Le sud de la Birmanie est encore peu développé touristiquement. Bande verticale de terre collée à la Thaïlande, elle fait face à la mer d’Andaman. Dernier bastion avant les terres thaïlandaises, la cité de Myeik aussi appelée Mergui a jadis a appartenu au Royaume de Siam (Thailande actuelle) et était un port important et haut lieu de contrebande depuis le XVIIIe siècle. Si c’est aujourd’hui un port de pèche et une ville tranquille, les pirates sévissaient autrefois dans l’archipel d’îles paradisiaques situés en mer d’Andaman juste en face de la ville.
De nos jours, l’économie s’articule entre la pêche, les plantations de noix de coco, de caoutchouc (mais aussi de palmiers à palme tout au sud proche de la frontière avec la Thaïlande), des usines de pâte de crevette (ce truc qui a une odeur immonde, oui oui), de fermes à perles d’huîtres et plus étrange de la collecte de nids d’oiseaux mangeables. Oui c’est très étrange, d’ailleurs vous auriez vu ma tête la première fois que j’ai vue une boisson à base de « edible bird nest » au supermarché ! Bref, l’économie locale se base pas mal sur l’exploitation des animaux comme vous pouvez le constater, donc même si c’est chouette et hors des sentiers battus, peut-être qu’un peu de tourisme (responsable on s’entend) ne ferai pas de mal à l’économie locale ! (si ça peut les occuper à autre chose qu’à tuer des poissons ou enquiquiner des oiseaux).
Coupé du monde par le régime militaire birman depuis 1940, cet archipel somptueux ne s’est ouvert au tourisme qu’en 1997 et il reste encore difficile d’accès si l’on a pas un porte monnaie bien garni. Pourquoi ? En partie car les bateaux qui veulent transporter des étranger à des fins touristiques doivent s’acquitter de lourdes taxes du gouvernement directement dans le port. Pour l’instant il n’y a pas de logement touristique sur les îles à part un seul hôtel de luxe, donc on peut y faire des « day tour » en bateau en partant de Myeik.
Nous y sommes arrivés à la suite d’une nuit de bus depuis Dawei, où nous étions partis à la découverte des plages sauvages aux environs. Arrivés au parking, un coup de taxi-scooter pour le « White Pearl Guesthouse » (rien que le nom ça fait pirate des Caraïbes :D), très bien situé non loin du front de mer et d’une pagode.
On se joins à plusieurs voyageurs de notre guesthouse pour aller déjeuner et boire une bière : il y a une espagnole, une suisse allemande, deux suisses romans, deux autres français. Et comme l’union fait la force, Nora, l’espagnole qui est à Myeik depuis quelques jours et a donc des contacts birman, essaye désespérément d’organiser un « day trip » en bateau sur les îles qui ne coûte pas un bras… c’est notre aubaine on saute donc sur l’occasion !
En fin d’après-midi, nous décidons d’aller faire un tour le long du front de mer, et chercher un supermarché pour m’acheter un parapluie, arme ultime ici contre le soleil !
Le front de mer, de jour
Et on a le droit à un coucher de soleil mémorable sur les îles de l’archipel !
Suite à ce spectacle, on va se régaler de bon plats dans les stands de rue avec les tables et chaises en plastique, le long du port. Pour moi qui suis végane, en Birmanie il y a un mot magique : « thatalo » ! Cela veut dire en gros que aucune vie n’a été ôtée pour préparer ce plat, donc sans viande, ni poisson.
Le matin, on se lève à l’aurore (hohoho) pour prendre le bateau avec notre équipée !
Myeik se réveille
Il y en a pour qui c’est dur… Souquez les artémuses, il faut sortir du port !
Les magnifiques bateaux de pêcheurs
à bord de notre bateau bleu le soleil tape sur le pont il est temps de se protéger
Le cuisinier s’active en bas En haut, ça se (dé)hydrate !
Ou pique un petit somme
Variations de bleu
On jette l’ancre !
Photos gopro de Chile, l’une des passagères
C’est parti, on nage jusqu’à l’île
Des plages paradisiaques
La joyeuse équipée !
Une petite crique
Et c’est déjà l’heure de retourner au port Sous les nuages
Un peu avant d’accoster, notre équipage birman nous en fait une belle : toute la journée on a rassemblé les déchets dans des gros sacs plastiques, et le soir, alors qu’on range le bateau, un birman prend les sacs plastiques et commence à les balancer par dessus bord dans la mer ! On s’exclame et essayons de lui expliquer qu’il ne faut pas faire ça, qu’en plus d’être nuisible pour l’environnement (ça apparemment il n’est pas sensibilisé) c’est aussi nuisible pour le tourisme, qu’il essaye lui même de développer…
Notre découverte de l’archipel s’achève, nous n’auront fait qu’un petit saut au Myanmar, néanmoins très prometteur, il me tarde de pouvoir retourner dans ce chouette pays ! On embarque dans un bus de nuit direction l’extrême pointe sud du pays afin de passer la frontière côté Thai à Ranong…. pour retrouver nos copains sur l’île de Koh Phayam. On aura eu la chance de se voir accorder un visa de 30 jours au lieu des 15 habituels au frontières terrestres thaïlandaises, une aubaine pour nous !