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Karnataka

Inde#3 : Mysore, 18h de train et un palais de maharaja

By 16 février 2015 Carnets de Voyage, Inde du sud, Photographie argentique, Vidéos

Vendredi 25 avril

Je vous avais laissés à Gokarna, petite ville au bord de la mer, entre Mumbai et le Kerala en Inde du sud… juste avant d’embarquer dans le train, dans l’après-midi. Allez hop, on saute dans le rickshaw, direction la gare.

gokarna

gokarna gare chienMon ami le chien.

(en italique sont les notes que j’ai pris dans mon carnet que je vous restitue ici, au milieu de souvenirs)

A la gare nous achetons nos tickets, cette fois sans réservation car avec les vacances scolaires des Indiens des états aux alentours, les places sont prises et les trains blindés. (un peu comme essayer de dégotter un preum’s pour la côte d’Azur au début des vacances d’été. Enfin j’imagine, je n’ai jamais essayé). Une fois notre billet en gender class acheté, nous attendons à l’ombre dans la gare, où nous retrouvons notre ami le chien qui avait patienté avec nous la nuit de notre arrivée à Gokarna (de 3 à 6h du matin, sisi rappelez-vous !). Il dort sur le carrelage pour se rafraichir un peu de cette brûlante journée. Sur le quai, le barbu tente tout de même de négocier avec un contrôleur lorsque le train est à quai. Lors de son précédent voyage en Inde du Sud, il avait réussi à se faire surclasser en payant un petit supplément à bord du train.

« Le contrôleur, a qui on voulait demander le surclassement en sleepers a été ignoble avec nous. Après moultes péripéties, nous voici donc en Gender Class. Le train démarre, on me pousse pour que j’arrive à sauter en marche et nous voici. On reste dans l’entre wagons, un mec sympa discute avec nous. Il me dit qu’il reste de la place, là sur les portes bagages ! » Nous voici donc à escalader les portes bagages comme des grands singes. Finalement je suis bien, ici. J’ai plus de place qu’en bas où ils se serrent à 5 par banquettes… Le train s’arrête et la foule s’y engouffre. Jusqu’ici tout va bien. Mais le train continue d’avaler de nouvelles personnes. Je ne sais pas vraiment où il va pouvoir les caser dans son ventre, ceux-là ! Il y en a pour 7h de trajet apparemment. Jusqu’ici…« 

Mes fesses et le bois peint en bleu ciel de ces porte-bagages. Et la barre de fer qui le borde. J’ai beau être correctement pourvue par la nature en termes de postérieur, il aura bien le temps de les imprimer, ces fameuses planches… Parfois, on se relaie : l’un descend, va prendre l’air à la porte, fumer une cigarette, faire un tour aux commodités… On trouve des positions improbables. Je lis beaucoup ce bouquin que j’ai acheté à Gokarna, que le vendeur m’a conseillé. Il est d’ailleurs très chouette. Puis les vendeurs de repas passent, on descend de notre perchoir et mangeons sur les banquettes avec les passagers d’en dessous. Et on remonte. Mes talents de grimpeuse aux arbres ainsi que ma grande taille m’avantagent beaucoup, car ce porte-bagage est vraiment haut. L’air y est un peu frais, avec la proximité des ventilateurs. La nuit tombe. Les corps cherchent une place où s’étaler. Pour les plus chanceux, ça sera une banquette, pour les autres, les porte-bagages ainsi les couloirs du wagon ou les dessous de sièges conviendront. Nous discutons avec un étudiant installé en face de nous. Il demande à voir mon passeport, par curiosité. Bonne pâte, je lui prête ma carte d’identité française. Il l’examine sous tous ses angles, et la prend en photo avec son portable, puis me la rend. Il me demande mon passeport, je refuse. Néanmoins, nous continuons à discuter, même si cette histoire de papier, même s’il ne s’agit que de curiosité, me donne une sensation étrange d’inquiétude. La petite paranoïa habituelle liée au dictat des paperasses administratives. Sur l’autre porte bagage derrière moi, séparé par la barrière, deux hommes se sont liés temporairement le temps d’une sieste. L’un en costume tout clinquant, montre dorée et l’autre en jogging, qui a des allures d’ouvrier du bâtiment, dorment tête-bêche en tenant les chevilles de l’autre, pour optimiser l’espace et ne pas tomber de ce haut perchoir. Scène qui semble impossible chez nous. Je trouve cela attendrissant, ce rapprochement temporaire de deux inconnus, sans aucune gêne.

train klimtMoi qui n’ose jamais prendre les gens en photo, je n’ai pu m’empêcher d’immortaliser le sommeil de ces deux êtres avec qui on a voyagé longtemps. Ils me font penser aux personnages entrelacés peints par Klimt.

train dodo

Vers une heure du matin, je commence à avoir sérieusement mal aux fesses, et je m’inquiète un peu de manquer l’arrêt si jamais je m’endors. Je résisterai au sommeil tout en essayant de faire de la place à mon barbu pour qu’il puisse dormir un peu (il lui aura suffi de lire quelques pages de mon bouquin aha !)

À 3 heures du matin, nous arrivons à Hassan, je n’ai pas dormi. On s’assoit devant la gare, sur les marches pour être un peu à l’écart des dizaines de gens qui dorment sur le sol de la petite gare. Une grosse meute de chiens errants sort de la pénombre et s’approchent. Je me débats avec des petits moustiques pendant que le Barbu se roule une cigarette. Nous pensons à la globalité du voyage et de mon petit tableau pour gérer le temps que nous avons pour descendre vers le sud et remonter. Un monsieur bedonnant (et moustachu, où avez vous la tête !?) habillé en jaune nous indique qu’il prend le train de 4 heures du matin pour Mysore. On décide de faire pareil. 50 rupees le ticket en gender class, on patiente sur le quai, je teste les ISO de mon appareil photo en prenant la nuit en photo, et c’est reparti !

hassan montage

Le train arrive. Il est blindé, les gens ont tous déjà pris possession d’un petit endroit pour la nuit. Il n’y a pas une place assise, même par terre dans le couloir. On s’installe donc à côté des toilettes, mais comme l’odeur n’est pas très acceptable pour mon fin odorat, j’ouvre la porte du train et m’installe là. Il fait frais dehors, j’ai froid (sentiment TROP étrange ahaha). Je suis donc assise au bord de la porte du train, à côté du barbu. Nos deux bassins larges d’occidentaux nous permettent d’être calés et de ne pas glisser hors du train. Je m’endors comme ça quelques instants. À un moment, un monsieur me cède la place sur son bout de banquette pendant une demi-heure. Cela aura bien soulagé mon postérieur endolori par le contact froid et dur du sol métallique du train. Et puis, vers 6h, le soleil se lève. Émerveillement total !!!

Train montage

Au final, nous aurons voyagé ainsi 17 heures d’affilée. Et pourtant, je ne regrette pas la SNCF ! Les seuils de tolérance en voyage n’ont rien à voir avec notre petit quotidien français où je suis la première à râler dès que les gens font trop de bruit, qu’un enfant chouine trop fort… Et pourtant, j’ai adoré ce voyage. J’en ai savouré chaque instant, et surtout ceux de la nuit, sans repères. Et bien évidemment ce lever de soleil qui nous laisse découvrir, émerveillés, un nouvel endroit, des paysages inconnus.

Samedi 26 avril

Nous débarquons à Mysore à l’aube. Sautons dans un rickshaw et lui indiquons un hôtel random que nous avons repéré dans le rough guide. Le but étant d’aller se piquer un petit somme avant d’aller découvrir cette ville nouvelle au programme (bon j‘avoue, il n’y avait pas vraiment de programme en fait, ce voyage s’écrira à l’encre de nos choix de dernière minute, et des aléas imposés par les transports). Le chauffeur de rickshaw se trompe d’hôtel (peut-être volontairement). Le barbu va demander la direction de l’hôtel prévu. Finalement on y arrive. Mais là, c’est cher, pas top et on se prend un peu la tête avec le mec du guichet, car il commence à nous enregistrer, veut des photocopies de nos passeports et tout le tintouin… Et nous annonce que le check-out est à 7h du matin, non-négociable ! Je suis matinale mais bon avec ma nuit blanche ferroviaire (qui est un excellent souvenir au demeurant) j’aimerais avoir un peu de marge le matin si besoin est. En plus, le quartier de cet hôtel est moche comme tout (se référer à la photo ci-dessous).

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Mais il nous dit qu’on est déjà enregistré, qu’il ne peut pas nous déenregister, on se retrouve au téléphone avec son patron enfin bref une bonne galère (il est 7h du matin, je rappelle ^^). Je sais plus comment on en a rechapé, mais on a fini par marcher dans la ville et grâce à mon sens de l’orientation inné et mon génie pour ce qui est de la lecture des cartes (la meuf ne se jette pas du tout des fleurs, tout va bien), on a fini par atterrir au Royal Taj Mahal Deluxe, un modeste mais sympathique hôtel où il y a un monsieur qui prend le vieux ascenseur avec vous, et une vue sur des arbres et sur le  et son petit parc.

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Vue depuis le balcon de notre chambre d’hôtel : un petit oiseau vert dans cet arbre aux fleurs jaunes

Nous nous effondrons dans le lit et dormons jusqu’à midi. Une fois levés, nous partons manger au RRR où l’on nous sert sur des feuilles de bananiers des mets souper HOT. On va ensuite à la station de bus, pour se renseigner j’imagine. Puis nous allons profiter de l’ombre du petit parc près du palais du maharajah. Le barbu déclenche un vent d’effroi dans l’assistance : voulant faire une photo kitch dans les sculptures en forme de cœur du parc, on a demandé à un couple de jeunes indiens de nous photographier. Mais là il a eu l’idée du siècle : me faire un bisou sur la joue. EFFROI COLLECTIF !!! (il y a même quelqu’un qui crie). Le jeune homme nous a rendu l’appareil photo en nous assenant des no, no, no kissing !. Moi qui suis plutôt pudique et respecte les traditions des pays dans lesquels je suis du mieux que je peux, j’avais pourtant prévenu le Barbu des us et coutumes indiennes en manière de contacts physiques hommes/femmes dans la rue proscrits  (oui j’ai eu le temps de lire l’intégralité de mes 3 guides dans le train aha).

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Ici, une photo correcte.

Comme il fait trop chaud pour visiter le palais et ses alentours, nous décidons d’aller jeter un oeil au vieux marché. Mais les rabatteurs en rickshaw à côté du Palais nous donnent du fil à retordre, et après s’être suffisamment fait embêter, nous cédons et finissons par partir avec un rickshaw (parce qu’il fait vraiment très très chaud et qu’on connait la distance à pied jusqu’au marché… on est en pleine saison sèche, ne l’oublions pas, et 38°C est une température tout à fait ordinaire). Le rabatteur dans le rickshaw nous emmène à old market et nous parle de nous emmener voir des artisans qui fabriquent des bâtons d’encens et des huiles de bois de santal. Mais bon comme il nous coure sérieusement par la patate, on va visiter le marché tous seuls, et sortons par l’arrière… et déambulons, libres dans les petites ruelles, ou nous trouvons effectivement plein d’artisans qui nous font visiter leurs échoppes d’encens et d’huiles florales en tous genre dans l’espoir de nous vendre quelque chose. Mais c’est néanmoins très sympa et intéressant. Nous continuons nos découvertes, toujours plus au nord. On passe le long d’échoppes d’artisans que l’on voit fabriquent des meubles massifs en bois sombres, ou encore ces rouleurs de bidies, ces petites cigarettes indiennes qui œuvrent sur le pas d’une porte. Et puis nous arrivons dans le quartier musulman, avec des maisons très colorées, des chèvres et moutons qui peuplent les rues au même titre que poules et chats. Dans une rue de terre battue, nous voyons des poulets vivants en cage surmontés de leurs camarades morts au combat : eh oui, les musulmans mangent de la viande. D’ailleurs ces moutons qui peuplent les rues ne sont malheureusement pas là pour décorer. Et soudain, une ombre file du ciel et fond sur nous : c’est un rapace, en pleine ville ! Je n’avais jamais vu une telle curiosité… mais bon avec tous ces poulets qui traînent, il doit avoir la chasse facile.

mysore quartier musulmanLe quartier musulmanmysore quartier musulman

Et suite à cette rencontre venue du ciel, deux flèches blanches nous offrent un spectacle curieux : eh oui, il s’agit bien d’une église… que dis-je, une cathédrale. Sainte Philomène pour être précise. Et si son architecture nous parait si familière et donc si étrange dans ce décors, c’est car elle est de style Gothique et a été dessinée par le Reverend Rene Feuge. La cathédrale a une petite crypte qui se visite et qui contient une statue venue de France

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Mysore

Après cette visite pour le moins inattendue, nous prenons un rickshaw pour redescendre au palais du Maharajah et enfin y jeter un œil ! S’il existe depuis le 14e siècle, il a subi nombreuses modifications avant de connaître sa forme actuelle qui date de début 1900. Il est interdit de prendre des photos à l’intérieur, ce qui n’est pas plus mal car sa visite vous estomaquera d’autant plus devant un tel étalage de richesses et d’extravagance… mais aussi de kitch. Mais franchement, j’ai trouvé ça juste dingue.

mysore maharaja palace

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mysore maharaja palace

mysore maharaja palace

mysore maharaja palace

Les extérieurs et tous ces petits bulbes de toit s’illuminent les soirs de week-end mais nous avons eu un spectacle d’un autre ordre… après avoir fait une pause dans ce qui semblait être des étables un peu abandonnées, nous repartons sur la place du palais, quand soudain je réalise que je n’ai plus le cache de mon appareil photo. Je marche vite comme je peux avec mon pantalon de fortune, pas très pratique pour se déplacer je trouve jusqu’aux étables… et là :

mysore maharaja palace

mysore maharaja palace

… oui des vaches qui rentrent à l’étable, tout à fait, dans l’enceinte de l’ancien palais d’un Maharajah. Comprenez ma surprise ! Et au moment ou j’allais repartir pour prévenir le barbu de ma découverte en semi-courant dans mon pantalon encombrant, je vois des gens qui s’émerveillent d’un coup. Quoi encore ?! Je me retourne et là au loin, là où sont passées les vaches quelques instants auparavant, des éléphants marchent d’un pas lent. Okay. Ce sont mes premiers éléphants d’Asie, comprenez. Je suis donc restée plantée là à les regarder d’un air niais et émerveillé. Avant de reprendre ma course contre le textile pour partager, enfin mes découvertes (et le fait que j’avais retrouvé le cache de mon appareil photo, accessoirement).

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mysore maharaja palace

mysore maharaja palace

À la sortie du palais, des gens font des tours en dromadaire. Nous les observons un instant, avant de nous diriger vers la station de bus, afin de nous rendre en dehors de la ville à une dizaine de km, sur la colline Chamundi sur laquelle est juché le temple de Chamundeshwari. Ce temple date du 12e siècle (chez nous on en était encore aux châteaux-forts et à la découverte de l’étrier en Europe – alors que bon les chinois ils connaissent ça depuis 200 ans avant JC et là ils en sont à la poudre à canon donc un peu la honte sur nous) mais revenons à nos enfants de Shiva. Comme je n’avais pas de pellicules adaptées à l’usage nocturne (voyez plutôt)

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J’ai pris quelques photos de cet impressionnant et très bel édifice avec mon Fuji. Avant de s’en approcher, nous achetons des beignets pomme de terre-oignons-piment chez une vendeuse de rue rigolote. Une pure merveille.

Terrain de jeux de petits singes qui jouent sur ses versants sculptés et abrupts, ce bâtiment n’évoque aucune référence pour moi. Je n’ai pas les clés culturelles pour comprendre. Un de nos guides nous disait qu’il s’agit d’un rare temple hindou que les non-hindou sont autorisés à visiter à l’heure des cultes. Nous achetons donc des offrandes et nous frayons un chemin dans l’immense queue qui s’étend sur le côté du temple. Il y a des petites barrières qui zigzaguent, comme dans les queues pour les manèges de Disneyland (ou autres parcs d’attractions hein), ce qui est très curieux, on a jamais vu de canalisateur de foule aux abords des églises (bon il est vrai qu’elles sont bien moins fréquentées chez nous). Nous finissons par entrer, et là nous nous contentons de suivre et imiter les gens, on ne comprend RIEN du tout. On donne nos offrandes à un brahmane qui nous fait un point jaune sur le front, après avoir fait le tour, nous reprenons une file pour ressortir. Là une famille d’indiens du coin s’intéresse à nous et nous fait un brin de causette jusqu’à la sortie. Une fois dehors, nous ressortons littéralement vidés, mais tout contents de cette riche journée.

Mysore vache

Mysore temple 4

Mysore temple montage

Nous reprenons le bus pour rentrer, où nous nous asseyons par terre avec des gamins, faute de place, moi m’endormant à moitié (n’oubliez pas que ma journée a finalement commencé hier à Gokarna ! En marchant de la station de bus à l’hôtel, le Barbu nous ramène un peu de nourriture à emporter pendant que je rentre pour aller m’effondrer sur le lit.

Dimanche 26 avril

Mysore

Des écrivains de rue, un métier que l’on ne rencontre guère dans nos contrées (photo du Barbu)

Ce matin là, on se lève tranquillement puis marchons en ville faire quelques emplettes avant de partir : Mysore n’est pas seulement la ville des palais, du bois de santal et des temples, c’est aussi la ville des saris de soie. Nous achetons donc quelques foulards de soie, et dans une allée commerçante pleine de « bazars », je cherche à me procurer un de ces petits cadenas ronds que l’on voit partout et qui me plaisent tant. Mais dans le magasin, on tombera sous le charme de la massive paire de ciseaux du vendeur, qui « coupe tout » et qui est bien lourde. On repartira de là avec ce cadenas et ces fameux ciseaux (neufs hein, on ne les a pas volé au vendeur !).

cadenas indien

Puis nous nous dirigeons vers la gare de bus, afin de trouver celui qui nous mènera à Kushalnagar, où se cache un endroit surprenant…

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Inde#2 : quatre journées dans la douceur de Gokarna.

By 16 janvier 2015 Carnets de Voyage, Inde du sud, Vidéos

Gokarna est une petite ville au bord de l’océan Indien, connue comme centre de pèlerinage hindou. On trouve en son centre un temple vieux de 1500 ans, non loin de la plage vierge de toute activité touristique, bordée de palmiers et d’arbres fleuris. Gokarna signifie « oreille de vache » celle dont le dieu hindou Shiva aurait émergé. On y trouve deux immenses chariots utilisés lors de Shivaratri festival qui rassemble plus de 20 000 pèlerins.

… mais revenons en au début du voyage. Après notre attente du train à Mumbai et mon grand plaisir à voir nos noms inscrits sur le wagon que nous allions occuper pendant 12 heures.

Nota : cet article mélange des photos numériques et argentiques. La vidéo, très imparfaite, n’a pour but que de vous emmener en balade dans cette bourgade, de partager des instants… malgré les problèmes de flou, de cadrage incertains et de secouades scooteresque !

Mardi 22 avril

Nous embarquons dans le train. Les paysages se déroulent sous nos yeux jusqu’au coucher du soleil : la sortie de Mumbai qui semble interminable, et puis enfin, la nature. Des rizières, arbres, rivières… Les vendeurs de Chaï ou de samossas, de bouteille d’eau envahissent le train à certaines gares. « chaï chaï chaï ! » scandent-t-ils pour annoncer leur passage. Difficile de résister à ce breuvage si réconfortant, doux, sucré, aux saveurs de cardamome. Le soleil nous fait lentement ses adieux en inondant les wagons de ses derniers rayons…

Train mumbai gokarna Train mumbai gokarna

Puis il fait nuit. Naturellement, les passagers s’accordent pour décider quand mettre les banquettes en mode « sleeper » pour se coucher sur sa banquette, le courant d’air des fenêtres sans barreau dans la nuque et les cheveux gras à cause du vent chaud qui s’infiltre partout. Sommeil d’un œil jusqu’à l’heure approximative d’arrivée, à chercher à savoir comme on le peut à quelle gare sommes nous arrêtés.

Mercredi 23 avril

gare gokarna

Notre ami le chien.

3 heures du matin environ, arrivée à la gare de Gokarna. On guette l’arrivée depuis les portes, on saute vite du train, vérifions que nous sommes bien dans la bonne ville. Le train repars, nous voici seuls sur ce quai désert dans la nuit. Le silence revient. Nous allons voir devant la gare : rien, la cambrousse. Quelques chauffeurs de Rickshaw dorment à l’arrière de leur véhicule. Alors nous nous installons sur un banc du quai, et attendons le lever du soleil. Je finis mon délicieux plateau repas acheté dans le train, et donne ma gamelle à lécher à un chien qui nous adopte pour finir la nuit. Nous attendons désormais tous les trois. Parfois un autre chien nous rejoins, puis repars. Aucune activité humaine. Je lis un peu à la lumière des néons de la gare…

Puis le jour se lève. Vers 6h, nous allons voir si les chauffeurs sont réveillés. C’est le cas, nous embarquons dans un petit van jusqu’à la ville, cinq kilomètres plus loin. Le paysage est sec, nous traversons des villages, des marais salans puis en haut de la petite route, l’entrée de Gokarna. Et un check-point de police. Nous sommes arrêtés et le Barbu se fait emmener par un officier dans la petite guitoune où ils fouillent son sac. J’attends de longues minutes en compagnie du chauffeur. « No drugs? » me demande t-ils… Puis nous sommes autorisés à repartir, nous demandons à être déposés près du vieux temple au centre du village, dont le Barbu se souvient. Nous partons alors à la recherche d’une guest-house pour poser notre barda, et le soleil se lève.

Lever de soleil sur Gokarna. Photo numérique.

Lever de soleil sur Gokarna.

Nous prenons nos quartiers à Padmalaxmi Guest House où nous héritons d’une charmante chambrette avec balcon et salle de bain privative. La vue donne sur les toits environnants ainsi que sur les cocotiers bordant la plage. Nous dormons jusqu’à dix heures du matin pour récupérer de notre drôle de nuit entre train et gare, avant de partir à la découverte de Gokarna.

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Nous allons flaner un peu sur la plage, avant de louer un scooter chez un petit épicier qui en loue quelques uns, et partons à la découverte des plages environnantes. Nous faisons une longue halte à Om Beach qui tire son nom de la forme de la baie. Nous y rencontrons le drôle de chien chanteur que l’on peut découvrir dans la vidéo, une vachette qui charge le barbu parce qu’il a fait l’andouille à côté de sa progéniture (à savoir un petit veau trop mignon), quelques tourterelles et des indiens qui profitent aussi de la baignade tout vêtus. Nous rejoignons Gokarna la nuit levée et allons diner sur le toit d’un petit restaurant, où je découvre le palak dal à savoir des lentilles et des épinards, deux de mes mets indiens favoris dans la même assiette, un pur délice ! (chacun ses gouts, hein).

 

La plage de GokarnaF1070031

Escapade en scooter jusqu’à Om Beach.

Photo numérique gokarna route

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Jeudi 24 avril

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Au réveil, nous allons nous baigner à la plage de Gokarna, un peu à l’écart des gens parce que le maillot de bain n’est pas vraiment la coutume locale (ici on se baigne habillé vous l’aurez compris). Après une bonne douche et un déjeuner au restaurant Pai, nous enfourchons à nouveau le scooter, cette fois en direction de Paradise Beach, qui est un peu isolée. Mais en route, nous nous arrêtons au marché, festival d’odeurs et de couleurs…

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Puis nous reprenons la route jusqu’à Paradise Beach, traversant forêts et petits villages, longeant le sac salé. L’accès à cette plage est un peu plus compliqué à trouver, mais en demandant aux locaux on fini toujours par trouver. Ce malgré les indications parfois… vagues : « c’est par là ? » dodelinement de tête « C’est loin? » dodelinement de tête « vous connaissez la route ? » dodelinement de tête (moi personnellement ça me fait mourir de rire, et je me surprends parfois à dodeliner de la tête quand on me pose une question).
Puis finalement, un début de chemin. Après une marche harassant à grimper une colline sous le soleil, nous débouchons enfin sur cette fameuse plage, ancien repère de hippies dont les cabanes ont été détruites par le propriétaire du terrain. Y résidait alors quelques personnes, en marge des constructions sur la colline qui compliquent l’accès à la plage. Vous l’aurez compris, l’endroit a certainement perdu de sa saveur d’antan. Malgré tout, l’endroit reste très beau, calme et propre, et certaines personnes disent y avoir aperçu des dauphins.

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Nous reprenons la route pour le village, tout en saluant les passants… et cette vache qui commence à trotter dans le sillage de notre scooter. Tout est paisible.

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Nous nous arrêtons un instant sur les hauteurs de Kudlee Beach pour admirer le coucher de soleil et l’immense terrain de cricket improvisé où se joue un match qui semble sans fin (du cricket, en somme !). Cette pente herbeuse bordée de roches jusqu’à la mer est parsemée d’étranges cailloux noirs, nous offrant un paysage peu commun.

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Les joueurs de cricket. Ma pellicule n’est pas d’une grande aide lorsque le soleil décline (ça + le téléobjectif, mon appareil n’a pas pu faire grand chose !)F1000015

Nous finissons la soirée par une baignade nocturne dans la déserte Kudlee beach, enrobée d’une lumière rosoyante.

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Des petits potes.kudlee beach monkeys

Vendredi 24 avril

Après un petit déjeuner dans la chambre, nous partons explorer à pied les recoins de Gokarna toute la matinée. Le barbu en avait fait une entière pellicule avec son Vivitar… que nous n’avons jamais retrouvée. Qui sait, lors de notre futur déménagement, elle réapparaitra peut-être ?! Néanmoins, voici un endroit plutôt atypique du village : le Koti Tirtha tank. C’est un bassin artificiel utilisé pour les baignades rituelles et un lieu très sacré pour les locaux. En début de saison sèche, il n’y avait plus d’eau dedans, mais le lieu est impressionnant, et les quartiers aux alentours très sympathiques.

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Nous déjeunons  dans un restaurant où nous découvrons du fromage fabriqué localement, que le barbu déguste sous forme de hamburger. Assez sublaïme comme dirait Cristina Cordula (qui n’a pourtant rien a voir avec le fromage).

Et puis, à 15h30. Nous prenons le train pour Hassan. Cette fois-ci nous n’avons pas de réservation, nous sommes en « passenger train », soit la « dernière classe », où il n’y a pas de place attribuée. Un peu comme le métro là. Sauf qu’en fait nous n’allons pas à Hassan. Et qu’on va faire 18h de train (enfin ça on ne le sais pas encore). La suite au prochain épisode !!!

PETIT TEASING : il y aura du train, du palais de Marahjaa, des meutes de chiens, du semage de mec relou vite fait bien fait, une queue comme pour le Space Mountain sauf qu’en fait c’est pour aller au temple… et bien d’autre réjouissances !

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