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Bécane et Pétrolette #7 : De retour sur la route… direction Vietnam !

By 13 mai 2016 Bécane et Pétrolette, Carnets de Voyage, Laos, Vietnam

Deux semaines à se la couler douce dans la délicieuse île de Don Det sur le Mekong… mais pendant ce temps, le visa file ! Il faut bien reprendre la route, et pour la première fois nous aller rebrousser chemin et plutôt que d’aller au Cambodge comme prévu, nous partons faire un tour au « sud du centre » du Vietnam. Pourquoi ce revirement ? Tout simplement car il n’y a qu’une seule frontière entre le Laos et le Cambodge, et qu’il n’est pas possible de la traverser avec les motos, pour cela il faut un papier qui s’obtient à la capitale cambodgienne… ou alors les faire passer en douce. Ca nous a donc donné une excellente raison pour retourner au Vietnam et découvrir une autre région.

J18 – Dimanche 17 avril : C’est reparti ! De Don Det à Paksé (145 km)

Bon il faut bien quitter Don Det un jour… notre visa expire dans trois jours, il est tant ! Nous profitons de la présence de notre ami Romano, venu nous rejoindre sur l’île la veille de notre dernier jour pour une ultime baignade dans notre petit spot, puis noodle soup, ferry, ligne droite. C’est bel et bien reparti !

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Le soleil cogne d’une puissance inouïe, à tel point que je prends un coup de soleil à travers la chemise, et sur les mains malgré les couches de crème. Bon d’un côté on est partis à midi, c’était à prévoir. Je m’improvise donc des protections dignes de ce nom à une station essence : des gants à partir de chaussettes trouées, je remet la veste militaire malgré les plus de 40°C environnants, et m’enrubanne dans le foulard tel un taliban. Rien ne doit dépasser !

Une vidéo publiée par RORYYYY (@roryofroom) le

Ainsi parée, nous déroulons la ligne droite. En fin de journée, il ne nous reste plus qu’une vingtaine de kilomètres à parcourir lorsqu’un immense troupeau de vaches traverse la route. Cela arrive souvent, mais là le troupeau était vraiment gros, impossible de zigzaguer entre les vaches. Freinage d’urgence, Bécane fait un peu la gueule (les freins ce ne sont pas son fort) et quelques mètres après je vois le Barbu et Pétrolette arrêtés au bord de la route.

« c’est mon cale pied qui a perdu le plastique là ? ». Il me montre une tige métallique qui dépasse du milieu de sa mobylette. Heu ben non, il est là ton cale pied. Donc il y a une tige qui sort du milieu de son scoot. Il me dit qu’il a l’impression qu’elle va se casser en deux. Visiblement elle non plus n’a pas apprécié le freinage. Et il a des soucis d’embrayage.

Je pars en éclaireuse trouver un garage, il va devoir pousser un moment le coco, il y a du chemin. On arrive donc au garage, le garagiste rentre la tige : apparemment le boulon qui la retient de l’autre côté s’est fait la malle. Il teste tous les boulons de sa caisse à outils, se fait embêter par deux poivrots encore perchés de la semaine de festivités de nouvel an, un troupeau de vache apparaît au loin, comme pour nous narguer de la situation. Comme il n’a pas de boulon adéquat, il bricole un truc avec deux boulons de tailles différentes, ça tiendra jusqu’à Paksé, mais ça veut dire qu’il va falloir qu’on dorme en ville. Demain matin, garagiste !
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Nous trouvons une petite guesthouse au bord de la rivière, et alors que je cherche la patronne, qui vois-je attablés sur la terrasse ? Notre petite bande de joyeux punks à motos avec qui nous avons fêté nouvel an à Don Det ! On remet donc ça, une dernière fois.

 

J19 – Lundi 18 avril : de Paksé à Attapeu et une surprise très humide (157 km)

De bon matin, garagiste et gueule de bois (ne font pas bon ménage). Le mec change la tige de Pétrolette, mais pour l’embrayage il ne semble pas motivé, il dit que ça tiendra. Donc on se calle une noodle soup derrière l’oreille et reprenons la route qui traverse le plateau des Bolavens jusqu’à Attapeu : 167 km en tout, une sacré étape (qui grimpe) nous attend.

La bonne nouvelle c’est que l’écrasant soleil se calme un peu à mesure que nous prenons de l’altitude, l’air est plus frais, c’est super agréable. Mais alors que nous arrivons à Paksong, après avoir du doubler des jeeps, camionnettes et un bus dans un faux plat (DUR), on ne sais pas ce qui nous arrive mais on se prend une drache ultra violente sur le bec. Aux abris ! Nous nous réfugions de ce déluge dans une banque en construction. On attend… mais ça ne se calme pas vraiment. Une bonne demi-heure plus tard, nous sautons sur nos véhicule alors qu’une éclaircie pointe le bout de ses rayons, et fonçons sur la route d’Attapeu.

ça mouille !P_20160418_113001

Il pleut toujours un peu, et nous traversons des nuages de vapeur causés par la pluie froide sur le bitume brulant, plutôt amusant. La pluie finit par cesser et nous faisons une pause repas dans un bled. Alors que nous engloutissons nos dernières cuillères de bouillon le vent se lève très, très fort et fait claquer les bâches, s’envoler la poussière et courir les poules.

Il est temps de décamper, l’orage nous rattrape !

On roule quelques kilomètres et vlof, un rideau d’eau commence à s’abattre sur nous, on se met à l’abri sous une devanture de boutique, le patron met nos scooters dans son garage et on regarde ébahis la nature se déchainer. Le vent arrache une pancarte et une mamie un peu zinzin avance en vélo contre le vent, complètement rincée, avant qu’une bourrasque ne la renverse. J’envoie le Barbu à sa rescousse, il la relève et met son vélo à l’abri mais elle préfère danser sous la pluie. Il a du sortir une minute trente et tous ses vêtements sont imbibés d’eau. Puis le soleil revient, le vent continue sa route et les habitants sortent de chez eux l’ai un peu étonnés. On ne demande pas notre reste et reprenons la route… jusqu’à ce qu’on rattrape la tempête et devons à nouveau nous abriter. Après plusieurs de ces épisodes et une route absolument magnifique, nous arrivons en fin d’après-midi à Attapeu.

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On est KO donc on ne sortira pas la tente ce soir non plus, on se prend un hôtel. Après tout c’était deux grosses étapes d’affilée, plus le cagnard de la veille et les tempêtes du jour, ainsi que le fait de conduire non stop après deux semaines d’activité toute relative.

Demain, la frontière, demain, on quitte le Laos où nous avons passé au total un mois et demi, un pays et ses habitants qui nous auront totalement laissés sous le charme.

 

J20 – Mardi 19 avril : d’Attrapeu à Dak To au Vietnam : border crossing ! (153 km)

Il faut bien partir, et je ne suis pas réveillée mais alors pas du tout. Heureusement la charmante route, ses paysages et jolis virages qui offrent une conduite rigolote sauront me remettre les yeux en face des trous.

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Je vous laisse le « cadrage scooter », vous voici en immersion ! (mon compteur de vitesse est cassé, hein)J 19 vers la frontière-9

Les petites bornes qu’on aime !J 19 vers la frontière-8

J 19 vers la frontière-7 Les freins à la rescousse !J 19 vers la frontière-6

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Après une bonne centaine de kilomètres et un ultime col à grimper, nous arrivons dans le monde étrange des frontières. Les communistes ont le chic pour faire des bâtiments et infrastructures démesurés, et on peut le constater effectivement aussi ici où des routes extra-larges aux abords plantés symétriquement et trottoirs peints de rouge et blanc mènent aux immenses bâtiments des douaniers… évidemment, il n’y a pas foule.

Cette fois, nous arrivons hors pause déjeuner donc pas d’attente, mais au moment de faire tamponner notre passeport pour sortir du Laos, le douanier nous dit qu’on est en retard d’un jour… Oups ! Pourtant j’étais persuadée que c’était bien le 19, j’ai compté les 30 jours plein de fois sur mon calendrier. Mais pas vérifié mon passeport ! Et lorsque on connaît mes impressionnantes capacités de calcul, pourtant… 😀

Mais on se la joue « on ne savait pas monsieur le douanier ! Quoi 10$ par jour l’overstay ? S’il vous plait… on est idiots ! ». On a eu le droit au ça passe pour cette fois, vous ferez attention à l’avenir et hop, un tampon. On a eu de la chance.

Quand aux motos, rien à faire à la douane, car elles sortent le territoire donc basically, il s’en tamponnent le coquillart.

Re-équipement communiste surdimensionné entre les deux frontières, au milieu de la montagne / nul par puis la douane viet, tout va comme sur des roulettes, on a le droit à nos 15 jours gratuits, pour les motos on leur donne le papier de la douane que l’on nous avait donné à notre sortie du territoire vietnamien, l’agent des douane jette vaguement un œil au loin sur les véhicules et nous dit que c’est bon.

Et voilà, il fait beau, tout va bien, on est au Vietnam !

En plus, nous pouvons constater que cette région des « hauts plateau du sud du centre » (oui oui) est très jolie et vallonnée. Evidemment, tout est cultivé, beaucoup de café et d’arbres mais le paysage n’est pas défiguré, au contraire. Une sorte de vignoble caféiné.

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Nous faisons une pause à la première ville que nous rencontrons afin de manger un bout, des mamies vietnamiennes nous accueillent comme le messie et nous servent tout un tas de plats. Moi j’ai toujours mon « chay » (végétarien) écrit sur le téléphone à leur montrer puisqu’ils ne comprennent jamais quand je le prononce (pourtant j’ai essayé tout un tas de prononciations). Et c’est facile, dès que je leur montre le mot leur visage s’éclaire et ils me préparent toujours quelque chose de sympa.

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Une fois repu, nous faisons une nouvelle fois part de nos talents en langue vietnamienne pour leur demander un « gara » (garage) pour la Pétrolette qui depuis sa rencontre bovine n’est pas au top de sa forme : l’embrayage a bien du mal dans les montées.

Donc pause garage, la bête se fait déshabiller en règle, elle saigne de l’huile souillée et le verdict tombe : les crans de l’embrayage sont foutus donc nouveaux crans. Le garagiste s’active, remonte le tout… un petit test et il y a toujours un soucis, mais qui vient de l’autre côté. Le côté que le Barbu avait flingué, qui s’était vu pourvoir d’un alternateur tout neuf. Mais si la garagiste avait mis des bobines neuves, il n’avait pas jeté un œil au contenant : un morceau est tour rippé, ce qui doit provoquer tous ces bruits ingrats.

Stip tease du côté droit, nouvelle pièce et la belle ronronne comme un matou satisfait ! Le garagiste aura passé deux bonnes heures sur Pétrolette plus deux nouvelles pièces, forcément la note est salée : 24€ y seront passés, mais elle est comme neuve.

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Sur ce la nuit tombe sur les collines, nous devons trouver un coin tranquille pour camper. On prend la route, faisons quelques emplettes et nous trouvons une sorte de carrière abandonnée avec vue saisissante. Ca fera l’affaire !

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à la semaine prochaine pour la suite des aventures vietnamiennes !

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Bécane et Pétrolette #5 : « on dirait le sud » (du Laos)

By 29 avril 2016 Bécane et Pétrolette, Carnets de Voyage, Laos

Et oui nous avons survécu à notre Paris-Dakar Laotien, vous voici donc nez-à-écran avec l’épisode 5 du fantastique road-trip en scooter Bécane et Pétrolette, qui a bien descendu le pays… jusqu’au sud Laos.

J15 – Mercredi 30 mars : des pistes à quelques part au sud de Paksé, en passant par le plateau des Bolovens (168 km)

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« roonnk riink roonnk ». Ces petits bruits me feront ouvrir les yeux : c’est une truie qui se balade autour de la tente. Bien sur j’ai bien entendu les coqs qui chantent la pimpolaise depuis quelques heures déjà mais ça y est, il est 5h30, le village se réveille, et nous aussi.

Des villageoises défilent au robinet dans le jardin pour remplir des seaux qu’elles transportent comme des balluchons et nous faisons un brin de toilette avant de remercier nos hôtes et de prendre la dernière portion de piste jusqu’à la route.

Et heureusement que l’on s’est arrêtés au village la veille : la piste à la sortie du village passe a gué de la rivière ! De nuit ça ne l’aurait pas fait 😛

Nous voici donc à nous élancer les pieds en l’air dans la rivière. Sur la deuxième partie les galets glissent et je me retrouve les pieds dans l’eau, première fois que je lave mes Nike !

La piste par la suite traverse de charmants villages et le paysage est très joli sous le soleil matinal, le chemin est plus facile alors je me fais plaisir et met le turbo.

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Quand j’arrive à la route, j’attends mon Chti mais celui-ci râle que je ne l’ai pas attendu. Ronchonnements réciproques, avant de se réconcilier quelques kilomètres plus tard avec des bisous sur les joues qui feront pouffer de rire une Lao. Et oui les bisous ne sont pas de coutume dans le coin ! (Tout comme les maillots de bain, on se baigne tout habillé ou en sarong pour les filles).

Petit dej à Salavan où nous dégustons notre soupe de nouilles matinale chez la charmante Nun (qui signifie « 1 » en Lao). Elle est super sympa et parle un peu anglais du coup une fois qu’on a fini de manger elle s’installe à notre table, nous apprend des mots Lao, feuillette notre guide en anglais ! Elle nous fait des jus de canne à sucre avec pleins de glaçons et une paille servis dans des sacs plastiques, c’est tout bonnement délicieux.

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Après cette chouette rencontre, direction ATM et pompe à essence, puis nous attaquons la route vers le plateau des Bolavens. Ca grimpe, c’est sympa mais pas extraordinaire, on longe quelques plantations de café.

Arrivée au « km 40 » on va voir la cascade Tad Yuang, visiblement l’attraction du coin vu le panneau. Il y a de quoi, elle est splendide !

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Une bonne baignade et une pub tahiti douche plus tard, nous allons déjeuner dans le village et cherchons le couple de Lao qui proposerait des volontariats dans une plantation de café… mais sans succès ! Nous repartons donc sur la route, à l’enrobage parfait. En plus ça descend, et il y a des camions à doubler. Une nouvelle opportunité pour tester les capacités de ma Bécane. Elle a beau avoir été construite en 2002, elle envoie du bois et je me fais bien plaisir en fonçant vers le soleil couchant.

Un peu au sud de Paksé, la grosse ville du coin, j’ai repéré une rivière sur la carte. On va voir de quoi il en ressort. Dur dur finalement de trouver un coin tranquille pour camper, mais heureusement après le pont on trouve un chemin de vaches qui part dans un champs avec des fourrés : on a trouvé notre spot au calme. L’herbe est vraiment trop sèche donc pas question de faire un feu, et un moment la mini-forêt de bambous à côté émet un grincement/craquement effroyable. Mon chti saute au plafond « c’est des éléphants » ! Mais pas de panique, ça doit être un arbre qui est tombé. Là dessus, un film et au dodo.

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J16 – Jeudi 31 mars : de « lak 24 » à Don Khong… en ligne droite ! (113 km)

Journée ligne droite de l’enfer. On se lève avec le soleil, j’essaye de me laver dans la rivière mais l’eau stagnante pue un peu, heureusement je sens le savon. Et c’est parti pour 100 bornes de ligne droite quasi continue sous un soleil de plomb.

A un moment on tourne pour aller prendre un ferry pour éventuellement traverser le Mekong et nous rendre dans la ville de Champasak, à coté de laquelle se trouvent les ruines d’une cité ancienne. Mais le ferry pour les scooter nous fait poireauter… pour finalement nous annoncer un prix qui ne nous plait pas trop. On descend donc du ferry et reprenons la route. Ah la liberté que nous procurent nos petits véhicules, ce n’est pas négligeable. Le droit de changer d’avis.

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Donc, ligne droite, soleil, ennui tout ça… et puis à un moment, un de ces fameux panneaux marrons du tourisme laotien annonce des « rapides » à six kilomètres. Allons voir ! Un petit coup de piste, un mini-village, on traverse des champs, forêts, la piste est bien bosselée mais au bout : un petit havre de paix. Les rapides ne le sont pas vraiment, cela doit être le cas lors de la saison des pluies, pour le moment c’est surtout une piscine d’eau transparente sous un magnifique arbre ombrageant tout un pan de rivière. Il n’y a pas âme qui vive aux alentours, on jette nos vêtements et nous glissons dans cette eau pure à la température parfaite. Un bain salvateur pour nos corps éprouvés par la nuit dans la moiteur de la tente et les kilomètres avalés dans la chaleur.

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Fini de barboter, il nous reste un peu plus d’une trentaine de kilomètres pour rejoindre l’île de Don Khong, très grande.

Et pas de ferry arnaqueur : cette fois il y a un pont tout neuf ! Nous rejoignions le village principal pour siroter une bière bien méritée, puis jetons notre dévolu sur une berge de Mékong au bord du village pour camper. On regarde les pêcheurs passer, ils nous tapent un brin de discute, et lorsque le Barbu lance son feu, des âmes charitables nous apportent des énormes bouts de bois. Trop sympa !

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J17 – Vendredi 1er avril : de Don Khong à Don Det… on touche le sud ! (32 km)

Lever du soleil sur le Mekong, petit déjeuner de l’autre côté de l’île puis nous abattons notre plus petite étape pour rejoindre Don Det, la plus célèbre des 4 000 îles… et pas pour rien, c’est splendide !

En arrivant au ferry, nous voyons arriver un français que nous avions rencontré avec sa moto dans le nord du Laos lors de notre traversée en stop. Il est surpris de nous voir ici… avec nos montures. Il nous dit qu’il va essayer de traverser la frontière Laos-Cambodge mais qu’on lui a dit que cela n’était pas possible pour les étranger avec les motos. Nous lui souhaitons bonne chance et embarquons. J’ai repéré une guesthouse au sud de l’île qui a l’air pas mal, nous traversons donc pour la première fois les chemins bosselés de ce charmant endroit avec Bécane et Pétrolette. La guesthouse est effectivement très sympa, le sud de l’île très cool : un mix d’habitations de locaux et quelques guesthouses pas prétentieuses. La notre Mekhong Dream, est une jolie maison en bois, où cohabite une joyeuse famille : plein d’enfants, des ados, la chienne et son chiot, des chats, les poules qui grimpent sur les tables dès qu’on a le dos tourné, le tout avec terrasse et grand balcon en bois donnant sur le Mékong, juste à côté du pont français reliant Don Det à l’autre île de Don Kon.

Moi j’ai sérieusement besoin d’une vraie douche, et d’un ventilateur pour la nuit : nous sommes en pleine saison sèche et les températures grimpent vraiment haut (au delà de 40°C)… et ne redescendent pas vraiment la nuit.

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Nous voici donc installés… mais nous ne savons pas encore que nous allons rester un moment sur ce petit bout de paradis au rythme lao ! 😉

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Bécane et Pétrolette #3 : feux de forêts et tempête au Laos du milieu !

By 15 avril 2016 Bécane et Pétrolette, Carnets de Voyage, Laos
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Après notre descente du nord-est du Laos, nous voici dans le Laos du milieu ! Rien à voir avec le Seigneur des anneaux, il s’agit juste de la partie centrale de ce pays tout en verticalité. On y croisera feux de forêts, un obus, une tempête et de splendides paysages !

étapes :

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J9 – Jeudi 24 : de Phongsavan à Thatom (118 km) Journée qui pique les yeux.

Le lendemain, notre linge est prêt très tôt le matin (il faut dire que le soleil tape fort) on se met donc sur la route. Moi je suis gronchon, j’avais rdv sur skype et avec cette histoire de linge sec très tôt c’est tombé à l’eau. Du coup je chouine un coup, premier picotement des yeux.

A la ville d’après on trouve du wifi à une banque et on essaye donc de passer le coup de fil… mais la personne en question n’est pas encore connectée donc loupé. En attendant devant la banque, on rencontre un papi qui parle très bien français, il nous raconte quelques anecdotes, nous dit très fier qu’un de ses enfant qui habite en Australie a un doctorat, et nous dit qu’il a lancé des grenades pendant la guerre ! Il nous aura fait bien rire, il avait vraiment la tchatche ce papi. Moi je pense beaucoup au mien qui avait fait la « guerre d’Indochine » mais qui n’a jamais voulu en parler, ni à ma mère, ni à nous à part « c’était terrible » on a jamais pu en savoir plus. Et c’est vrai qu’en cours d’histoire classique on ne parle pas du tout de ces épisodes (la colonisation, tout ça, HEIN.) Du coup on se fait notre cours d’histoire sur place, c’est complexe et passionnant (même si les Laos on en quand même pris plein la figure (des colons pas très sympas, qui voulaient d’ailleurs « importer » des vietnamiens pour bosser à développer le pays car ils trouvaient que les Laos n’étaient pas assez enclins au travail haha… mais aussi des bombes, les résistants communistes on du se cacher pendant 9 ans dans les grottes de Viang Xay, première ville où nous sommes arrivés au Laos).

Une ancienne stupaJ9 Laos-1

On taille la route !

Au début la route est monotone puis reviennent les montagnes laotiennes, les pentes à 12% et nous retrouvons des paysages sympathiques. Puis les yeux piquent… mais à cause de la fumée : des feux de forets partout, sur des pans de montagnes entiers et cette fois ils ne sont pas sur le point de s’éteindre : ils sont en cours ! Moi je me demande si c’est intentionnel ou pas mais le Barbu est sur que c’est accidentel, du à la sècheresse. Effectivement, le soleil bastonne toujours terriblement…

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J9 Laos-8 Tu m’étonnes que ça pique les yeux…J9 Laos-9

On arrive en fin d’après-midi à Thatom, apparemment une fête de village se prépare. On fait un peu de repérage aux alentours pour trouver un point de campement, je trouve un petit champ bien isolé accessible par un sentier. C’est une plantation d’arbres tous jeunes, il y a une cabane en bois sur pilotis et… un obus à l’entrée du champs !

Coucou je suis un obus.P_20160325_085331

Mon ventre crie famine je vais engouffrer un bol de noodle soup au village, puis on va se baigner dans la rivière pour se débarrasser de notre pommade au souffre. Depuis la rivière on voit au loin d’autres feux de forêt dans la montagne d’en face. On retourne au village de nuit pour voir l’ambiance mais c’est plutôt calme, le Barbu grignote quelques brochettes et moi je sirote une bière aux glaçons (coutume lao) avant d’aller planter le campement de nuit. Je m’occupe de la tente et le maitre du feu dompte les bambous pour nous faire un peu de lumière et chaleur tandis-ce que je reçois le coup de fil d’Eric pour Allo la planète qui me pose quelques questions sur le Laos !

J10 – Vendredi 25 : de Thathom à Ban Pakngeun(100 km)

La nuit avait bien commencé, chaude et tranquille… et il s’est mis à pleuvoir, juste quelques minutes. Rien d’alarmant, je met la bâche sur le toit et me rendors.

Puis un peu plus tard je me réveille, la bâche s’envole, le vent souffle sur la tente et il pleut comme vache qui pisse. Le ciel gronde, des éclairs embrasent le ciel. Oups.

C’est un peu la bérézina on décide de rapatrier les affaires sur la cabane, et les scooters sous le grand bambou. Puis je décide de mettre la tente dans la cabane aussi, tant qu’à faire. Une fois ce fait, on réalise qu’on est trempés jusqu’aux os, il faut mettre tous nos vêtements à sécher, jusqu’aux sous-vêtements ! On les pend aux poutres de la cabane, nous changeons avec des habits sec et retournons sous les couvertures dans la tente, cette fois protégée de la pluie et des éclairs. Le matin se lève, il pleut toujours.

Séance de pop corns très matinale à regarder la pluie tomber depuis notre abri de fortune 😀

camper sous la pluie

Toutes nos affaires sont mouillées, alors on attend qu’il fasse meilleur. Au bout d’un moment, il ne fait toujours pas meilleur, mais la pluie se calme donc on replie tout le bazar et partons au village faire le plein (le Barbu tombe d’ailleurs en panne d’essence sur le chemin de la pompe) et nous réchauffer avec du riz gluant avec des délicieux légumes sautés au soja avec plein d’ail et d’oignon jeunes pour moi (miam) et du canard pour le Chti. Mais il pleut toujours et encore, et on est gelés. Dès que ça se calme un peu, ni une ni deux on essaye d’avancer jusqu’au prochain bled à 29km. On a de la bruine dans les yeux, ça pique on y voit rien et on avance comme des pépés, mais on avance. On fait des pauses pour s’abriter de temps en temps quand la pluie repart de plus belle et finalement, village après village, pause après pause, on arrive à Thasi. Ici il y a une guesthouse, au cas où il pleuvrait toujours, la prochaine ville étant à 100km. On réchauffe nos os trempés avec une délicieuse noodle soup. Moi je m’équipe un peu mieux : chemise, pull-over, K-way et la veste militaire trempée par dessus. Et dès que la pluie se calme, on saute sur les scoots et on y va, en espérant qu’après quelques cols on retrouve le soleil…

J10 Laos-1 Le gris-bleu et le vert se marient bien…J10 Laos-2

Et effectivement après quelques kilomètres glagla mouillés, une éclaircie ! Et il arrête de pleuvoir. On passe par de magnifiques plateaux à fond à la caisse, dont un village où la route constitue une immense ligne droite traversée par des dizaines de poulets suicidaires qui se jettent et font demi-tour devant les roues des véhicules. Et notre premier panneau « cote 12% » de la journée… et sera loin d’être le seul ! On grimpe, on grimpe, ça serpente enfin on se fait plaisir à rouler même si un nouveau ennemi vient contrarier notre amusement : le vent glacial. J’ai désormais l’impression de conduire un jet ski, j’ai la même impression de froid et de vitesse que j’ai pu avoir en skiant mouillée dans une tempête de neige. Sauf que là je suis en scooter dans des forêts laotiennes mais bon.

J10 Laos-4 Les nuages commencent à monter et nous libérer la voieJ10 Laos-5 Cap sur les montagnes !J10 Laos-6

Les paysages magnifiques commencent à se dérouler sous nos yeux…

On a un passage de route « montagnes russes » vraiment trop marrant, et des descentes à 10, 11 et 12% qui mettent bien à l’épreuve mon frein arrière mal réglé.

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Laos du milieu roadtrip moto scooter

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Laos du milieu roadtrip moto scooterCa monte, ça descend, ça tourne, le macadam est lisse… les montagnes russes version scooter avec décors de rêve !Laos du milieu roadtrip moto scooter

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Lorsqu’on descend le dernier col… PAN panorama de malade (qu’est-ce que je m’exprime bien) : des montagnes, certaines avec le pic dans les nuages, des arbres géants. Enfin ça quoi :

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Laos du milieu roadtrip moto scooterLes arbres géantsJ10 Laos-17

Alors qu’on arrive à mon épingle sur la carte, on traverse un pont et là sur la gauche le Chti a repéré une pelouse le long de la rivière et au pied d’une colline karstique qui sera idéale pour camper. Il y a un monastère à côté. On met tout notre petit bazar à sécher de la veille et espérons que les nuages ne nous rattraperons pas jusqu’ici, 100 km plus au sud. Le soleil nous réchauffe et nous donne l’impression de revivre. Je fais les comptes et écris les notes du jour en sirotant mon lait de soja au chocolat au bord de la rivière, back in the game. Le Barbu fait du feu, va pêcher, va faire réparer la pédale de vitesse de son scooter et ramène des bières, puis ramène des noodle soup un peu trop pimentées à emporter, et je me couche en espérant qu’il ne pleuvra pas.

on campe au pied de ce gros caillou
Laos du milieu roadtrip moto scooter Et au bord de cette jolie rivièreJ10 Laos-19à table !J10 Laos-20

J11 – Samedi 26 : de Ban Pakngeun à Lak Sao (128 km)

Pleuvra, pleuvra pas ?

Pas de pluie… mais on s’est sacrément caillés, on a tremblé et grelotté sous notre fine couverture. Réveil difficile donc, je suis sacrément gronchon, et pour couronner le tout, on a des spectateurs pour le repliement du camp : trois chasseurs en vieux fringues militaires récupérés et leur deux chiens. Heureusement ils ont laissé leurs fusils automatiques en haut. Le Barbu qui s’est remis à pêcher attrape un poisson très étrange, je lui dis de le relâcher au plus vite pour ne pas qu’il souffre trop longtemps… mais il n’arrive pas à décrocher l’hameçon. Un des chasseurs se rapproche avec une machette et charcute le poisson encore vivant, puis il le jette au chien, qui n’y touchent même pas. Quel gâchis. On replie, on fait le plein et mettons les voiles. Plus de pluie ni de vent glacial aujourd’hui mais il ne fait pas chaud pour autant.

Les 33 km jusqu’à Vieng Thong glissent tout seuls. On déjeune sur place et un peu après la ville on retrouve avec mon GPS le point de nos premiers mille kilomètres du road-trip en scooter !

Le paysage évolue au fur et mesure que l’on descend, la route est plus droite, et les montagnes font place à des plaines parsemées de collines boisées ou rocheuses.

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J11 Laos-4 Les arbres qui poussent sur la rocheJ11 Laos-7

J11 Laos-6Ca y est, c’est plat !
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Alors que l’on tourne à gauche à la jonction pour Lak Sao, un panneau indique des « natural cold pools », on a bien besoin d’une pause alors on va y faire un tour. Sur place bien sur il faut payer un droit d’entrée comme quasi chaque curiosité au Laos (5000 kip/pers soit 0,55€). Sur place on croise pas mal de backpacker dont un couple de français qui nous apprend que l’on est sur la « loop » donc pas mal de gens louent des scooter ou motos à Thakhek et font le tour en quelques jours s’arrêtant aux curiosités qui jalonnent le parcours (grottes, etc).

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Après que le Chti ait piqué une tête dans la « piscine naturelle froide » (trop froide pour moi) on abat donc les 34 km qui nous séparent de Lak Sao.

Pour une raison que je détaillerai pas ici, j’ai pris la mouche et me suis mise en colère contre le Barbu et me suis donc retrouvé à tailler devant et comme cette portion de route présentait pas mal de lignes droites plates j’ai pu prendre connaissance de la puissance de mon vieux véhicule. Et puis au bout d’un moment comme ça allait trop vite et que j’avais du vent de face j’ai un peu ralenti, et puis je ne voulais pas trop tirer dans les dents de ma bécane, fallait encore qu’elle roule plusieurs milliers de kilomètre !

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A Lak Sao nous allons au marché et nous trouvons une troisième couverture bien moelleuse et pas trop volumineuse, nous voici sauvé des froids nocturnes. On mange au resto où je recharge la batterie de l’appareil photo et partons à la recherche d’un coin tranquille ou camper dans le vent terrible et la nuit qui tombe. Finalement un peu après la ville on se trouvera un bosquet depuis un chemin de bord de route, où le sol est bien moelleux, nos arbustes nous protégerons bien du vent et la couverture en plus du froid !

Meilleure nuit pour moi, mais pas pour mon Barbu qui a fait des cauchemars à cause des bruits du vent dans les arbres (ah les bruits de la natuuuure).

J12 – Dimanche 27 : de Lak Sao à Thakhek (152 km)

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Petit déjeuner de beignets et on se met en route, on a un barrage à traverser aujourd’hui. On roule de bon matin vers 7h, j’ai vite les mains congelées mais le soleil du matin et les villages qui s’activent sont tellement agréables. La route perd très vite son goudron, on progresse sur les graviers et la poussière, et à une déviation d’un pont en travaux des camions aspergent la route, je fais une belle glissade dans la gadoue rouge mais reste en selle, seules mes chaussures en auront pâti. Après un col, ça ne fait que descendre en jolies courbes et on retrouve du goudron. La route est escortée par des rangées de plumeaux qui dansent avec le vent, on ses fait des petites pointes de vitesse sur les lignes droites quand soudain à un pont :

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C’est donc ça le « lac » causé par le barrage… des morceaux de foret inondés et les fantômes des arbres passés toujours plantés les pieds dans la flotte. Lugubre paysage.

Les plumeaux:J12 Laos-4

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On fait une pause noodle soup pour se réchauffer à Thalang située sur le lac, puis on reprend, le paysage est assez fou mais pas forcement plaisant. La route descend ensuite en lacets serrés sur plusieurs kilomètres avec des portions à 12% et on arrive à la centrale électrique. Ce barrage est bien différent de ceux que l’on a pu observer : pas de grande retenue d’eau par un mur en béton, mais comment ça marche ? Désormais il y a de puissants courants encadrés par des canaux artificiels. Et puis le retour des lignes droites, paysage quelque peu lassant… mais au loin on voit que les collines vont revenir donc on roule à bonne allure.

Une barque un peu spéciale à Thalang…J12 Laos-8Petite pause gouter (à 11h30 du mat oui je sais) dans ce petit coin très joli.roadtrip laos du milieu scooter moto

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roadtrip laos du milieu scooter moto

Et puis c’est droit, on roule. Ma jauge d’essence nous trompera et le Barbu tombera en panne donc mission 10km jusqu’à la précédente station haha.

On n’a pas trop envie de faire une grotte, il fait désormais une chaleur atroce et sur la carte de la « loop » un lac est indiqué. On va voir et il s’agit en fait d’une rivière aux eaux transparentes et turquoise où il fait bon se baigner. C’est dimanche, plusieurs groupes de Lao sont d’ailleurs là pour en profiter avec caisses de Lao beer et musique. On se dit que l’on va camper là mais on a ni eau ni nourriture, moi je suis un peu en faiblesse avec la chaleur, on va donc à la ville se provisionner.

Ma que calor (oui j’essaye d’apprendre l’espagnol)J12 Laos-14

J12 Laos-15 On s’est trompé de chemin mais c’était fort joliJ12 Laos-17

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Première apparition du Mékong avec les scooters, et en face, la Thaïlande que nous avons quitté il y a un bon mois.J12 Laos-18 Le joli front de rivière de ThakhekJ12 Laos-19

Et on retourne à la rivière, cherchons un coin pour camper tranquille. Après un essai infructueux nous trouvons finalement the spot, même si l’on dormira en pente ! Un petit bain décrassage pour moi, on mange nos trouvailles du marché réchauffées au coin du feu mais ce n’est pas fameux, quelques beer Lao au coin du bec et je m’endors comme un bébé, bercé par le fracas du vent dans les arbres.

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La suite la vendredi prochain, ça va swinguer dans les chaumières avec nos premières aventures sur pistes, des villages ethniques et de la savane laotienne 😉

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