Et oui nous avons survécu à notre Paris-Dakar Laotien, vous voici donc nez-à-écran avec l’épisode 5 du fantastique road-trip en scooter Bécane et Pétrolette, qui a bien descendu le pays… jusqu’au sud Laos.
J15 – Mercredi 30 mars : des pistes à quelques part au sud de Paksé, en passant par le plateau des Bolovens (168 km)
« roonnk riink roonnk ». Ces petits bruits me feront ouvrir les yeux : c’est une truie qui se balade autour de la tente. Bien sur j’ai bien entendu les coqs qui chantent la pimpolaise depuis quelques heures déjà mais ça y est, il est 5h30, le village se réveille, et nous aussi.
Des villageoises défilent au robinet dans le jardin pour remplir des seaux qu’elles transportent comme des balluchons et nous faisons un brin de toilette avant de remercier nos hôtes et de prendre la dernière portion de piste jusqu’à la route.
Et heureusement que l’on s’est arrêtés au village la veille : la piste à la sortie du village passe a gué de la rivière ! De nuit ça ne l’aurait pas fait 😛
Nous voici donc à nous élancer les pieds en l’air dans la rivière. Sur la deuxième partie les galets glissent et je me retrouve les pieds dans l’eau, première fois que je lave mes Nike !
La piste par la suite traverse de charmants villages et le paysage est très joli sous le soleil matinal, le chemin est plus facile alors je me fais plaisir et met le turbo.
Quand j’arrive à la route, j’attends mon Chti mais celui-ci râle que je ne l’ai pas attendu. Ronchonnements réciproques, avant de se réconcilier quelques kilomètres plus tard avec des bisous sur les joues qui feront pouffer de rire une Lao. Et oui les bisous ne sont pas de coutume dans le coin ! (Tout comme les maillots de bain, on se baigne tout habillé ou en sarong pour les filles).
Petit dej à Salavan où nous dégustons notre soupe de nouilles matinale chez la charmante Nun (qui signifie « 1 » en Lao). Elle est super sympa et parle un peu anglais du coup une fois qu’on a fini de manger elle s’installe à notre table, nous apprend des mots Lao, feuillette notre guide en anglais ! Elle nous fait des jus de canne à sucre avec pleins de glaçons et une paille servis dans des sacs plastiques, c’est tout bonnement délicieux.
Après cette chouette rencontre, direction ATM et pompe à essence, puis nous attaquons la route vers le plateau des Bolavens. Ca grimpe, c’est sympa mais pas extraordinaire, on longe quelques plantations de café.
Arrivée au « km 40 » on va voir la cascade Tad Yuang, visiblement l’attraction du coin vu le panneau. Il y a de quoi, elle est splendide !
Une bonne baignade et une pub tahiti douche plus tard, nous allons déjeuner dans le village et cherchons le couple de Lao qui proposerait des volontariats dans une plantation de café… mais sans succès ! Nous repartons donc sur la route, à l’enrobage parfait. En plus ça descend, et il y a des camions à doubler. Une nouvelle opportunité pour tester les capacités de ma Bécane. Elle a beau avoir été construite en 2002, elle envoie du bois et je me fais bien plaisir en fonçant vers le soleil couchant.
Un peu au sud de Paksé, la grosse ville du coin, j’ai repéré une rivière sur la carte. On va voir de quoi il en ressort. Dur dur finalement de trouver un coin tranquille pour camper, mais heureusement après le pont on trouve un chemin de vaches qui part dans un champs avec des fourrés : on a trouvé notre spot au calme. L’herbe est vraiment trop sèche donc pas question de faire un feu, et un moment la mini-forêt de bambous à côté émet un grincement/craquement effroyable. Mon chti saute au plafond « c’est des éléphants » ! Mais pas de panique, ça doit être un arbre qui est tombé. Là dessus, un film et au dodo.
J16 – Jeudi 31 mars : de « lak 24 » à Don Khong… en ligne droite ! (113 km)
Journée ligne droite de l’enfer. On se lève avec le soleil, j’essaye de me laver dans la rivière mais l’eau stagnante pue un peu, heureusement je sens le savon. Et c’est parti pour 100 bornes de ligne droite quasi continue sous un soleil de plomb.
A un moment on tourne pour aller prendre un ferry pour éventuellement traverser le Mekong et nous rendre dans la ville de Champasak, à coté de laquelle se trouvent les ruines d’une cité ancienne. Mais le ferry pour les scooter nous fait poireauter… pour finalement nous annoncer un prix qui ne nous plait pas trop. On descend donc du ferry et reprenons la route. Ah la liberté que nous procurent nos petits véhicules, ce n’est pas négligeable. Le droit de changer d’avis.
Donc, ligne droite, soleil, ennui tout ça… et puis à un moment, un de ces fameux panneaux marrons du tourisme laotien annonce des « rapides » à six kilomètres. Allons voir ! Un petit coup de piste, un mini-village, on traverse des champs, forêts, la piste est bien bosselée mais au bout : un petit havre de paix. Les rapides ne le sont pas vraiment, cela doit être le cas lors de la saison des pluies, pour le moment c’est surtout une piscine d’eau transparente sous un magnifique arbre ombrageant tout un pan de rivière. Il n’y a pas âme qui vive aux alentours, on jette nos vêtements et nous glissons dans cette eau pure à la température parfaite. Un bain salvateur pour nos corps éprouvés par la nuit dans la moiteur de la tente et les kilomètres avalés dans la chaleur.
Fini de barboter, il nous reste un peu plus d’une trentaine de kilomètres pour rejoindre l’île de Don Khong, très grande.
Et pas de ferry arnaqueur : cette fois il y a un pont tout neuf ! Nous rejoignions le village principal pour siroter une bière bien méritée, puis jetons notre dévolu sur une berge de Mékong au bord du village pour camper. On regarde les pêcheurs passer, ils nous tapent un brin de discute, et lorsque le Barbu lance son feu, des âmes charitables nous apportent des énormes bouts de bois. Trop sympa !
J17 – Vendredi 1er avril : de Don Khong à Don Det… on touche le sud ! (32 km)
Lever du soleil sur le Mekong, petit déjeuner de l’autre côté de l’île puis nous abattons notre plus petite étape pour rejoindre Don Det, la plus célèbre des 4 000 îles… et pas pour rien, c’est splendide !
En arrivant au ferry, nous voyons arriver un français que nous avions rencontré avec sa moto dans le nord du Laos lors de notre traversée en stop. Il est surpris de nous voir ici… avec nos montures. Il nous dit qu’il va essayer de traverser la frontière Laos-Cambodge mais qu’on lui a dit que cela n’était pas possible pour les étranger avec les motos. Nous lui souhaitons bonne chance et embarquons. J’ai repéré une guesthouse au sud de l’île qui a l’air pas mal, nous traversons donc pour la première fois les chemins bosselés de ce charmant endroit avec Bécane et Pétrolette. La guesthouse est effectivement très sympa, le sud de l’île très cool : un mix d’habitations de locaux et quelques guesthouses pas prétentieuses. La notre Mekhong Dream, est une jolie maison en bois, où cohabite une joyeuse famille : plein d’enfants, des ados, la chienne et son chiot, des chats, les poules qui grimpent sur les tables dès qu’on a le dos tourné, le tout avec terrasse et grand balcon en bois donnant sur le Mékong, juste à côté du pont français reliant Don Det à l’autre île de Don Kon.
Moi j’ai sérieusement besoin d’une vraie douche, et d’un ventilateur pour la nuit : nous sommes en pleine saison sèche et les températures grimpent vraiment haut (au delà de 40°C)… et ne redescendent pas vraiment la nuit.
Nous voici donc installés… mais nous ne savons pas encore que nous allons rester un moment sur ce petit bout de paradis au rythme lao ! 😉
Episode 4 de notre saga à scooters à travers le Vietnam et le Laos, cette fois nous aurons des ennuis mécaniques… et un Paris-Dakar improvisé à la sauce Laotienne. En piste !
J13 – Lundi 28 mars 2016 : de Thakhek à Savannakhet (133 km) : le treizième jour et les galères de la Pétrolette
Au réveil j’ouvre la tente et salue un pêcheur qui passe sur sa barque devant nous. Ce matin, nous cherchons à visiter une grotte du circuit que les touristes font en général en partant de Thakhet en louant un scoot pour quelques jours, mais celle que l’on cherche, on ne la trouve pas, on se perd dans les buissons ! Du coup on va manger une noodle soup de petit dej’ et allons en visiter une très sympa non loin de la ville. On monte les marches, il y a un petit temple bouddhiste dans une cavité, et de jolis arbres fleuris. Alors que Indiana Rory et son chapeau partent en exploration sur des planches en bois faisant office de pont vers un autre coin de la grotte, un truc tombe du plafond (une chauve souris morte ?) et elle tombe nez à… crochets avec un serpent ! Il s’enroule sur lui même et lui fait une moue de serpent menaçant puis s’en va dans un trou de la grotte. Heureusement que votre dévouée exploratrice de grotte avait pris sa lampe torche, elle aurait bien pu marcher dessus sinon !
L’entrée de la grotteLe Bouddha de la grotte, posey.Indiana Rory et les serpents mangeurs de chauves-souris !
(Oui il fait 40°C dehors mais la meuf prend quand même son K-Way et une veste #folle)
Après de telles émotions, nous racontons nos péripéties aux vendeuses de tickets qui discutent à l’ombre vers l’entrée de la grotte (elles sont au moins 10) mais elle ont l’air de s’en fiche un peu par contre elle trouve que ma tête vaut des pouces levés. C’est sympa, je ferai fureur dans une télénovella Lao je crois.
On the road again, direction le sud ! Nous visons Savannakhet ce soir, et j’ai vu qu’il y avait un resto japonais avec du tofu et du wifi (les priorités dans ma vie #marredelanoodlesoup).
Nous partons donc sur les plates lignes droites les plus longues du monde sous un cagnard à faire fondre un eskimo, je m’endors quasiment au guidon tellement je m’ennuie (j’avais l’impression qu’une partie de mon cerveau restait connecté à la route et gérait les trous/légères courbes/doubler un camion/ ne pas foncer dans le Chti etc.) et que l’autre partait dans ses pensées, à la koule. Même si mon rationalisme me dit que c’est plutôt dangereux, ça fonctionnait très bien.
Le Barbu se dit qu’il est temps de refaire une vérification de son huile noire qui fuit du moteur, au moins la remettre à niveau. Mais on tombe sur un garagiste chevronné qui démonte le moteur, nettoie tout, change les joints, remonte tout, vidange l’huile et en met de la tip top. Tout ça pour la modique somme de 50 000 Kips (5,50€).
Tout heureux de cette réparation espérée depuis longtemps, nous reprenons nos lignes droites et je dis au Chti d’y aller mollo. Un moment, la ligne droite monte, le chti ne va pas mollo (il faut écouter Rory, voyons !) et je vois qu’il regarde son moteur plein de fois, je vois de la fumée noire sortir de son pot trois fois puis pof, il s’arrête. Elle ne démarre plus et le bloc moteur est fendu. Heureusement ça a fait crac pile devant une guitoune ou un charmant monsieur semble concerné par la situation, il nous dit (en gestes) qu’il y a un garage pas trop loin. Je pars en exploration, le Chti pousse la Pétrolette kaput et alors que j’arrive finalement au garage je vois que le monsieur Lao m’a suivi et explique la situation au garagiste ce qui facilite bien les choses. Je le Koptchélélaï beaucoup (merci beaucoup) et repars en sens inverse avec le garagiste qui se marre.
On trouve le Chti qui a bien avancé à pied, le garagiste lui ouvre un cale pied passager et le pousse avec son pied droit tout en conduisant. Une fois sur place on lui explique l’affaire « crac boum cassé ». Le brave homme ouvre le moteur, apparemment un boulon mal revissé s’est baladé et a cassé la bobine de fil dans le moteur et le démarreur. Il va chercher un kit intérieur de moteur avec bobine tout neuf, et part au village chercher l’élément qui recouvre qui est fendu. Une fois tout le matos trouvé, il démonte, remonte, un peu d’électricité et quelques tests, et ça démarre, et ça tourne !
Cette fois la note est plus corsée : 27€… mais un moteur comme neuf !
La Pétrolette toute nue ! L’alternateur en piteux état Un joli trou dans le bloc moteur !
Ca roule, il est content !
Nous reprenons notre interminable ligne droite et arrivons en fin de journée à Savannakhet. La ville est jolie, ça fait penser à la Thaïlande l’organisation des rues et l’architecture des baraques, on va au resto mais ils ont plus de tofu. Mais un délicieux curry vert de légumes Thaï fera amplement l’affaire. On rencontre un français sympa qui nous partage quelques tuyaux pour le Cambodge, o l’aide à guérir sa gueule de bois de la veille en lui proposant de notre alcool local acheté sur la route et il fait déjà nuit.
J’ai repéré un lac à 8 bornes de la ville sur la carte, je met donc le GPS en marche et nous voici dans les quartiers de la ville, face à une route close, fermée par des troncs d’arbres infranchissables. Donc demi-tour, on va prendre les ruelles pour trouver cette route du lac. Les ruelles en fait c’est la dune du pila version raplapla, on s’ensable et le Barbu dont le phare avant ne fonctionne que faiblement n’y voit rien avec sa frontale, mais après de grands renforts de coups de pieds et d’accélérations à en vider le réservoir on sort de cette plage urbaine et trouvons une route trouée mais bitumée. On zig-zag entre les trous et nous finissons par trouver le lac. On installe le campement sous des palmiers, de nuit donc, et le voisin vient nous voir et nous indique ses toilettes (sympa le mec). Il vente à décorner les vachettes Lao donc on sardine notre petite tente, le Chti fait un feu avec des palmes sèches et au dodo.
Les beignets délicieux (avec du sésame dessus)
J14 – Mardi 29 mars 2016 : de Savannakhet à quelque part sur les pistes (219 km). Journée Paris-Dakar !
Le disque orange nous réveille le lac vers 5-6h du mat, les voisins s’activent et lorsque j’ouvre la tente je découvre des truies en exploration. Nous discutons avec le voisin qui parle un peu anglais (fait rare au Laos), on replie notre bazar et prenons la route de bon matin. Cette traversée de petits villages à l’aurore, entourés de rizières asséchées, à croiser les tracteurs locaux et buffles somnolents me rappelle cette magnifique matinée lorsque nous avons quitté le parc national de Bardia au Népal, dans la jeep de Gauthier le proprio français d’un super resort. J’adore !
Réveil cochonetteOn découvre notre campement de jour
Revoici déjà la route toute droite, mais plutôt que de tracer à Paksé, j’ai trouvé sur la carte un chemin de traverse (une route blanche sur la carte) qui nous permettrait de rejoindre la ville de Salavan au nord du plateau des Bolovens, célèbre pour ses plantations de café. Salavan est selon le guide, « une bonne base pour l’exploration de villages ethniques du coin ».
A la jonction, une piste de sable et graviers rouges. Cela ne va certainement pas durer tout le trajet nous disons nous, et conduisons vaillamment en évitant le sable et les trous, s’arrêtant lorsque des camions nous envoient des nuages de poussières opaques et traversant des petits ponts en planches de bois au dessus de rivières asséchées.
Le paysage fait savane africaine, le soleil cogne comme ce que mon imagination fait des savanes africaine, la piste est rouge et l’on traverse parfois quelques maisonnettes en bois pauvrettes, les visages des locaux sont effectivement différents de ceux des Lao que nous avons croisés jusque là.
Ces petits sillons sur la piste seraient creusés par les camions, en tous cas c’est vraiment horrible de rouler là-dessus ça fait trembler de partout… il faut donc zigzaguer de bord en bord et éviter de s’ensabler sur les côtés La « savane », les grillons et la piste. Là elle est luxueuse, en général je ne m’arrêtais pas pour prendre des photos dans les coins les plus pourris et défoncés
Après une trentaine de durs kilomètres de piste, nous trouvons… du bitume ! On a presque envie de pleurer de joie ! On est fourbus. Après essuyé plusieurs refus, on finit par trouver un resto qui accepte de nous servir à manger. La ville fait western, posée là au milieu de nul part, entourée de piste mais avec ses quelques rues goudronnées. On mange notre riz avec des légumes et du poisson pour le péchor sous les ventilos pendant que ces dames regardent une série à la télé et le gosse fait des bêtises. Le chien s’est trouvé un bon spot au pied de notre table à attraper les peaux de poissons que le barbu lui jette. On ne peut s’empêcher de remarquer la grosse jarre d’alcool avec ce qui semble être des crapauds à l’intérieur… mais en fait ce sont des geckos, du coup la patronne nous emmène en cuisine et nous montre une autre jarre…. Avec une énorme chauve souris poilue dedans ! Et toute fière elle nous indique que le niveau a bien baissé, il y a donc des gens qui boivent ça !
A gauche, la pauvre chauve-souris dans son bain. Et ça donne le meilleur face swap ! Merci Marie pour la réalisation de ce bijou (à droite)
Le Barbu me révèle que sur la route il a vu un chien vivant emballé dans un sac, certainement direction la broche (après avoir vu des chats en cage pour la viande au Vietnam). Miam miam, je suis bien contente de ne pas toucher à la viande d’animaux morts, que ce soit le gros cochon qui dormait contre les toilettes, les jolies oies qui jacassaient dans la cour ou le chien au pied de notre table, je ne fais pas de distinction.
On se donne du courage et retournons sur la route, la rivière croupissante ne correspondant pas à nos critères du campement idéal, nous décidons d’aller dormir plus loin. On fait le plein, et à la sortie du village, le drame : notre beau bitume disparaît et se transforme en kilomètres de pistes informes !
Le prochain « vrai » bled est à 56km, haut les cœurs !
Notre véritable « Paris-Dakar » commence vraiment là, encore sous le cagnard à traverser des villages tribaux, grimper des cols entres cailloux, bosses, poussières, ornières, sable, ponts en bois à moitié cassés… et à un moment la piste se transforme en ESCALIER. Je ne vous mens pas. Des marches en cailloux. Ma Bécane est exemplaire, la Pétrolette du Barbu a plus de mal donc je dois l’attendre régulièrement mais malgré mes douleurs au poignet droit et aux fesses, on avance vaillamment. Les kilomètres défilent très doucement du à notre rythme adapté à la condition du chemin. Mais finalement, comme je vois que ma Bécane n’à aucun souci sur ce genre de terrains, une vraie tout terrain, je me fais plaisir sur des magnifiques ornières de cailloux blancs et sable roses, une vraie piste d’entrainement qui ravirait n’importe quel fan de motocross !!
Village de far west…Une école typique du coin
Epuisés, nous finissons par arriver au village en question. Le soir tombe, je repère un spot pas mal sur une bute de sable au bord de la toute petite rivière au calme, mais le barbu veut continuer la route et sortir de ce bled (qui pareil a deux routes goudronnées) qui n’a rien d’attrayant. C’est reparti donc, et maintenant nouveau type de piste : de la roche avec des gros cailloux qui secouent bien, et ce pour encore 47 km normalement. HA HA.
Dans un éclair de lucidité j’achète de l’eau et deux paquets de nouilles instantanées avant de repartir à l’aventure, et on achète un bidon de deux litres d’essence à un boui boui sur la route, « au cas où ». Le soleil, énorme disque orangé nous dit bye bye derrière une colline et nous assistons à nouveau à un mini feu de forêt au bord de la route.
Un des nombreux ponts que nous avons traversés… celui-ci est robuste !
La nuit tombe, l’équipe Petrolette/Barbu n’étant pas équipés de phares décents c’est repartit sur les cailloux à la frontale, moi roulant dans un chemin parallèle pour éclairer tout de beau monde. On avance en ligne droite et étant donné que la « route » est sur un talus entouré de champs cultivés ou barbelés on ne peut pas vraiment camper. On traverse encore des ponts branlants en bois, on a du en passer une centaine aujourd’hui, et à un moment je réalise un truc : il y a une autre « route » qui rejoint la route principale pour Salavan, et celle-ci est en orange sur la carte donc forcément goudronnée.
Demi-tour, on cherche la route qui est évidemment une piste sablonneuse. Il y a 16km jusqu’à la route principale. Au bout d’un moment, le Barbu ne voit vraiment rien et s’ensable ou tombe dans des trous à droite à gauche donc on s’arrête à une maison éclairée où la musique est à fond et leur demandons si on peut camper. A un moment on finit par croire que c’est bon mais en fait il nous indique d’aller au village non loin de là.
On s’arrête donc à la première maison du village, deux cahutes en bois éclairées avec un panneau avec une petite croix médicale peinte dessus, ça doit être chez le médecin. Il fait nuit noire, le Barbu s’éclaire avec sa lampe torche et tente de communiquer avec le proprio, et se fait emmener chez le chef du village. Qui lui paye une bière et lui parle beaucoup en Lao. Il lui demande si il veut manger (Barbu dit oui) et s’il veut dormir à l’étage (Barbu dit non «zip zip » mime de tente) mais du coup le chef du village le renvoie chez le monsieur et en gros on est autorisés à camper dans le jardin du monsieur. Pour la nourriture, no news. La femme du monsieur veut qu’on dorme chez eux mais on a notre tente on aime bien dormir dans notre tente. Elle veut nous prêter oreillers et matelas mais on a la gale on ne veut pas contaminer ses tissus. On lui montre nos nouilles instantanées et elle nous invite dans sa cahute, nous fait bouillir de l’eau sur le feu (au charbon de bois hein, ils ont pas le gaz) et on déguste notre noodle soup en sachet (qui est très bonne !) accroupis dans sa cuisine, avant de les remercier mille fois et de nous ziper dans la tente.
Dans l’épisode suivant ? Une copine vendeuse de noodle soup à Salavan, une magnifique cascade sur le plateau des Bolovens et encore un petit bout de piste pour découvrir un petit paradis. Next week !
Et vous, vous avez déjà joué au Paris-Dakar en scooter/moto ou pêté votre véhicule ? J’attends vos anecdotes !
La suite de notre road-trip en scooter, désormais dans le merveilleux nord-est du Laos après avoir passé sa nonchalante frontière…
J6 – Lundi 21 mars 2016 : de Vieng Xai aux Tad Saleuy waterfalls, en passant par l’hôpital de Xam Neua (62 km)
On prend notre temps et profitons du matelas. Nous partons (petit-déjeuner) vers 11h au restaurant de la guesthouse sur le lac sur les conseils de notre rencontre de la veille : il avait raison, c’est copieux !
Le ventre bien plein nous prenons la route, nous n’irons finalement pas visiter les grottes de Vieng Xai (obligés de prendre un tour guidé de 3h, l’un à 9h l’autre à 13h) car nous avons loupé celui du matin et celui de l’après-midi nous bloquerait en ville. Un peu à regrets, mais à la place nous avons décidé de faire du kayak dans une grotte et visiter l’hôpital militaire dans la grotte adjacente. Après un soucis mécanique sur la route vite réglé (la pédale de vitesse du Honda n’enclenchait plus), nous voici embarqués dans cette histoire de Kayak.
Un ado lao nous guide à l’entrée de la grotte, où trois autres jeunes Laos attendent aussi pour faire du Kayak. Il s’agit pour être plus précis de barques en plastique avec des tabourets et rames en bois, un mélange original. Armés de nos lampes frontales, nous voici prêts à ramer pour s’enfoncer dans l’intense noirceur de la grotte. Nous voyons apparaître des stalactites de toutes formes, dont certaines ressemblent effectivement à des méduses, des fois nous devons baisser la tête et éviter des stalactites… parfois le plafond est si haut qu’on le distingue à peine… puis au bout d’un moment, la lumière au bout du tunnel. On se retrouve alors sur une petite rivière luxuriante entourée des collines karstiques abritant elles aussi certainement d’autres grottes. Puis une chute d’eau, il nous faut faire demi tour, retour à l’obscurité et au calme de la grotte. Calme relatif car on rigole bien à se cogner partout avec notre canot en plastique, et les Laos qui sont trois sur le leur ont aussi l’air d’avoir des soucis de navigation !
Nous visitons ensuite le reste des cavités, à savoir qu’un hôpital militaire était installé dans ces grottes pendant la guerre. Il y a des escaliers et des pièces, mais pas de meubles comme à Viang Xai.
Après ces aventures spéléologiques, roulez jeunesse, on a des cols à passer ! Nos scooters grimpent vaillamment et nous pouvons à présent observer les paysages montagneux environnants depuis les crètes que l’on longe, monte et descend. Nous finissons par arriver à Xam Neua, la capitale du district, et demandons au point tourisme notre chemin vers l’hôpital, pour voir un docteur à propos de nos démangeaisons.
Là c’est drôle. On arrive donc à l’hôpital, tout est écrit en caractère Lao évidemment donc on entre dans un premier bâtiment, une femme nous montre les escaliers du doigt, donc on monte. On se retrouve dans une sorte de salle d’attente où le personnel, exclusivement féminin, se tourne gentiment les pouces. Ca glandouille sec. On essaye de leur demander à voir un docteur (l’une d’entre elle pourrait être docteur ce n’est pas ce que je veux dire), mais un docteur qui parle anglais, le monsieur de l’office du tourisme nous a dit qu’on en trouverait UN à l’hôpital. Devant l’incompréhension générale, même face à nos mimes (le Barbu se fera ramener un stéthoscope haha) je brandis sur mon portable une capture d’écran de la traduction de « gale » que j’avais cherché sur internet quand j’en avais (pas folle la guêpe). C’est alors qu’une des nanas nous prend en main et nous emmené dans un autre bâtiment où il y a effectivement l’accueil, et comme en Thaïlande, les guichets 1, 2, 3, 4 etc. Donc guichet 1, identité : l’une écrit, l’autre mâchonne des fruits qu’elle trempe dans du piment sec. Elle en offre un au Barbu qui manque de s’étrangler avec. Guichet 2 : pesée et tension (ils ont prit l’identité du Barbu et mon poids et ma tension ndlr). Guichet 3 : on paye 10 000 kips pour la consultation (1,10 €) et là le docteur qui parle anglais arrive miraculeusement. Il nous emmène dans son bureau où une de ses collègues ne manque pas de s’étonner de ma grande taille et commence à nous interroger. On lui explique nos symptômes et il pense à une allergie. On lui parle quand même de la gale, et lui montrons la traduction en Laos, mais il dit qu’il ne pense pas, qu’on a qu’à prendre les antistaminisques pendant deux jours et que si ça ne fonctionne pas, on l’appelle et on revient, il nous dit qu’il est le deputy director de l’hôpital (rien que ça, on est bien reçus !). Alors que nous passons au guichet 4 pour montrer l’ordonnance, nous pouvons observer le personnel qui fait une pétanque dans la cour et d’un coup un veau arrive et commence à se frotter à un des joueurs. Si si, je ne vous raconte pas un de mes rêves farfelus, nous avons vraiment pu observer cette scène. Juste après que la femme du guichet 4 ait fini de jouer sur son portable et ai passé l’ordonnance, nous pouvons récupérer nos petites pilules au guichet 5… et apparemment pas besoin de payer. Tout cela était bien amusant, et comme il n’est pas tard, nous reprenons nos fidèles destriers et taillons la route en nous marrant !
Paysages routiersAprès le sacré col à grimper… Des routes de crêtes qui zig-zag pour notre plus grand bonheur
Sur la route, entre deux montagnes on traverse un petit pont dans une vallée mignonne tapissée de rizières en terrasses non cultivées et je vois un panneau « hot springs » de Na Meuang. On tourne dans le village, achetons une beer Lao fraiche et entamons les quelques kilomètres de pistes. Evidemment à un moment on se trompe d’embranchement et finissons dans un champ, un fermier nous redirige et on trouve finalement cette source chaude, installée au milieu des rizières. Le soleil commence à décliner, gros cercle orange au dessus des montagnes.
Les sources sont aménagées en un grand bassin circulaire et quelques cabines de bain privatives, il n’y a personne donc on se jette dans le bassin ! L’eau est chaude mais pas brulante, elle flotte bien… c’est tellement agréable après une journée sur les routes. Un jeune homme arrive, il nous salue et commence à faire sa toilette de l’autre coté du bassin, il se frotte la peau avec des pierres, et discute avec le Barbu.
Allez au bain !
Une fois nos ablutions terminées, on se remet en route car le soleil vient de nous dire bye bye par derrière la montagne, et on ne peut pas camper là, on va pousser jusqu’aux waterfalls que j’ai repérées sur la carte.
Ciao sole !
Après re-des cols, des montagnes, ça monte à 10%, aille mes freins ont du mal, on arrive de nuit aux waterfalls, où nous pensions camper/manger. On se fait accueillir au loin par des « hello » enthousiaste, ça chante au karaoké, ça boit des litres de beer lao, on va être reçus !
Et ça ne manque pas, à peine commandée un quelque chose à manger on se fait inviter à une table et nous voici à trinquer avec deux joyeux gaillards et la fille de la patronne de l’établissement qui sirote ses bières avec sa petite sœur sur les genoux. Elle est fan de mon grand nez tout droit (et moi je la trouve super mignonne), elle nous met des glaçons dans nos bières, on trinque, on essaye de communiquer comme on peut, ils nous invitent à manger leur sticky rice et plats de légumes et viande car ils ont déjà bien mangé. Après toute cette ripaille, nous payons nos deux soupes mais la bière, c’est pour eux ! Décidément les Laos savent recevoir. Nous allons planter la tente pas loin de la cascade sur un replat et je passerai ma nuit la plus glaciale.
J7 – Mardi 22 mars 2016 : des Tad Saleuy waterfalls à la Tham Piew cave (144 km… de montagnes!)
Levée les yeux bouffis de cette nuit difficile (illustration ci-dessus), le Barbu fait du feu pour nous réchauffer en attendant le soleil et nous grignotons quelques biscuits. La patronne vient nous voir, nous vend les tickets d’entrée pour la cascade et nous demande si l’on a à manger (tout ça par gestes évidemment hein, on ne parle pas encore Lao couramment), puis elle s’éclipse. Elle revient avec un sachet de sticky rice tout chaud et jette trois –ce que je crois être des épis de maïs dans notre feu, nous sourit, puis repart. On la remercie chaudement et nous jetons sur le riz. Une fois nos épis bien chauds, on se rend compte qu’il s’agit en fait de sorte de cœur de palmier, on mange ça un peu n’importe comment. Le soleil ayant pointé le bout de ses rayons, on laisse la tente à sécher et partons escalader les côtés de la cascade : on en voit qu’une mais il s’agit en fait d’un ensemble de trois cascades qui fait plus de 100m de long.
Alors que nous remballons nos affaires, le Barbu va pour jeter un truc à la poubelle dans la cour, et la Mama lui dit de venir manger : nous voici donc attablée avec sa fille avec qui nous buvions des bière la veille, la Mama et la petite fille. La table est chargée de victuailles comme dans tout repas Lao que nous avons pu voir, et elles nous intiment l’ordre de manger. On s’exécute, et c’est délicieux. Des mecs arrivent, l’un deux sort une bouteille de derrière les fagots avec des morceaux de canne à sucre dedans. C’est bon pour les genoux/coudes qu’ils nous disent (on va traduire par c’est bon pour les articulation). Le Chti s’exécute « si c’est bon pour les g’noux, hein ! » et hop il s’envoie un shooter derrière les oreilles à 8h du matin. Ca lui rendra le virage léger on va dire. Après cela, nous prenons congé de nos hôtes, tellement adorable, et nous commençons nos ascensions montagneuses. On roule tranquille car je n’ai pas les yeux en face des trous et le Barbu les a un peu trop aha !
La route est agréable de bon matin, c’est silencieux, il n’y a personne, le soleil ne tape pas encore trop fort. On monte, on descend, ça tourne tout le temps, c’est joli, parfois on traverse un village, manquons d’écraser une poule suicidaire qui fait des allers-retours au milieu de la route… et puis d’un coup, ça cogne. Le soleil envoie du gros pâté. Moi en veste et foulard pour que mon casque tienne sur ma tête, si je m’arrête, je sue. Donc crème solaire sur mon grand museau qui plait tant aux demoiselles Lao et on fait du vent avec nos bécanes.
On fait une pause repas à Nam Neum qui est dans une vallée où coule une rivière, mais sans charme. On parvient à obtenir du sticky rice et des légumes (en leur montrant ce qu’on voulait, sinon c’est noodle soup à tous les repas). D’ailleurs, maintenant on sait dire riz : « kao ». Mot un tant soi peu utile. Les légumes sont délicieux et si on avait pas l’impression d’avoir faim on se jette dessus. J’avais repéré un chemin pour accéder à la rivière, car le Barbu veut laver nos bécanes, qui commencent à être bien poussiéreuses des kilomètres enchainés. Il fait la sieste sous le pont alors que je lave la mienne puis fait un petit saut dans l’eau car la chaleur est écrasante. Alors qu’il lave la sienne, c’est l’heure du bain pour les enfants du village, qui débarquent en courant dans l’eau, certains avec des bouées et un une chambre à air de camion. Ca se la coule douce. Mais pas le temps de roupiller, on ne va pas coucher là et on a une grosse étape, on se dit que l’on va avancer autant que possible car entre ce bled et le prochain « vrai » bled… il y a 84 km et vu le tracé des routes ce ne va pas être de la plaine toute droite (et tant mieux).
Nos bécanes affrontent sans broncher les routes de montagnes. Le Barbu se demande quand on va arrêter de monter car à chaque fois on voit les sommets, on est tout près mais… la conte continue de grimper. Je me fais plaisir dans les virages et les montées, le Barbu se fait plaisir dans les descentes. On traverse des villages de crètes désolées ça fait vraiment western, puis on roule toute une portion au milieu de forêts incendiées. C’est vraiment impressionnant, ces forets de pics noirs, bord de route noircis par le feu, cendres qui volent. Je reçois même une feuille carbonisée emmenée par le vent.
A un moment, on s’arrête contempler un pan entier de montagne boisée tout juste brulée, fumant encore. Alors que l’on repart, une branche enflammée dépasse sur la route…
Forêt noire…
Après toutes ces montées, la descente d’enfer arrive : sur des kilomètres et des kilomètres, ça serpente, les oreilles se bouchent et on voit le paysage changer. Le soir commence à tomber et on se prend des courants d’air froid et chaud, et d’un coup, on aperçoit l’immensité des plaines. Notre épisode montagneux serait-il fini ? C’est sur que non, on doit traverser tout le pays et il est sur qu’il y a plein de montagne au centre et le plateau des Bolovens, mais une page se tourne.
Nous voici en ligne droite dans la plaine, lorsqu’on voit un panneau « historical caves ». Les panneaux sont nos amis, on décide donc d’aller voir, ça peut être un bon plan pour camper au calme et visiter au matin.
Sur la route on discute à un jeune Lao qui parle bien anglais (c’est rare jusqu’à présent dans ces contrées) et veut qu’on l’ajoute sur Facebook puis finissons par arriver sur le site des grottes. Il y a pas mal de monde, une troupe de mec nous salent de « Hello hello ! ». Une mamie nous vend un ticket (décidément) on lui demande si on peut planter la tente tout ça elle n’a pas l’air de trop comprendre mais elle a l’air de s’en fiche un peu donc on plante la tente sur une pelouse bien proprette, et le Barbu ayant repéré un foyer le voici en mission feu tandis-ce que j’épluche les légumes.
Alors que la popote cuit sur les braises, on a la visite des mecs qui vivent dans une maison attenante au site qui viennent se réchauffer et nous voir, puis ils prennent congé poliment alors que l’on commence à manger.
J8 – Mercredi 23 : de la Tham Piew cave à Phongsavan en passant par l’hopital (60 km)
La nuit est bonne et le matin très calme et ensoleillé, on se paye le luxe d’un petit bain dans les canaux dont le fond est sablé, parfait ! Alors qu’on vient de finir de remballer nos affaires (on a pris notre temps) un bus de touristes thaïs arrive alors on se dépêche de monter les marches pour voir la grotte. Comme des quiches on n’a pas pris nos lampes torches alors on se retrouve à explorer la grotte à la lumière de mon portable, mais rien d’intéressant pour nous… peut-être avec des explications historiques mais on n’en dispose pas et le site ne présente aucun support d’information.
En route pour Phongsavan, des champs fleuris
On part donc à Phongsavan la grande ville du coin, et allons direct à l’hôpital afin de faire un point sur nos démangeaisons incessantes. Par chance alors qu’on arrive une fille qui parle anglais nous prend en charge, nous conduit à un docteur et une doctoresse de Vientiane (la capitale) qui parle anglais lui fait la traduction. Il nous dit d’aller voir la dermato donc la doctoresse, super sympa et rigolote nous y conduit. On explique à nouveau tous nos symptômes et nos suspitions à la dermato, le tout traduit par la doctoresse. Cette fois on nous prescrit une pommade contre la gale, des antistaminiques et devoir laver tous nos vêtements à plus de 60°C. La doctoresse nous dit qu’on pourrait les faire laver à l’hôpital ils ont un service lingerie pour les vêtements et draps pour tuer les bactéries mais après elle nous dit qu’elle n’est pas de cet hôpital donc on ne sait pas trop… on récupère nos médicaments, payons les médicaments (mais pas la consultation, il nous ont fait sauter cette étape apparemment) et nous voici parti pour la guesthouse que j’ai repéré. Là bas on explique à la dame qui fait la lessive qu’il faut bien que l’eau soit bouillante, car il n’y a pas de machine à laver, et on nous dit que dans les laundry c’est pareil ils font à la main. Il vont donc faire tremper tout ça à l’eau bouillante qui sort du chauffe-eau quelques minutes puis laver normalement… on verra ce que ça donne !
Nous, on prend nos douches et nous étalons la pommade à base de pétrole et souffre miam miam. Moi du coup je n’ai plus aucun vêtement et je me balade en draps, le Barbu lui a gardé son short de bain, espérons que ça ne posera pas de soucis de recontamination (il n’a pas fait laver ses vêtements propres non plus)… ni les sacs à dos, ni la tente, ni les chaussures, d’ailleurs, ainsi que les K-Way et pulls, que l’on ne peut pas faire bouillir. Il faudrait un fer à repasser ou un lavage « vapeur » à haute température mais où trouver cela au Laos…
Affaire à suivre donc.
Pour les jour à venir, on quitte tout doucement le nord du Laos pour le centre du Laos, on rencontre un obus, essuyons une tempête nocturne, roulons à travers un feu de forêt en live… ça sera vendredi prochain ! 😀
Grosse ellipse temporelle, je vous ai quitté en Inde du nord-est, et vous retrouve à Hanoi quelques mois plus tard pour vous partager les carnets de route de notre nouvelle aventure… Un road-trip en scooter !
Entre l’Inde du Nord-est et la Thaïlande, suite à notre impossibilité de passer la frontière Birmane (je reviendrai là dessus) il s’en est passé des choses : nos aventures thaïlandaises entre fête et copains à Bangkok, escapade de 5 jours au sud de la Birmanie, retrouvailles des copains sur une île paradisiaque, découverte du nord de la Thaïlande, le festival hippie Shambhala, le nord du Laos en stop… Et nous voici à Hanoi, dans le but d’acheter des véhicules pour changer notre façon de voyager.
Gagner en liberté et en autonomie, pouvoir s’arrêter quand ça nous chante, se remettre à camper et le plaisir de conduire, activité qui me manquait tant depuis mon départ de France.
A Hanoi nous aurons donc fait réparer la tablette tactile du Barbu (il avait pété l’écran en dormant dessus), fait l’acquisition de nos compagnons de route et découvert la gastronomie vietnamienne (je partage d’ailleurs dans un article mes bonnes adresses pour manger végane à Hanoi parce que ce n’est pas si simple !).
Les équipes du road-trip en scooter :
Le Barbu et « Mobylette » que j’ai moi même rebaptisée « Pétrolette »
Une Honda Dream, un scooter semi-automatique au look rigolo et plutôt résistant. En tous cas il y en a plein au Vietnam, c’est que ça doit rouler. A l’heure où je vous écris elle a perdu quelques boulons, mais nous avons réglé le désagrément de la fuite d’huile toute noire persistante mais qui ne l’empêchait pas de rouler bravement. Elle est désormais comme neuve (même s’il lui manque quelques vis). Le Barbu qui roulait pas mal en scoot sur Paris et banlieue nord ne se voyait pas conduire une moto alors qu’il est habitué aux scooters, et comme celui-ci a des vitesses il a des sensations sympas. Son phare avant étant défaillant, votre dévoué Barbu conduit donc de nuit à la lampe frontale (ou en se collant aux fesses de la Bécane).
Rory et sa « Bécane » japonaise
Un scooter automatique Yamaha nouvo, la fiabilité japonaise et un moteur qui développe 150cm3 de puissance. Il n’y a peut être pas de vitesses pour rétrograder dans les grosses montées mais avec de l’élan ça grimpe très très bien. La Bécane bien qu’au physique un peu ingrat est super efficace, aussi bien en tant que motocross sur les infernales pistes laotiennes que moto de route pour doubler les camions et faire des pointes de vitesse sur les jolis bitumes. (Et les phares fonctionnent :D)
Carnets de route, d’Hanoi à la frontière laotienne
J1 – Mercredi 16 mars : le départ ! De Hanoi à Ninh Bin (126 km)
3h du matin. Insomnie, impossible de me rendormir. Le Barbu se lèvera bien des heures plus tard, et voilà, nous chargeons les sacs à dos sur les véhicules pour la première fois du road-trip en scooter et… le Barbu s’inquiète un peu du fait que ma roue avant oppose une résistance (moi ça ne me dérange pas) et voudrait quand même faire vérifier ça par les mecs qui nous ont vendu les bécanes avant le grand départ. On arrive sur place, ils sont fermés. On va donc voir un garage à côté, chez le mec qui m’avait changé le pneu quelques jours plus tôt mais il ne parle pas anglais, il gesticule puis nous fait poireauter… nous emmène dans un autre garage. On attend. Un des mecs qui nous a vendu la bécane fini par arriver et là se produit la chose la plus stupide et invraisemblable au monde : le mec met de l’HUILE sur mes FREINS. Facepalm géant. Quel imbécile. Donc du coup on est très énervés, on lui dit d’essuyer l’huile et on se barre.
On sort d’Hanoi sans trop d’encombres et trouvant une route de digue qui suit la rivière pour descendre au sud sans se taper les bouchons/les camions/les lignes droites interminables et le trajet de la matinée est donc plutôt sympathique. Nous bifurquons dans un village pour déjeuner et là, on nous sert du tofu tomate, du bon riz chaud, des légumes… juste délicieux !
Puis on reprend la route. On galère un peu avec les panneaux, on se paume, on prend des routes toutes droites pleines de graviers/camions/circulation et c’est pas cool mais on arrivera au bout de ces 126 km ! Il était sûr que la première étape pour sortir de la capitale ne serait pas des plus bucoliques, même si j’ai bidouillé un trajet perso pour éviter de justement rester sur une ligne droite pendant 100 km.
On arrive donc sur place, on mange en dehors du village dans un boui-boui de bord de route qui a posé des tables et chaises en plastique sous les arbres et finissons par camper non loin de la route, partout des rizières et il fait déjà nuit ! On améliorera nos bivouacs quand on sera un peu plus dans des coins sauvages.
J2 – Jeudi 17 mars : de Ninh Bin au parc de Cuc Phuong en passant par Van Long (97 km)
Réveil humide, mais ce n’est pas grave, on secoue la tente et plions le camp. Nous prenons le petit déjeuner au Anna Tham Hotel où nous sommes accueillis très sympathiquement puis leur laissons nos scooter le temps d’une visite. On refait un tour sur le site en scooter, mais tout cela fait très carte postale de tout organisé, d’ailleurs la partie « parc aux oiseaux » n’est accessible qu’en payant à une barrière pour avoir accès à tout un complexe spécialement designé pour le tourisme. Ce n’est pas notre came, je propose à Etienne d’aller voir la réserve naturelle de Vân Long, plus au nord, il paraît que c’est encore très préservé et sauvage.
Nous passons par Ninh Bin pour acheter des dollars car on a oublié de le faire à Hanoi et on aura besoin de dollars pour payer les visas Laos et les douanes pour les scooter. On fait deux banques… elles en achètent mais n’en vendent pas ! Finalement la réceptionniste de la deuxième banque, qui parle un peu anglais nous sera d’une grande aide et finira par nous indiquer les magasins qui achètent et vendent de l’or et là bingo, on parvient à acheter nos 150$ à un taux très correct.
Nous déjeunons dans un boui boui où il n’y a que des filles à la sortie de la ville… encore du tofu aux tomates mais c’est tellement bon on ne s’en lasse pas !
On se galère un peu sur la route car au bout d’un moment on se retrouve sur une route neuve qui n’existe pas sur mon GPS… et les anciennes ont disparu, tout un mic-mac, mais on fini par arriver à Van Long. A l’embarcadère, un monsieur nous parle en français. Il est guide, et attend son groupe de touriste mais ici tout est désert. Devant nous, en bas de la digue, un espace immense qui semble vraiment sauvage et intouché par l’homme, dans lequel on peut faire des promenades en barque avec un guide. On discute un moment avec lui, puis essayons de rejoindre un village plus à l’est. Après coup je regrette un peu de ne pas avoir fait cette visite, je pense qu’elle devait vraiment valoir le coup, surtout si en plus on a un guide qui parle bien français et peut nous parler des espèces de faune et de flore…
On fait sécher la tente dans un petit coin et faisons une sieste au milieu des vaches… puis reprenons la route, tant qu’à faire on peut aller jusqu’au parc naturel de Cuc Phong.
Sur place, nous sommes affamés et même si la nuit va tomber, la priorité c’est de bien manger. Nous trouvons un restaurant sympathique où la tenancière qui parle anglais cuisine avec son mari. On se régale, et EN PLUS ils ont des toilettes avec douchette et évier avec de l’eau chaude donc ça nous permet de faire un point hygiène non négligeable ! On profite également des prises du resto pour recharger les batteries du téléphone et de l’appareil photo. #astuce
Nous partons de nuit à la recherche d’un coin pour camper, et c’est finalement une bordure de champs de canne à sucre qui aura nos hommages.
Réveil humide à Ninh Bin On visite de bon matin.
La petite biquette mignonne aime bien les chips de banane.
Et on reprend la route !
L’entrée de la réserve naturelle de Van Long, explorable en barque
Sur la route…
Diner royal à l’entrée du parc national de Cuc Phuong (dans le bidon à droite ce n’est pas de l’eau mais… du whiskey de riz !)
J3 – Vendredi 18 mars : du parc de Cuc Phuong au village de Canh Nang (101 km)
Le vent souffle, il y a plein de bruits toute la nuit et fais un cauchemar terrible. Donc de 4h à 5 heure, plus moyen de dormir, je me retrouve à faire de la compta pour chasser les images de ma tête. A 5h, trop de bruits suspects, je mets les boules quies et me rendos jusqu’à 6h. Puis à partir de là je suis en mode zébulon : je fais un tour dehors, je commence à remballer les affaires mais le Barbu lui est encore tout sleepy.
Notre campement dans le champs de canne à sucre
Après quelques grognements et incompréhensions on finit par se mettre d’accord, remballer et prendre le petit dej au resto de la veille. En sortant du petit chemin de notre champs, je fais un bon de 3m de haut sur mon scooter car il y a une vingtaine de personnes en train de s’affairer à couper de la canne à sucre… je ne m’attendais pas à les voir, et je pense qu’ils ont été aussi surpris que moi !
Nous partons vers 8h à l’entrée du parc national, on nous explique comment cela fonctionne (ça avec guide, ça sans guide), nous donne le prix du camping (par personne même si une tente pour deux) et nous indiquons qu’on ne peux pas ressortir du parc par le nord. On réfléchit… et puis finalement on a pas plus envie que ça de visiter le centre des primates, de conduire dans le parc pour voir une grotte préhistorique, ou de conduire dans le parc 20km, faire un trek de 2h heures, voir un arbre très très vieux, remarcher 2h, refaire 20km et prendre la route. Au moment où nous décidons d’abandonner le parc et de prendre la route directement (mon GPS refonctionne youpi) un car de touristes allemands (« de retour de la fête de la bière à Munich ») vient de débarquer. On prend la poudre d’escampette !
Sur la charmante route qui nous mènera à un tronçon de la bien connue « Ho Chi Minh Highway » qui traverse le pays du nord au sud et est réputée traverser des paysages magnifiques, nous faisons ressouder le support du scooter d’Etienne pour son sac à dos.
Puis la route devient de plus en plus sympa, nous traversons des petits villages, longeons des rivières et alors que nous trouvons un très chouette coin dans l’après-midi, à la recherche d’un endroit pour planter la tente je sens ma roue arrière qui se balade sur un sentier de terre. Je vais jeter un oeil et effectivement mon pneu est carrément à plat ! Heureusement il y a un garage à 50m de là et le garagiste est aussi étonné que moi de sortir un clou de 5 cm de mon pneu ! Sacré crevaison. Du coup il faut changer la chambre à air qui est trop déchirée pour rustiner, et nous pouvons repartir en exploration sur les chemins du coin, c’est tout à fait charmant. On fait quelques commissions et achetons des légumes frais à deux mamies marrantes. L’une des deux qui me trouve bien grande me soulèvera du sol, je ne m’y attendais pas ! Le Barbu va acheter de l’eau et il voit un grand bidon d’eau pour remplir les bouteilles. Ravi il demande un « refill » d’une de nos bouteilles vides… mais en fait l’eau est bien trouble. Il revient et me dit « goute l’eau »… c’est du whiskey de riz ! Il ne perdent pas le nord les vietnamiens. 😀
On boit une bière au bord de la grosse rivière et saluons un garçon et ses buffles qui font des petits bruits marrant, et rejoignons le super spot campement que j’ai repéré dans une clairière de bambous.
Les écoliers rentrent chez eux :Paysages le long de la route
Les roues à aube servent à irriger les champs de riz
Le « gara ôto » ça me fait rire, je sais il en faut peu…
Le soir tombe
Préparer le diner :
Au coin du feu de bois
J4 – Samedi 19 mars : de Canh Nang à Nà Nghia (72 km)
Nuit parfaite ! Notre petite clairière de bambous a fait tout à fait l’affaire, nous cachant bien des yeux du monde.
Alors que le Barbu est retourné pêcher, je prépare le petit dej au feu de bois, des gens arrivent. D’abord une dame, elle nous indique qu’ils vont couper de la canne à sucre dans le champ d’à coté. Ses collègues affluent, petit à petit. Certains n’hésitent pas à venir profiter du feu, et sont très curieux de notre tente. Alors que je prépare des œufs brouillés pour le Barbu, une jeune fille semble effarée par ce que je fais avec mes œufs. Mais le résultat est parfait finalement ! Quelqu’un ramène des branches de canne à sucre qu’ils nous offrent, et nous voilà autour du feu à mâchonner de la canne à sucre, et à notre grande surprise c’est tout à fait délicieux.
Suite à ces rencontres petit-déjeunesque, nous plions bagage et repartons sur la route. Un plein d’essence, et nous voici direction ouest. Si la route est d’excellente qualité, les paysages sont quand même moins sympas que la veille. On roule, on roule… on passe des cols. Un moment je flippe un peu je sens que ma roue arrière n’a pas trop d’adhérence, une sensation de flottement donc on s’arrête faire gonfler celui-ci. Peut-être est-ce du au changement de chambre à air de la veille. La pétrolette du Barbu perd toujours de l’huile. On verra ça au Laos.
En début d’après-midi, la route redevient un peu pourrie avec plein de cailloux, à un col je vois un panneau « Border Area » : aurait-on avancé plus que prévu ? Nous continuons, alors que nous redescendons je commence à être bien KO. Je demande au Barbu de faire une pause, moi je voulais m’arrêter dans la nature mais il s’arrête devant une sorte de resto rempli à craquer. Alors que l’on s’arrête mon petit sac à l’avant bascule et en essayant de le rattraper le poids de ma machine basculent avec sans que je ne puisse rien y faire. Les mecs soul à l’arak se marrent, le Barbu m’aide à relever l’engin et nous repartons. Nous finissons par trouver un petit village au bord de la rivière et une plage tranquille où nous pouvons camper.
Alors que je fais une sieste sur la plage et le Barbu cherche du bois pour le feu, me voilà encerclée par un groupe d’enfant. Un plus agé les rejoints, et nous encerclent. Pour avoir l’image : on est assis sur la plage, sur notre bâche et en face de nous une dizaine d’enfants accroupis. Qui nous regardent. On attend, rien ne se passe. Finalement le Barbu parvient à débloquer cette situation un peu akward en essayant d’apprendre à compter en vietnamien, et ça fonctionne. On « discute » un peu, avec les gestes et une jeune fille qui parle anglais vient. Le jeune homme nous invite chez lui pour manger, et nous dit d’emmener nos gros sacs avec nous. On s’exécute, c’est gentil. Il nous dit de garer les scoots sous sa maison aussi. C’est lui qui l’a construite, en bambou et grosses poutres de bois, c’est très joli. Il y a une grande bâche au fond avec sa photo de mariage, la date et des photomontages kitchounets, c’est chou. Il se trouve qu’il a 24 ans, et qu’il veut aller pêcher ce soir à la lampe torche et au harpon dans la rivière. On reste assis chez lui tout le reste de l’aprèm, le chti joue avec un bébé qui a des chaussures qui couinent quand il marche, la fille qui parle anglais nous prend en photo, me dit que je suis belle (lol) et s’en va, des gens vont et viennent. Sa femme arrive, elle est super jolie. On boit de l’arak, on lui offre du notre, et lui du sien, et le repas arrive : du chou braisé, des morceaux de viande au piment et une sorte de bouillon pimenté au chou avec du sticky rice. Moi, sans manger la viande je me régale ! Un fois le repas fini les garçons sont surexcités ils veulent aller pêcher. Ils nous proposent encore une fois de dormir chez eux, mais on veut dormir dans notre tente sur la plage (et je suis désormais persuadée qu’on a chopé la gale à l’hôtel à Hanoi donc du coup je n’ai pas envie de contaminer les gens). On monte donc la tente, Etienne fait du feu pendant qu’ils courent dans l’eau chasser des poissons. Moi je m‘endors à moitié dans la tente en regardant le feu alors que les jeunes reviennent se réchauffer autour du feu : et ils ne reviennent pas les mains vides : ils ont trois poissons et une écrevisse. Sitôt grillés et avalés, ils repartent comme d’un seul homme, et moi je suis déjà profondément endormie.
Le campement Sur la route
Roues à aubes et bamboo rafting dans cette jolie vallée
Le petit du voisin qui était en visite chez notre hôteRepus !Les deux tourteraux, merci encore pour votre accueil, trop mignons !Les fruits de la partie de pêche nocturne
J5 – Dimanche 20 mars : du Vietnam au Laos, Nà Nghia à Viangxay (86km)
Réveil au bord de la rivière… 7h du mat, grasse mat de folie ! (d’un côté je tombais de sommeil à 19h30 la veille). Nous recevons la visite des vaches qui viennent traverser la rivière, puis de quelques dames et filles qui accompagnent également des vaches jusqu’à la rivière, mais qui décidément bien plus intéressées par notre campement et notre feu. Elles se mettent à chercher des branchages, disent des trucs en viet en rigolant, l’une se met à coté de moi et éclate de rire en remarquant le différence de taille, me prend mon bras pour regarder ma peau claire : et oui ils sont loin d’être timides les viets !
La jolie rivière« Il y a un mec qui fait du rafting sur un tronc d’arbre dans ma baignoire ! »Visiteuses du matin
On fait notre toilette matinale dans la rivière, un thé sur le feu avant de remballer nos affaires tranquillement. Alors que je vais pour descendre mon scooter pour y charger mes sacs, celui-ci ne démarre plus, alors que j’ai un demi plein d’essence. Après de longues minutes d’insistance, c’est parti. Nous saluons la jeune femme de notre hôte de la veille, et faisons route vers la frontière.
On s’arrête manger et faire le plein dans un boui boui de bord de route… et enchainons les virages sur la route sans charme qui mène à la frontière : partout c’est soit des tronçons de route tous neufs, soit en travaux, tout remodelé par l’homme. Pas beau. Alors que l’on passe le dernier col avant la frontière, le soleil fait son apparition : quasiment la première fois que nous le voyons depuis que nous étions au Vietnam !
Nous descendons à la frontière, secouons le mec de la douane qui voulait faire sa pause dej à 11h30 au lieu de midi, côté vietnamien, cela nous prend donc qu’une quinzaine de minutes pour les formalité (douane pour les scooters et tampon de sortie)… par contre quand nous arrivons du coté lao, c’est pause dej time. Mort de chez mort. Un officiel consent à contre cœur à renfort de gros soupirs à nous faire notre visa. Par contre pour la douane, il n’y a personne. On poireaute donc une heure. On a l’impression que le temps s’est arrêté ici, rien ne se passe. Quelques douaniers regardent de la boxe thaïe à la télé en somnolant… puis à 13h30, des scooters arrivent, la vie reprend d’un coup, ça en est presque choquant ! Nous pouvons faire nos papiers, on paye finalement 3$ par scooter au lieu de 10 000 kips (ils n’ont pas voulu nous faire de change en Kip sur nos dollars) mais ça reste vraiment pas cher. Tout heureux, roulez jeunesse, c’est parti pour la route coté lao sous le soleil.
Derniers paysages vietnamiens…Une salle de réunion au QG des douanes vietnamiennesLe poste frontière du Laos !La torpeur de la pause déjeuner au poste frontière Lao
On monte le premier col et là… « mais c’est splendide ! » C’est quand même dingue, tu passes une frontière et tout change. La route est plus petite et il faut faire gaffe aux graviers, aux trous, aux portions sans macadam… mais les paysages sont magnifiques, le soleil tape et on roule à bonne allure, répondant aux « hello » des enfants lorsque l’on traverse les villages. Plus besoin de mon GPS : il n’y a qu’une route, et des bornes kilométriques indiquant notre avancée de la prochaine ville, Vieng Xai. La dernière heure, cependant, est fatigante avec toutes ces bosses mais nous y voici, vers 16h.
On essaye l’ATM pour obtenir des Kips laotiens, la monnaie locale, mais il est en panne. Comme on est vraiment KO et que ça fait 5 jours que l’on roule je propose d’aller à l’hôtel avec douche chaude et wifi. Proposition acceptée, pour 8 euros on a une chambre grand luxe. On se jette sous la douche et allons chercher de quoi nous sustenter. Au diner on voit apparaître un rasta scandinave avec qui on discute un peu, il nous apprend que cette ville est un lieu hautement historique du Laos avec ses grottes dans laquelle s’est organisée la résistance aux américains pendant les bombardements. On peut les visiter seulement avec un guide apparemment. On verra ça demain, et pour le docteur on ira voir dans la prochaine ville, le chef lieu de la région. Pour moi, on a chopé la gale dans notre hostel à Hanoi, il n’y a plus de doutes possibles !
Premiers paysages Lao
L’apparition des bornes kilométriques, très très pratiques ! Coucher de soleil sur les paysages karstiques de Viang Xai
La suite de notre road-trip en scooter au Laos… dans un prochain post, et ça va dépoter 😉
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