part de gâteau ou que l’on mange trop).
    Bref il y a encore beaucoup à faire ici !

    • Reply Rory 26 juillet 2016 at 8 h 31 min

      Oui je reconnais qu’en France ça doit être bien galère compte tenu de la culture carniste très ancrée… et pour les restaurants cela tend à s’améliorer apparemment je vois pas mal d’initiatives se créer de loin, mais j’avoue qu’en Australie qui est pourtant un pays de fan de barbecue il il des option VG/Vegan partout dans les restos ! La France a encore du boulot 🙂
      Il faut vraiment faire évoluer les mentalité avec ces âneries de carences, c’est ridicule ! Je suis tout à fait d’accord avec toi. Et c’est plus facile de critiquer bêtement que de se remettre en question (et pour m’être beaucoup remise en question cette année je sais de quoi je parle 😉 )

  • Reply Capitaine Rémi 16 novembre 2016 at 20 h 38 min

    Suite au film documentaire « Cowspiracy », j’ai enfin pris conscience du monde carné dans lequel nous vivons. Pour le coup, peu de monde est au courant et je trouve ça complètement dingue. Merci à toi de faire passer le message avec des chiffres et tout et tout !

  • Reply ben 22 février 2017 at 6 h 20 min

    Article trop mignon, franchement ça fait plaisir de voir qu’il y a enfin des gens qui sont engagés sur ces sujets qui sont de plus en plus inquiétants.
    Néanmoins WTF ton article dérive à l’extrême. Le concept même de voyage découle d’un gaspi monstre. Se déplacer pour le plaisir sérieux ? C’est une bonne douille backpackj’enpasse pour dépenser ses devises dans le confort de la bonne action. Ya pas de justification au voyage si ce n’est prendre son pied et, aussi bien sur, avoir une empreinte carbone conséquente. Bon là j’exagère hein, les gars qui partent les mains dans les poches faire le tour du monde sans un maravédis je leur tire mon chapeau. Mais encore une fois ils coûtent, ils pèsent comme des parasites dans chaque système ou ils passent (le bus, le stop faut pas me faire croire que c’est écolo !). Sauf si, oui oui oui, sauf si ils se perdent dans l’Amazonie, ne consomment que ce qu’ils trouvent sur le bord de la route, là dans ce cas tout particulier on peut éventuellement apercevoir un début de solution pour justifier le voyage plaisir. Mais pas sur que ca en soit le pied pour tout le monde. extrémiste jusqu’au bout !!
    D’autre part, l’action militante web, bon c’est sympa 5 minutes mais mise à part l’effort sur ta petite personne (considérable je l’accorde), loin de ton pays, tu réalises quoi de concret pour modifier le système ? Bon je juge je juge désolé.
    Pour finir ton analyse sur la viande est extrêmement pertinent, c’est un système qu’il faut entièrement revoir pour que les conso carni vegi soient véritablement équitables, disponibles et locales (on va pas faire la morale aux pasteurs saharien, ou nos amis mongoles) . Pas sur que ta carotte australienne pousse derrière le resto, idem pour la vache bien entendu.
    En guise de conclusion, bah j’en ai pas, je trouvais juste ton article un poil prétentieux
    bise

  • Reply Mat 25 février 2017 at 8 h 04 min

    Bon j’avais pas lu cette démonstration en béton armé bio, et chapeau wowwwie, tu es la maître capello de l’impact de l’alimentation carnée sur nos vies misérables !
    Ok, l’impact de nos modes d’alimentation est énorme, je ne viendrai pas te chatouiller sur ce point. Mais j’ai l’impression que les lecteurs ne s’attendent pas à lire ce genre de truc sur un blog de voyage. Du coup je mettrais ça plutôt dans la catégorie « écolo » que « voyageur-écolo »…
    Un autre truc : souvent, les gens qui se revendiquent vegan ont un insupportable discours moraliste, un peu comme si manger des graines les rendait supérieur. Ce mec avait fait une vidéo hilarante sur le sujet : « if meat eaters acted like vegans » : https://www.youtube.com/watch?v=z0O_VYcsIk8
    Moi je milite pour le « chacun fait ce qui lui plaît » tant qu’on vient pas me faire la leçon. La meilleure ambassadrice de l’alimentation non carnée que je connaisse, c’est ma copine, ex-raw foodiste, qui cuisine des trucs délicieux avec des ingrédients que je connaissais même pas et dont je me régale !
    Et pour le voyage, idem, je me dis que donner envie fonctionne mieux que faire la morale. Et comme ton blog donne envie, tout va bien, tu fais partie des gentils, c’est cool !

    • Reply Rory 25 février 2017 at 9 h 25 min

      Merci pour ton commentaire!
      Bon, pour commencer je ne mange pas de « graines » 😀 et tous les « végans » ne se comportent pas de la même façon, et quasiment tous les vegans ont un été éduqués dans une société carniste et avons mangé et apprécié manger de la viande et du fromage, moi la première.
      L’idée ici n’est pas d’être moraliste, j’ai peut-être utilisé à des moment des expressions qui peuvent être perçues comme « provocatrices » mais bon je suis comme ça on ne va pas me changer.Il y a aussi le fait est que ma logique et mon point de vue est désormais anti-spéciste (tout récent, hein, depuis un an environ après moultes et moultes lectures, reflexions et remises en questions) donc je fais parfois un peu des réflexions qui peuvent « gêner » et paraitre moralistes là où pour moi elles me semblent normales 🙂
      Donc, l’idée ici c’était de mettre en avant une information qui me semble pertinente dans le sujet « écolo » et qui à un impact trop grand pour être simplement ignoré, ce que j’essaie de faire, peut-être maladroitement je veux bien l’accorder vu que ça semble gêner pas mal de gens, c’est de partager de l’information, de soulever des interrogations.
      Et ce blog n’a pas d’étiquette à proprement parler, et justement j’aime le fait qu’il me permette d’être non seulement ce qu’il était au début (une plateforme de partage de mes photos argentiques), puis ce qu’il est devenu : des carnets de voyages ainsi que des réflexions sur le voyage végane/végétalien.
      En tous cas j’espère qu’il continuera de donner envie en tous cas, mais aussi faire réfléchir aussi bien moi que mes lecteurs 😉

  • Reply Et moi alors, suis-je vraiment une voyageuse écolo? | Anywhere 22 avril 2018 at 12 h 06 min

    […] article « Le paradoxe du voyageur écolo… mais carniste »  a récemment fait quelques vagues sur un groupe facebook où quelques commentaires […]

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