(image : Mongolian Steppes by Linh Vien Thai)
Quand j’étais petite, j’avais envie d’être « fermière ». A l’école primaire, après avoir fini la classe, je prenais mon vélo et descendais ma rue pleine de trous à toute vitesse pour aller à la ferme des frères Guyot. Pendant qu’ils procédaient à la traite des vaches Montbéliardes, ils me donnaient les « biberons » : des gros cubis de plastiques remplis de lait avec une tétine plantée en bas, avec lesquels j’allais nourrir les jeunes veaux. Les cubis étaient lourds. Les box des veaux étaient construits en bottes de paille avec une palette en guise de porte. Parfois ils étaient dans des sortes de grandes niches. Après les avoir abreuvés, je leur faisais téter ma main pour sentir le contact de leur petite langue rugueuse qui allait plus tard arracher la bonne herbe des prés francs-comtois. Après ça, j’essuyait cette bave de veau toute laiteuse sur un revers de mon pantalon, et allait jouer dans les bottes de foin avec Roxy, la chienne de la ferme. Parfois j’allais observer les gestes des deux frères en train de traire. Puis on prenait un bâton, on appelait Roxy, et on ramenait les vaches aux mamelles allégées au pré, en prenant garde de ne pas glisser sur une bouse. Un jour j’ai assisté à la mise bas d’un veau. Et puis est arrivé le collège, dans la ville d’à côté. J’ai arrêté d’aller à la ferme après l’école.
Quand j’étais encore plus petite, je voulais être « exploratrice ». J’habitais alors au pied des Pyrénées, cette chaîne de montagne peuplée d’animaux sauvages et parcourue par les troupeaux d’estive et leurs bergers en été. J’adorais marcher, découvrir. Et puis j’ai découvert les collections de « Terre Sauvage » et de « des Pays et des Hommes » de mes parents. Les reportages sur les tribus africaines qui se teignaient les cheveux avec de la paille de riz, les papous dans la jungle, la danse balinaise… j’étais fascinée par tout ce monde inconnu qui semblait en tous points différent de mon quotidien. Je me rêvais donc en costume d’exploratrice beige comme dans les bandes dessinées, en train de naviguer sur le fleuve Amazone sur une pirogue, évitant les piranhas et en étant persuadée qu’on allait découvrir une nouvelle espèce de marsupilami.
Si le film « The Truman Show » m’a fait descendre de mon nuage avec une phrase du type « mais Truman toute la terre a déjà été explorée il n’y a plus rien à déccouvrir » (casseur d’ambiance), j’ai pu me rendre compte qu’heureusement, il existait encore des explorateurs du XXIe siècle. Il a quelques temps déjà que j’avais découvert l’existence d’une société des explorateurs français.
Mais aujourd’hui, en tombant par hasard sur un épisode de « Le grand trec – en république Dominicaine » sur Campagne TV (ça ne s’invente pas), j’ai découvert Priscilla Telmon, qui participait à cette émission. En me renseignant sur elle, j’ai tout de suite voulu lire son livre sur sa traversée des steppes d’Asie centrale à cheval en compagnie de Sylvain Tesson… Selon wikipédia, elle est « photographe, écrivain voyageur, documentariste et membre de la Société des explorateurs français (SEF) » : tout un programme!
Pour la découvrir, vous pouvez commencer par regarder ce film documentaire « Au Tibet interdit » où elle nous emmène à pied de Hanoï (Vietnam) à Lhassa (Tibet) avant de rejoindre Calcutta (Inde). Elle suivra ainsi les traces de l’exploratrice Alexandra David-Néel, la première occidentale à pénétrer au Tibet interdit et gagner sa capitale Lhassa en 1924 en marchant six mois.
Le documentaire dure une heure, la BO est composée par Wax Tailor et je dois avouer que j’ai un petit faible pour la voix de Priscilla, et tellement d’admiration quand je la vois marcher sans relâche, manger de la tsampa tous les jours et parler si bien tibétain !
(Pour lire la vidéo, il faut attendre environ 15 secondes puis vous verrez apparaitre en dessous de la pub la mention « start video » en rouge. Ensuite vous pourrez visionner la vidéo en plein écran)
Après avoir visionné le film, je me suis empressée d’acheter son livre sur sa chevauchée des steppes effectuée en 1999, ainsi que celui de Nicolas Ducret qui a lui aussi traversé les montagnes d’Asie Centrale à cheval et en solitaire en 2007. Si cela vous intéresse j’écrirais peut-être un article après la lecture de ces deux ouvrages 🙂
Aujourd’hui, je viens de finir mes études supérieures. Mais je ne rêve pas de CDI. Je rêve toujours d’oser être exploratrice, ou fermière. Et le moment est peut-être enfin venu…
Et vous, vous avez déjà rêvé d’être explorateur/trice ?